Édition Albin Michel . Traduit de l’allemand Dominique Autrand

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

 

Les enfants font naître en toi des sentiments et puis ils s’en vont et te laissent en plan avec tes sentiments 

Un roman très surprenant : je pourrai écrire deux billets différents, je vais commencer par le positif. Je suis partie ailleurs grâce à cette écrivaine et jamais un pays ne m’a semblé plus étranger dans un roman (sauf peut-être le Japon). Elle raconte le parcours d’une femme de cinquante ans qui décide d’aller vivre sur la mer baltique au nord de l’Allemagne. Elle a laissé dans sa ville son mari, Otis, avec qui elle reste en contact, sa fille Ann est partie dans un grand voyage à travers le monde.

Nous sommes dans un pays de Landes, de vent et de paysages infinis. De gens tristes et porteurs de déséquilibres qui les empêchent de bien vivre habitent cet endroit (sans doute la Frise). Son frère qu’elle appelle « un imposteur » est tombé amoureux d’une jeune fille de 20 ans alors que, lui, en a 58. Cette fille est complètement déjantée et lui totalement amoureux ce qu’il n’a jamais été auparavant. Le personnage principal, va commencer une relation avec l’éleveur de 1000 porcs. Alrid est le frère de Mimi une femme fantasque qui sera la relation amicale de la narratrice. Cette Mimi se sent libre de ses choix de vie et elle permet à la narratrice de s’adapter à cet étrange pays .

Le talent de cette auteure c’est de nous embarquer dans un monde étrange de gens habités par des histoires très tristes.

 

J’aurais pu aussi écrire un tout autre billet. Dans un beau décor bien décrit, un monde de vent et de paysages très ouverts sur le grand large , des gens tous plus bizarres les uns que les autres se baladent sans que l’on comprenne bien leurs relations. La narratrice a bien fait de laisser son mari qui remplit son appartement d’objets les plus divers au point de ne garder qu’un lit pour pouvoir dormir. Leur fille Ann ne s’est pas trompée, elle a fui ce couple mortifère. La narratrice a été employée dans une usine de cigarettes, ce qui lui permettait de fumer gratuitement en volant des cigarettes. Elle a été marquée par une proposition de magicien qui voulait la découper tous les soirs dans une boite sur une scène de spectacle. La boîte, on la retrouve avec la petite amie de son frère : elle y aurait été enfermée par une mère maltraitante. Dans une scène de beuverie, on verra la narratrice faire une fellation à l’éleveur de porcs sous les yeux de Mimi sa sœur. Mimi qui se ballade toute nue, soit pour se baigner dans les eaux marronasses du port soit dans son jardin. Elle racontera à la narratrice une horrible histoire mythique d’Ondine violée et massacrée par les gens du village.

On ne comprend jamais la nature des liens des gens entre eux, c’est difficile d’admettre que cette fille de la ville ait une relation avec un éleveur de porcs d’une porcherie industrielle, peut être parce qu’il sait installer des pièges pour attraper une fouine qui l’empêchait de dormir, dans un geste que je n’arrive pas à comprendre elle finira par fermer le piège et le rendre inutilisable , il est vrai qu’elle n’avait attrapé qu’un merle et un chat Son frère semble vraiment amoureux mais d’une fille totalement barge.

Bref trop de bizarreries et aucune explication pour comprendre tous ces gens fou-dingos. Lors de la séance de notre club de lectures deux lectrices ont exprimé leur dégoût total de ce roman, elles ont tout trouvé « laid » c’était leur mot surtout les personnages et elles n’ont même pas été sensibles aux paysages. De plus elles ont souligné les maladresses de style : la répétition des « il me dit …je lui ai dit .. « , que je n’avais pas vraiment repérée.

 

 

Extraits

Début.

 Cet été là, il y a presque trente ans, j’habitais dans l’ouest et très loin de l’eau. J’avais un studio dans les nouveaux quartiers d’une ville moyenne et un travail dans une usine de cigarettes. Le travail était simple, je devais veiller à ce que la tige de tabac se présente bien dans l’axe du module de découpe, c’est tout ; en fait la machine le faisait, elle avait un capteur, la tige de tabac passait en ronronnant et quand elle n’était pas dans l’axe la machine s’arrêtait.

Son lieu de vie aujourd’hui.

 J’ai loué une maison à l’extérieur du village. Elle est isolée, elle est délabré et minuscule, dans une rue non pavée, sablonneuse, qui se termine dans le polder. Devant la maison s’étendent des champs et des pâturages jusqu’à l’horizon, derrière coule un étroit cours d’eau. Un canal. Le canal achemine l’eau de l’intérieur du pays vers le polder, du polder elle rejoint la mer, l’eau est brunâtre et vaseuse, mais il y a toutes sortes d’oiseaux dans les roseaux, il y a des foulques des rats musqués et des libellules

Portrait de son frère.

