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B.D que je dois à Jérôme et Noukette et aussi à une irrisistible envie de me faire du bien. Voilà une histoire où des gens s’aiment, savent se le dire et que je ne trouve pas « gnangnan » pour autant. Sans doute à cause de la part de rêve que ce dessinateur sait mettre dans son récit. Et puis, j’aime bien ce dessin où il y a plein de petits détails à découvrir, on peut rester sur une planche rien que pour le plaisir des yeux. Je l’avais achetée pour mes petits enfants, mais je vais la garder pour moi, ils la liront à leur prochaine visite. Ma collections de BD à propos de personnes âgées augmente après Mamette, les Vieux Fourneaux , voici ce merveilleux grand-père chinois J’espère que comme moi, mes petits enfants seront sensibles à ce genre de phrases, même quand la vie devient difficile :

Pépé avait raison chacun doit croire en sa chance

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Édition Le tripode, 234 pages, avril 2024.

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

J’ai pensé à ce clan si actif des « antidivulagâcheuses » en lisant les premières pages du livre qui raconte la fin de l’histoire : la plumeuse meurt pendue au croc où, d’habitude, elle suspend les oies avant de les plumer . c’est d’ailleurs cette morte qui va nous raconter son histoire.

Vous connaissez donc la fin, est-ce que cela vous empêchera d’apprécier ce roman ? En tout cas certainement pas pour cette raison. Au cas où ce roman vous séduirait ce sera par son écriture si particulière. Il faut souvent le lire à haute voix pour entendre celle de l’auteure-narratrice. J’ai, parfois, été touchée par son propos mais agacée aussi par des procédés que je trouve bien inutiles : l’auteure ne met aucun point ni aucune majuscule. Mais va souvent à la ligne ce qui permet au lecteur de suivre le souffle de la narration. Elle ne dit jamais, non plus, qui prend la parole ni même s’il s’agit de dialogues.

Ce roman raconte l’histoire d’une femme libre de son corps et qui pense que si les hommes et le femmes avaient accès au plaisir, ils vivraient tous mieux . Cela se passe dans un village isolé au Canada à une époque indéterminée, cette femme vit en dehors de la petite ville de Kangoq entourée d’une nature habitée par des animaux sauvages qui fournissent plumes et fourrures à une petite industrie d’édredon. L’ambiance de la plumerie faite de chaleur et d’érotisme troublent les hommes et éduquent les femmes. Les femmes dignes épouses de ces hommes qui fréquentent la femme lui en veulent bien sûr mais auront-elles le courage de tuer la « plumeuse » ? Ce roman raconte aussi la misère des petites ouvrières, et évoque aussi les pauvres jeunes filles qui sont enfermées et meurent peu à peu à l’abri des regards de ceux qui ne veulent pas les voir.

Mes réserves sur l’histoire viennent surtout de mes propres limites, rien de rationnel dans le fil narratif, on ne sait jamais qui fait quoi, je ne risque pas vous dévoiler qui a assassiné « la plumeuse » car je ne suis pas certaine d’avoir bien compris qui a fait ce geste atroce.

Mes extraits vous donneront une idée du style, si vous y êtes sensibles, n’hésitez pas car vous aimerez ce roman. Je ne peux pas vous pousser plus à choisir de lire ce roman qui est très clivant. Certains aimeront et d’autres, comme moi seront déroutées par l’absence d’informations concrètes pour tout comprendre.
Je respecte le point de vue de cette auteure : face aux duretés de la condition de vie des plus pauvres, elle a choisi de nous les faire comprendre comme dans un conte plutôt que de façon réalistes.
Ce n’est pas ce que je préfère et malgré le réel talent de cette écrivaine pour manier la langue, j’ai eu bien du mal à me retrouver dans ce récit : à vous de vous faire votre idée.

Je vais mettre à la fin des extraits un lien pour l’écouter au « Festival des grands voyageurs » elle donne des clés qui peuvent aider à la lecture.

Et l’avis d’Athalie qui a beaucoup aimé

 

Extraits

Début et idée du style

 Longtemps j’ai enseigné ma fin
 à l’heure de ma mort, je pends entre mes bêtes, cheveux et corps et mains, mon visage basculé vers le plafond, mes yeux avalés par la pénombre ; dans la rue, les hommes
– combien ?
– ils ne se comptent plus
– et les femmes, compte-les
– conte aussi les femmes
 se demandent s’ils sont ouverts ou fermés, mes yeux ; personne ne les voit ; tout ce qu’on distingue dans la lumière du quinquet, ce sont mes côtes, mes seins élongés, ce qu’il reste d’une jupe de soie blanche ; du sang tombe en gouttes noires sur les viscères empilés, sur les carcasses des oies, sur le cou mince des jars qui s’amoncellent près de l’étal
– c’est la saison 
-le carnage de la chasse achève
 Au-dessus de mon comptoir, je tiens accroché par la gueule et par les poignets : celui qui m’a hissé là n’a pas su comment bien s’y prendre, il a d’abord percé mon menton pour le bec du cane puis, se ravisant, a étiré mes bras plus haut, jusqu’aux traverses du toit 

 

Ce n’est pas simple à comprendre .

en février, il neige, dedans l’air est touffu et moite ; depuis trois jours, j’ai enfilé toutes les peaux du désir : tantôt espiègle, là femme-muraille, parfois géante qui tenait dans ses paumes des plumes minuscules et plus tard fauve, assez pour qu’on m’en donne le nom, « ma fauve, fauvesse, mon enfauvée » : j’ai emprunté la robe noire des panthères et bondi, j’ai porté la jungle sur mon dos

Mélange d’érotisme et du travail pour récupérer la peau de la renarde.

– elle observe de tous ses yeux le chasseur qui se retourne 
 Le drap se perd dans son sillage, il dort désormais toute nudité offerte, sa verge posée sur sa cuisse droite, assoupie, détendue : Philomène découvre ce qu’elle voulait  ; elle se presse contre l’orphelin, pendant que je tire en douceur la fourrure de la renarde, de son flanc à sa gorge, une main agrippée ferme à la base de la queue, l’autre à la peau de l’abdomen 

La misère évoquée à travers ce passage.

 Pierre les appelle des poupées-mauvais-sort
– c’est à cause de leurs yeux mauves, des vêtements arrachés au dos de bébé morts trop tôt, en ville et utiliser pour habiller les corps de porcelaine
 La petite l’ignore, bien sûr ; elle coiffe la chevelure noire
– lisse, lisse ma crinière, belle enfant
– peine et tresse et soigne ma déchéance
– les marchands de la ville ne disent pas que les cheveux ont été cultivés à même vos crânes d’adolescentes
– belles indigentes qui ne faites rien d’autre qu’être là, chevelures et corps disponibles 
– dans des pièces grises, enfermées à quinze, vingt 
– trop de poupées, pas assez filles
– le recel d’adolescentes est un problème lointain 
– un problème de ville qui ne concerne pas les enfants
– ni leurs grands-mères qui achètent des cadeaux en versant toutes les pièces rondes qu’il faut
 le notaire, lui, sait : il se souvient de ses années d’études, de la chambre close, terrifiante où des camarades l’avaient entraîné un soir ; il n’a pas oublié les filles chauves, gémissantes sur le sol, qui tendaient des bras de sirènes et l’attiraient vers elles, vers les couches jetées par terre ; il se souvient de l’odeur
– sperme, urine, vomissure et sueur masqués par la puanteur entêtante des lys et du jasmin pendu au plafond


Édition Stock août 2023. Traduit de l’anglais par Carine Chichereau

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

 

Ce livre qui raconte l’exode des Vietnamiens après la fin de la guerre et l’installation du régime communiste, m’a beaucoup marquée .Ma génération n’a sans doute pas oublié les « boat-people » et les différents drames qu’ils ont connus. Les camps, les attaques des pirates Thaïlandais, le peu d’empressement des pays occidentaux à les accueillir. Mais la mémoire est ainsi faite, un drame en chasse l’autre et même si on se souvient, on est moins dans l’émotion.

