Édition Sabine Weispieser . Traduit de l’allemand (Autriche) par Élisabeth Landes

lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

Voici ma première participation au mois « des feuilles allemandes » organisé par Eva 

Voici le troisième livre sur Luocine de cet écrivain autrichien, mon préféré reste « le tabac Triesnek« , j’ai un peu moins aimé « une vie entière » et celui-ci ne m’a pas, non plus, passionnée. L’auteur nous fait revivre les derniers jours de la vie de Gustave Mahler, il focalise notre attention sur la dernière traversée de New York en Europe du créateur de tant de chefs d’œuvres. Bercé par les flots et le roulis du bateau , le compositeur laissent arriver ses souvenirs et son besoin de tout mettre en musique. Nous vivons donc son amour pour Alma qui devra toute sa vie soutenir son époux à la santé chancelante. Sa rencontre avec Freud quand Alma a failli partir, ses luttes avec les orchestres qui ne voulaient pas donner le meilleur d’eux mêmes. L’antisémitisme autrichien ordinaire, Mahler était juif mais il a dû se faire baptiser catholique pour diriger l’orchestre de Vienne, Cossima Wagner lui interdira (parce que, pour elle, il est toujours juif même baptisé !) de venir à Bayreuth. Nous revivons la terrible tragédie de la mort de sa fille aînée de six ans. L’écrivain décrit bien toutes les souffrances physiques de cet homme qui a été malade presque toute sa vie. Mais on ne ressent guère de sympathie pour ce musicien de la part de l’auteur sans doute était-il peu sympathique.
Tout cela n’importe quelle biographie rapide vous l’apprendra, l’intérêt du livre s’en trouve donc amoindri mais ce que veut nous faire sentir l’écrivain c’est la façon dont un compositeur est totalement habité par son oeuvre. J’avoue être un peu passé à côté . J’ai trouvé ce roman très court(116 pages) assez plat.

 

Citations

Conduite magique.

De minuscules feuilles brunes flottaient dans la théière, alors qu’il avait commandé du russe blanc. Il tenait d’on ne savait qui l’idée que le thé blanc apaisait l’âme. C’était une ânerie, bien entendu, mais il était parfois utile de croire à ce genre de choses.

La mer.

 « La mer n’est jamais ton amie, lui avait dit un vieux marin, elle ne veut ni bien ni mal, elle ne veut strictement rien. Elle n’a pas l’ombre d’une intention, quand elle te tue d’une seule lame… « 

Le chef d’orchestre .

 Le pupitre l’avait vu mûrir, il avait été le compagnon de son évolution de chef d’orchestre.
Jeune, il n’était que mouvement, les caricatures de presse le représentaient alors comme une espèce de singe juif brouillon ou de diable à ressort. Les gazetiers l’affublaient de la danse de Saint-Guy, ils le comparait à un de ces aliénés habités par un dibbouk qui esquissent des mouvements grotesque, apparemment incohérents. Mais, en prenant de l’âge, il avait gagné en sérénité et sa gestique en sobriété, il dirigeait pratiquement sans bouger, à l’exception de sa main droite, qui traçait dans l’air des lignes ténues, et de ses yeux, dont on disait qu’ils étaient comme charbons ardent pendant les concerts et semblaient lancer des éclairs aux applaudissements, quand les lumières de la rampe s’y réfléchissaient.

La musique.

La musique avait toujours laissé loin derrière elle tout être humain et n’avait enfin compte pas plus besoin de musiciens que d’auditeurs. La musique n’avait besoin de rien ni de personne, elle était là tout simplement 

 

34 Thoughts on “Le dernier mouvement – Robert SEETHALER

  1. keisha on 1 novembre 2023 at 07:21 said:

    J’ai découvert l’auteur cette année pour ces feuilles allemandes.

  2. Je ne l’ai pas lu celui-ci, je pense le faire tôt ou tard. J’ai un billet moi aussi sur cet auteur aujourd’hui sur « le café sans nom » que j’ai franchement aimé. Je trouve qu’il sait créer des atmosphères.

  3. Je ne pense pas tenter état un peu rebutée par le côté plat, mais l’idée de montrer la façon dont un compositeur est totalement habité par son oeuvre est intéressante.

