http://ecx.images-amazon.com/images/I/41SWGMSVYTL._SL500_AA300_.jpg

Traduit de l’anglais par par Dominique Kugler.

3
Je partage l’opinion d’Hélène que vous trouverez en lien à la fin de mon texte. On est pris par cette lecture, car on trouve un peu de nous dans les deux protagonistes, Tilly et Geoff. De plus, Anne Finn écrit avec un tonus rare et drôle. C’est une histoire d’un couple qui va mal, parce que l’un est trop gentil et pour avoir la paix ment à sa compagne qui préfère la vérité aux mensonges de confort.

Le récit vaut pour l’humour féroce d’Anne Fine, je ne connaissais que Le chat assassin, on retrouve le même humour. Tilly une jeune femme intelligente et indépendante devient la belle mère des deux enfants de l’homme qu’elle aime, Geoff. Celui-ci n’arrivera jamais à comprendre exactement Tilly et elle sera toujours considérée comme la « belle-mère » celle qu’on n’est pas obligée d’inviter, celle à qui on ne fait jamais attention. Et comme, ce n’est pas du tout dans son caractère, elle explose. Tout le récit elle veut le quitter, et toujours à cause d’un « pieux » mensonge de son compagnon. Les grands et les petits malheurs de la vie l’en empêche.

La fin est terrible, bien dans le style du « Chat assassin », le Geoff qui sommeille en moi en a voulu à Tilly. Au delà du style drôle et plein d’humour, une certaine vérité des rapports humains entre hommes et femmes rend ce roman très agréable à lire. Une fois commencé, je ne l’ai pas lâché.

Citations

La merveilleuse ambiguïté des excuses conjugales : je suis désolée, non pas de l’avoir dit, mais que cela t’ait vexé

 

Je pris l’avion pour Aberdeen, déterminé, par tous les pores de ma peau à rompre. Et j’en veux beaucoup à l amer du Nord. Accoudez-vous à un bastingage et regardez devant vous. Depuis le pont d’une installation de forage en mer, il n’y a rien qui puisse vous distraire.

 

Foutaise ! Pas de doute : la bienveillance est bien la plus égoïste des qualités. Dans la plupart des cas on est bienveillant par paresse ou par manque de courage.

 

Sauf qu’il y a des gens à qui l’on ne devrait pas tout accorder le jour de leur mariage, parce qu’ils exigeront la même chose le lendemain, le surlendemain, et indéfiniment.

On en parle

Les jardins d’Hélène

 


Édition Folio poche . Traduit du finnois par Anne Colin du Terrail

Un auteur qui m’avait déçue avec la douce empoisonneuse et ravie avec le dentier du maréchal , ici je suis à mi route. J’ai bien aimé mais ce récit manque un peu de légereté. Le récit est en deux partie, la première raconte la construction d’un pont par Akseli Jaatinen dans le village de Kuusmäki. (Vous remarquerez le gout des finlandais pour les doubles voyelles ! !) . Tout de suite les notables du village déteste cet ingénieur trop efficace et aux méthodes expéditives. malgré tous le sennuis que la municipalité essaient de lui causer jusqu’à vouloir le mettre en prison il réussit à construire le pont dans le temps imparti.
la deuxième partie raconte sa vengeance contre tos ceux qui lui ont fait du mal. mais contrairement à Edmond Dantes (excusez cette comparaison mais mon petit fils adore Monté Christo) il ne cherche pas à nuire au village bien au contraire il ne cherche qu’à enrichir le village. Il applique des méthodes révolutionnaires pour construire une usine de ciment qui profite à tout le village et réussît à construire en trois mois une voie ferrée que tout le monde attendait depuis des lustres. En revanche le sdeux femmes qu’il honore de ses faveurs sont très heureuses de partager sa vie et de faire de lui « un homme heureux »

Seuls ceux qui continuent à lui nuire auront le spires ennuis mais il faut dire aussi qu’ils le cherchent bien. C’est un roman sympathique et qui se lit bien. J’ai lu ce livre à la suite d’un article sur la blogosphère mais j’ai oublié de noter le nom du blog.

 

Citations

Le coup de foudre.

 C’était une femme. Elle était là parmi les autres, mais ne leur ressemblait en rien. Elle était belle, douloureuses belle. Comment la décrire ? Des boucles brunes, des traits délicats, un nez droit, parfait, des yeux brillant de milliers de secrets … son cou de cygne émergeait de sa robe avec une grâce de déesse, ses seins idéalement placés se balançaient doucement tels de précieux trésors… et son corps ! Il cascadait des épaules aux hanches puis aux cuisses, aux genoux déliés à partir desquels les jambes s’amenuisaient, devenant chevilles, avant de disparaître dans délégants escarpins un ravissement !