 Autant que je sache, mon frère ne s’était jamais vraiment intéressée à quoi que ce soit de toute sa vie, il ne s’était jamais investi dans rien, n’avait rien appris, ne savait à peu près rien faire. C’était un imposteur, il était très douée pour faire semblant de savoir tout faire, et la restauration semblait une bonne solution dans ce cas de figure

Son ex mari accumulateur d’objets .

Pourtant il continue à accumuler. De temps en temps il vend ou il donne tel ou tel objet, mais il en trouve beaucoup plus qu’il n’en cède. Il sait exactement ce qu’ils possède. Si tu lui demandes une lampe de poche, ça prendra du temps, mais tu l’auras. Avec des piles, intacte et en état de marche. Si tu lui demandes une bâche pour un bateau, il te la sort de sous son matelas. Tu as besoin d’une canne à pêche. Une hache. Une lampe à pétrole. Une seringue à insuline, une trousse de secours, une boussole et un livre où on dit quels champignons sont comestibles ou pas. Une carte géographique. Du bois de chauffage. Tout ça. Otis l’a, et il te le donne. Et pourtant me dis-je cette accumulation est l’expression du chagrin, et il regarde passer la vie

 

Se baigner en mer baltique.

 Mini me précède à grands pas, elle a hâte d’atteindre l’eau. Elle va nager dans le bassin portuaire à partir du môle, elle dit qu’enfant déjà elle nageait dans le port. En mer il n’y a pas assez de profondeur à son goût, il faut patauger un quart d’heure pour avoir de l’eau au niveau du genou à marée haute.

Élevage de porcs.

Les centaines de cochons dans des box, sur un sol en caillebotis nus et clignant des yeux, ils sont couchés les uns sur les autres, trébuchent les uns sur les autres, grimpent dans les mangeoires, se jettent contre les barreaux en acier des enclos. Des paniers métalliques oscillent au dessus des box. Les cochons sont tous absolument identiques, curieusement on ne dirait pas des cochons c’est qu’il y en a beaucoup trop. Presque tous nous regardent. Nombre d’entre eux n’ont plus de queue, leur dos et leurs flancs sont couverts de griffures, un cochon gît tout seul dans un coin, ses courtes pattes écartées, impossible de voir s »ils respirent. La lumière excite les autres leurs cris stridents enflent, le son est atroce.

Fête chez les parents d’anciens paysans.

Onno est assis en face de nous. Il est nettement plus aimable qu’Alrid, carrément ouvert en comparaison, il est débonnaire. Il a un appareil auditif dans l’oreille gauche, il y porte fréquemment la main, tourne la molette, je le soupçonne de couper le son quand il en a marre.
Il me tend sa grande main chaude par-dessus la table.
Une amie de Mimi est venue aussi, c’est bien.
Ce n’est encore jamais arrivé, explique Alrid. Une amie de Mimi, c’est inhabituel, les amitiés c’est pas trop notre truc dans la famille.

 

 


Édition le Quartanier Traduit de l’allemand par Isabelle Liber

lu dans le cadre des feuilles allemandes organisé par Eva et livrescapade

 

 Je ne me séparerais jamais de la cigarette comme étrangement je ne me séparais jamais des gens et des choses qui m’étaient néfastes

C’est chez Eva lors du mois des feuilles allemandes de l’an dernier que j’ai vu le nom de cette auteure pour un autre livre « la diplomate » , et comme elle promettait un récit plein d’humour, je n’ai pas hésité , d’autant que ce n’est pas la qualité première que je reconnais aux auteurs allemands. J’avoue ne pas avoir ri ni même souri à la lecture de ce livre qui m’a un peu perdue en route. Je n’ai absolument pas compris pourquoi Betty veut absolument retrouver Ernesto, un des compagnons de sa mère, un joueur de saxo italien et pourquoi son amie Martha accepte d’accompagner son père à un rendez-vous en Suisse pour y mourir car le cancer le fait trop souffrir.

Nous suivons deux filles complètement paumées à travers l’Italie puis la Grèce sans jamais comprendre leur motivations. En tout cas moi je ne comprends personne dans ce roman. En revanche ce qui m’a intéressée, c’est à quel point la génération des années 70, qui se croyait une génération libérée a fait souffrir des enfants victimes de leurs instabilités. Au début de ma lecture le style m’a bien plu pour me lasser assez vite, le personnage principal a le cerveau tellement embrumé par les diverses boissons alcoolisées qu’elle ingurgite que ses idées déjà très floues sont vite devenue incompréhensibles Elles n’ont vraiment pas de chance ces deux filles et on est bien content pour elles que les deux pères meurent à la fin , tant pis pour les antidivulgâcheuses, de toute façon on le savait dès le début.

 

Extraits

 

Début.

 Déjà trois jour que j’étais coincé ici. La nuit, les rats passaient en trombe dans les ruelles ; le jour les touristes s’entassaient devant la fontaine de Trevi. Des gardes armés de mitraillettes surveillaient l’entrée des musées ; les stations de métro trop sombres pour qu’on voie leurs crasse, puaient, et pour le Vatican, il aurait fallu s’inscrire en ligne.