Le livre de Cécile Pin qui se fonde sur l’histoire de sa propre famille, incarne cette immense tragédie et nous ramène dans ces temps horribles où si peu de gens leur venaient en aide. En France, la victoire des communistes semblait une cause juste et il a fallu du temps pour ouvrir les yeux sur la répression qui s’abattait sur une population déjà meurtrie par la guerre.

C’est un récit à plusieurs voix : une voix narrative qui suit le parcours de Anh et de ses deux plus jeunes frères Minh et Thanh . Les parents les ont envoyés vers Hong Kong quelques jours avant leur propre départ. La voix de l’écrivaine Cécile Pin quand elle décrit différents faits historiques qui ont marqué son pays d’origine, et enfin la voix du petit Bao qui tel un fantôme hante cette histoire.

Anh a seize ans quand elle quitte son village et sa famille, hélas ! le bateau qui devait conduire ses parents à Hong-Kong a coulé. Ses parents, le bébé et le jeune Dao sont morts noyés. On retrouvera leur corps sur une plage, alors, à 16 ans, elle devient chef de famille et nous fait découvrir au plus près de la réalité le destin des Vietnamiens, on les suit dans différents camps de réfugiés à Hong Kong puis au camp qui les attendait à Londres et enfin dans le petit logement social qui leur a été attribué à Londres. Son malheur , c’est qu’elle ne sait jamais si elle en fait assez pour ses deux frères : Minh ne réussira pas l’école et Thanh ne sera pas pris à l’université. Elle même reprendra ses études et se mariera avec Tom un homme originaire de Chine. Elle va fonder une famille solide, unie, bien insérée socialement, mais pour autant le poids des morts pèsera beaucoup sur ses épaules.

Dans sa recherche historique, l’auteur rappelle des faits horribles qui se sont peut-être éloignés dans notre mémoire. Mais pourtant, c’est si important de se souvenir ! Dans ces textes nous trouverons l’origine du titre, lors de la guerre du Vietnam les américains n’ont pas manqué d’imagination morbide. Ils ont par exemple fait peur aux habitants en amplifiant des sons des mourants et en les envoyant dans la jungle. Mais aussi ce qui s’est passé avec les pêcheur Thaïs qui ont assassiné et violé des gens sans aucune défense .
Enfin la voix de Dao ce petit frère qui erre effectivement comme une âme qui ne trouve pas le repos.

Ainsi ce livre est un tout qui mélange le narratif et le récit historique et fait comprendre au plus près de la réalité ce que les Vietnamiens ont subi, le dernier épisode des 25 personnes mortes étouffées dans un camion sur une route anglaise montre que leur calvaire n’est pas terminé et rejoint celui des migrants contemporains.

 

Extraits

Début.

Novembre 1978- Vung Tham, Vietnam

Il y a les adieux, et puis on repêché les corps- entre les deux, tout est spéculation.
Dans les années à venir. Thi Anh laisserait les souvenir atroce du bateau et du camp s’en aller, goutte à goutte, jusqu’à n’être plus que murmures.

 

Le titre.

 Il leur a présenté un système de sonorisation en désignant la jungle toute proche. « Il faut aller là-bas poser l’engin pas trop loin du camp et appuyer sur lecture . » Il a sorti une cassette de sa poche avec une étiquette sur la tranche : « Cassette fantôme n° 10 » . Smith l’a insérée dans l’appareil et a jeté un coup d’œil aux deux soldats riant de leur perplexité.
« Opération Âme Errante » a-t-il dit pour foutre une trouille de tous les diables à ces niakoués. »

Les pêcheurs thaïs …

Il semblerait qu’environ cinq-cents pêcheurs Thaïs aient violé à tour de rôle trente-sept femmes sur Ko Kra pendant vingt-deux jours consécutifs ce mois-ci. Ces femmes étaient à bord de quatre bateaux différents et elles ont été amenées sur Ko Kra par les pêcheurs qui ont pris d’assaut leurs embarcations pour les empêcher de fuir.

Ce qui a aidé son frère en Angleterre.

Son voisin ne connaissait que le début, et bientôt il passa à « Yesterday » et « Hey Jude » puis une fois son répertoire des Beatles épuisé, il retourna dans le bungalow en disant à Thanh de l’attendre. Quelques minutes plus tard, il revint avec un morceau de papier où il avait noté des mots en anglais dont Thanh ignorait le sens : Pink Floyd, Led Zeppelin, Fleetwood Mac.
« Quand tu seras en Angleterre, il faut que tu trouves les disques de ces groupes-là. »

Le poids qui pèse sur les épaules de l’écrivain.

Je m’aperçois qu’il y aurait encore beaucoup à dire.
Je pourrais raconter aux gens les viols, les meurtres, les rumeurs de cannibalisme.
J’ai lu des témoignages, des livres, des journaux, des encyclopédies, et toute ces connaissances sont devenues un fardeau que je porte. Mais dans quelle mesure dois-je en parler ?

Les inquiétudes d’une mère .

 Elle s’était inquiétée à propos des drogues et de l’alcool, du racisme et de la violence, mais elle n’avait jamais craint que Platon et Aristote, Kant et Marx puissent lui ravir sa fille. Anh imaginait Jane traînant avec ses amis défoncés, débattant du sens de l’existence, de la vie après la mort, et elle songeait :  » Quelle perte de temps incroyable ». À ses yeux, la vie c’était la vie ; ce qu’il y avait après, c’était ce que vous vouliez. Mais elle taisait ses craintes. Elle n’avait pas envie de tomber dans le cliché – la mère immigrée, la mère-tigre. Ainsi encouragée par son mari, Android avait donné à Jane sa bénédiction pour aller faire ses études à Leeds, se préparant mentalement à ce qu’elle soit au chômage pour le restant de ses jours. 

 


Édition F Deville

J’ai découvert cette auteure grâce à Yv à propos d’un autre titre « l’autre côté du bocal ».

Pour ce roman Verena Hanf, change de narrateur à chaque chapitre pour décrire un drame qu’Adriana n’arrive pas à oublier et qui lui donne des pulsions de violence bien compréhensibles. Elle ressent une boule dans la poitrine qui la glace complètement mais qui, parfois, l’empêche d’avoir des réactions raisonnables. Elle a fui la Roumanie où a eu lieu ce drame pour vivre en Belgique au service de Nina psychologue alcoolique mariée à Stefan, avocat d’affaire. Elle doit s’occuper de Mathilde, une petite fille trop seule et malheureuse, donc capricieuse comme beaucoup d’enfants de milieu riche mais en manque d’amour de ses parents.
Adiana a laissé chez ses parents, paysans en Roumanie, Cosmos son fils. Elle commence à aller mieux grâce à Gaston un métisse belgo-congolais.