  4. Au contraire de toi, j’ai adoré Une vie entière, un tout petit peu moins Le tabac Tresniek ou Le champ… Je n’ai pas lu celui-ci, même si l’auteur écrit très bien, l’aspect biographie de musicien ne me passionne pas trop.

    • J’ai découvert cet auteur « le tabac Tresniek » et j’avais adoré mais depuis je suis un peu plus de réserves mais j’aime bien quand même.

  5. Merci pour cette première participation à notre mois thématique. Dommage que ce roman n’ait pas été à la hauteur de tes attentes. J’espère que le suivant sera meilleur,
    Fabienne

    • J’aime beaucoup cet auteur et ce roman a bien sa place ici, ce n’est un coup de cœur mais il raconte bien ce qu’a été la vie de Gustave Malher.

  6. Si tu as apprécié « Le tabac Triesne » , je pense qu’il ne faut pas rester sur une déception. Du même auteur, il y a « Le champ » (j’ai beaucoup aimé pour ma part) et « Le café sans nom » (tu as sans doute déjà vu la série de chroniques sur les autres blogs pour la lecture commune de ce titre)

  7. je n’ai pas été convaincue non plus, c’est un écrivain sympathique mais un peu léger à mon goût

  8. J’étais très intéressée par la relation entre le compositeur et la fameuse Alma Mahler, mais j’ai trouvé la construction du roman inutilement complexe et je me suis ennuyée moi aussi. Même s’il n’était pas long, je ne l’ai même pas fini (beaucoup d’autres titres m’appelaient et je n’ai pas eu la patience de les faire attendre davantage).

  9. C’est drôle comme les livres – par le plus grand hasard – présentent des thèmes qui se recoupent. Je suis en train de terminer « A ma soeur et unique » de Guy Boley sur Nietzsche et sa soeur. Ces derniers se lient d’amitié avec Wagner et Cosima pas seulement eux mais aussi ceux qui les fréquentent. Quel milieu pourri ! Nietzsche rompra avec Wagner alors que sa soeur adhérera à l’antisémitisme virulent de cette famille dont tous les membres rejoindront Hitler plus tard.

    • Je suis bien d’accord, la famille Wagner est peu recommandable est ce un hasard qu’un assassin ait choisi ce nom pour créer une milice capable des pires exactions…

      • Tout à fait ! Je comprends pourquoi Woody Allen disait qu’il tremblait s’ il écoutait du Wagner parce qu’il entendait le bruit des bottes…
        La milice pro-nazie en Russie, le bataillon Azov pro-nazi en Ukraine et partout ailleurs, cela monte, monte … Nous sommes mal barrés !

        • mais hélas l’antisémitisme violent n’est pas que le fait de l’extrême droite !

          • Ce n’est que trop vrai ! Mais il ne faut pas confondre, à mon avis, l’anti-sionisme et l’antisémisitisme. C’est trop réducteur !

          • mai sil ne faut pas que l’un cache l’autre! On peut critiquer Israël sans être antisioniste , les sionistes on défendu la création d’Israël et défendent son existence quand certains anti-sionistes veulent la suppression d’Israël cela me fait très peur.

  10. Bonsoir Luocine, j’ai lu les trois premiers romans traduits en français de Robert Seethaler et j’avais aimé les deux premiers, Le tabac Triesnek et Une vie entière. J’ai moins adhéré au roman Le champ. Le dernier mouvement ne m’a pas tentée (une bonne idée?), en revanche, Le café sans nom qui vient de paraître me tente beaucoup. Je trouve que c’est un romancier à suivre. Bonne soirée.

  11. Ma libraire me l’avait conseillé, mais Gustave Mahler, bof.

  12. j’aime beaucoup cet auteur mais je ne vais pas faire de ce titre une priorité alors…

  13. Pas très convaincue par le « café sans nom » que je viens d’abandonner. Bon ce que dit de celui là. bof !

  14. Merci beaucoup pour cette première contribution aux Feuilles Allemandes. Je suis heureux de voir autant de lectures autour de Robert Seethaler. J’ai pour ma part lu « Une vie entière » (le seul à ce jour), dont l’ambiance m’avait beaucoup séduit. J’espère que ta prochaine lecture sera dans la lignée du Tabac Tresniek !

  15. Je pense que je vais rester sur mon engouement récent pour le tabac Tresniek !

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