Une vieille de 40 ans ! Qu’est-ce qu’elle dira à 70 !

 Dans le miroir, le visage qui me faisait face disait exactement son âge. Quarante ans tout juste passés. Les rides désormais profondes restaient blanches quand le reste bronzait. Comme si mon portrait avait explosé de l’intérieur. Ma beauté ne se conjuguait qu’au passé. L’âge avait pointé son nez un matin et, depuis il revenait invariablement. Autrefois je grandissais dans mes rêves, bientôt j’allais me ratatiner dans mon sommeil .

Conduire en Italie.

 Trente minutes auparavant nous avions réservé une chambre sur Internet dans un hôtel baptisé Olympia, situé en plein centre, dont les prix étaient tout juste assez élevés pour ne pas paraître suspects, et qui garantissait une place de stationnement dans un parking souterrain proche. Je rêvais de parking plus que d’un bon lit.
 « Je n’ai pas de réseau, disais-je à chaque nouveau tunnel. Il n’y a plus de point. Je ne nous vois pas.
– À gauche ou à droite à la sortie du tunnel ? demandait Martha.
– Je ne sais pas je ne sais plus où on est. »
Après les tunnels est venu le tour des ronds-points. Le GPS rallumé nous catapultait dans la ville. Et là Martha a freiné d’un coup sec, elle s’est arrêtée et, sous les klaxon et les insultes d’italiens fous furieux, elle est descendue de voiture.

Une égoïste assumée.

Quand je proposais mon aide, j’espérais toujours qu’on n’en ait pas besoin. Mes qualifications dans ce domaine étaient limitées, et ce, pour une raison simple : j’étais un boulet à tendance égocentrique.

Le bonheur.

 L’Italie ne m’avait pas apporté ce que j’aurais nommé bonheur. Mais je n’avais pas eu cette exigence. Il fallait se lever tôt pour trouver le bonheur en Italie, on était tout simplement trop nombreux à le chercher là . En Italie les Allemands n’étaient pas heureux, ils étaient propriétaires.

Les moines grecs.

Nous avons visité un cloître taillé dans la roche, bu la liqueur maison et plaisanté avec les moines. Ils racontaient des histoires, chantaient et riaient en tapant sur leurs frocs chaque fois que Yannis ouvrait la bouche. Avant ça, je n’avais jamais vu de moine rire, mais c’était peut-être simplement parce qu’ils étaient bourrés. Cette île était un paradis peuplé d’ivrognes. On y vivait plus lentement, et on y mourait plus vite.


Édition L’Iconoclaste 135 pages janvier 2024.

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

 

Je n’avais encore lu aucun livres de cette écrivaine prolifique, poétesse et romancière, je ne suis pas certaine de revenir vers elle.

Ce livre décrit l’horreur, l’horreur pour l’horreur, on ne sait pas de quelle horreur il s’agit, en tout cas pas moi car je n’ai pas le don de divination du fils toujours écrit en italique comme sa mère.

Tous les deux ont des dons de guérisseur, mais sa mère est trop vieille pour les exercer, alors elle envoie son fils dans le village du Fond du puits (quel nom charmant !) où des choses horribles se sont passées autrefois.
Le fils ressent dans son corps toutes les souffrances des femmes violentées par des hommes cruels. Celui qui vient de faire appel à ses dons a un fils beau comme un ange mais qui se meurt. Grâce à ses dons l’enfant vivra, mais le fils ayant découvert aussi tous les crimes du père, punira celui-ci en rendant son fils hideux
L’histoire a assez peu d’importance tout l’intérêt de ce tout petit livre vient de l’écriture au service de l’horreur et du mal absolu. Mais, hélas pour moi, j’ai trouvé les effets poétiques à la limite du ridicule .

Extraits

Début après le prologue.

 À mi- pente, l’odeur du sang et des trembles mouillés lui parvint. Il avait marché longtemps : la journée finissait à mesure que la colline, derrière lui, s’arrondissait et qu’une autre, devant lui, s’élevait. Le hameau gisait là, sous ses yeux abîmés par la bruine, il voyait un filet de maisons gris et noir de part et d’autre de ce qui ressemblait à une rivière, si étroite qu’elle disparaissait presque dans les arbres.

Le fils voit les horreurs du passé.

 L’arche est criblé de lucioles : le « fils » voit qu’ici, sous cette orbe scintillant, des hommes ont été pendus, trois ou quatre. Les pieds nus et les dents arrachées. Il perçoit un vieillard aux mains brisées par d’autres hommes, deux garçons aux épaules larges et solides pour qui on a doublé les cordes, et un jeune de presque dix-huit ans à l’allure chétive, celui-là ressemble à une poupée, il est maigre et ses jambes, bleuies par les coups se balancent au-dessus de l’eau comme des branches sans fleurs.