Le titre dit bien l’ambiance du livre tous les personnages sont comme des « funambules » et s’ils font le moindre écart tout peut s’effondrer sous eux. Certains personnages sont plus positifs et plus solides que d’autres. La grand-mère Bunica, par exemple, qui aime son petit fils et sait qu’il est mieux auprès d’elle qu’à Bruxelles où sa fille est trop fragile pour s’occuper d’un enfant. Et surtout Gaston cet homme au grand cœur qui essaie d’apprivoiser Adriana malgré son côté sauvage et froid. Il sent ses blessures qu’il voudrait guérir, il en est amoureux et est prêt à adopter Cosmos.

J’ai bien aimé cette lecture, même si j’ai trouvé un côté un peu « convenu » aux différents personnages et même à l’histoire. Pas d’enthousiasme donc mais un moment de lecture agréable. Cela ferait un support parfait pour une mini-série télévisée.

Citations

Rapport difficiles avec sa mère.

 Elle sait que Mamă lui fera son fameux reproche, à deux mots sur un ton glacé : « Toi. Enfin. » La froideur de sa voix perce à travers les 2200 kilomètres qui les séparent. Elle se transmet sans filtrage entre l’appareil des parents, des années 70, gris est lourd, avec cadran et fil, déposé sur le buffet de la cuisine à côté du cygne en porcelaine et le sien, un portable rosé, léger et égratigné, de seconde main.

Différences entre riches et pauvres.

 Il faut dire que selon Nina et Stefan Jung, presque tout est mauvais pour la santé. Le sucre, le sel le pain blanc, le saucisson. La bonne humeur sans doute aussi, il faut tirer la gueule, se plaindre, gémir. Mais bon, peut-être est-ce juste typiquement allemand : grincher, bien que tout aille bien. Heureusement que chez les Roumains, c’est autre chose. Ils rient même si tout va mal.

La maison de la réussite.

 Chaque meuble, chaque peinture a été placé avec minutie. Stefan n’a rien laissé au hasard, rien au désordre. Il y a une structure en filigrane dans leur maison, un design cohérent, original tout en restant sobre. Il est fier du résultat. Si Nina n’était pas si réticente à recevoir des gens (elle devient de plus en plus paresseuse lui semble-t-il), il en inviterait chaque samedi, juste pour se réjouir de leur admiration pour la composition des meubles, des couleurs et des (rares) décors.


Édition Folio Junior

Traduit de l’anglais par Alice Marchand

Ce livre est un projet de lecture avec mon petit fils de huit ans. Sa maman se désole car il ne lit plus que des mangas. J’ai fait une recherche dans les différentes maison d’édition et j’ai été étonnée à quel point c’est difficile de trouver un roman d’aventure. J’espère que celui-ci lui plaira mais je lui laisserai la parole.

Pour moi ce livre est parfait car il insiste beaucoup sur les possibilités de débrouillardise des enfants, mais en ne niant pas du tout les risques qu’ils ont encourus. Quatre enfants étaient dans un petit avion pour aller jusqu’à Manaus en Amazonie . Le pilote meurt brutalement d’une crise cardiaque, l’avion s’écrase. Les enfants sont vivants mais pour combien de temps ?

Heureusement pour eux, ils rencontreront un homme qui va les aider. J’ai beaucoup aimé les descriptions de la nature qui est loin d’être accueillante. L’auteure est visiblement très bien renseignée sur les habitudes alimentaires des animaux de la région, comme les singes qui se badigeonnent de fourmis avant de plonger leurs mains dans les ruches sans se faire piquer. Comportement que les enfants vont imiter. Les rapports entre eux n’est pas immédiatement fluide mais ils finiront pas se connaître et s’entendre. On apprend beaucoup de choses sur les animaux et les plantes de cette région . Il y a quelques invraisemblances, mais pas trop. Je pense qu’aucun enfant n’oubliera le passage sur les mygales. Et, j’espère vraiment qu’Arthur va aimer.

 

Arthur (8 ans)

J’ai beaucoup aimé ce livre mais j’ai mis du temps à le lire car il est un peu difficile et long mais si on se laisse prendre par l’histoire c’est très bien. Je pense que c’est un livre pour des enfants un peu plus grands que moi. Mon passage préféré c’est quand les enfants font un pacte en faisant sur leur peau une marque avec un couteau pour jurer qu’ils garderont le secret de l’explorateur. J’ai appris dans ce livre que l’on pouvait manger des mygales et que c’était très bon. J’irai bien en Amazonie mais j’ai un peu peur aussi.

Citation

Manger une mygale .

Fred prit son courage à deux mains. Il détacha la mygale du bâtonnet. Elle était chaude et croustillante, mais avait gardé son allure d’araignée. Il se boucha le nez et croqua une patte.

Il fut stupéfait. Elle avait un goût de poisson, un goût de sel, comme la mer. Il croqua une plus grosse bouchée.
– C’est pas mal, commenta-t-il.
Connie le considéra d’un air incrédule. 
– Tu es en train de manger une araignée. Tu en as conscience ?

 

 

Éditions Les Escales. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Caroline Bouet.

Titre original Friends and Stangers
550 pages … encore un gros pavé américain qu’un bon écrivain français écrirait en une centaine de page. J’ai hâte que les cours d’écriture des universités américaines aident les futurs auteurs à synthétiser ce qu’ils ont à nous dire..
Ceci dit, le sujet est intéressant deux femmes vont s’apprécier l’une (Sam) est étudiante et a un peu plus de vingt ans, l’autre (Élisabeth) est une femme de quarante ans écrivaine, elle a connu un grand succès avec un premier roman. Elle vient d’avoir un bébé et voudrait pouvoir avoir du temps pour se remettre à écrire. Pour cela, elle va embaucher Sam comme baby-sitter.
Les deux vont devenir « amies » alors que beaucoup de choses les opposent : l’âge d’abord et leur milieu d’origine : Elisabeth vient d’une famille désunie mais très très riche, Sam vient d’une famille unie mais de revenus modestes.
Le roman explore avec lenteur où se logent les différences dues à l’argent.
Au bas de l’échelle les employées mexicaines qui font la cuisine et le ménage à qui l’on retire peu à peu les rares avantages que leur métier leur avait offert (couverture médicale, emploi stable).
Un peu moins victime de la dureté de la vie aux USA les américains moyens qui ont fait des erreurs d’adaptation face au monde connecté.
George le père du mari d’Élisabeth qui avait une petite compagnie de taxi et qui sera ruiné par l’arrivée d’Uber.
Les parents de Sam ne peuvent empêcher que leur fille s’endette pour pouvoir faire des études.
Très au-dessus il y a les amies de Sam dont les parents payent les frais de l’université et trouvent des stages intéressants pour leur fille. Et le père d’Élisabeth dont la fortune semble ne pas avoir de limites.
Les deux femmes s’entendent bien et le petit bébé Gill (Gilbert) profite de l’amour de ses deux femmes. Mais l’une et l’autre vont intervenir de façon fort maladroite dans la vie d’autrui. L’intervention de Sam s’avérera catastrophique pour les employées qu’elle voulait défendre. Celle d’Élisabeth sera bénéfique pour Sam sur le plan professionnel. Moins sur le plan sentimental.
Grâce au personnage de George qui milite pour montrer que l’Amérique fonctionne comme « un arbre creux », le roman aborde tout ce qui va mal dans cette société. Par cette image il veut faire comprendre que comme un arbre qui semble splendide en fait ce pays a sacrifié sa classe moyenne et s’effondrera un jour. Il cherche à motiver les gens pour qu’ils prennent conscience qu’ils ne sont pas responsables individuellement de ce qui leur arrive mais qu’ils sont victimes d’un système injuste qu’ils contribuent eux mêmes à alimenter. Si lui a fait faillite avec sa compagnie de taxis c’est parce qu’Uber a sous payé des hommes pour utiliser des voitures de moindre qualité et ne leur a donné aucun avantage social. Pas de couverture maladie pas de retraite …
C’est évidemment pire quand il s’agit de mexicains sans papier.
Il faut hélas (pour moi) lire tout cela à travers les méandres de la pensée d’Élisabeth qui peut se permettre de déchirer le chèque de trois cent mille dollars de son père car celui-ci trompe sa mère allègrement. Les difficultés post naissance de cette femme sont tellement puériles : l’allaitement, les forums de ses anciennes amies de Brooklin, les embryons congelés pour l’éventuelle deuxième five, sa difficulté à trouver l’inspiration pour un deuxième roman, aucun de ses sujets ne m’a vraiment intéressée. Pas plus que les amours de Sam, et ses difficultés à jongler entre une amie cuisinière et les étudiantes friquées, deux mondes que tout sépare elle sera bien la seule à croire que l’on peut les réunir. Et que dire de ce bébé qui se résume à des joues rebondies et des bouclettes. Qui, oh surprise ! ne dort pas la nuit et fait ses dents. Il est au centre du roman mais ne prend jamais vie.
Quant au mari et son invention de barbecue solaire c’est juste une image positive sans intérêt.
Bref un roman classique que j’ai lu attentivement dont le seul intérêt réside dans la difficulté de la classe moyenne à s’adapter au monde connecté qui détruit les valeurs des solidarités humaines américaines qui les unissaient auparavant.

