Édition Flammarion. Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.
Vous connaissez certainement « Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise », mais aussi « L’évangile selon Yong Sheng » . Ici dans trois nouvelles plus tragiques les unes que les autres Dai Sijie raconte trois destins pratiquement ordinaires dans ce terrible pays. Cela se passe dans une région entièrement polluée par le recyclage des appareils tels que les ordinateurs , téléviseurs ou électro-ménagers. Les gens deviennent fous, soit par la pollution soit par l’extrême pauvreté qui les réduisent à des gestes contre nature. C’est terrible et à peine supportable, la cruauté des hommes est sans limite, j’ai détesté le sort réservé à la femelle pangolin. Animal protégé qui a peu près disparu de Chine et cela parce qu’on lui attribue des vertus aphrodisiaques. La femelle pangolin a lutté de toutes ses forces car elle portait un petit sans pouvoir sauver sa vie. Le feu aura raison de sa résistance. (Peut-être cette race s’est-elle vengée en transmettant à l’homme le trop fameux virus !)
Trois destins tragiques marqués par l’extrême pauvreté , la pollution et la cruauté humaine. J’avoue avoir été saisie par la tristesse et le dégoût de cette humanité et je n’ai pas réussi à me sentir bien dans cette lecture. Dai Sijie écrit en français son pays d’adoption, et il a un goût pour l’imparfait du subjonctif qui rend son texte un peu vieillot mais cela lui donne,aussi, un charme certain.
Citations
Propagande maoïste
Seul notre État tout-puissant était capable d’organiser ce type de travaux pharaoniques pour répondre aux nécessités urgentes, indispensables, d’une région agricole moderne, et que le mot « réservoir d’eau », si ordinaire en chinois -et encore plus dans la vie quotidienne de ma famille-, était synonyme, sur le plan politique et économique, de bonheur du peuple. « C’est dans les climats où il pleut le moins que l’eau est le plus nécessaire aux cultures ». À en croire l’auteur de l’article, ce mot était quasi absent du vocabulaire des langues occidentales, des millions et des millions de malheureux Européens ou Américain ne le connaissaient pas, sinon ceux qui étudiaient l’histoire des jardins de Versailles, car il désignait les bassins construits par le roi de France afin de surprendre les dames de la cour par la beauté des jets d’eau.
Médecine chinoise
Il serait impossible de comprendre l’extinction de cette espèce (le pangolin) s’en rendre compte d’une particularité poétique de la médecine chinoise : par exemple, si les chauves-souris volent dans le noir, on peut être certain que leur fiente guériront de la cécité humaine, ; puisque le concombre de mer ressemble à un phallus , on affirme qu’il est aphrodisiaque et que, s’il en consomme, l’homme obtiendra un sexe d’une taille aussi pharaonique que l’est cette plante aquatique. Dans le cas du pangolin, c’est sa capacité à creuser dans la montagne qui fascine les Chinois. Et qu’est-ce qui ressemble plus à une montagne percée de grottes profondes, de ravins sombres, sinon un corps de femme ? Ainsi, manger sa chair est l’assurance de pouvoir pénétrer, aussi profondément qu’un pangolin, les mystérieux tunnels féminins.
J’aime beaucoup les livres de Dai Sijie, mais celui-ci a l’air bien noir…
oui il est noir mais hélas sans doute réaliste!
J’en suis restée à « Balzac et la petite tailleuse chinoise », je ne suis pas sûre de me lancer dans celui-là.
il faut un bon moral pour le lire
J’adore l’imparfait du subjonctif ! Ca me fait un effet incroyable lorsque les auteurs l’emploient à bon escient et respectent la concordance des temps. J’ai un très bon souvenir de Balzac et la petite tailleuse chinoise.
La nouvelle sur le pangolin est au moins à connaître pour se rendre compte de la cruauté des hommes vis à vis des animaux sauvages.
Je n’ai lu que Balzac et la petite tailleuse chinoise, que je ne n’avais pas réussi à terminer … Oui, je sais que tout le monde a aimé, mais pas moi ! Tant pis pour l’imparfait du subjonctif.
ah , j’avais adoré la petite tailleuse chinoise , là je dois dire que j’étais trop horrifiée pour apprécier.
Un livre lu en 2011 : je vous livre mes notes de lecture.
La Chine serait-elle le dépotoir du monde ?
L’ ile de la Noblesse est une poubelle à ciel ouvert de déchets électroniques. Les familles qui y travaillent, sont atteintes de maladies graves comme la progéria (vieillissement prématuré) ou l’empoisonnement par des métaux lourds.
Le talent de Sijie Dai (qui écrit en français) réside dans sa qualité de conteur. Il nous tient en haleine jusqu’à la dernière ligne, grâce à un savant dosage d’ignominie, de souffrance, mais aussi de détachement, de suspense, d’innocence de la jeunesse et d’amour.
Un livre à rapprocher de « Le Rêve du village des Ding – LIANKE Yan », qui raconte une sordide histoire de sang contaminé … et que notre comité de lecture avait classé Coup de Cœur.
Pour les images de cette Chine défigurée, voir le photographe canadien Edward Burtynsky et son site web : http://www.edwardburtynsky.com/ (rubrique China recycling – en anglais).
Merci pour ses notes de lectures et pour le lien. Cela décrit bien ce que j’ai ressenti à là lectures de ces nouvelles.
Moi j’aime bien quand c’est tragique et cruel…
Alors tu seras servi mais hélas c’est non seulement tragique et cruel mais en plus véridique.
Je vais attendre que l’ambiance mondiale remonte avant de me lancer dans ce genre de lecture
Comme je te comprends!
J’ai ce roman dans ma PAL depuis sa sortie en poche… Cela remonte à quelque temps déjà. J’avoue que ton billet me refroidit un peu dans mon envie de sortir ce livre de mes étagères, j’ai peur de trop suffoquer. Je vais attendre une période plus propice, si elle arrive un jour.
une tristesse et cruauté difficile à supporter comme la vie des Chinois parfois.
Je ne suis pas sûre que ce livre soit pour moi cette fois.
Le monde trop dur fait souvent fuir.
Je suis moins « nouvelles » mais j’aime l’autrice alors pourquoi pas.
l’auteur plutôt non? c’est un homme.