Ridicule ou poétique ? comme vous voulez.

La femme aux fusils : ses yeux flamboient. Le « fils » à devant lui la colère, la vraie, vivante et vivace, furieuse et superbe. Il se noie dans les deux trous verts de plume, verts de feuillage et d’orage, luisant au-dessus du canon. Une masse de cheveux bruns, plus clairs que ceux de la vieille, plus épais aussi, encadrant le regard, des mèches sèches et noueuses tournent sur elles-mêmes, on y perdrait sa main comme dans des ronces.

 

 

Édition Noir sur Blanc, 229 pages, janvier 2024

Traduit du russe (Biélorusse) par Marina Skalova 

 

Que de dire de ce livre entre le roman et la biographie ? Qu’il est absolument insoutenable. Je pense que c’est la meilleure réponse que je puisse faire. L’écrivain Bliélorusse raconte la vi, plus ou moins fictionnelle, d’un personnage qui a existé (ou aurait pu exister) Piotr Nesterenko, qui est directeur du crématorium de Moscou. Il est arrêté en 1941 et accusé d’espionnage

À travers six interrogatoires, l’enquêteur de la Tcheka, le KGB de l’époque, essaie d’étayer la thèse du complot et veut faire de cet homme un espion. C’est alors l’occasion pour l’écrivain de mêler le passé aventureux de ce personnage avec tout ce que lui a appris son travail au crématorium. Pour être rapide disons qu’il sait que tout le monde, absolument tout le monde peut finir avec une balle dans la tête , il les a tous vous défiler dans son crématorium, les acteurs célèbres, les poètes, les généraux, les bourreaux d’hier assassinés par de nouveaux bourreaux qui ne sont à l’abri de rien !

Son passé est celui d’un noble russe pris dans la tourmente de la révolution. On découvre que l’armée blanche ne valait guère mieux que l’armée rouge. Les populations qui ont subi les deux ont vu défiler des assassins et ont perdu confiance dans les valeurs de l’humanité. Et ce qui restait d’illusions au personnage principal est parti en fumée dans son crématorium ?

Cette lecture est éprouvante, on passe d’une horreur à l’autre avec un ton faussement dégagé qui m’a été souvent insupportable, si je ne m’était pas engagée à lire ce livre pour en parler à la bibliothécaire de Dinard, j’aurais abandonné cette lecture. Cela ne veut pas dire que ce roman ne soit pas intéressant, mais il est très difficile à lire car nous devons passer à travers les cerveaux tortueux de l’enquêteur et de Piotr Nestrenko qui connaît son sort mais joue avec les nerfs de son tortionnaire et hélas les miens aussi. Comment la Russie peut devenir autre chose qu’une usine à horreurs ? Il ont vraiment tout imaginé et hélas Poutine n’est qu’un avatar des dirigeants de ce pays d’où rien de bon ne semble possible de venir !

Extraits

Début.

 La perquisition et l’arrestation ont lieu le 23 juin 1941. En six heures l’affaire est pliée. Un travail de routine, mais tout le monde est sur les nerfs. La guerre a été déclarée depuis à peine vingt-quatre heures. Tandis que la forte terrestre de Brest résiste à la déferlante inouïe de la machinerie nazie la capitale de l’Union Soviétique est touchée par une vague de disparitions secrètes.

Exemple de purges.

 Le sort de la plupart ayant été réglé dès 1937, où le seul soupçon de travailler pour la Pologne a condamné plus de cent mille personnes à être fusillées (très exactement cent onze mille quatre quatre-vingt-onze citoyens).

Réussite en URSS en 1941.

 À l’heure où ses pairs partent mourir en rangs serrés dans les boucheries à venir, cette souris grise tamponne assidûment une condamnation à mort après l’autre. L’enquêteur Perepelitsa vient d’être récompensé par un appartement à Moscou rue Gorki. Il ne s’est pas battu pour rien.

Des horreurs présentées comme banales.

 Certains rapportent qu’après les exécutions il organise des beuveries (ce qui est vrai), d’autres qu’il s’approprie quelquefois les vêtements des condamnés (ce qui l’ est aussi). Quoi qu’il en soit, je ne vois rien de répréhensible ni dans le premier ni dans le deuxième cas de figure. Même en Union Soviétique, chaque produit a un coût. Tout travail mérite salaire. Il faut bien comprendre que, d’une part, Vassili Mikhaïlovitch fait un travail pénible (parfois il doit fusiller plusieurs centaines de personnes en une nuit) et d’autre part …est-ce vraiment si grave qu’un imperméable ou, disons, un joli gilet vivent leur meilleure vie sur ses épaules ou celle de sa femme ? « Pourquoi faire toute une histoire pour les affaires des autres ? ».me dis-je parfois.
S’il faut se soucier de quelque chose, c’est plutôt de la pénurie qui règne dans notre pays. Si Blokhine pouvait acheter ses jolis vêtements dans les magasins, les soustrairait-il aux cadavres pour les offrir à sa femme ?

