Éditions 10/18 . traduit de l’anglais par Marcelle Sibon
lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard
Un roman qui prend toute sa place dans le thème « Espionnage à l’anglaise » du club de lecture et qui m’a fait découvrir un aspect de Graham Greene que je ne connaissais pas. Délicieusement « british » c’est à dire avec un humour sans pareil, l’auteur se moque des services secrets britanniques. Mais un peu comme dans l' »Opération Sweet Tooth », il fait comprendre combien il est aisé pour un homme ayant un peu d’imagination de créer des espions, plus vrais que nature, mais totalement fictifs qui peuvent tromper les services secrets. On pense au roman le plus connu de Graham Green « le troisième homme », et celui-ci apparait comme une parodie des romans sérieux sur l’espionnage et le contre espionnage, quel humour tourné vers lui-même en tant qu’auteur et l’Angleterre qui est bien ridiculisée ici ! Notre pauvre Mr Wormold vendeur d’aspirateur à La Havane n’aurait jamais dû accepter d’être être recruté comme agent secret. Seulement voilà, il a une fille, Milly qui a des goûts de luxe, notre pauvre Wormod va devoir inventer de faux espions et de faux documents que les services de Londres vont avaliser sans broncher et pour lesquels ils vont lui verser de l’argent.
C’est drôle et cela donne bien l’ambiance à La Havane avant la révolution.
L’écriture est gentiment désuète mais très agréable, un bon moment de lecture pour un soir d’hiver avec une tasse de thé ou un verre de Whisky .
Extraits
Début.
-Ce noir qui descend la rue, dit le docteur Hasselbacher debouts dans le « Wonder Bar », il me fait pense à vous Mr Wormod.
Réponse d’un Anglais au « Buenos dias » !
– Je ne parle pas leur baragouin, répondit l’inconnu.Le mot trivial faisait tache sur son costume comme une bavure de jaune d’œuf après le déjeuner.– Vous êtes anglais …– Oui
Recrutement d’un espion (humour) .
Il se demandait comment l’on recrute un agent. n’arrivait pas à se rappeler exactement comment Hawthorne l’avait recruté, lui, sauf que toute l’histoire avait commencé dans les water-closets, mais cela ne devait pas être une condition essentielle.
Petite leçon sur les torturables .
-Qui fait partie de la classe torturable ?– Les pauvres de mon propre pays … et de toute l’Amérique latine. Les pauvres d’Europe centrale et d’Orient. Bien entendu, dans vos « États providence » vous n’avez pas de pauvres… aussi êtes-vous intorturbables. À Cuba la police peut traiter avec autant de brutalité qu’elles le désirent les émigrés venus d’Amérique latine ou des pays baltes, mais pas les visiteurs de votre pays ou de Scandinavie. C’est une question d’instinct, de part et d’autre. Les catholiques sont plus torturables que les protestants, de même qu’ils sont de plus grands criminels.