Un finlandais amoureux .

 Un ingénieur des ponts, dans ces circonstances ressemble trait pour trait à toute autre Finlandais amoureux : il a un sur le visage une expression d’une incroyable stupidité, sa bouche se tord, un semblant de chansons monte vers le ciel et son regard erre dans les broussailles, et il roule sur sa bicyclette du côté gauche de la route.

Comment reconnaître un artiste.

 On vit arriver par l’autocar de Helsinki un petit moustachu fripé qui se présenta à Manssila et Jaatinen venus l’attendre à la gare routière : Kasurinen, sculpteur. L’homme sentait l’alcool frelaté, ce qui leur sembla prometteur. Kasirnen était de toute évidence un véritable artiste.

Édition Belfond . Traduit de l’anglais (Irlande) par Clément Baude

Grâce à Babelio j’ai découvert que c’est le même auteur que « Les saisons de la nuit »

Quel livre, j’ai passé tant de jours à vouloir m’isoler pour me plonger dans cette lecture !

Une fois n’est pas coutume je recopie la quatrième de couverture pour vous donner le fil conducteur de ce roman 504 pages :

Rami Elhanan est israélien, fils d’un rescapé de la Shoah, ancien soldat de la guerre du Kippour ; Bassam Aramin est palestinien, et n’a connu que la dépossession, la prison et les humiliations.

Tous deux ont perdu une fille, Abir avait dix ans, Smadar, treize ans.
passés le choc, la douleur, les souvenirs, le deuil, il y a l’envie de sauver des vies.

Eux qui étaient nés pour se haïr décident de raconter leur histoire et de se battre pour la paix.

Ces deux personnes existent vraiment et hélas leur drame aussi : tous les deux ont perdu leur fille l’une, Smadar, tuée par une balle en caoutchouc tiré par un soldat israélien, l’autre Abir est morte lors d’un attentat suicide à Jérusalem : deux palestiniens se sont fait sauter avec une ceinture d’explosifs dans une rue très passante. À chaque fois que l’auteur raconte la tragédie de ces deux familles le récit devient insoutenable. La peur de Rami qui entend qu’il y a eu un attentat suicide à Jérusalem, ses coups de fils de plus en plus angoissés pour savoir où étaient les siens ce jour là jusqu’à la révélation terrible : sa fille était dans cette rue à cette heure là. La course panique dans les hôpitaux et admettre l’inadmissible  : Abir fait partie des victimes.
Le récit de Bassam commence toujours par le fait que Samadar était allée chercher un bracelet de bonbons à la boulangerie en face de l’école, elle a été victime d’un tir d’une balle en caoutchouc à l’arrière de la tête, l’horreur pour lui se double d’un trajet vers un hôpital compétent et l’ambulance sera retardée deux heures à un check-point . Est ce que sans ce retard on aurait pu sauver son enfant ? ce n’est pas certain, mais on imagine l’angoisse de ce père face à la force armée israélienne qui refuse de laisser passer l’ambulance. Ensuite commencera un long combat pour faire reconnaître la faute de l’état israélien. Il gagnera son procès c’est vraiment à « l’honneur » d’Israël d’avoir enfin reconnu qu’il s’agissait bien d’un tir inutile sur une enfant qui allait à l’école, et non pas d’un jet de pierre ou d’une défense contre des jets de pierre de jeunes palestiniens, Sept longues années de procès auront été indispensable pour faire reconnaître cette faute d’un tireur qui était animé par la peur.

Mais ce roman ne raconte pas que cela, pour bien le présenter il faut en revenir au titre

Apeirogon : figure géométrique au nombre infini de côtés. Ce titre définit bien la multitude de facettes par lesquelles l’auteur veut aborder le problème de la guerre en Israël. dans des paragraphes qui parfois font deux lignes parfois plusieurs pages, il nous parle du monde entier présent et passé. Il parle souvent des oiseaux au dessus d’Israël qui se moquent des murs et des check-points , il raconte des faits historiques que nous avons oublié et qui pourtant racontent aussi notre monde, comme l’incendie criminel dans la mosquée Al-Aqsa qui a détruit un Minbar très ancien (chair) composé de 16 000 pièces sans clous ni colle. Ces paragraphes racontent aussi le goût des arabes pour les nombres et parfois disent des idées que je ne comprends pas :

Si vous divisez la mort par la vie, vous obtenez un cercle.