 


Édition Stock, Janvier 2017, 322 pages

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

 

Le thème du mois de Mai de mon club était : « l’aristocratie ». Ce livre y avait donc toute sa place. Le début du roman m’a réjoui car l’auteur sait manier l’autodérision avec beaucoup de brio. Mais au bout d’un moment je me suis beaucoup ennuyée, dommage !

L’histoire raconte la destinée de François de Rupignac rejeton d’une famille de la vieille noblesse française. On se dit que Louis-Henri de La Rochefoucault n’a pas eu à chercher trop loin ses modèles pour raconter une famille « de la haute » . Le début est vraiment drôle, la grand-mère indigne tellement décalée, bien avant qu’Alzheimer fasse son effet, est un personnage qu’on imagine très bien. L’auteur s’amuse de tous les codes de l’aristocratie qui écrasent quelque peu ce jeune homme bien-né. Il décide avec son ami de lycée de créer « le club des vieux garçons » qui se réunira au Jockey club . (Je croyais que cette institution avait disparu mais non, la noblesse peut donc s’y retrouver, sans les femmes ! .

Je crois que c’est à ce moment là que j’ai commencé à m’ennuyer, c’est terrible car c’est le sujet même du roman. Mais je n’ai absolument pas compris ce que ce club apportait au roman, la galerie de portraits de sa famille m’aurait suffit.

J’avais oublié que j’avais tant aimé « Châteaux de sable » du même auteur, son humour m’avait alors ravie.

Extraits

Humour.

Une étudiante oubliée du siècle passé, Simone de Beauvoir, avait commis en 1958 une dissertation intitulée « Mémoires du jeune fille rangée ». Le niveau en était piètre. Au risque de lui défriser le chignon, j’ose affirmer, moi, François de Rupignac, qu’il est plusieurs urgent de lire mes « Mémoires d’un vieux garçon pas si rangé que ça ».

 

J’ai ri.

 Tous les mercredis j’allais goûter chez mes grands-parents dans leur belle appartement sis dans le VII arrondissement, ce quartier silencieux qu’on dirait que ces habitants mettent des patins pour sortir dans la rue.

La grand mère scrogneugneu .

 Elle avait l’art du caquetage scogneugneu et des réponses lapidaires, comme ce jour où, alors que je l’interrogeais sur le dîner auquel elle s’était rendue cette semaine là, elle m’avait lâché dans une grimace « Pouah ! Tout était froid sauf le champagne. »

La grand mère, toujours elle.

 Les vacances d’été n’ont pas été de tout repos : ma grand’mère a dû être hospitalisée et opérée d’urgence. Jusque-là elle se croyait immunisée par son sang bleu, qui faisait office selon elle de vaccin absolu et d’élixir de longue vie. 
 « Les toubibs ne respectent plus rien. Et là de quoi ai-je l’air, sur ce siège à roulettes ? Quand je pense que nous allions en carrosse doré, autrefois. Une chaise à porteurs passe encore. Un rocking-chair de repos, oui. Mais cette espèce de chariot, non, ça fait très manant, on dirait que tu rentres du supermarché avec un sac de patates… »

 


Édition Calmann Lévy, avril 2021, 390 pages

 

Je ne connaissais pas la catégorie « cosy morder » voilà c’est fait ! Il y a donc une enquête peu crédible, un coupable qui n’aurait jamais dû échapper à la justice, un peu d’amour et un village plein de ragots du côté des méchants et de courage et d’entre aide du côté des écolos gentils. On annonce aussi une suite car le le personnage de Cathie n’a pas tout dit de ses secrets , mais ce sera sans moi. Ce que je peux dire de positif sur ce roman, c’est qu’il ne m’a occupée qu’une après midi et que ce jour là il pleuvait, oui, j’habite en Bretagne. Ce qui m’énerve au plus haut point c’est les rajouts pour faire couleur locale, le biniou, le chouchen, le whisky Eddu (la distillerie du menhir !) la pluie et le dicton « en Bretagne il fait beau trois fois par jour ». Enfin, ce qui ne m’a pas plu du tout, c’est l’absence de toile de fond au récit, sans doute les villages bretons ne sont que rarement le théâtre de crimes, et très certainement aussi ils ont perdu leur couleur authenticité culturelle. Mais je pense qu’un bon écrivain pourrait quand même en faire un point de départ pour un roman.

Bref un essai mais pas un succès !

Extraits

lu dans le prologue :

« Cela finissait invariablement par s’apaiser un jour ou l’autre devant quelques pichets de cidre et de galettes »

Ça m’énerve que l’auteur ne vérifie pas, il cite son action dans le Finistère et on y mange des crêpes pas des galettes, les galettes on en mange en Ille et Vilaine…

 Début.