Citations

Chater avec ses amies

 Elles ne se parlaient jamais de vive voix il n’y avait ni bonjour ni au revoir, juste une conversation en cours qu’elle reprenait et arrêtait plusieurs fois dans une même journée. Si sa meilleure amie lui téléphonait, cela signifiait soit que quelqu’un était mort, soit, à l’époque où elles habitaient toutes les d’eux à Brooklyn qu’elle s’était enfermée dehors.

Les épouses dévouée

 Le cours de l’histoire était émaillé de récits de femmes épaulant des hommes qui se lançaient dans des « aventures ». Leur foi, la bonne volonté avec laquelle elles acceptaient de vivre sans jamais prendre de congés, sans remise à neuf de leur maison ni soirée en amoureux, tout cela au service de la Grande Idée, étaient récompensées à terme. La femme qui croyait finissait plus riche que dans ses rêves les plus fous, et se consacrait alors à des activités qu’elle pratiquait en dilettante, comme par exemple diriger une association caritative éponyme, ou bien s’acheter la petite librairie de son lieu de villégiature préféré. 
Le cri de guerre du grand homme : » Rien de tout cela n’aurait été possible sans elle. »

Cela est très bien vu.

Dimanche, avec mon groupe de discussion, il y a eu une intervention de Hal Donahue, le propriétaire du magasin de chaussures du centre ville. Après soixante années d’activités, ils mettent la clé sous la porte. Il nous a expliqué qu’il y a quelque temps, des clients se sont mis à venir dans son magasin pour essayer trois ou quatre paires de chaussures pour eux et leurs enfants et ensuite, sous ses yeux, ils allaient regarder sur leur téléphone, s’ils pouvaient les trouver pour moins cher en ligne. Vous savez ce que Hal a dit ? il a dit : « Je leur souhaite bonne chance. Est ce qu’Amazon va financer l’équipe junior de baseball ou un char pour le quatre juillet ? »

Humour.

 Vous n’imaginez pas le nombre de grands-mères qui meurent le jour de remise d’un devoir. À ma connaissance, avec les partiels, c’est la principale cause de décès chez les grands- parents.

Les différences sociales.

 Isabella avait décroché son stage que parce qu’un ami de son père s’en était mêlé. Quand Lexi leur avait parlé de ses propositions d’emploi et qu’elles l’avaient félicitée, elle avait dit :
– Ma tante est agente littéraire, et pas des moindres. Elle a rendu un service c’est tout.
 Tant de camarades de Sam avait fait des stages non rémunérés au cours de l’été pendant qu’elle travaillait pour pouvoir payer ses frais de scolarité. 
Pourtant, bizarrement, jusqu’à présent Sam n’avait pas compris que la richesse n’était pas uniquement une question d’argent mais aussi une histoire d’opportunités.

 

 

Édition 10/18 traduit du japonais par Jean-Baptiste Flamin

Je dois cette lecture à Dasola et mes cinq coquillages seront, je l’espère, une incitation pour que ce livre extraordinaire trouve un large public parmi mes amies blogueuses et amis blogueurs. Ce roman remplit trois fonctions, décrire avec minutie les ressorts de la justice japonaise (depuis l’affaire Carlos Gohn, on a tous l’idée que ce n’est pas facile de sortir de ses griffes), une réflexion très fournie sur la peine de mort, et enfin un thriller bien construit. Pour moi, c’est ce dernier aspect que j’ai trouvé le moins intéressant, mais sans doute parce que je suis peu adepte du genre. En revanche la description de la justice japonaise m’a absolument passionnée. Le roman débute dans le couloir de la mort, à neuf heures du matin, c’est l’heure où, lorsque l’on entend des pas se rapprocher de la cellule où on est enfermé, cela peut être ceux des gardiens qui viennent chercher le condamné qui doit alors être exécuté. Ryô Kihara écoute et on imagine sa souffrance puisqu’il est condamné à la pendaison, puis les pas passent et ce n’est pas pour lui pas cette fois… Après cette scène, il est impossible que vous ne vouliez pas en savoir plus ; alors vous suivrez la levée d’écrou de Jun’ichi qui part en conditionnelle après avoir fait deux ans de prison pour avoir tué accidentellement un homme dans un bar. Ce départ se fait selon un rituel où le condamné ne doit son départ vers la liberté qu’à une attitude où il montre à quel point il se repent pour tout le mal qu’il a fait. Toute la justice japonaise est là, il ne sert à rien de clamer son innocence, il faut montrer qu’on a changé, que la prison vous a changé et que vous ne recommencerez jamais. C’est pour cela que l’on voit à la télévision, s’humilier devant le pays des grands patrons ou des dirigeants politiques. Ils peuvent repartir libres car ils reconnaissent à la fois leur culpabilité et les bienfaits de la justice japonaise qui a œuvré pour leur bien et celui de la société. (Tout ce que Carlos Gohn n’a jamais voulu faire.). Enfin grâce à Shôgi Nangô, le gardien de prison qui va recruter Jun’ichi pour essayer d’innocenter Ryô Kihara avant qu’il ne soit trop tard, le lecteur est plongé dans une réflexion approfondie sur ce que représente la peine de mort pour celui qui l’administre. Depuis « L’Étranger » je n’ai rien lu d’aussi marquant. Je ne dirai rien du thriller car je sais bien qu’il ne faut surtout pas divulgâcher ce genre d’intrigue. Un des aspects qui joue un grand rôle dans le roman, ce sont les sommes d’argent qui sont en jeu. Les parents du jeune Jun’ichi ont versé aux parents de la victime une somme si colossale qu’ils sont réduits à la misère. C’est d’ailleurs pour cela que ce jeune acceptera de partir dans l’enquête de Shôgi Nangô car il espère, grâce à l’argent gagné, aider ses parents à sortir de la pauvreté où il les avait plongés.

