Je le savais, je l’avais écrit je lirai d’autres Racontars (Le naufrage de la Vesle Mari et autres racontars -Jorn RIEL). Parfois, en découvrant un auteur, on se demande pourquoi on ne le connaissait pas. D’autant plus que, lorsque je parle de Jorn Riel, on me répond souvent « Ah, oui j’ai bien ri à ses racontars ». Alors voilà quand le « Vertigo » (mot pour déprime au Groenland) vous prend, je vous conseille un recueil de racontars.Le bonheur c’est parfois communicatif :
« Fjordur leva les yeux et souris. De la glace vierge et des chiens joyeux. Que demander de plus à la vie ? »
La lecture comme antidépresseur, c’est moins compliqué que la méthode de Lodvig. Pour aider Petersen à lutter contre les idées noires, il l’abandonne seul sur la banquise. Au lieu de mourir de faim et de froid, Petersen deviendra un bon chasseur et le Vertigo sera vaincu…
C’est difficile de rendre compte des histoires de Jorn Riel, quand un écrivain a le don de raconter il faut simplement se laisser porter par les histoires. Celle du cercueil, façon groenlandaise, qui se balade jusqu’à New-York, dans un iceberg détaché de la banquise un soir de tempête est à mourir de rire. Quand au titre, on le doit au « curé Polleson, tout de noir et de décence vêtu ». Il imagine lutter contre la consommation d’alcool de la population en brisant à coups de hache leurs alambics. La riposte fut à la hauteur de l’offense : l’alcool au Groenland, c’est sacré !
Citations
Hansen regarda en l’air. D’abord il vit le toit qui se levait lourdement, sans empressement. Ensuite, le tout fut doublé par le missionnaire Polleson qui, tel une fusée au Nouvel An, fonça vers le ciel, les pans noirs de sa redingote battant comme des ailes ….
« Il a enfoncé sa hache dans la dynamite gelée » lui expliqua Hansen.
« Putain » Valfred regarda le lieutenant d’un air interrogatif. « Pourquoi ? »
« J’avais mis les caisses sur la table et marque EAU-DE-VIE sur la couvercles. Je trouvais que ça faisait mieux comme ça. »