Édition du seuil, 281 pages, aout 2024

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

Pour ce roman, j’ai fait ce que je m’étais promis de ne jamais faire : abandonner la lecture ! Si je le mets sur Luocine, c’est que j’espère que l’un ou l’une d’entre vous l’avez lu et que vous viendrez m’expliquer qu’il est beaucoup mieux que ce que je vais en dire.

Cette écrivaine tenait un bon sujet de roman : une famille rom vivait en Roumanie dans un delta, fait de lac et de nature sauvage. Malheureusement pour eux , cet endroit est très proche de Bucarest et le gouvernement décide d’en faire une réserve naturelle et chasse cette famille.
Voilà le sujet, la belle nature sauvage, les pauvres roms, chassés de leur habitat pour plaire à des riches touristes
J’i trop senti dès le départ la démonstration , et puis pas de chance pour moi Corinne Royer est aussi une poétesse et s’exprime en vers qui m’ont laissée totalement indifférente.
Bref j’ai calé, ça m’arrive, je serai ravie de lire que je me suis trompée et que je suis passée à côté d’un roman qui a intéressé quelqu’un !

Extraits

Début

 De loin, on aurait pu croire que c’était un chien. Une masse sombre. Une tête émergeant au ras de l’eau, mais pas une tête entière, seulement un crâne, ou plus exactement l’arrière d’un crâne couvert d’une toison noire ; et la toison noire flottait sur un large cercle tronqué par les courants et elle paraissait démesurée par rapport à la taille du crâne.
 Un chien donc. Voilà tout ce qu’on voyait.

L’instruction et leur père

 Les connaissances que tante Marta lui avait enseignées, la géographie, les mathématiques, le français, l’histoire et les ravages du communisme considérés comme une matière à part entière, il en avait à son tour instruit ses frères et sa sœur, malgré la désapprobation du père affirmant que les foutaise écrites dans les livres allaient leur raboter le cerveau de la même façon qu’une varlope sur une planche vermoulue. On pourra allumer le poêle avec les copeaux de votre cervelle ! disait-il. La menace avait longtemps effrayé Naya.

La réserve naturelle

 Elle avait ajouté qu’en tout temps et partout on avait créé des réserves naturelles au détriment des indigènes qui y vivaient. Marta avait donné pour exemple parc national de Kaziranga, en Inde, où les habitants avaient été expulsés ; ceux qui se déplaçaient encore dans le parc pour cultiver la terre ou chasser du petit gibier s’exposaient au tir à vue, et plus d’une centaine de paysans étaient tombés sous des balles des gardes.
 C’est comme ça, avait dit tante Marta on ferme les yeux aux pauvres pour donner à voir aux touristes !

L’expression poétique.

C’est l’hiver.
Nous partons.
Si loin.
ÇA ne peut-être que l’hiver.
Le tremblement sous mes pieds
court jusque dans mes doigts
et ma salive est comme une pâte
épaisse sur la langue.
Goût amer.
Sang dans la bouche, chaud
comme une lave.
(et ça continue sur 10 pages !)

 

16 Thoughts on “Ceux du Lac – Corinne ROYER

  1. keisha on 3 décembre 2024 at 08:20 said:

    Merci Luocine, oui belle idée de départ, mais! De toute façon oui je l’ai vu sur les blogs, mais sans envie notoire.

  2. J’aurais sans doute calé moi aussi avec la poésie, et de toute façon, je fais partie de celles et ceux qui ne se forcent pas à aller au bout d’un roman, sans mauvaise conscience .

    • moi non plus je n’ai pas particulièrement mauvaise conscience mais c’est différent si je dois participer à une discussion à mon club mais là, personne n’avait accroché au roman : j’aurais pu carrément le laisser tomber plus vite.

  3. Contrairement à Keisha, je ne l’avais même pas remarqué, et ce n’est donc pas moi qui vais t’expliquer ce que tu as raté !

  4. J’ai lu Pleine terre, de cette auteure, qui s’inspire d’un fait réel (la cavale tragique d’un agriculteur à bout) et qui est par moments très lyrique aussi. Moi j’ai aimé, mais je sais que cela a gêné certains lecteurs. Quant à ce titre, je n’avais pas très envie de le lire..

  5. Bonjour Luocine, dommage car de Corinne Royer, j’avais lu Pleine terre qui m’avait énormément plu. Je passe et pourtant le sujet sortait de l’ordinaire. Bon après-midi.

  6. J’ai lu « Pleine terre », inspiré d’un fait divers (des gendarmes tuent un agriculteur en cavale) qui m’a bien plu. C’est vrai que son écriture est particulière.

  7. J’ai abandonné « pleine terre » le roman précédent. (je n’en ai pas parlé). Je n’ai pas très envie de refaire une tentative avec cette autrice. Pas sûr qu’elle soit pour moi.

  8. je trouvais que tu avais bien rempli ma bibliothèque ses dernières semaines
    ouf un rien de repos

  9. C’est plutôt sain d’abandonner une lecture je trouve. Si ça ne colle pas pourquoi perdre son temps, il y a tant d’autres livres qui nous attendent.

    • Quand je participe un débat sur un livre, je n’aime pas abandonner une lecture mais là franchement ce n’est du tout ma tasse de thé, c’est le moins que je puisse dire.

  10. Ne t’en fais pas, cela arrive de laisser tomber un livre avant la fin et je suis d’accord avec Jérôme pour dire que c’est sain ! Elle a indéniablement une écriture particulière qui m’avait beaucoup interpellé lors de ma première lecture (« Et leurs baisers aux loin les suivent »). Je n’avais pas apprécié « Pleine terre » en raison des partis pris (je reprendrais ici le mot « démonstration » que du mentionnes) mais aussi du style de l’écriture qui ne s’accordait pas, à mon sens, au thème.

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