Mais cela n’a aucune importance, car on se laisse porter par ce texte sans fin puisque les hommes savent toujours tellement mieux faire la guerre que la paix.

Puissent Bassam et Rami être prophètes dans leurs pays et ambassadeurs dans le monde entier.

Citations

Les oiseaux en Israël .

 Au mur des lamentations, dans la vieille ville de Jérusalem, des martinets migrants d’Afrique du sud reviennent chaque année en janvier ou en février. Ils nichent dans les lézardes des vieux bloc de calcaire.
 On peut voir certains d’entre-eux entrer dans les minuscules lézardes du mur en volant de front, prodige de vitesse et d’agilité. D’autres regagnent leur nid en prenant des virages à 90° dans l’air, une aile vers le bas, l’autre incliné vers le ciel.
 Les martinets partagent l’ouvrage en brique avec les pigeons, les choucas les hirondelles. Des pigeons sauvages bloquent parfois l’entrée des trous, ce qui oblige les martinets à tourner sur place en attendant l’occasion de retrouver leurs nids, à dix mètres au dessus du sol .

Les combattants de la paix.

Pour devenir membre du cercle, il fallait avoir perdu un enfant, faire partie des endeuillés, ce qu’un Israélien appelait le « mispachat hashkhol » et un Palestinien « thaklaan » ou « mathkool ». Il y avait déjà quelques centaines de membres : c’était une des rares organisations qui déplorait de ne pas en compter moins.

Un fait historique.

Lors de la guerre russo-finlandaise de 1949, l’union soviétique lâcha des centaines de bombes incendiaires sur la Finlande. Les bombes -plusieurs engins explosifs contenus dans une bombe géante- étaient mortelles, ce qui n’empêchait pas le ministre des affaires étrangères soviétiques, Viatcheslav Molotov, d’affirmer que ce n’était pas du tout des bombes mais de la nourriture pour les Finnois affamés. Les bombes furent surnommés, malicieusement, les corbeilles a pain de Molotov.
En réponse, les Finnois dirent vouloir quelque chose à boire pour accompagner la nourriture. Ils inventèrent donc le cocktail Molotov pour faire passer le pain russe.

Et c’est aussi vrai que beau.

On doit mettre fin à l’occupation avant de nous asseoir tous ensemble pour régler le problème. Un état, deux États, pour le moment peu importe – mettre fin à l’occupation et on commence à redonner une possibilités de dignité pour chacun d’entre nous. Dans mon esprit, c’est clair comme de l’eau de roche. Quelques fois, bien sûr, j’aimerais me tromper. Ce serait tellement plus facile. Si j’avais trouvé une autre voie, je l’aurais suivie -je ne sais pas, moi, la vengeance, le cynisme, la haine, le meurtre. Mais je suis juif. J’ai un grand amour pour ma culture et mon peuple, et je sais que dominer opprimer et occuper, ce n’est pas juif. Être juif, ça veut dire respecter la justice et l’équité. Aucun peuple ne peut dominer un autre peuple et obtenir la paix et la sécurité. L’occupation n’est ni juste ni soutenable. Et être contre l’occupation n’est en aucun cas une forme d’antisémitisme.

Réponse du père palestinien .

Quand ils ont tué ma fille, ils ont tué ma peur. Je n’ai aucune peur. Je peux tout faire, maintenant. Un jour Judeh vivra en paix, cela viendra. Parfois j’ai l’impression qu’on essaie de prendre l’eau de l’océan avec une petite cuillère. Mais la paix est une réalité. Question de temps. Regardez l’Afrique du sud, l’Irlande du nord, l’Allemagne, la France, le Japon, et même l’Égypte. Qui aurait cru que ce serait possible ? Est-ce que les palestiniens ont tué six millions d’Israéliens ? Est-ce que les israéliens ont tué six millions de Palestiniens ? les Allemands, eux, ont tué six millions de juifs, et regardez aujourd’hui il y a un diplomate israélien à Berlin et un ambassadeur d’Allemagne à Tel-Aviv. Vous voyer, rien n’est impossible. Tant que je ne suis pas occupé, tant que j’ai mes droits, tant que vous m’autorisez à me déplacer, à voter, à être humain, tout est possible.
 Je n’ai plus le temps de haïr. nous devons apprendre à nous servir de notre douleur. Investir dans notre paix, pas dans dans notre sang, voilà ce que nous disons.

Discussion père fils avant le service militaire .

 Je n’ai pas honte de mon drapeau, il nous faut une armée démocratique. Tu finiras un jour par te rendre compte que ce n’est pas possible. Un pays doit se défendre. Je comprends. Il n’y a pas que des Bassam chez eux, tu sais. Je le sais. Il y a d’autres gens là-bas. Oui, c’est vrai. Ils ont fait exploser ma sœur.