 Gros plan sur les fenêtres de l’hôtel de ville, éclairé comme un phare dans la tempête. La grande salle de la mairie est pleine. Exceptionnellement, il ne manque pas un élu à la session du conseil municipal. Le mauvais temps a vidé la mer et les champs pour remplir la maison du peuple. Un coup d’œil discret  : la discussion est animée.
Mais qu’est-ce qui perturbe ainsi la vie du village de Locmaria ?

Et pour la couleur locale …

 S’ils ont froid ou qu’ils veulent cacher leur cheveux, ils prendront du Amor-lux.ou du Saint-James de la vraie qualité de chez nous ! et dans ma boutique on vendra toujours des bottes Aigles pas des babouches.

 


Édition Minuit, 138 pages, mars 2006.

J’avais bien aimé « la fille qu’on appelle » du même auteur, je savais qu’avec lui on ne doit pas s’attendre à des sujets agréables ni à beaucoup d’optimisme. Mais là c’est tout ce que je n’aime pas ! Sauf parfois les trouvailles de style.

Dès le début on sent que, cette histoire va très mal tourner, dès le début, on est avec des gens minables et plus méchants les uns que les autres, et tout s’enchaîne effectivement allant du pire à encore « plus » pire ..

Sam et Lise ont décidé d’arnaquer un homme très riche, un commissaire priseur, Henri. Pour cela Sam se fait passer pour le frère de Lise qui va épouser Henri . L’arnaque tourne mal et c’était sans penser à Edouard le frère d’Henri .

Comme je sais que vous aimez le suspens, j’arrête là, et si vous avez le courage de passer du temps avec des personnages méchants et manipulateurs uniquement motivés par l’argent facile, ce livre est pour vous !

Extraits

Début .

 Il y avait la nappe blanche qui recouvrait la table et dont avec effort maintenant on pouvait se souvenir qu’elle avait été blanche, lumineuse sous l’effet du soleil quelques heures plus tôt, dressée de cristal et d’argenterie sur pourtant de simples planches de bois posées sur de simples tréteaux avec lesquels toute la soirée il avait fallu que les pieds composent pour ne pas écrouler l’édifice.

Une image d’un certain monde.

 L’égalité dans le silence, ai-je toujours pensé de ces soirées, que c’est cela qu’ils partageaient en vrai et pour toujours, quand s’effaçait pour quelques heures l’infranchissable séparation des mondes, de ces hommes grossis par l’âge et le trop bon vin contre ces filles souriantes et comme tenues en laisse par leur maquillage et la lumière de tables. Il y avait les élus de la ville et les vieux riches autour, les parvenus et les bandits locaux, il y avait ce qu’on imagine de ce monde, répondant comme à l’image archétypale, parfaitement établie de l’argent sale et du stupre 


Édition Albin Michel janvier 2024

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

 

Je ne connaissais pas cette baronne Oettingen à la vie incroyable, d’origine russe ou ukrainienne, elle est arrivée à Paris dans les années 1900 et a fréquenté et fait vivre le Paris des artistes. À la tête d’une immense fortune elle et son frère Serge Férat (qui est peut-être plutôt son cousin) vont connaître une vie faite de rencontres avec les artistes qui tous veulent vivre à Paris : Modigliani, Picasso, Apollinaire. La révolution de 1917 réduira la fortune de ces deux Russes à néant, heureusement pour elle, elle avait su acheter des tableaux qui avaient pris de la valeur , en particulier ceux du Douanier Rousseau. C’est ce qui lui permettra de survivre jusqu’en 1950.

L’auteur rend un hommage à cette femme libre qui vit en dehors de toutes les conventions et il fait revivre le Paris des années d’avant la guerre 14/18 qui semblait le phare de toutes les créations artistiques.

Mais alors que le travail de Thomas Snégaroff est très honnête et très fouillé le livre m’a terriblement ennuyée . Je suis très déçue car je pensais me passionner pour ce récit et j’ai eu l’impression de lire un excellent article de presse sans plus. Je suis restée spectatrice de cette femme qui est capable de toutes les excentricités, des plus folles passions amoureuses, et qui avait certainement du talent, malgré tout cela elle est restée une image pas un véritable personnage. Dommage !

 

Extraits

Début .

La baronne d’Oettingen ! On ne l’aimait pas dans la famille. Je me demandais, petit, pourquoi on disait du mal d’une personne au nom si romanesque, si séduisant. On ne l’avait pas, sans raison, c’était ainsi. Et puis, en grandissant, je l’ai oubliée. 

Détail amusant, vrai ?

 À la suite d’une remarque, vers 1830, faite par un ingénieur américain selon laquelle Napoléon aurait envahi la Russie s’il avait possédé le chemin de fer, le tsar Nicolas Ier avait pris la décision d’opter pour un écartement des rails plus large qu’en Europe occidentale. Depuis lors le voyage en train était interminable.

Je ne savais pas qu’Apollinaire avait séjourné à La Baule.

