Édition folio
C’est le troisième roman que je lis de Fabrice Humbert, « L’origine de la violence » puis « La fortune de Sila » m’avaient beaucoup plu. Mais celui-ci est une vraie déception, j’ai même failli ne pas le chroniquer. J’ai alors pensé que si j’avais lu un billet de mes blogs préférés, je ne me serais pas lancée dans cette lecture. Je vais donc expliquer pourquoi je n’aime pas ce roman. Et en espérant que ceux ou celles qui ont aimé fassent des commentaires plus positifs. Voici déjà l’avis de Kathel qui a beaucoup aimé.
Le récit commence pourtant très bien, par la description du mal-être d’un jeune Newyorkais qui arrive dans une petite ville du Colorado, Drysden où il a passé son enfance. Ne cherchez pas cette ville, n’oubliez pas le titre du roman : « le monde n’existe pas ». Le personnage principal est adulte maintenant et a rejeté ses années de souffrance loin de lui, quand tout à coup le visage de l’adolescent qui a tant troublé le jeune lycéen qu’il était, envahit les écrans géants de Times Squares : Ethan Shaw est accusé de viol et de meurtre d’une jeune fille de 16 ans.
Adam Vollman qui à l’époque s’appelait Christopher Mantel a tout fait pour ne plus ressembler au jeune homme frêle de ses années lycée. Il est, aujourd’hui, journaliste et retourne donc enquêter sur cette affaire. Le but de l’écrivain c’est de faire exister une énorme « Fake-news » à travers les réseaux sociaux et les médias. Petit à petit le lecteur comprend qu’il est convié à une mise en scène dont le narrateur essaie de tirer les fils sans bien voir les tenants et les aboutissants. Finalement s’il y a bien eu complot et qu’Ethan n’a pas commis de meurtre, on ne saura jamais qui a organisé ce récit et au profit de qui. Le fameux « emballement » médiatique est très bien décrit et la désagréable impression de ne plus pouvoir démêler le vrai du faux aussi. Au passage, Fabrice Humbert décrit assez bien ce que doit être la vie dans une petite ville américaine, cette façon de tout savoir sur tout le monde et de très mal supporter les gens venant d’ailleurs, newyorkais et homosexuels par exemple. Ce que je n’ai vraiment pas aimé est ce qui fait tout l’intérêt du roman, c’est de ne trouver aucune rationalité à ce récit. Il permet seulement de se poser cette question : jusqu’où peut aller la folie des médias. Mais aucun personnage n’a vraiment de consistance, l’histoire n’est pas réelle, puisque finalement ce « monde n’existe pas », peut être que Fabrice Humbert rajouterait « pas encore , mais en êtres vous bien certain » ?
Citations
Une amitié déséquilibrée
En marchant à ses côtés, après l’entraînement, je lui parlais de sujets longuement préparés, ruminés toute la matinée pour lui plaire, auxquels il ne répondait que par monosyllabes, certes parfois amusées, comme on donne des cacahuètes à un singe. Je me sentais en permanence indigne, je n’arrivais pas à l’intéresser, j’étais trop petit, trop limité devant lui.
La vérité et l’écrivain
Ce qui me troublait, chez Hemingway, c’était la part de fiction qu’il y avait en lui. Son rapport à la vérité et au meurtre tout cela me semblait obscurément liés. En apparence, Hemingway était cet homme d’action, ce correspondants de guerre qui a développé la théorie de l’iceberg et de l’écriture objective, qui avait poli son style durant les années d’apprentissage à Paris. La construction de ce mythe a été d’autant plus essentiel qu’il était miné par l’alcoolisme et la mort, que son amour de la vérité était travesti par le mensonge et le long travail intérieur de la fiction, de sorte qu’à la fin on ne savait plus si son écriture appartenait à la vérité ou mensonge. Hemingway était un homme qui s’inventent, et il avait su se créer une légende ; de même qu’à vingt ans il racontait avoir arrêté dans les rues de Chicago un cheval emballé, c’est dans ces rêves qu’il sauva Dos Passos des cornes du taureau, provoqua en duel celui qui avait insulté Ava Gardner où libéra le Ritz à la tête d’une armée de mercenaires.
Une remarque amusante observée en surfant sur le Net
En dix minutes la différence des approches entre les trois cultures est évidente. Les Américains proposent de faire, les Français de commenter, les Allemands de philosopher.
Comme je viens de l’acheter, ton billet me fait un peu l’effet d’une douche froide !… mais en même temps, ton avis me rend curieuse. Je crois que je l’avais noté chez Krol, qui avait aimé aussi.
oui je crois aussi mais bon je lirai ton billet si je pense à aller sur ton blog qu refuse toujours que je,m’abonne …
il a trop bien réussi son premier roman et du coup depuis c’est nettement moins bon
ton commentaire était passée dans mes indésirable quel scandale! je suis d’accord avec toi. Même si « la fortune de Sila » m’avait bien plu aussi.
J’avais bien aimé ! Même si je suis d’accord sur le fait que ses premiers étaient excellents !
Je dois rechercher ton commentaire pour mettre un lien dans mon article car j’aime bien les avis différents. Pour ma part, je n’ai vraiment pas apprécié ce roman.
Jusqu’à présent j’ai aimé tout ce que j’ai lu de lui, mais le thème de celui-ci ne me dit pas grand chose.
Une véritable déception pour moi.
Tu notes tout de même beaucoup de points positifs ! C’est ton ressenti final qui compte et là, ça coince… ;-)
Moi, j’ai beaucoup aimé et trouvé que ça soulevait nombre de points intéressants.
C’est bien pour cela que j’ai mis un lien vers ton billet, j’aime beaucoup quand on retrouve des avis divergents sur un même livre, surtout quand d’habitude on est d’accord.
Encore jamais lu cet auteur, mais ce ne sera pas avec ce titre ! Je passe !
Surtout que ces premiers titres sont très bons celui-ci m’a déçue.
ça arrive de passer à côté d’un livre