Je ne voudrais pas que vous pensiez que ce roman est uniquement une charge sévère contre la justice japonaise, il s’agit plus exactement d’un questionnement sur son fonctionnement et cela amène le lecteur à réfléchir sur ce que la société recherche en emprisonnant des délinquants. Si c’est les écarter de la société, ils ressortiront et recommenceront, si c’est les réadapter alors on s’intéressera au système japonais qui veut être certain que l’individu a changé et ne recommencera pas parce qu’il a compris les conséquences de ses actes.

Enfin pourquoi treize marches : d’abord il semblerait que dans les premiers temps il y ait eu treize marches pour monter à l’échafaud , ensuite Ryô Kihara qui souffre d’une amnésie et ne se souvient de rien se rappelle soudain avoir gravi treize marches, et enfin il faut treize signatures successives pour valider la condamnation à mort avant de l’exécuter. Et évidemment, avant cette treizième signature, nos deux enquêteurs doivent boucler leur enquête. Voilà pour le suspens qui est très prenant. C’est peu de dire que j’ai aimé ce livre, j’ai été passionnée de bout en bout.

 

 

PS

Vous pouvez vous informer sur l’horreur de la peine de mort au Japon, en tapant le nom de Sakae Menda ou Iwao Hakamada

 

Citations

 

Le procureur tout puissant

Pour avoir été lui-même jugé, Jun’ichi n’avait pas beaucoup de sympathie pour les procureurs. Leur réussite au concours national de la magistrature faisait d’eux l’élite de la nation. Ils agissaient au nom de la justice, avec la loi pour seule arme, sans aucune place pour les sentiments.

 

La sortie de prison en conditionnelle

Une lumière diffuse , filtrée par le verre dépoli des fenêtres , conférait au surveillant un air plus humain , que Jun’ichi découvrait pour la première fois . Mais la sérénité que ce tableau inspirait au jeune homme fut balayée par la phrase suivante.
– Je m’engage à prier pour le repos de l’âme de ma victime, et m’efforcer en toute bonne foi de l’apaiser.
Il blêmit.
« Prier pour l’âme de sa victime et s’efforcer de l’apaiser… »
Jun’ichi se demanda si l’homme qu’il avait tué se trouvait à présent au ciel ou en enfer.

La prison japonaise

Après une altercation avec un maton qui l’avait dans le collimateur, il avait été envoyé dans cette cellule individuelle, minuscule et puante, où on l’avait laissé croupir une semaine, les bras immobilisés par des sangles de cuir. Sa nourriture, déposée dans une assiette à même le sol, il avait dû la laper comme un chien, et quant à ses besoins il n’avait eu d’autre choix que de se faire dessus -une expérience atroce.

La peine de mort

Si jamais son propre enfant avait été tué, et que son meurtrier se trouvât devant ses yeux, il lui réserverait à coup sûr le même sort. Cependant, autoriser à rendre justice soi-même plongerait la société dans le chaos. C’est pourquoi l’État se posait en tiers entre les parties et s’arrogeait le droit de punir, d’infliger des peines à leur place. Le cœur humain était en proie au sentiment de vengeance, un sentiment né de l’amour porté à la personne décédée. Ainsi, la loi étant faite par les Hommes et pour les Hommes, la justice rétributive et l’idée de peine de mort qu’elle implique n’étaient-elles pas naturelles ?

 

Édition Actes Sud Jacqueline Chambon . Traduit de l’anglais(États-Unis) par Gaëlle Rey

 

Aifelle m’a donné envie de découvrir cette auteure à travers un autre titre « Dans la course » , un des commentaires parlait de ce roman que j’ai donc lu. J’ai cherché dans la campagne bretonne ce qui pouvait évoquer l’Amazonie pour faire ma photo, j’ai eu un peu de mal ! mais vous avez quand même l’eau et les herbes.

Si par hasard vous avez envie d’aller en Amazonie (ce qui n’est pas mon cas) lisez ce roman avant pour avoir une idée de ce que vous pourrez y trouver. Entre les moustiques tueurs, les serpents, les plantes toxiques voire mortelles, la chaleur gorgée d’humidité, se cachent des tribus indiennes certaines sympathiques d’autre pas. L’horreur absolue ! Dans cet enfer une jeune scientifique part à la recherche d’une spécialiste des médicaments pour avoir des explications sur la mort de leur collègue qui était déjà parti à la recherche de cette spécialiste. Pour ne pas attraper la malaria, elle prend des médicaments qui lui donnent des cauchemars abominables, ce qui permet à l’auteure de nous faire comprendre son passé. Son père était Indien (de l’Indes) et sa mère du Minnesota. Elle a peu connu son père qui s’est séparé de sa mère pour vivre en Indes et y a refait sa vie. Ce n’est pas du tout le thème principal du roman, même si cela explique sans doute une part du caractère de Marina Singh. Ce roman raconte comment des chercheurs essaient de trouver de nouveaux médicaments dans la jungle amazonienne si riche en biodiversité. Il y a du suspens autour de la mort d’Anders Eckman, dont je ne peux rien dire sans me mettre à dos toutes les anti-divulgâcheuses. En revanche, je peux vous parler de la très antipathique Dr Swenson employée par le même laboratoire que Marina et Anders pour trouver un médicament qui permettrait d’allonger la période de fertilité des femmes. Les femmes indiennes qui accueillent ces scientifiques ne connaissent, en effet, pas de perte de fertilité durant toute leur vie. C’est bien là le but des recherches pour lesquelles le Dr Swenson est rémunéré, mais si elle ne donne pas les résultats de ses recherches, c’est qu’elle veut, avant, trouver un médicament efficace contre la malaria. Elle sait que ce médicament ne sera pas financé par son laboratoire car il n’intéressera pas les femmes américaines. On peut reconnaître les débats actuels sur les médicaments chers (remdesivir) et ceux qui ne coutent rien (l’hydroxychloroquine).

Les histoires d’amour compliquées de Marina, son attachement à un petit enfant indien ne m’ont pas du tout passionnée. En revanche la course aux médicaments et les descriptions de la vie en Amazonie m’ont beaucoup marquée. Si j’ai des réserves sur ce roman, c’est parce qu’aucun personnage n’est vraiment sympathique. J’ai besoin de me sentir bien avec les personnages et entre le Dr Swenson en grand patron détestable et méprisant tout le monde et les amours de Marina, je n’étais bien avec personne. En plus, j’étais plongée dans l’univers – très bien décrit- que je déteste le plus au monde (sans y être jamais allée !)  : la forêt amazonienne.

Citations

 

Une belle lettre d’amour du Dr Ekman

Tous les jours ou presque, j’ai mal à la tête et j’ai peur qu’un de ces minuscules animaux d’Amazonie ne soit en train de creuser un trou de ses dents pour atteindre mon cortex cérébral, et la seule chose au monde que je désire, la seule chose qui donnerait du sens ou de la légitimité à mon existence, serait de pouvoir poser ma tête sur tes genoux. Tu passerais ta main dans mes cheveux, je sais que tu me ferais pour moi. Tel est ton courage, telle est ma chance.

L’arrivée au Brésil

À l’extérieur, l’air était si épais que l’on aurait pu mordre dedans et en mastiquer un morceau. Jamais les poumons de Marina n’avait inhalé tant d’oxygène, tant d’humidité. À chaque inspiration, elle avait l’impression d’emmagasiner dans son corps d’invisibles particules florales, et que de minuscules spores s’installaient entre les cils vibratiles de ses organes pour y prendre racine. Un insecte frôla son oreille dans un bourdonnement si perçant que la tête de Marina bascula en arrière comme si elle avait reçu un coup. Un autre insecte lui mordit la joue tandis qu’elle levait la main pour chasser le premier. Il n’était pas dans la jungle, mais dans un parking. L’espace d’un instant, des éclairs de chaleur illuminèrent un banc de nuages menaçant a des kilomètres au sud avant de les ramener dans la pénombre.