 Dans la villa de la Baule, le poète s’installe dans une chambre indépendante. Il y a un petit bureau. Il pourra écrire si le cœur lui en dit. Ça lui ferait du bien, s’est imaginé Hélène. Il serait bien ici : par la fenêtre, la mer n’étant pas loin, l’air est un peu plus frais que de l’autre côté, sur le jardin arboré Mais pour ne pas lui faire trop de peine, Hélène n’ose lui dire qu’il ouvre sur le Bois d’Amour.


Édition Robert Laffont, 361 pages, février 2024.

 

J’ai failli arrêter la lecture de ce roman au premier chapitre, j’ai eu beaucoup de mal à croire au coup de foudre qui y est décrit : une jeune fille de 17 ans, croise sur un trottoir de son village, un jeune homme très sale mais son sourire lui soulève le coeur. Et paf ! elle est amoureuse et lui aussi et cela pour toute la vie. Evidemment la famille de la jeune Victoria est très dysfonctionnelle, sa mère sa tante et son cousin son morts dans un accident de voiture. Son père est muré dans un silence douloureux, son oncle revenu blessé de la guerre est complètement aigri et se déplace dans un fauteuil roulant , son frère Seth est la méchanceté incarnée. Son grand amour s’avère être un Indien, dont elle aura un enfant. Et lui sera assassiné par le frère de son amante et un ami de celui-ci .
Dans la deuxième partie, on voit cette jeune Victoria accoucher seule dans la montagne et confier son bébé à une jeune femme qui est en train de pique niquer dans une clairière avec son mari et son propre bébé. Ensuite on suivra Victoria d’abord dans son retour dans son village qui doit être inondé par un barrage hydraulique, elle acceptera l’argent du gouvernement pour déménager et reconstruire une ferme dans une autre vallée. Elle sera aidée pour déménager ses merveilleux pêchers par un ingénieur agronome. La vie reprend donc des couleurs pour elle, il lui restera à retrouver son fils. Mais non, je ne vous dévoilerait pas la fin.

L’histoire s’étale de 1948 à 1971, et permet à l’auteur d’évoquer les différentes tragédies ou seulement différentes façon de voir le monde qui ont traversé les USA pendant cette longue période : le retour des hommes blessés pendant la deuxième guerre mondiale, le racisme contre les indiens, la protection de la nature, la guerre du Vietnam , le poids de la religion, la place des femmes …

À aucun moment, je n’ai pu croire croire à « l’héroïne inoubliable » que me promettait le « Sunday Express », pas plus qu’à son abruti de frère Seth qui est le diable incarné. Il y a tant de rebondissements (souvent très invraisemblables) dans ce récit que cela peut peut-être plaire à un certain public, je n’en sais rien. L’évocation de notre « mère  » nature est tellement américaine ! Bref une énorme déception pour un livre que je vais très vite oublier.

À ne lire que si vous voulez bien que je divulgâche ce roman

Lorsque Victoria a accouché seule dans sa cabane dans la forêt, elle réussit à réanimer son bébé puis part et se retrouve dans une clairière où un couple pique nique et la femme donne le sein à un bébé. Elle dépose son nouveau né sur la banquette arrière de la voiture. Cette femme avait elle même accouché, à l’hôpital deux jours avant dans des conditions terribles et n’aura pas d’autres enfants, or son mari voulait avoir deux fils.. Attendez, ! ce n’est pas fini, par le plus grand des hasards le couple n’avait pas encore déclaré la naissance, ils vont donc déclarer la naissance de jumeaux…

 

Extraits

Début .

 Le garçon ne payait pas de mine.
Du moins à première vue
 » Excusez-moi, dit-il, portant des doigts sales à la visière d’une vieille casquette rouge. C’est par là la pension ? »
Aussi simple que ça. Une question banale posée par un inconnu crasseux remontant la Grand-Rue, juste au moment où j’arrivais au croisement avec la rue North Laura.

Le coup de foudre.

 En quittant la ferme ce matin-là, j’étais une fille ordinaire un jour ordinaire. Si je n’étais pas encore capables d’identifier quelle nouvelle carte s’était dépliée en moi, je savais que je n’étais plus la même en rentrant à la maison. Je ressentais ce que devaient ressentir les explorateurs dont on nous parlait à l’école, lorsqu’ils apercevaient un rivage lointain et mystérieux dans une mer qu’il croyait sans fin. Devenu le Magellan de mon voyage intérieur, je m’interrogeais sur ce que je découvrais. La tête posée sur la large épaule de Will, je me demandais d’où il venait, qui il avait quitté, et s’il arrivait à un vagabond de rester longtemps au même endroit. 

Les femmes.

 Une règle que ma mère m’avait apprise par l’exemple, c’est qu’une femme a tout intérêt à parler le moins possible. Elle m’avait souvent paru distante au cours des conversations, en particulier avec les ouvriers agricoles qui partageaient notre table. Mais j’avais fini par comprendre qu’elle, comme moi, comme les femmes de toute temps, utilisait le silence pour protéger sa vérité. En ne me montrant en surface qu’une petite fraction de sa vie intérieure, une femme offrait moins à piller aux hommes.

