Éditions Fleuve
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard
Lors de la réunion du club de lecture du mois de février, une seule lectrice avait lu ce roman. Elle l’avait adoré et aurait aimé lui mettre un grand coup de cœur. Notre bibliothécaire a donc décidé que nous devions être plusieurs à donner notre avis car nos coups de cœur doivent être le reflet d’au moins quatre personnes. Je peux comprendre l’enthousiasme de la lectrice que je ne partage pas. Le secret pour tomber sous le charme de ce roman c’est d’en aimer le style. Cette écrivaine écrit dans une langue poétique qui ne m’a pas touchée, et toute l’histoire se passe dans une atmosphère de mystère qui va peu à peu s’éclairer, si, comme moi, vous êtes rationnelle et n’acceptez pas les coïncidences qui tombent trop bien vous resterez en dehors de cette histoire qui peut alors sembler à la limite du ridicule. Pour les différents personnages c’est aussi quitte ou double où vous vous y attacherez ou vous n’y croirez pas : Antonin, le mari parfait qui pendant vingt ans reste pétri d’amour pour cette femme murée dans son silence. L’ enfant de 5 ans, Solen qui croisant une femme qu’il n’a jamais vu dans un square crée immédiatement avec elle un lien. Cet enfant s’avèrera son petit fils…
L’histoire commence ainsi : une très belle jeune femme est sauvée de la noyade par un homme sur la plage de Saint Enogat, c’est à dire chez moi ! Incroyable !
En effet tout démarre à Dinard et se continue à Luchon. Car l’homme emmènera la jeune femme dans son chalet des Pyrénées, celle-ci est devenue mutique, son mari Antonin l’aime très fort et la protège. Vingt ans plus tard , elle retrouvera sa voix grâce à une amie et surtout grâce à la correction d’une thèse sur la négation de grossesse, et elle retrouvera aussi sa fille et son petit fils ! Sa fille retrouve le père de son fils … La jeune femme qui a perdu ses jambes dans un accident de montagne , les retrouve ….Mais non là j’exagère elle marchera grâce à des prothèses.
Quand je résume l’intrigue je ne rends absolument pas justice au roman car rien n’est plausible seul le style sauve cette histoire :encore faut-il y être sensible !
Je ne voterai donc pas pour coup coeur mais je vais vite remettre ce livre en circulation pour que d’autres lectrices puissent donner leur avis .
Citations
Ma plage dans un roman trop poétique pour moi.
Comme sur un coup de tête, ils avaient décidé de retourner à Luchon par la route littorale, à son rythme, au gré de ses envies, et c’est à Dinard, sur la plage de Saint-Énogat, qu’il avait remarqué une femme de dos, vêtu d’une longue chemise blanche qui se laissait aller tout habillée dans l’océan. La nuit était claire. Une nuit de juin où la lune explose de lumière ronde et pleine telle une parturiente. En regardant la silhouette s’avancer dans l’eau, il s’était sentie comblé par cette balade nocturne le long de la mer qui, à cette latitude, se confondait avec l’océan.
Le cœur du roman.
On appelle « noyade blanche » ce qui aurait pu lui coûter la vie si Antonin n’avais pas nagé jusqu’à elle. Son corp s’était brusquement refroidi et elle avait perdu connaissance, comme si la mort avait voulu l’approcher sans qu’elle s’en rende compte. Elle ne s’était pas débattue, avait pas impulsé le mouvement du bouchon qui crie à l’aide. Elle s’était laissée aller. Ses artères avait dû se rétracter et elle avait dérivé dans l’inconscience tranquille de l’esprit en sommeil. Antonin avait lutté contre la mariée pour la ramener sur la plage. Elle serait partie vite, très vite s’il avait attendu, il le savait. De l’eau était sortie de sa bouche, il avait fait ce qu’il fallait. Du nez aussi. Grande douleur à cet endroit là. Elle avait toussé, s’était étranglée, son corps s’était recroquevillé, animé par un réflexe sans doute. Elle avait toussé encore à s’en arracher les côtes et les poumons, puis elle avait ouvert les yeux.Qu’avait-elle à fuir en plein cœur de la nuit pour avoir chercher la mort dans l’océan ?