L’horreur absolue pour moi

À la tombée de la nuit, les insectes les assaillirent par nuées. Carapaces dures et souples, mordeurs et piqueurs, grésillant, vrombissant et bourdonnant : tous, jusqu’au dernier, déployèrent leurs ailes de papier et vinrent percuter avec une rage folle les yeux, la bouche et le nez des trois seuls êtres humains qu’il purent trouver. (…) « Le Dr Rapp disait que le travail des entomologiste était facile, dit le Dr Swenson en tournant le dos à l’assaut des insectes. Ils n’avaient qu’à allumer une lumière et tous les spécimens accouraient. »

En période où l’on conteste les recherches en médecine lire de tels faits fait froid dans le dos

Étude clinique mener à Tuskege, en Alabama, de 1932 à 1972, par des médecins américain qui étudièrent l’évolution de la syphilis sur des participants auxquels ils refusaient de donner un traitement curatif pour pouvoir continuer leur recherche.

 

 

Traduit de l’anglais (États -Unis) par Vincent Raynaud, Édition Globe.

 

Je mets rarement les livres de ma liseuse sur mon blog car je pense que j’aurais toujours le temps de le faire et puis j’oublie car ils sont toujours à mes côtés. C’est un peu les cas de « Hillbilly élégie ». D’abord je dois dire que le titre m’étonne, autant je trouve que cet essai décrit très bien cette population regroupée sous le nom de « Hillbilly » autant je ne trouve aucun caractère élégiaque à ce récit. Sauf, et c’est sans doute l’explication du titre, l’incroyable ténacité de ses grands-parents à qui il doit tout. D’ailleurs il leur adresse ce livre

Pour Mamaw et Papaw, mes Terminators à moi

Dans son introduction, il explique très bien qu’il est exceptionnel, non parce qu’il est diplômé de Yale, mais parce qu’il vient de la « Rust-Belle » c’est à dire d’une région de l’Ohio qui produisait autre fois de l’acier et qui maintenant est peuplée de gens dans la misère des petits boulots ou du chômage. Cet essai m’a permis de rencontrer une partie de la population américaine que l’on ne connaît pas très bien. Issues de l’émigration écossaise et irlandaise, ces familles très soudées se sont regroupées dans cette région autour des aciéries nord américaines. Ces usines demandaient des hommes forts et résistants à la fatigue et la souffrance au travail. On voit très bien le genre de personnalités masculines que cela pouvait engendrer. Aujourd’hui, il n’y a plus d’aciéries et il ne reste que la misère et les mauvais comportements. Mais aussi un esprit clanique qui empêche les « Hillbilly » de partir dans des régions où l’on trouve du travail. J.D Vance est issue d’une de ces familles , et il est très bien placé pour nous décrire ce qui détruit ce groupe social. Sa mère est dépassée par la misère, les nombreux maris et la drogue, il lui reconnaît une qualité : elle a toujours choisi des hommes qui étaient gentils avec les enfants. J.D n’a donc pas été maltraité par ses nombreux beaux-pères. Mais ce qui l’a sauvé de la répétition du modèle parental, c’est la stabilité que lui a offert le foyer de ses grands-parents. Pour lui, la clé de la défaite et le plongeon dans la misère c’est l’instabilité du foyer et la clé du sauvetage c’est au contraire un foyer stable où l’enfant peut trouver des modèles sur lesquels s’appuyer pour affronter les différentes difficultés de la vie en particulier l’école. Venant de ce milieu très pauvre et violent, il peut en décrire les rouages de l’intérieur. Une idée qui revient souvent chez lui, c’est l’importance de prendre conscience que l’individu fait des choix : avoir un bébé sans avoir fini l’école c’est un choix, prendre de la drogue c’est un choix, frapper un enfant c’est un choix … Mais plus que tout offrir à un enfant un milieu stable l’aidera à se construire, car tous les pièges du déclassement social sont là juste derrière la porte de son foyer : l’alcool, le chômage, la violence, la drogue, l’échec scolaire… Si aucun adulte n’a eu confiance dans le jeune alors il tombera certainement, dans ces pièges. (Et pourront alors devenir le héros des romans sur les déclassés des USA que certains d’entre nous aimons tant !)

Pourquoi n’ai-je mis que trois coquillages ? Car j’ai trouvé le livre répétitif , la vie et l’amour de ses grands parents sont vraiment très touchants et m’ont beaucoup intéressée et même si je comprends bien que J.D Vance ait été obligé de passer par une description minutieuse du milieu des « Hillbilly »pour nous faire comprendre, à la fois, d’où il venait et pourquoi, il est le seul de sa communauté à être sorti de Yale, c’est très (trop, pour moi !) long .

Et depuis j’ai lu les billets de Ingamic qui pour des raisons différentes a aussi quelques réserves sur ce livre. De Kathel et de Keisha .

Citations

Sa famille

Pour employer un euphémisme, j’ai une relation « compliquée » avec mes parents, dont l’un s’est battu toute sa vie ou presque contre une forme d’addiction. Ce sont mes grands-parents qui m’ont élevé. Aucun d’eux n’a terminé le lycée et très peu de gens dans ma famille, même élargie, sont allés à l’université. Les statistiques le prouvent : les gosses comme moi sont promis à un avenir sombre. S’ils ont de la chance, ils parviendront à ne pas se contenter du revenu minimum, et s’ils n’en ont pas ils mourront d’une overdose d’héroïne – comme c’est arrivé à des dizaines de personnes la seule année dernière, dans la petite ville où je suis né.

 

Le contexte social

Au contraire, je me reconnais dans les millions de Blancs d’origine irlando-écossaise de la classe ouvrière américaine qui n’ont pas de diplômes universitaires. Chez ces gens-là, la pauvreté est une tradition familiale -leurs ancêtres étaient des journaliers dans l’économie du Sud esclavagiste, puis des métayers, des mineurs, et, plus récemment, des machinistes et des ouvriers de l’industrie sidérurgique. Là où les Américains voient des « Hilliliies », des « Rednecks » ou des « Whiste trash », je vois mes voisins, mes amis, ma famille.

Sa ville

Près d’un tiers de la ville, environ la moitié de la population locale, vit sous le seuil de pauvreté. Et la majorité des habitants, elle, juste au-dessus. L’addiction aux médicaments s’est largement diffusée, les gens se les procurent sur ordonnance. Les écoles publiques sont si mauvaises que l’État du Kentucky en a récemment pris le contrôle. Les parents y mettent leurs enfants parce qu’ils n’ont pas les moyens de les scolariser ailleurs. De son côté, le lycée échoue de façon alarmante à envoyer ses élèves à l’université. Les habitants sont en mauvaise santé et, sans les aides du gouvernement, ils ne peuvent même pas soigner les maladies courantes. Plus grave encore, cette situation les rend aigris – et s’ils hésitent à se confier aux autres, c’est simplement parce qu’ils refusent d’être jugés.

