Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard, où il a obtenu un coup de cœur. Traduit de l’américain par Josette Chicheportiche.
Véritable emballement de la blogosphère, ce livre mérite les coups de cœur qu’il a reçu chez Krol, Dominique, Aifelle, Jérôme et Noukette et beaucoup d’autres dont je mettrai les noms au fur et à mesure des commentaires. J’avais une réserve à cause de la référence à « La Route« , roman que j’avais peu apprécié. Ici l’apocalypse supposée est beaucoup plus crédible, et elle ne constitue pas l’essentiel du roman. D’ailleurs avant même que le monde s’effondre, on ne sait pas trop pourquoi, cette famille avait choisi de vivre au cœur d’une forêt. les deux filles Neil et Eva ne vont pas à l’école et sont éduquées par leurs parents, l’une sera danseuse et l’autre prépare son entrée à Harvard. Mais peu à peu le monde s’arrête et tout le confort que notre société nous procure disparaît, et finalement les deux jeunes filles doivent vivre seules au milieu d’une forêt et de rencontres pas toujours amicales. On retrouve un peu les efforts de survie que doit faire l’héroïne du « mur invisible » pour assurer sa survie mais le message est différent. Ce n’est pas, en effet, le savoir de l’homme qui va sauver les deux filles mais la connaissance de la nature. Et si ce roman, s’appelle « dans la forêt », c’est parce que leur salut viendra de ce que la forêt peut leur apporter. Comme avant elles, les rares indiens qui ont pu échapper à l’extermination programmée de leurs peuple.
Je relis en ce moment « Sapiens une brève Histoire de l’humanité » on y retrouve ce même message, la révolution agricole nous dit Yuval Noah Harari est la plus grande escroquerie de l’histoire et elle a asservi l’homme au lieu de le libérer. Nos deux héroïnes vont donc revenir au stade des « chasseurs cueilleurs » beaucoup plus adapté à la survie en forêt. Je pense que les écologistes vont adorer ce roman qui a tout pour leur plaire, de plus l’écrivaine vit au fond des bois de l’écriture de ses livres et de l’apiculture. Mais ce n’est pas qu’un roman à messages, c’est aussi une intrigue bien menée et les personnages sont intéressants et crédibles. J’ai vu le film qui a été tiré de cette histoire, il insiste beaucoup sur la rivalités et le lien entre les deux sœurs, encore un film qui est beaucoup mins intéressant que le roman. Si j’ai une petite réserve, c’est que je garde, malgré moi, un certain agacement vis à vis des Américains qui sont les plus farouches défenseurs de l’environnement et en même temps les plus grands pollueurs de la planète.
Citations
Le plaisir d’habiter un lieu isolé ,un plaisir que je ne partage pas
Voilà le vrai cadeau de Noël, nom de Dieu -la paix, le silence de l’air pur. Pas de voisins à moins de six kilomètres , et pas de ville à moins de cinquante. Bénis soient Bouddha, Shiba, Jéhovah et le service des Forêts de Californie, nous vivons tout au bout de la route !
Nell et Eva s’approprient la forêt
Petit à petit , la forêt que je parcours devient mienne, non parce que je la possède, mais parce que je finis par la connaître. Je la vois différemment maintenant. Je commence à saisir sa diversité -dans la forme des feuilles, l’organisation des pétales, le millions de nuances de verts. Je commence à comprendre sa logique et à percevoir son mystère. Où que j’aille, j’essaie de noter ce qu’il y a autour de moi – un massif de menthe, une touffes de fenouil, un buisson de manzanita ou d’amarante à ramasser maintenant ou plus tard quand je reviendrai, quand le besoin se fera sentir ou que ce sera la saison.
Un jour peut être je lirai ce roman, quand j’aurai oublié tout ce qu’on en a dit, j’ai juste feuilleté et suis tombée sur l’accouchement, ça m’a paru un peu ‘attends là je te fais un passage bien émouvant’
Pourtant le côté nature ça me plairait (j’ai aimé le mur et détesté la route, donc…)
Malheureusement pour moi, j’ai vu le film que les cinéastes américains ont imaginé à partir du livre, je me suis rendu compte du côté romance du livre que j’avais occulté. Ce qui m’a plu c’est l’évocation de la vie dans un cadre naturel. Mais après réflexion, je me suis dit que c’était très américain également.
ca me fait plaisir de voir 4 coquillages ! Celui-là, je l’attends avec impatience en poche, ou en librairie !
Le plaisir de lecture était au rendez-vous. Mes agacement sont venus après.
Et bien moi je ne connaissais pas…
Pourtant on fréquente les mêmes blogs..
A Saint Malo, où j’animais une rencontre au sujet de la nature avec entre autres Jean Hegland et Abby Geni, toutes deux se sont senties obligées à un moment de préciser que tous les Américains n’étaient pas Donald Trump et que nombreux étaient leurs concitoyens à lutter contre son attitude. Ça m’a fait mal au coeur qu’elles aient à se justifier comme ça…
Mais étant donné les positions de Trump, ça se comprend. Mais depuis que je réfléchis à ce roman je ne suis pas certaine que cette position qui sous-tend le roman, c’est à dire le retour au cueilleur chasseur, puisse être une solution aux malheurs de la planète.
je partage à la fois ton peu de goût pour La Route et ton plaisir pour celui ci beaucoup plus crédible
je ne crois pas que je tenterai la version cinéma trop peu de la déception
Quant à Sapiens c’est vraiment un livre qui a toute sa place dans nos bibliothèque car il est bon de s’y replonger de temps à autre
Malheureusement pour moi, j’ai vu le film que les cinéastes américains ont imaginé à partir du livre, je me suis rendu compte du côté romance du livre que j’avais occulté. Ce qui m’a plu c’est l’évocation de la vie dans un cadre naturel. Mais après réflexion, je me suis dit que c’était très américain également.
On peut à la fois aimer La route et Dans la forêt, j’en suis la preuve vivante ! ;-) (mais ne cherche pas de billet, je n’en ai pas écrit)
Mon peu de plaisir pour la route vient du fait que je trouve que notre humanité produit assez de violence aujourd’hui sans en imaginer de pires encore dans le futur.
J’ai beaucoup aimé !!! Merci pour le lien.
J’ai beaucoup aimé la lecture , j’ai eu des réserves à la réflexion.
ah oui, moi je fais partie des mega super fans de ce roman !!!
http://doucettement.over-blog.com/2017/02/dans-la-foret-de-jean-hegland.html
ça reste ma plus belle lecture de l’année !
Je comprends ce plaisir et merci pour le lien. Je le mettrai dans l’article.
J’ai trouvé la fin un poil ridicule, trop « extrême » en tout cas, mais ça reste un excellent premier roman.
Je comprends tes réserves et je trouve à la réflexion ce roman très « américain »
De mon côté, il figure sur la liste des romans à lire en tout cas !
Il faut le lire car il est très bien écrit . À la réflexion ce genre de roman à toujours des limites. Et puis voir les plus grands pollueurs de la planète défendre de façon extrémiste la nature m’agace toujours un peu.
Décidément, l’ambiance est post-apocalyptique en ce moment… De mon côté, j’attendrai un peu avant de lire ce type de roman, celui que je viens de terminer m’a vraiment trop « plombée » (il était d’un réalisme saisissant !).
Moi, j’ai adoré ! Aucun bémol ! Et pourtant, le post apocalyptique, ce n’est pas mon truc du tout ….