traduit de l’américain par Françoise Adelstain

Lu dans le cadre de :

La photo dit bien combien j’aime lire les romans d’Irvin Yalom et encore je n’ai pas retrouvé « Et Nietzsche a pleuré » qui est sans doute mon préféré. Je l’ai sans doute prêté à quelqu’un qui l’aime tant qu’il a oublié de me le rendre (ce n’est très grave mes livres sont de grands voyageurs). Alors, quand Babelio a proposé la lecture de l’autobiographie de cet auteur, je n’ai pas hésité. Et ? Je suis déçue ! l’auteur est beaucoup plus intéressant dans ses romans que lorsqu’il se raconte. Ce n’est pas si étonnant quand on y réfléchit bien : Irvin Yalom est non seulement un bon écrivain mais aussi un grand spécialiste de l’âme humaine et un psychothérapeute encore en exercice (à 85 ans !). Alors l’âme humaine, il connaît bien et la sienne en particulier, donc aucune surprise ni de grandes émotions dans cette autobiographie, il maîtrise très (trop !) bien son sujet. On a l’impression qu’il dresse entre lui et son lecteur une vitre derrière laquelle il se protège. Un peu comme ses étudiants qui regardaient ses séances de psychothérapie derrière une glace sans tain. On voit tout, mais on apprend du meneur du groupe que ce qu’il veut bien montrer de lui. Oui, il se raconte dans ce livre et pourtant on a l’impression de ne pas le connaître mieux qu’à travers ses romans. Le dernier chapitre est, peut être plus émouvant celui qu’il a nommé « l’apprenti vieillard » . Je dois dire que je me suis aussi ennuyée ferme en lisant toutes les différentes approches de la psychologie clinique. Cela plaira sans doute aux praticiens tout ce rappel historique des différents tendances des thérapies de groupes. Une dernière critique : cet auteur qui se complaît à raconter ses succès littéraires c’est vraiment étrange et assez enfantin. En résumé, j’ai envie de donner ce curieux conseil :  » Si vous aimez cet auteur ne lisez pas sa biographie, vous serez déçu par l’homme qui se cache derrière les romans que vous avez appréciés ».

Citations

Quand Irving Yalom s’auto-analyse

Avant ma rébellion de la bar-mitsvah, j’avais commencé à trouver ridicule les lois qui prescrivent de manger ceci ou cela. C’est une plaisanterie, et surtout elles m’empêchent d’être américains. Quand j’assiste à un match de base-ball avec mes copains, je n’peux pas manger un hot-dog. Même des sandwichs salades ou au fromage grillé, j’y ai pas droit, parce que mon père explique que le couteau qui sert à les découper a peut-être servi à couper un sandwich au jambon. Je proteste : »Je demanderai qu’on n’les coupe pas ! »  » Non, pense à l’assiette, dans laquelle il y a peut-être eu du jambon, répondent mon père ou ma mère. C’est pas « traif » pas « kasher ». Vous imaginez, entendre ça, docteur Yalom, quand on a treize ans ? C’est dingue ! Il y a tout l’univers, des milliards d’étoiles qui meurent et qui naissent, des catastrophes naturelles chaque minute sur terre, et mes parents qui clament que Dieu n’a rien de mieux à faire que de vérifier qu’il n’y a pas une molécule de jambon sur un couteau de snack ?

 

Un récit qui manque d’empathie

Nous avions trouvé une maison en plein centre d’Oxford, mais peu avant notre arrivée, un avion de ligne britannique s’est écrasé, tuant tous les passagers, y compris le père de la famille qui nous louait la maison. À la dernière minute, il nous a donc fallu remuer ciel et terre pour dégoter un autre logis. Faute de succès dans Oxford même, nous avons loué un charmant vieux cottage au toit de chaume à une trentaine de minutes de là, dans le petit village de Black Burton, avec un seul et unique pub !

Raconter ses succès c’est impudique et inintéressant

Le lendemain, j’ai eu une autre séance de signature dans une librairie du centre d’Athènes, Hestia Books. De toutes les séances de ce genre auxquelles j’ai participé dans ma carrière, celle-ci fut la crème de la crème. La queue devant le magasin s’allongeait sur huit cent mètres, perturbant considérablement la circulation. Les gens venaient acheter un nouveau livre et apportaient les anciens afin de les faire dédicacer, ce qui constituait une épreuve, car je ne savais pas comment écrire ces prénoms inconnus, Docia, Icanthe, Nereida, Tatiana… On demanda alors aux acheteurs d’écrire leur nom en capital sur des petits bouts de papier jaune qu’ils me tendaient avec le livre. Nombreux étaient ceux qui prenaient des photos, ralentissant ainsi la progression de la queue, on dû les prier de ne plus en prendre. Au bout d’une heure, on leur dit que je ne pourrai signer, outre celui qu’il achetait, un maximum de quatre titres par personne, puis on descendit à trois, à deux pour finir a un. Même ainsi la séance a duré quatre heures , j’ai signé plus de huit cents livres neufs et d’innombrables anciens.