Le discours des enfants de Bassam et Rami, frères de Smadar et Abir.

Ma sœur était victime d’une industrie de la peur. Nos dirigeants parlent avec une suffisance terrible : ils réclament la mort et la vengeance. Les haut-parleurs sont posés sur les voitures de l’amnésie et du déni. Mais nous vous demandons de retirer vos armes de nos rêves. Nous en avons assez, je le dis, assez, assez. Nos noms ont été transformés en malédiction. La seule vengeance consiste à faire la paix. Nos familles ne font plus qu’une dans la définition atroce des endeuillés. Le fusil n’avait pas le choix, mais le tireur, lui, l’avait. Nous ne parlons pas de la paix, nous faisons la paix. Prononcer leur prénom ensemble, Smadar et Abir, est notre simple, notre pure vérité.

 

E-H

E

El Aswany (Alaa) (L’immeuble Yacoubian 14 avril 2011) (J’ai couru vers le Nil 23 aout 2021)

Éliard (Astrid) (Danser 19 août 2017)

Ellis (Mary Relindes) (Wisconsin 5 octobre 2015)

Eltchaninoff (Michel) (Dans la tête de Vladimir Poutine 22 juin 2015)

Empoli (Da) Giuliano (Le mage du Kremlin 19 janvier 2023)

Enia (Davide) (La loi de la mer 15 juillet 2019)

Epenoux (François d’) (Le réveil du Cœur 4 avril 2014)( Le presque 7 juillet 2018)

Ernaux (Annie) (L’autre Fille 14 avril 2011) (Une Femme 17 décembre 2015)

Esquivel (Laura) (Chocolat amer 25 mai 2010)

Etkind (Efim) (La traductrice 11 janvier 2014)

Evans (Nicholas) (les blessures invisibles 5 octobre 2023)

F

Fabcaro (Zaï Zaï Zaï Zaï 22 février 2016) (Et si l’amour c’était d’aimer 29 mai 2018)(Formica 12 février 2020) (Moon River 6 décembre 2021)

Fadelle (Joseph) (le prix à payer 25 mai 2013)

Fante (John) (Mon chien stupide 22 juillet 2019

Fargues (Nicolas) (La ligne de courtoisie 3 avril 2012)

Fauquemberg (David) (Bluff 11 juin 2018) (Nullarbor 5 juillet 2021)

Favier (Emmanuelle) (Virginia 5 novembre 2020)

Fawas( Hussain) ( le syrien du septième étage 18 mars 2021)

Faye (Eric) (Éclipses japonaises 20 février 2017)

Faye(Gaël) (Petits Pays 3 décembre 2020)

Fellowes (Julian)(Passé Imparfait 13 janvier 2020) (Snobs 30 mars 2020)

Fermine (Maxence) (Neige 19 novembre 2012) (Le violon noir 8 juin 2023)

Fernandez (Dominique) (Ramon 27 aout 2006)

Ferney (Alice) (Les Bourgeois 25 février 2019)

Ferrante (Elena) (l’amie prodigieuse 4 juillet 2016)

Ferrari (Jérôme) (le Sermon sur la chute de Rome 30 août 2013)

Ferrier (François) (Le Louvre insolent 6 juin 2016)

Filhol (Elisabeth) (La Centrale 24 février 2010)

Finn (Anne) (Le tyran domestique 14 janvier 2011)

Fives (Cariole) (Quelque chose à te dire 6 décembre 2022)

 décembre Flagg (Fanny) (Miss Alabama et ses petits secrets 29 août 2016)

Flanagan (Richard) ( Dispersés par le Vent 2 septembre 2021)

Flaten (Isabelle) (Adelphe 15 juillet 2021)

Flatland (Helga) (Une famille moderne 24 mars 2022)

Flaubert (Gustave) (Madame Bovary  7 janvier 2016)

Foenkinos (David) (La délicatesse 26 novembre 2009) (Nos séparations 23 avril 2010) (Les souvenirs 15 octobre 2011) (Charlotte 5 janvier 2015) (La famille Martin 29 octobre 2020)

Fonlupt (Amélie) ( La passagère 26 janvier 2023)

Fontanel (Sophie) (Grandir 14 janvier 2011)

Fottorino (Eric)( Chevrotine 15 octobre 2014) (Korsakov 13 février 2015) (L’homme qui m’aimait tout bas 7 février 2022)

Fourest (Caroline) (Libres de le dire 23 avril 2010)