Exemple sordide

J’étais en première quand notre voisine Pattie téléphona à son propriétaire pour lui demander de faire réparer des fuites d’eau du plafond de son salon. Lorsque celui-ci se présenta, il trouva Pattie seins nus, défoncée et inconsciente sur son canapé. À l’étage, la baignoire débordait – d’où les fuites. Visiblement, elle s’était fait couler un bain, avait avalé des cachets puis était tombée dans les vapes. Le sol de l’étage était endommagé, ainsi qu’une partie des biens de la famille. Voilà le vrai visage de notre communauté : une junkie à poil qui bousille le peu de chose qu’elle possède. Des enfants qui n’ont plus ni jouets ni vêtements à cause de l’addiction de leur mère.

Son cas personnel

Je ne dis pas que les capacités ne comptent pas. Elles aident, c’est certain. Mais comprendre qu’on s’est sous estimé soi-même est une sensation puissante – que votre esprit a confondu incapacité et efforts insuffisants. C’est pourquoi, chaque fois qu’on me demande ce que j’aimerais le plus changer au sein de la classe ouvrière blanche, je réponds : « Le sentiment que nos choix n’ont aucun effet. » Chez moi, les marines ont excisé ce sentiment comme un chirurgien retire une tumeur.
Tu peux le faire tout donner

 

Faire des choix

Quand les temps étaient durs, quand je me sentais submergé par le tumulte et le drame de ma jeunesse, je savais que des jours meilleurs m’attendaient, puisque je vivais dans un pays qui me permettrait de faire les bons choix, choix que d’autres n’auraient pas à leur disposition. Aujourd’hui, lorsque je pense à ma vie et à tout ce qu’elle a de réellement extraordinaire – une épouse magnifique, douce et intelligente, la sécurité financière dont j’avais rêvé enfant, des amis formidables et une existence pleine de nouveautés –, je me sens plein de reconnaissance pour les États-Unis d’Amérique. Je sais, ça sonne ringard, mais c’est ce que j’éprouve.

La classe populaire la désinformation et la presse

Certaines personnes pensent que les Blancs de la classe ouvrière sont furieux ou désabusés à cause de la désinformation. À l’évidence, il existe une véritable industrie de la désinformation, composée de théoriciens conspirationnistes et d’extrémistes notoires, qui racontent les pires idioties sur tous les sujets, des prétendues croyances religieuses d’Obama à l’origine de ses ancêtres. Mais les grands médias, y compris Fox News, dont la malignité n’est plus à démontrer, ont toujours dit la vérité sur la citoyenneté d’Obama et sa religion. Les gens que je connais savent pertinemment ce que disent les grands médias en la matière. Simplement, ils ne les croient pas. Seuls 6 % des électeurs américains pensent que les médias sont « tout à fait dignes de confiance ». Pour beaucoup d’entre nous, la liberté de la presse – ce rempart de la démocratie américaine – n’est que de la foutaise. Si on ne se fie pas à la presse, qui reste-t-il pour réfuter les thèses conspirationnistes qui envahissent sans partage Internet. Barack Obama est un étranger qui fait tout ce qu’il peut pour détruire notre pays. Ce que les médias nous disent est faux. Dans la classe ouvrière blanche, beaucoup ont une vision très négative de la société dans laquelle ils vivent. Voici
La liste est longue. Impossible de savoir combien de gens croient à une ou plusieurs de ces histoires. Mais si un tiers de notre communauté met en doute la nationalité du président – malgré d’innombrables preuves –, il y a tout lieu de penser que d’autres thèses conspirationnistes sont elles aussi à l’oeuvre. Ce n’est pas du simple scepticisme libertarien à l’égard des pouvoirs publics, sain dans toute démocratie. Il s’agit d’une profonde défiance à l’encontre des institutions de notre pays, qui gagne le cœur de la société.

Changement de classe sociale

Nous vantons les mérites de la mobilité sociale, mais elle a aussi son revers. Celle-ci implique nécessairement une forme de mouvement – vers une vie meilleure, en principe –, mais aussi un éloignement de quelque chose. Or on ne choisit pas toujours les éléments dont on s’éloigne.

 

Conséquences d’une enfance difficile

Ceux qui ont subi de multiples expériences négatives de l’enfance ont une plus forte probabilité d’être victimes d’anxiété et de dépression, d’avoir des maladies cardiaques, d’être obèses et de souffrir de certains cancers. Ils ont aussi une plus forte probabilité de connaître des difficultés à l’école et de ne pas réussir à avoir des relations stables à l’âge adulte. Même le fait de trop crier peut miner le sentiment de sécurité chez un enfant, affaiblir sa santé mentale et entraîner à l’avenir des problèmes de comportement.

R-T

R

Ragougneau (Alexis) (Opus 77 6 juillet 2020)

Raufast (Pierre) (La Fractale des Raviolis 21 septembre 2015) (La Variante Chilienne 7 juillet 2016) (Habemus Piratam 15 avril 2019)

Rault (Antoine) (La Danse des Vivants 14 octobre 2019)

Rautianen (Petra) (Un pays de neige et de cendres 8 aout 2022)

Renard (Alice) (La Colère et L’envie 14 mars 2024)

Renaud (Claire) (La valse des petits pas 28 avril 2002)

Revel (Sandrine)(Glen Gould Une vie à contre temps 4 aout 2021)

Revert (Yves) ( la fugitive de l’autre côté du fil 5 juin 2023)

Richaud (Frédéric)(Monstres 15 mai 2023)

RISHØI (H Ingvild) (Un conte de Noël 30 mars 2023)

Robert-Diard (Pascale) (la petite menteuse 27 novembre 2022)

Rooney (Sally) ( Où es tu monde admirable 1 décembre 2024)

Rostain (Michel) (L’étoile et la vieille 14 mars 2013) (Le vieux 11 avril 2022)

Rouda (Les mots nus 8 aout 2023)

Roux Laurine (Une immense sensation de calme 2 aout 2021)

Roth (Philip) (la Tâche 27 octobre 2009)(le complot c)ontre l’Amérique 20 avril 2015) (Un Homme 15 octobre 2020)

Roy (Gabrielle) (La petite poule d’eau 7 décembre 2013) (Bonheur d’occasion  28 avril 2025)

Royer (Corinne) (Ceux du lac 3 décembre 2024)

Ruffel (Eliot) (Après ça 02 décembre 2024)

Rufin (Jean-Chistophe) (Le grand Cœur 7 aout 2012) (Rouge Brésil 4 novembre 2013)(Immortelle Randonnée 24 octobre 2013)

Rundell (Katherine) (L’explorateur 11 mai 2023)

Russo (Richard) (le déclin de l’empire Whiting 9 février 2014) (Retour à Martha’s Vineyard 27 septembre 2024) (Mohawk 19 juin 2025)

Ryan (Jennifer) (La Chorale des Dames de Chilbury 29 juin 2018)

 

S

Sackville-West (Vita) (l’héritier 8 février 2021)

Safr (Joan) ( La synagogue 4 aout 2023)

Saint Bris (Paul) (L’allègement des vernis 1 janvier 2024)

Saint Martin (Lori) (Pour qui je me prends 1 juillet 224)

Salvayre (Lydie) ( Les belles Âmes 3 juin 2013)

Sands (Philippe) (La filière 21 novembre 2022) (Le retour à Lemberg 16 novembre 2023)

Sattouf (Riad) (Moi, Fadi, le frère volé 6 décembre 2025)

Schäffer (Stephan) (encore 25 étés, 16 mai 2025)

 Scheuer (Norbert) (Les Abeilles d’Hiver 17 janvier 2022)

(von) Schirac (Ferdinand) (L’affaire Collini 28 septembre 2014)

