Voici donc le quatrième roman que je lis et que j’apprécie de Laurent Seksik. Cet auteur a un grand talent pour faire revivre les gens célèbres du début du XX°siècle. Après Einstein, Romain Gary voici donc l’évocation des derniers mois de la vie de Stefan Zweig et de sa jeune compagne Lotte Altmann , madame Zweig. Venant de finir « les joueurs d’échec », j’ai eu envie de mieux comprendre cet auteur. Ce court récit est absolument poignant, on connaît la fin et cette lente montée vers le geste inéluctable : le suicide du couple, est terrible. Surtout celui de la jeune femme qui suit son amour dans la mort mais qui avait la vie devant elle. Le terrible désespoir de cet immense écrivain est très bien décrit ainsi que son incapacité à mener un dernier combat vers l’espoir. Mais on sait aussi qu’il a raison, Hitler et les Nazis autrichiens ont fait disparaître à tout jamais une immense culture dont les intellectuels viennois étaient les représentants les plus éminents : l’Homo-austrico-judaïcus . Mais j’en veux quand même à Stefan Zweil de ne pas avoir tenté de faire revivre cette culture car le nazisme a eu une fin et il n’était plus là pour empêcher l’Autriche d’oublier les apports de cet ancien monde .
Citations
Les raisons du désespoir de Stefan Zweig
Lui n’était porteur d’aucune idéologie. Il détestait les idéologies. Il avait simplement cherché les mots pour dire. « Nous avons existé ». Il n’était pas certain qu’il demeurât quelque chose de la civilisation qu’il avait connu. Il fallait avoir grandi à Vienne pour mesurer l’ampleur du meurtre en préparation. Il voulait ciseler une pierre qui prouverait aux générations qu’un jour vécut sur cette terre une race désormais éteinte, « l’Homo-austrico-judaïcus ».
Richesse de la tradition juive
Dans notre tradition , un être humain se définit d’abord par les liens qu’il entretient avec les autres . On ne mesure une vie qu’à l’aune d’une autre vie . Je ne vous demande pas de vous ouvrir à Dieu, sans doute le moment est-il mal choisi de s’en remettre à lui tandis qu’il semble avec tant d’acharnement se détourner de son peuple.
Le désespoir de Zweig et la question du poids des écrivains face à la barbarie.
Nul, en aucun coin du monde, n’avait besoin ni des paroles ni des écrits de Stefan Zweig. D’ailleurs, sa voix serait-elle seulement audible au milieu des fracas des armes ? Sa voix chevrotante et plaintive face aux vociférations du Fuhrer, aux hurlements de Goebbels ? Sa voix venue des des abîmes, tirée de de sa souffrance ? Sa voix se perdait dans le souffle du vent.
J’ai manipulé ce livre ces jours derniers en essayant de faire un tri dans ma prolifique PAL. Je crois que son tour ne va pas tarder :-)
J’ai vraiment beaucoup aimé mais j’aime beaucoup cet auteur
J’ai un bon souvenir de cette lecture, j’avais apprécié de mieux connaître Stefan Zweig. Par contre, j’ai essayé de lire un autre roman de Laurent Seksik, (La légende des fils) qui ne m’a pas convaincue…
J aime beaucoup cet auteur mais je n ai pas tout lu de lui.
Je n’ai pas bien aimé son roman sur Gary, je n’ai pas très envie de le relire pour l’instant.
Merci Krol savoir remis ton commentaire car le premier à disparu sans que je sache pourquoi. Moi j’ai beaucoup aimé de cet auteur la biographie à propos d’Einstein et je me souviens que nous n’étions pas d’accord à propos de son essai sur Romain Gary.
Je ne connais pas cet auteur mais la biographie est un genre que j’aime bien : je le lirai pour mieux connaître cet auteur ( j’ai d’ailleurs dans ma PAL Le monde d’hier de Zweig)
Merci d’avoir bien voulu remettre un commentaire. Cette biographie qui ne raconte avec la fin de Stefan Zweig est vraiment passionnante.
J’ai vu un très beau reportage il y a quelques années sur ARTE sur Zweig et son exil et son suicide. Quel étrange destin, et sa compagne, qui le suit. Chacun aborde une catastrophe d’une certaine manière, certains vont lutter et d’autres abandonner.
On aurait aimé qu’il se batte plus mais son désespoir est compréhensible. Qu’il ait entraîné sa jeune femme dans ce suicide est moins expliquable.
J’aime bien que tu en veuille un peu à Zweig car c’est aussi mon cas
J’ai hésité à lire ce livre par peur de la déception je vais réviser mon a priori
On suit pas à pas son désespoir. J’ai été prise par cette lecture et si triste aussi.
Bonjour Luocine, j’ai eu l’occasion de croiser Laurent Seksik lors d’une remise de prix pour un livre. J’avais des choses à lui dire sur son livre sur Einstein (qui m’avait moyennement emballée). Je sais que j’ai bégayé parce que je ne voulais pas être trop négative mais j’ai trouvé l’homme pas très sympathique, il ne m’a pas facilité la tâche. Depuis, je n’ai rien lu de lui. Voilà ce que c’est de rencontrer des écrivains. Et par ailleurs, j’ai lu la BD adaptée de ce livre et j’ai trouvé ça, un peu grandiloquent, je n’avais pas aimé les dessins. En revanche, sur le sujet, je conseille le film, Stefan Zweig – Adieu l’Europe de Maria Schrader http://dasola.canalblog.com/archives/2016/08/15/34190390.html Bonne après-midi.
Je comprends très bien ce que tu dis. Je suis en train de lire la biographie d’Irvin Yalom et je me dis que j’aurais mieux fait d’en rester à ses œuvres. Je regarderai le documentaire dont tu donnes les références merci.
L’adaptation BD de ce livre est également une merveille !
J’avais adoré !
je sais qu’il a été adapté en BD à voir donc.