Fournel (Paul) (La liseuse 22 mars 2012)

Fournier (Jean-louis) (Veuf 14 avril 2012) (Ma mère du Nord 10 mars 2013) (Mon Autopsie 20 octobre 2017) (Je ne suis pas seul à être seul 1 septembre 2023)

Franc (Régis) (Je vais bien 26 janvier 2024)

Franceschi (Patrice) (Première personne du singulier 11 octobre 2016)

Freche (Emilie) (Choukette 23 avril 2010)

Froidevaux-Metterie (Camille) (Pleine et Douce 5 mai 2023)

Fromm (Pete) (Mon Désir le plus Ardent 17 décembre 2019)

Fulas( Christian) (Iochka 9 octobre 2023)

G

Gaarder (Jostein) (Le monde de Sophie 28 décembre 2022)

Gagnon (Pierre) (Mon vieux et moi 21 novembre 2010)

Gamboa (Santiago) (Une maison à Bogota 1 juin 2023)

Garat (Anne marie) (La chambre noire 22 janvier 2024)

Garcin (Jérôme) (Le dernier Hiver du Cid 20 juillet 2020) (Mes fragiles 22 septembre 2023)

Garde (François) (L’effroi 6 février 2017)

Garnier (Pasacl) (le grand Loin 12 janvier 2014)

Garrigues (Sabine) (Rien n’est su 26 novembre 2023)

Gavran (Kristina) La guitare de Palissandre 7 septembre 2023)

Gestern (Hélène) (Eux sur la photo 12 juillet 2012) (555  8 décembre 2022)

Ghoussoub (Sabyl) (Beyrouth sur Seine 9 janvier 2023)

Giordano (Paolo)( La solitude des nombres premiers 27 octobre 2009)

Goby (Valentine) (Kinderzimmer 23 mars 2014) (L’ïle haute 30 janvier 2023)

Goddard Robert (La Croisière Charnwood 4 décembre 2019)

Gran (Iegor) (L’écologie en bas de chez moi 14 avril 2011) (Ipso Facto 9 janvier 2017) (Les services compétents 28 février 2022) (Z comme Zombie 22 décembre 2022)

Grannec (Yannick) (La Déesse des Petites Victoires 24 mai 2021) (Les simples 19 mai 2022)

Grebe (Camilla) (Le Journal de ma Disparition 11 février 2019)

Green (Graham) (Notre agent secret à la Havane 7 décembre 2023)

Greer (Andrew Sean) (Les Tribulations d’Arthur Mineur 12 juillet 2021)

Griffin (Anne) (Toute une Vie et Un Soir 6 avril 2020)

Grimbert ( Philippe) (La mauvaise rencontre 4 février 2015) (les morts ne nous aiment plus 22 avril 2022)

Grimbert (Philippe B) (39.4 18 avril 2022) (Panne de secteur 18 juillet 2022)

Grumberg (Jean-Claude) (La plus précieuse des marchandises 24 février 2020)

Guene (Faïza) (Millénium Blues 27 Mai 2019)

mai

H

Haddad (Hubert) (Un Monstre et un Chaos 3 août 2020)

Hanf (Verena) (La fragilité des funambules 25 mai 2023)

Haratischwili (Nino) (Le chat le général et la Corneille 17 mars 2022)

Harris (Joanne) (L’été des Saltimbanques 9 mai 2022)

Harris (Robert) (D 20 janvier 2015)

Helfer (Monika) (Héritages 10 novembre 2022)

Hegland (Jean) (Dans la Forêt 29 juin 2017) (Apaiser nos tempêtes 27 décembre 2021)

Hein (Christoph) (L’ombre d’un père 13 novembre 2023)

Heisbourg (François) (Cet étrange nazi qui sauva mon père 26 août 2019)

Heller (Peter) (La rivière 24 décembre 2021) (la constellation du chien 03 mars 2022)

Héraclès (Julie) (Vous ne savez rien de moi 12 février 2024)

Hertmans (Stefan) (Guerre et térébenthine 9 décembre 2019)

Hinkson (Jake) (Au nom du bien 11 janvier 2021)

Hill (Nathan) (Les Fantômes du Vieux Pays 20 novembre 2018)

Hochet (Stéphanie) (Pacifique 21 décembre 2020)

Hoffmann (Stéphane) (On ne parle que d’amour 31 décembre 2021)

Hofman (Geneviève) (Histoire du pain 9 novembre 2015)

Hodasava( Olivier) (Une ville de Papier 24 juin 2021)

Honeyman (Gail) (Eleanor va très bien 31 octobre 2018)