L’amour…

 Une fille de dix sept ans peut être idiote, surtout si elle ignore tout du pouvoir extraordinaire de l’amour jusqu’à ce qu’il la submerge telle une crue soudaine. Mais mon intuition selon laquelle Will était proche et ma certitude de le trouver en train de m’attendre dans la propriété voisine où Ruby-Alice recueillait ses étranges créatures étaient parfaitement fondées.

Fin de son amoureux pas de son amour .

 Et pourtant… Je connaissais la vérité : le monde était trop cruel pour protéger un garçon innocent ou pour évaluer ce que l’on ait ou non capable d’endurer ; Will avait trouvé la mort au fond de Black Canyon parce qu’il était resté pour m’aimer. 

La survie dans la nature .

 Je scrutai la forêt où vie et mort se superposaient dans l’immobilité froide et la pénombre, et où seuls les chants d’oiseaux rompaient le silence. Des arbres abattus gisaient entre les rochers au milieu des branches tombées et de pommes de pins. Des troncs bruns et massifs se dressaient vers la voûte de feuillages. Des dizaines de jeunes tiges luttaient pour exister, certaines à peine assez hautes pour pointer leur tête hérissée au dessus du charme et de la neige, d’autres émergeant au centre de bûches en décompositions comme des bébés sortie de ventres ouverts. Il y avait de la beauté dans ce chaos. Chaque élément avec son rôle a jouer dans le cycle éternel de la vie. Je me sentais toute petite et inutile, mais pas complètement malvenue.

Édition Calman Levy

Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

 

 

Pour une fois, on peut résumer rapidement le sujet. Une musicienne ne supporte plus Paris et l’ambiance de son quartier où vivent de nombreux artistes, et part vivre dans le Finistère proche de la mer.

Je reconnais une qualité à ce roman qui a d’ailleurs reçu le prix Renaudot, c’est dire si je ne suis pas dans l’air du temps avec mes deux malheureux coquillages, qu’elle aurait pu ramasser sur les plages qu’elle découvre à côté de sa location. Cette écrivaine est très honnête et après un coup de cœur pour la maison qu’elle a louée sans même la voir, elle ne nous chante pas le refrain trop connu de la vie idyllique en Bretagne authentique. Elle aura froid dans une maison mal construite, elle n’arrivera pas à changer sa bouteille de gaz, faire ses courses s’avérera très compliqué voire impossible sans voiture, ses propriétaires sont mesquins et malhonnêtes, et puis … il pleut beaucoup, tout le temps en vérité, et le taux d’humidité monte à 98 pour cent .
L’autrice se plaît à nous d’écrire par le menu la psychologie des différents personnages qui ont traversé sa vie. Je ne sais pas si c’est le milieu dans lequel elle vit mais la plupart d’entre eux font face à des histoires horribles. Le suicide y est monnaie courante. Sa meilleure amie a même enterré son propre frère pour cacher sa mort à ses parents !

Alors tout ce petit monde n’a qu’une solution : la drogue.

Quand on sait les ravages que fait le trafic de drogue en France c’est terrible de lire que des gens qui vivent bien loin des quartiers où les dealers font la loi permettent à ces gens de vivre et de terroriser des populations qui, elles n’ont pas les moyens de se droguer au chaud entre amis dans des appartements historiques où les seuls problèmes de voisinage sont des gens qui, parfois, font la fête trop tard le soir .

bref mon jugement moral me fait rejeter ce roman, et visiblement cela ne l’empêchera d’être encensé par la critique.

Extraits

Début.

 La plupart des gens sont seuls, ou se sentent seuls, ou ont peur de l’être. Peut-être est-ce pour ça que certains se comportent de manière vraiment merdique. Mais je ne me demande plus jamais pourquoi les gens font ce qu’ils font.

Après un mois de pluie, je me demande si elle pensera encore cela la réponse est non).

 À la sortie de la petite gare, en sentant la moiteur dans l’air et en voyant les palmiers sur le terre-plein du parking, elle a eu l’impression de débarquer dans un autre coin que le Finistère, différent de ce qu’elle avait imaginé, pas tropical mais presque avec cette averse malgré le soleil, quelque chose d’étrangement chaud, humide, enveloppant, et elle a su qu’elle allait être bien ici.

La banalisation de la drogue ( dans des quartiers éloignés de ce qui en rend d’autres si violents).

Quelle idiote d’avoir acheté un gramme avant de partir. Pour quoi faire, elle songe en remportant son téléphone qui n’a pas fini de charger. Quel intérêt d’avoir seulement un gramme ici alors qu’après ça donne envie de continuer à taper pendant des jours. Tout cela pour quoi, parce que celle du dealer de Mathieu le week-end dernier était meilleure que celle de la fois d’avant qui avait un goût de kérosène ?