Schnerf (Joachim) ( Le cabaret des mémoires 20 février 2023)

Schlesser (Thomas) (Les yeux de Mona 10 juillet 2024)

Schlink (Bernhard) (Olga 11 novembre 2019) (La petite fille 20 novembre 2023)

Schulman (Alex) (Les survivants 12 mai 2022) (Prochain arrêt 12 juillet 2024)

Schwartzmann (Jacky) (Pension Complète 8 juillet 2019) (Bastion 1 mars 2025)

Shimazaki (Aki) (Le poids des secrets 31 décembre 2012) ( Une clochette sans battant 4 octobre 2024)

Sciascia) Leonardo (Le Jour de la chouette 3 juin 2021)

Scott (Ann) (Les insolents 11 mars 2024)

Sebastian (Barry)(Le testament caché 27 octobre 2021)

Seethalter (Robert) (Le Tabac Tresniek 29 mai 2015) (Une vie entière 1 octobre 2018) ( Le dernier mouvement 1 novembre 2023) (Le café sans nom 1 novembre 2024)

Seigle (Jean-Luc) (En Vieillissant les Hommes pleurent 20 août 2018)

Seksik (Laurent)) (Le cas d’Eduard Einsthttps://luocine.fr/?p=13243ein 5 décembre 2013) (L’exercice de la médecine 26 octobre 2015) (Romain Gary s’en va-t-en Guerre 22 juin 2017) (les derniers jours de Stefan Zweig 1 août 2018) (Un fils obéissant 27 janvier 2020)

Sénanque (Antoine) (L’ami de jeunesse 30 novembre 2015 ) ( Croix de cendre 13 mai 2024)

Sepulveda (Luis) (Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler 5 août 2019)

Servain (Stéphane) (Ulysse et Cyrano 19 décembre 2024)

Séverac (Benoït) (Le tableau du peintre juif 8 mai 2023)

Seyvos (Florence) ( Un perdant Magnifique 8 mars 2025)

Sfar (Joann) ( Comment tu parles de ton père 31 octobre 2016) (la synagogue 10 aout 2023)

Shalev (Seruya) (Stupeur 19 février202)

Shimazaki (Aki) (Mitsuba 3 octobre 2012) (Le poids des secrets 31 décembre 2024)

Shriver (Lionel) (Double faute 14 janvier 2011)(quatre heures dix huit minutes … 19 novembre 2021)

Shulte (vor) (Stefanie) (Garçon au coq noir 6 novembre 2023)

Sijie (Dai) (L’évangile Selon Yong Sheng 24 février 2020) (Trois vies chinoises 24 aout 2020)

Simonnot (Maud) (L’heure des oiseaux 2 février 2023)

Sinisalo Johanna (Jamais avant le coucher du soleil 27 novembre 2019)

Sire (Guillaume) (Avant la longue flamme rouge 20 juin 2022) (les contreforts 22 mai 2024)

Sizun (Marie) (La Femme de l’Allemand 27 août 2009) (La Gouvernante Suédoise 30 août 2018)

Skeslien-Charles (Janet) (Une soif de livres et de liberté 25 février 2021)

Slimani (Leila) ( Le pays des autres 25 janvier 2021)

Slocombe (Romain) (Un été au Kansaï 21 mars 2016) ( la débâcle 31 aout 2023)

Smiley (Jane) (Une vie à part 11 aout 2018)

Smith(Tom Rob) (Enfant 44 24 décembre 2009) (Kolyma février 2010)(La ferme 23 octobre 2014)

Snégaroff (Thomas) (les vies rêvées de la baronne d’Oettingen 26 avril 2024)

Sollogoub (Tania) (La maison russe 15 janvier 2024)

Solomons Natasha (Jack Rosenblum rêve en anglais 14 aout 2011) (Le manoir de Tyneford 21 mai 2014)

Spitzer (Sébastien) (Le coeur battant du m)onde 4 février 2021)

Starritt (Alexander) (Nous les Allemands 6 février 2023)

St John (Madeleine) (Rupture et conséquences 14 décembre 2023)

Stefansson- Kalman (Jon) (Ton absence n’est que ténèbres 19 août 2024)

Stegner (Wallace) (La montagne en sucre 9 mais 2016) (En leu sûr 1° aout 2016)

Strout Elizabeth (Olive Kitteridge 22 aout 2022)

Stucki (Walter) (La fin du régime de Vichy 7 novembre 2022)

Sullivan (J. Courtney) (Maine 14 aout 2014) (Les affinités sélectives 5 septembre 2022)

Süskind (Patrick) (La contrebasse 3 novembre 2022)

T

Tabachnik (Maud) (Le festin de l’araignée 12 aout 2024)

Taïa (Abdellah) (Le bastion des larmes 6 janvier 2025)

Takano (Kazuaki) (Treize Marches aout  15 mars 2021) (Génocide(s) 29 juillet 2021)

Tanizaki (Junichiro (Eloge de l’ombre 27 aout 2009)

Tangvald (Virginia) ( Les enfants du large 17 janvier 2025)

Tapply(G.William) (Dark Tiger 17 décembre 2021)

Tardieu Laurence (Un temps fou 13 sep)tembre 2009) (Nous aurons été vivants 2 septembre 2019)

Tavernier (Tiffany) (L’ami 15 octobre 2021)

Taylor Elizabeth (Vue sur le port 28 juin 2021)

Thibert (Colin) (Torrentius 16 mars 2020)

Thiéry (Sébastien) (Demain la revanche 17 mars 2023)

Thomas (Chantal) (le Testament d’Olympe 14 avril 2011) (Souvenirs de la Marée Basse 15 novembre 2017) mars

Thurin (Paul) ( Le livre de Joan 16 juillet 2025

 Thuy (Kim) (Ru 24 février 2010) (Man 21 juin 2013) (Vi 16 novembre 2020)

Tibuleac (Tatiana) (L’été où maman a eu les yeux verts 8 mars 2021)

Tixier (Marjorie) (Un autre bleu que le tien 21 mars 2022)

Tlili (Cécile) (Un dîner simple 15 février 2024)

Tokarczuck (Olga) (Sur les Ossements et les Morts 13 avril 2020) (Dieu, le Temps, les hommes et les Anges 20 avril 2020) juin

Tomic (Ante) (Les enfants de la Sainte Marguerite 13 mars 2025)

Tong Cuong (Valérie) (Par Amour 8 juin 2017) (les guerres intérieures 8 juin 2020)

Toulmé (Fabien) 10 mars 2023)(L’odyssée d’Hakim 10 mars 2023)

Toussaint (Jean Philippe) (La vérité sur Marie 24 novembre 2009)

Touverey (Baptiste) (Comme un tigre de feu 23 juin 2025)

Trabucco Zeran (Alia) (Propre 21 avril 2025)

Trethewey (Natasha) (Memorial drive 25 septembre 2023)

Tremblay (Michel) ( La traversée du Continent 9 janvier 2014) (Victoire 15 novembre 2021) (La traversée de la ville, la traversée des sentiments 13 décembre 2021) (L’offrande musicale 16 janvier 2023)

Tripier (Perrine) (Les guerres précieuses 10 juillet 2023)

Troël (Yuna) (Le coq solitaire 11 mars 2021)

Tronchet (Didier) (Le Chanteur Perdu 25 décembre 2020)

Truc (Olivier) (Le dernier Lapon 24 janvier 2013)

Tyson (Tiffany Quay) (Un Profond Sommeil 13 juin 2024)

 

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