Hope Anna ( Le chagrin des vivants 28 novembre 2016) (La sale de bal 20 décembre 2017) (Nos espérances 22 juillet 2021)

Hornakova-Civade (Lenka) (La symphonie du nouveau monde 27 juillet 2020)

Houellebeck Michel (Plateforme 9 septembre 2019)

Houston (Nancy) (Lèvres de Pierre 3 décembre 2018)

Hug (Nathalie) (L’enfant Rien 26 avril 2021

Hugues (Pascale) (Marthe et Mathilde 17 novembre 2022)

Huisman (Violaine) (Les monuments de Paris 15 avril 2024)

Humbert (Fabrice) (L’origine de la violence 14 janvier 2011) (La fortune de Sila 22 novembre 2012) (Le monde n’existe pas 1 novembre 2021)

Hunzinger (Claudie) (Les grands cerfs 23 décembre 2020)

Hureau (Simon) (L’Oasis 31 mars 2021)

Huth (Angela) (Valse Hésitation 30 aout 2021) (Les Filles de Hallows Farm 30aout 2021)

 

Édition ACTES SUD . Traduit du finnois par Anne Colin du Terrail

Je ne sais plus comment ce roman est arrivé chez moi, peut-être l’ai-je trouvé dans une brocante. Et, hélas pour moi, je ne me souvenais pas non plus que j’avais dit à Kathel que ce roman ne m’attirait pas plus que ça. J’ai vraiment peiné à le lire et je n’ai pas compris grand chose à ce que veut nous expliquer cette auteure. Le résumé est simple, un homme photographe publicitaire recueil un petit animal que des voyous essaient de tuer à coups de pied en bas de son immeuble. Cet animal est en réalité un troll auquel Ange va s’attacher et essayer de sauver. Cela nous vaut des digressions sur les légendes autour des trolls qui tentent à prouver l’existence de ces étranges créatures. Aucune réflexion sur les croyances et ce qu’elles représentent dans la mentalité des peuples qui croient à ces créatures. Par exemple en Bretagne, il existe de nombreuses légendes autour des fontaines, les Groac’h , les sorcières peuvent entraîner les imprudents dans l’eau, je pense que bien des accidents ont été évités lorsque les enfants couraient librement dans les campagnes. S’approcher de l’eau reste un danger et le petit enfant est sensible à ce genre d’histoires. Est-ce la même chose avec les trolls finnois. On n’en saura rien dans ce roman. Je me suis même demandé si ce n’était pas plutôt une analyse de l’homosexualité car il s’agit surtout de cela du désir sexuel entre hommes. Une mauvaise pioche pour moi, mais lisez vite l’avis de Kathel, de Keisha qui peuvent complètement vous faire oublier le mien.

Citations

Rapport sexuel avec un troll

La porte grince, Pessi sort de la salle de bain l’air repu et content, sa petite langue rouge pourlèche ses babines telle une flamme. Il bondit droit dans mes bras sur le canapé et se pelotonne sur mes genoux. Son enivrante odeur de baies de genièvre me monte aux narines et son poids chaud sur mes cuisses, rayonnant de l’excitation de la chasse, est à peine supportable. Pessi nettoie paresseusement le sang des commissures de ses lèvres et, sans vraiment savoir ce que je fais, je le tire un peu plus près de moi, à peine et tout doucement et au moment où sont au chaud touche mon ventre, j’explose tel un volcan. 

Mon cœur bat aussi vite et fort qu’un marteau-piqueur. Le dos de Pessi est taché de sperme, comme mes cuisses, et j’essaie de toutes mes forces de ne pas penser à ce qui vient de se passer. Instinctivement, j’éloigne le fragile bouquin jauni et, au même moment, Pessi s’écarte un peu, pas par irritation mais par commodité, il n’a pas fini sa toilette, et je le repousse de mes genoux d’un geste si soudain, presque violent, qu’il prend peur, file dans l’entrée et cherche à grimper sur le porte chapeau. Ses puissantes pattes de derrière battent l’air et heurtent le cadre du miroir, qui tombe avec un bruit sourd sur l’épais tapis au moment où je me rue dans la salle de bain pour laver le liquide honteux.

