J’ai lu tous les livres de cette auteure, Jai rédigé un billet pour « Ru » et « Man ». J’aime beaucoup ses textes et celui-ci m’a donné envie de relire « RU » qui a connu un si grand succès. Vi explore encore une fois ses origines vietnamiennes et son adaptation à la culture occidentale . Cela passe par l’histoire de sa famille qui était une famille de riches notables intellectuels du Vienam . Sa mère est issue d’une famille de commerçants aisés et très travailleurs. C’est cet aspect qui la sauvera elle et ses enfants. (Le père n’a pas fui avec eux.) À Montréal sa mère avec un courage incroyable réussira dans la restauration. Vi, pourra faire des études et retournera au Vietnam dans le cadre d’actions humanitaires. Ce roman fait la part belle aux sentiments amoureux, de sa mère d’abord qui souffrira des infidélités de son mari sans jamais se plaindre, et puis de la jeune fille qui associe liberté intellectuelle et liberté amoureuse. On sent très bien dans ce livre que les traditions vietnamiennes ne résistent pas au monde occidental. Encore une fois ce roman se divise en de courts chapitres qui sont autant de courtes nouvelles qui dévoilent peu à peu les strates de la personnalité de Vi. Une lecture dépaysante et très émouvante comme tous les livres de cette auteure, on peut sans doute lui reprocher de se répéter un peu, mais, quand, comme moi on l’apprécie, c’est un plaisir à chaque fois renouveler.

 

 

Citations

 

 

Les « boat people »

Mon prénom ne me prédestinait pas à faire face aux tempêtes en haute mer et encore moins à partager une paillote dans un camp de réfugiés en Malaisie avec une dame âgée qui pleura jour et nuit pendant un mois sans nous expliquer qui étaient les quatorze jeunes enfants qui l’accompagnaient. Il fallut attendre le repas d’adieu à la veille de notre départ vers le Canada pour qu’elle nous raconte soudainement sa traversée. Ses yeux avaient vu son fils se faire trancher la gorge parce qu’il avait osé sauter sur le pirate qui violait sa femme enceinte. Cette mère s’est évanouie au moment où son fils et sa bru avaient été jetés à la mer. Elle ne connaissait pas la suite des événements. Elle se souvenait seulement de s’être réveillée sous des corps, au son des pleurs des quatorze enfants survivants.

 

Le Québec

 Nous sommes arrivés dans la ville de Québec pendant une canicule qui semblait avoir déshabillé la population entière. Les hommes assis sur les balcons de notre nouvelle résidence avez tous le torse nu et le ventre bien exposé, comme les Putai, ces bouddhas rieurs qui promettent aux marchands le succès financier et, aux autres, la joie s’ils frottaient leur rondeur. Beaucoup d’hommes vietnamiens rêvaient de posséder ce symbole de richesse, mais peu y parvenaient. Mon frère Long n’a pas pu s’empêcher d’exprimer son bonheur lorsque notre autobus s’est arrêté devant cette rangées de bâtiment où l’abondance était personnifiée à répétition : « Nous sommes arrivés au paradis au paradis.

17 Thoughts on “VI – KIM THUI

  1. keisha on 16 novembre 2020 at 08:37 said:

    J’en ai lu deux de l’auteur (juste chroniqué un), oui, agréable à lire.

  2. Je n’ai pas lu celui ci de l’auteur, je note merci !

  3. Je n’ai lu que « Ru » qui m’avait beaucoup plu. Je relirai volontiers l’auteure.

  4. Je ne connaissais pas du tout cette auteure. Et ce que tu en dis me fait penser que son oeuvre pourrait beaucoup me plaire, notamment avec ce dépaysement et le mélange de cultures.

  5. Je n’ai lu que Ru mais j’avais beaucoup aimé. Je serais ravi de la retrouver avec ce titre.

  6. Je ne connaissais pas, mais je notes ce titre pour une future lecture…

  7. Je ne connais pas mais je crois que j’ai vu des articles sur Ru il y a quelques années.

  8. Je n’ai lu que RU, et je n’avais pas été enthousiasmée, Je pense que j’espérais une vision plus large et plus historique. D’après ce que tu dis, cette auteure se tourne plutôt sur sa propre histoire, je pense que je ne vais pas tenter une autre déception …

    • Je suis déçue que tu n’aimes pas cet auteur, pour moi elle m’a aidée à comprendre la souffrance et l’horreur tout en restant pudique. et audelà de ça elel permet de comprendre la façon d’être des Vietnamiens qui sourient pour que personne n’entre dans leur intimité.

  9. J’aime beaucoup cette auteure et la sobriété de son écriture

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