Édition Sabine Wespieser . traduit de l’allemand (Autriche) par Élisabeth Landes et Herbert Wolf.
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard
Ma première participation au mois des feuilles allemande novembre 2024
Le mois des feuilles allemandes commence encore pour moi par un roman de Robert Seethalter . C’est déjà le club de lecture qui m’avait fait découvrir cet auteur avec « le tabac Tresniek« , puis avec « Une vie entière » et « le dernier mouvement« . J’ai vu que vous aviez beaucoup aimé celui-ci, j’ai plus de réserves mais j’ai bien aimé moi aussi. Il y a vraiment un style « Seethalter », il s’intéresse aux gens simples et aux petits détails du quotidien. Pas de héros, ni d’histoires extraordinaires dans ce quartier populaire de Vienne, à la fin des années 60.. Robert Simon décide de faire vivre un café et réussit à en faire un lieu où les gens aiment bien venir, cela permet à l’auteur de dresser une galerie de portraits de gens simples pour qui la vie n’est pas toujours facile.
Il est bien secondé par Mila une jeune femme courageuse, qui sera amoureuse d’un catcheur trop porté sur l’alcool. Son meilleur ami, c’est le boucher qui fait de nombreux enfants à sa femme et qui en est content.
Difficile de vous raconter un roman où il ne se passe pas grand chose mais cela ne m’a pas empêchée de me sentir bien avec ces gens. Même avec la crémière une forte femme qui casse la figure à toutes les femmes qui approchent de trop près son amant volage .
J’ai quelques réserves sur ce roman , les personnages apparaissent comme dans un vieux film muet en noir et blanc , comme si l’auteur se souvenait de gens qu’il a connus dans son enfance mais qu’il n’a pas voulu leur donner une personnalité bien définie. Cet écrivain a l’art de l’ambiance et des petits détails , il me manque des personnages qui animeraient ce décor par une histoire qui retiendrait plus mon attention.
Extraits
Début.
Robert Simon quitta l’appartement dans lequel il vivait avec la veuve de guerre Martha Pohl, à quatre heures et demie, un lundi matin. C’était la fin de l’été 1966, Simon avait trente et un an. Il avait petit-dejeuné seul – deux œufs, du pain beurré, du café noir.
Le portrait du catcheur .
À cette époque – on était fin octobre et il faisait froid-, René était toujours de mauvais poil. L’été était fini, la saison avec le grand finale où on lui avait passé trois fois, puis arraché aussi vite, la ceinture d’or était close et de ses cachets ne subsistait quasiment plus rien. Ne lui restait que les blessures d’innombrables coup de poing et coups de pied manchettes et vols planés.
La femme du boucher.
La femme du boucher se réjouissait visiblement que son enfant se développe. Mais en son for intérieur l’édifice de force et d’utilité maternelles péniblement érigé, qui avait donné sens à son existence, commençait à s’effriter.
La veuve sa logeuse (qui perd un peu la tête).
Il faut bien aller quelque part. L’appartement, je me demande ce que j’y fais. Tout m’est devenu étranger et la journée n’avance pas. Dehors ça m’est étranger aussi, mais au moins c’est intéressant. Dehors on perd mieux son temps*.
Quand je lis les billets autour des livres de cet auteur je me dis qu’il faut que je le découvre mais j’ai peur de m’ennuyer…
Pour moi, il faut retenir «Le tabac tresniek », on ne peut pas être déçu.
Je l’avais noté l’an dernier déjà, et je vois que les avis positifs se confirment malgré ton léger bémol.
Peut être parce que j’avais tellement aimé « Le Tabac Tresniek » mais j’ai apprécié cette lecture aussi.
C’est presque une lecture commune, mon billet est programmé pour demain… et dans le même esprit que le tien.
Tu participes aussi aux feuilles allemandes ? Je gardes toujours mes billets pour ce mois là. J’aime bien cet auteur découvert depuis un certain temps.
Ah mais oui, pour les feuilles allemandes, ces courts romans se casent bien!
Je l’ai lu il y a un certain temps mais je garde mes lectures « allemandes » pour le mois de novembre.
J’en ai lu deux de cet auteur pour les feuilles allemandes mais aussi pour l’activité urbaine que j’organise avec Ingannmic, Le champ et Le tabac Stenieck et je suis ravie d’avoir découvert cet auteur … Dans Le tabas, il y a une dimension politique, c’est peut-être ce qui t’a manqué ?
D’ailleurs, je me demande si le titre que tu présentes n’avait été aussi présent dans le bilan de Sous les pavés les pages l’année dernière ?