 

Traduit du finnois par Anne Colin du Terrail .Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

 

Je n’avais lu que « la douce empoisonneuse  » de cet auteur, que j’avais complètement oublié car ce roman ne m’avait pas plu et je pensais m’arrêter là , dans la découverte de cet auteur finlandais et bien j’avais bien tort ! J’aurais dû faire davantage confiance à la blogosphère et il a fallu mon club pour que je le « re »mette à mon programme. S’il reçoit 5 coquillages, c’est qu’il m’a fait éclater de rire plusieurs fois et j’espère que vous aussi, si vous lisez mes citations. J’ai classé ce roman dans les nouvelles car chaque trouvaille de notre amateur d’antiquité est comme une petite histoire. On suit la vie de Volomari Voltinen et de son épouse Laura, mais leurs vies ne sont que les fils conducteurs de différentes anecdotes, Volomari en est souvent l’acteur principal car sa passion pour les objets anciens l’entraîne dans des histoires où il aura besoin de tout son talent juridique pour s’en sortir.

J’ai retrouvé avec un plaisir certains les reliques du Moyen-âge, ici ce qui en fait la valeur c’est l’ancienneté dans la croyance et non pas qu’elles soient vraies ou fausses. Vous pouvez donc vous offrir un orteil de Saint-Pierre ou une clavicule du Christ. Mais c’est très cher à moins que vous ne le voliez… Oh ! quel scandale , voler la clavicule du Christ, la morale chrétienne y retrouvera-t-elle son compte si on l’échange avec le squelette d’un soldait de l’armée rouge ? J’ai adoré aussi les négociations autour du dentier de Mannerheim et savoir que quelqu’un au Vatican a un avis sur la question me ravit. Bref tout se déguste dans ce récit et plus d’une fois j’ai pensé aux « Racontars  » de Jon Riel. Au delà de la drôlerie de ces histoires on en apprend aussi beaucoup sur le destin de Finlande, marqué par le nazisme et l’occupation soviétique. On y boit beaucoup, mais vraiment beaucoup dans ce pays du grand nord, c’est pourquoi j’ai cherché toutes les bouteilles de Whisky que j’ai pu trouver pour ma photo !

 

Citations

Les origines de Volomari

C’est une chance de naître dans la famille d’un tôlier-ferblantier aimant les enfants et collectionnant les antiquités. Il y a là de toute évidence une forme d’équilibre : un nouveau-né et des objets anciens se complètent à merveille, le passé et l’avenir cheminent main dans la main.

Humour finlandais

De retour sur le front, il reprenait son modeste rang de caporal. Il rangeait en toute discrétion sa vareuse de sergent dans son sac, mais à l’arrière il était toujours au moins sous-officier, et parfois même, dans ses moments les plus ambitieux, capitaine de cavalerie. Il avait volé les pattes de collet correspondantes sur l’uniforme d’un officier de carrière tombé au champ d’honneur, en se disant qu’il en ferait meilleur usage que lui.

Portait

Volomari finançait ses études en travaillant comme placier en assurance, menait une vie relativement rangée, ne s’adonnait que rarement à la boisson et ne passait pas de nuits blanches. Il réussit malgré tout à perdre sa virginité, avec l’aide dévouée d’une dénommée Riita.

Les langues sur un tandem

Ils parlaient allemand entre eux, sauf dans les montées les plus dures, qui les faisaient plus naturellement pester en finnois.

Tarzan

Au faîte de sa gloire, Johnny Weissmuller avait littéralement but la vie à pleines gorgées, et étant ainsi devenu, avec l’âge, un sacré poivrot. On savait, dans le milieu du cinéma, que Tarzan buvait comme un éléphant, souvent du matin au soir, et qu’il ne devait qu’à son exceptionnel physique d’athlète de ne pas rouler sous la table dès le réveil.

Le métier d’assureur

Rytokorpi tentait de faire avancer l’enquête, mais en dehors des traces d’effraction, il n’avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. La liste des objets disparus était en général longue, les victimes ayant jugé bon d’inscrire des biens qu’elle n’avait même pas eu le temps d’acquérir.

Les juristes et les écrivains

Quoi qu’il en soit, il risquait une forte amende ou une peine avec sursis, et mieux valait se débarrasser au plus vite des obus. Il avait malgré tout l’intention de conserver le mortier. Il pourrait toujours expliquer n’être qu’un innocent collectionneur et l’avoir acheté dans les surplus de l’armée. Des juristes sont habiles à inventer de toutes pièces des histoires. Dans ce domaine ils battent à plat de couture la plupart des écrivains.

Pourquoi les hommes tirent mieux au mortier que les femmes

l’obus explose a à peu près dans la bonne direction, mais pas exactement à l’endroit visé. Malgré les efforts de Laura, le pointage n’était pas assez précis. Les femmes n’ont en effet pas naturellement le sens des trajectoires en forme de cloche, contrairement aux hommes qui ont tous les jours l’occasion de les étudier en vidant leur vessie. Ces exercices répétés leur permettent d’affiner la précision de leur visée , de développer leurs capacités d’évaluation et de raffermir leur main, pour un résultat souvent grandiose.

