Ce livre a obtenu un coup de cœur de notre club et je comprends pourquoi. C’est un livre d’une lecture éprouvante car il met en scène, dans un essai romancé, certaines horreurs de notre humanité et le plus insupportable, c’est qu’on sait que cela continue encore et encore, la Corée du Nord est, en effet, capable du pire. C’est une partie du pire dont il s’agit ici : pour des raisons assez obscures, des assassins de Corée du Nord, en 1970, ont enlevé des Japonais pour les emmener et les retenir dans l’enfer de leurs pays. Certains seront employés pour apprendre le japonais à des terroristes qui séviront sous une fausse identité japonaise dans le monde entier. Une terroriste qui avouera la responsabilité du krach vol 858 en 1987 expliquera qu’une jeune japonaise lui avait appris la langue et la culture du Japon. Il y a aussi le cas du GI américain, Charles R. Jenkins, qui de son plein gré partira en Corée du Nord, il en reviendra 36 ans plus tard. Son témoignage a beaucoup aidé Eric Faye pour la rédaction de ce livre.
Avec un talent et une délicatesse incroyables l’auteur décrit la douleur de ceux qui ont vu disparaître leur proche au Japon et l’horreur du destin de ces pauvres Japonais qui ne comprenaient rien à ce qui leur arrivait en arrivant aux pays des fous criminels. Et à travers tous ces drames, la vie en Corée du Nord nous apparaît dans son absurdité la plus cruelle que l’homme puisse imaginer. J’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi le monde entier ne se mobilise pas pour délivrer ce peuple de la main mise du plus féroce et implacable des dictateurs.
Citations
Le malheur de la mère dont on a enlevé la fillette de 12 ans
À chaque pas, il semblait à cette mère orpheline retrouver un nouveau mot de la dernière conversation avec sa fille. Et à chaque fois qu’elle pensait à un mot précis, elle le plaçait sous le microscope de la culpabilité.
C’était une coupable qui allait errant dans les rues de Niigata. Régulièrement, à l’heure de sortie des collèges, Elle voyait sa fille devant elle et pressait le pas pour la rattraper, puis dépassait une inconnue en concédant son erreur. Elle ne voulait laisser aucune place au doute, si bien qu’elle préférait mille de ces menues défaites à une seule incertitude.
L’horreur de la répression en Corée du Nord
Le camp couvre toute une région de montagnes, et dans les clôtures qui le délimitent circule un courant continu. Le camp recèle un centre de détention souterrain. Une prison dans la prison, ou plutôt sous la prison, dont les détenus ne voient jamais le jour et dont les gardiens ont ordre de ne jamais parler…. Le couloir que je devais surveiller comptait une quinzaine de cellules d’isolement, éclairées tout le temps par une ampoule au plafond et tout juste assez longues pour qu’un homme s’y tienne allongé, à une température constante, dans une humidité qui détériore tout, la peau, la santé.
Un grand merci pour partager ce titre. Ta description ainsi que les exemples sont frappants. Il est incroyable qu’une telle situation puisse encore perdurer dans ce pays, qui continue à être menaçant.
PS : très jolie photo !
Comme vous je m’amuse à faire les photos de mes livres, parfois j’ai des idées et parfois non. Mais elles sont toujoursvle reflet dun instant vécu avec le livre. Celui-ci est un très bon roman, tout en délicatesse alors qu’il decrit l’horreur absolue.
Voilà que tu lis toi aussi un roman bien sombre… qui a bien sûr tout pour me plaire !
J’aime beaucoup le style de cet écrivain. Mais c’est vrai que c’est particulièrement triste. Ce sont les lectrices de mon club qui m’ont convaincue elles étaient enthousiastes et je comprends pourquoi.
Si il n’y avait que la Corée du Nord …
pour moi ce régime a une place spéciale dans le musée des horreurs.
La folie des hommes est sans limite et leur imagination débordante quand il s’agit de faire du mal aux autres !!
et tu imagines quand ils ont le pouvoir absolu et l’arme nucléaire?
C’est immédiatement noté, j’ai beaucoup lu sur la Chine de Mao mais peu sur la Corée donc … une histoire totalement effrayante
ces prisonniers des années durant me font penser aux polonais, allemands ou français envoyés au Goulag à la fin de la guerre et qui ne sont ou jamais revenu ou revenus des dizaines d’années plus tard
l’horreur du totalitarisme
et celui-là est bien vivace, comme le montre l’assassinat du demi-frère en Malaisie ces jours-ci. Je dois aussi dire que ce roman est remarquablement écrit.
Généralement j’aime assez l’écriture de Eric Faye;
C’est le premier roman de cet auteur , je vais continuer.
Trop peur de le lire!
Oui, belle photo.
J’ai lu qq BD et un livre sur la Corée du nord, ça va suffire pour un bout. Ils sont au top pour la répression, c’est sûr!
J’ai lu je pense la même BD que toi mais ce roman est plus précis sur l’horreur de ce régime. Et j’aime l’écriture de cet écrivain.
Un grand merci pour cette chronique qui me donne envie de le lire très vite !
Un beau roman est toujours mieux quand on peut le partager.
voilà un thème qui m’intéresse ! Je n’ai toujours pas lu cet auteur alors que je croise son nom régulièrement. Je suis d’accord avec ta conclusion, de toute manière, on nage en plein absurde quand il s’agit de politique bien souvent :(
En Corée du Nord peut-on vraiment parler de politique . C’est un régime absurde et qui ne permet pas la moindre liberté à l’individu. Aucun roman de science-fiction n’égale l’horreur que ce peuple supporte.
J’aime beaucoup la plume de cet auteur…!
Je viens de faire sa connaissance et je vais continuer. J’ai beaucoup aimé son style moi aussi.
Je n’ai pas été été totalement emballée par le traitement que fait le thème du thème, qui lui, est passionnant.
J’ai du mal à comprendre exactement je me demande s’il n’y a pas une erreur de frappe.
J’aime l’écriture de l’auteur. Ce livre est à la médiathèque. Je le réserve !
Moi aussi j’aime cet auteur, « Nagasaki » est un texte qui m’avait enchanté.
L’écriture de cet ecrivain est un vrai plaisir.
Bonsoir Luocine, j’ai beaucoup aimé ce roman lu en avant-première. J’ai été intéressée par l’histoire que je ne connaissais pas et j’ai trouvé le texte bien écrit. http://dasola.canalblog.com/archives/2016/07/02/33989762.html Bonne soirée.
En lisant ta critique je vois aussi que ton roman préféré parmi ceux que tu devais lire pour le prix Fnac est celui dont je parle aujourd’hui et qui moi m’a complètement laissé sur ma faim.
Je n’ai encore rien lu sur ce pays. Je note même si le livre a l’air très dur