Traduit de l’allemand par Pierre MALHERBET
Une bonne pioche chez Dominique.
Je pense que c’est l’aspect documentaire qui a forcé ma réticence à lire des romans policiers. J’ai souvent du mal avec le suspens, j’avoue que je commence souvent les romans par la fin, pour ne pas attendre un dénouement et me consacrer uniquement à l’écriture. Ici, ce n’est pas la peine puisque la scène de meurtre commence le roman. Il reste le mobile et les raisons pour lesquelles le meurtrier ou l’assassin ,nuance juridique importante pour le coupable , a tué de façon aussi brutale Hans Meyer , respectable industriel.
C’est l’intérêt du roman et de façon très précise et très bien documenté , le lecteur comprend à la fois le système judiciaire allemand et sa difficulté à juger son passé nazi. Sans aucun pathos , on est saisi d’effroi par les malheurs de Fabrizio Collini. Il était bien évident qu’il ne pouvait s’agir d’un crime gratuit mais on prend conscience qu’un appareil judiciaire injuste peut pousser un homme à la vengeance.
J’ai été très sensible également aux deux vies de la victime : le commandant SS Hans Meyer et le gentil grand père qui faisait le bonheur de ses petits enfants. Je me souviens de l’interrogation des membres de ma famille qui avait connu la guerre, face aux touristes allemands du même âge qu’eux : comment faisaient-ils pour revenir en France ?
Et jamais, je n’ai reconnu dans la gentillesse allemande des touristes comme des familles de nos correspondants l’image des nazis massacrant des gens sans défense. Un livre écrit au plus près de la vérité, sans se perdre dans des considérations psychologiques et incroyablement efficace.
Citations
L’humain
J’ai maintenant soixante quatre ans et, de toute ma vie , je n’ai rencontré que deux honnêtes hommes. L’un est mort depuis dix ans,l’autre est moine dans un monastère français. Croyez-moi, Leinen, les gens ne sont pas noirs ou blancs… ils sont gris.
Vocation
Il avait toujours voulu être avocat. Il avait été stagiaire dans l’un des plus gros cabinets d’affaires. Dans la semaine qui suivit ses examens, il fut convoqué à quatre entretiens;tous,il les déclina. Leinen ne voulait pas travailler dans ces cabinets de huit cents collaborateurs. Les jeunes diplômés y avaient l’air de banquiers, ils avaient réussi leurs examens haut la main, achetaient des voitures au-dessus de leurs moyens, et on tenait pour le meilleur d’entre eux celui qui avait facturé le plus d’heures à ses clients au cours de la semaine écoulée. Les associés de telles sociétés en étaient tous à leur second mariage, ils portaient des pull-overs en cachemire jaune et des pantalons à carreaux le week-end. Leur univers était constitué de chiffres,de postes à des conseils d’administration, d’un contrat de conseils auprès du gouvernement fédéral et d’une suite infinie de salles de conférence, de lounges d’aéroport, de réceptions d’hôtel. Pour tous ces gens ,la plus grande catastrophe était qu’une affaire atterrît devant un tribunal ; les juges représentaient un risque. Mais c’était précisément ce que voulait Caspar Leinen : passer sa robe et défendre ses mandants. Son heure était enfin venue.
Ha oui c’est mieux ici sans les pubs immondes imposées par OB ! Sinon ce livre ne me tente pas trop pour l’instant, j’en ai trop d’avance, j’attends un peu pour noter ou alors je ne note que les coups de coeur ! J’espère recevoir la News de ton blog malgré le changement car je n’en ai pas vu ici…
c’est bien pour cela que j’ai changer d’herbergeur
je pensequ’il faudra te réabonner à celui ci
Bonjour Luocine, je viens de le lire pendant mon voyage andalou: court, intense et très intéressant. Un bon roman. Bon dimanche.
Je suis d accord, mais j ai moins aimé ses nouvelles, je les ai trouvées trop dures
Très intéressant en effet, mais littérairement j’ai eu un peu de mal.
Ton commentaire était parti dans les indésirables je ne sais pas pourquoi. J’ai lu ce livre il y a longtemps je dois avouer que j’ai un peu oublié