Utilité des attachés-cases

Le chef de police suppléant était convaincu que les attachés-cases étaient spécialement conçus aux mesures de la bouteille de Ballantine’s. Il soupçonnait les maroquiniers qui les fabriquaient à travers le monde d’être actionnaires de la fameuse distillerie, où celle-ci, à l’inverse, de manufacturer en toute discrétion des millions d’attachés-cases afin de populariser son whisky. Quoi qu’il en soit, d’adéquation était parfaite. Lorsqu’ils firent étape à Tampere, Volomari Volotinen s’empressa d’acheter un attaché-case et deux bouteilles de Ballantine’s pour le garnir, consacrant ainsi son entrée dans la caste des hommes d’affaires.

Traduit du Finnois par Anne Colin Du Terrail. Lu grâce au club de lecture de la média­thèque de Dinard.

Il faut dire que cela me plaisait assez de lire un roman traduit du finnois, ma bibliothécaire m’avait prévenue, c’est un auteur complètement déjanté , mais ce roman-là lui semblait presque « normal ». Je ne sais pas si je n’avais pas le cœur à rire, mais au bout de la page 112, je commençais à être écœurée par tant de méchancetés et j’ai commencé à survoler rapidement. Je dois dire que l’humour finnois est un peu lourd pour moi. Je verrai mieux ce livre en BD, (ça me va bien de dire ça ! Je ne lis que très peu de BD). Disons que c’est un peu l’esprit « Hara-kiri » . Pour ceux qui aiment le genre, je raconte le début : une gentille vieille dame est harcelée par un horrible neveu et ses deux complices et aura toutes les peines du monde à se débarrasser de ces êtres nuisibles. Même dans l’au-delà, ils continueront à lui nuire mais j’en dis peut être trop. Je vous recopie un passage pour que vous appréciez l’humour, si vous aimez allez-y ce livre est plus pour vous que pour moi !

Citations

la société finlandaise vu par l’horrible neveu qui a toujours vécu sans travailler, (cela fait réfléchir sur le revenu universel !)

La société finlandaise et ses criantes inégalités nourrissaient leur amertume. Comment admettre, par exemple, que la pension de Linnea Ravaska atteigne cinq mille marks ? Le seul et unique mérite de cette vieille toupie avait été de vivre avec son croulant de colonel. La pension de Kake (le neveu) ne représentait qu’une infime fraction de celle de sa tante. Et il croyait savoir que certains veinards dans ce pays, pouvaient toucher jusqu’à dix mille marks et plus ? Qu’avait-il donc fait pour être condamné à un sort aussi minable ? Rien. L’écart était encore plus abyssal si l’on comparait sa situation et son mode de vie à ceux de Linnea. De quel droit une frugale petite vieille percevait-elle plus du double de la pension d’un mâle vigoureux qui dépensait pour se nourrir plusieurs fois autant qu’une maigre veuve ? Sans parler de ses autres dépenses : il n’était pas assez cacochyme pour vivoter heureux au coin du feu dans une métairie perdue au fin fond de la brousse. Pour un jeune homme éclatant de santé, vivre en ville revenait horriblement cher, avec les inévitables voyages, les nuits à droite et à gauche. Il devait aussi déjeuner et dîner au restaurant, puisqu’il n’avait pas de domicile convenable, et encore moins de femme pour lui faire la cuisine. Linnea pouvait faire en chemise de nuit, si elle voulait, l’aller retour entre sa ferme et l’épicerie de Harmisto, mais à Helsinski c’était autre chose, s’habiller coûtait une fortune. Quant à s’offrir des cigarettes et de l’alcool, il ne fallait pas y songer. La disproportion des dépenses et des revenus de la colonelle et de son neveu était vertigineuse.
Et si, poussé par le besoin, on se trouvait contraint de voler un peu pour mettre du beurre dans les épinards, on vous collait les flics aux fesses. La Finlande était un état policier. L’action sociale y était digne du Moyen Âge .
Selon Perti Lahtela (le copain du neveu), la responsabilité de cette triste situation incombait aux hommes politiques, et en particulier aux communistes. C’étaient eux qui étaient au pouvoir quand ces misérables lois sociales avaient été votées. Or les cocos appartenaient à la classe ouvrière, et tout le monde savait quelles maigres paies touchaient les prolos . N’ayant aucune idée de ce qu’était un revenu correct, ils avaient fixé les pensions au niveau de leurs salaires. C’était pour cette raison que lui-même votait toujours à droite.