Je retrouve le thérapeute que j’apprécie

Ce livre, je l’ai conçu comme une opposition à la pratique cognitivo-comportementale, rapide, obéissant à des protocoles, obéissant à des pressions d’ordre économique, et un moyen de combattre la confiance excessive des psychiatres en l’efficacité des médicaments. Ce combat se poursuit encore maintenant, malgré les preuves indéniables fournies par la recherche de la réussite d’une psychothérapie repose sur la qualité de la relation entre le patient et son thérapeute, son intensité, sa chaleur, sa sincérité. J’espère aider à la préservation d’une conception humaine et plein d’humanité des souffrances psychologiques.

La vieillesse

Enfant, j’ai toujours été le plus jeune – de ma classe, de l’équipe de Baseball, de l’équipe de tennis, de ma chambrée en camp de vacances. Aujourd’hui, où que j’aille, je suis le plus vieux, – à une conférence, au restaurant, à une lecture de livre, au cinéma, un match de Baseball. Récemment, j’ai pris la parole à un congrès de deux jours sur la formation médicale continue des psychiatres, patronné par le Département de psychiatrie de Stanford. En regardant l’auditoire de collègues venus de tout le pays, je n’ai vu que quelques types à cheveux gris, aucun à cheveux blancs. Je n’étais pas seulement le plus âgé, j’étais de loin le plus vieux.

 

SONY DSCTraduit de L’anglais (États-Unis) par Sylvette GLEIZE.

Voici la pensée de Marc Aurèle avec laquelle s’ouvre le livre et qui lui donne son titre  :

Nous sommes tous créatures d’un jour.
Et celui qui se souvient, et l’objet du souvenir.
Tout est éphémère.
Et le fait de se souvenir, et ce dont on se souvient.
Aie toujours à l’esprit que bientôt tu ne seras plus rien, ni nulle part.

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J’ai découvert cet auteur il y a deux ans maintenant et il y a entre ses livres et moi une résonance particulière. Cela ne s’explique pas complètement, la seule phrase qui me vient à l’esprit est celle-ci : j’aime passer du temps avec cet auteur. Pour ses romans déjà chroniqués (« le problème de Spinoza » , « Et Nietzsche a pleuré » et le premier « Mensonges sur un divan« ), je peux sans aucun problème mettre cinq coquillages pour convaincre tous ceux qui lisent ce blog de les lire, autant pour ce livre, ces quatre coquillages, reflètent davantage mon plaisir de sentir une telle adéquation entre cet auteur et ma sensibilité actuelle.

Oui, c’est compliqué parfois de vieillir, et la mort qui rôde autour de nous tous est de plus en plus présente supprimant de notre quotidien des amis qui partageaient notre vie. La lecture de Montaigne à travers le livre de Sarah Bakewell, m’avait rappelé que la peur de la mort empêchait souvent les êtres humains de vivre. Irvin Yalom, nous raconte dans son dernier ouvrage, dix personnalités qui sont venus le consulter en tant que thérapeute et se dévoilent alors, bien des facettes du comportement humain. Irvin Yalom est un thérapeute particulier qui intervient dans le dialogue entre lui et son patient quand il pense que cela peut aider la personne à prendre conscience des problèmes qui l’empêchent de mieux vivre. Il me fait penser à Paul Weston dans In Treatment  : jamais de recettes miracles et jamais de « déclic » qui vont totalement changer le comportement d’autrui.

Les phrases qui aident sont imprévisibles, comme celle prononcée par une infirmière à une patiente qui vivait la destruction de son foie « faire bonne figure pour ses enfants et petits enfants », elle réussira alors à surmonter son angoisse de mort. Irvin Yalom aura un jour cette infirmière comme patiente, et découvrira, à sa grande surprise et à la nôtre, les véritables raisons qui ont poussé cette femme à prononcer ces mots qui ont tant aidé sa patiente. Rien de spectaculaire dans ses dix patients , juste de l’humain et Irvin Yalom qui nous aide à faire un peu de tri dans nos soucis du quotidien, cet homme au sourire malicieux a quatre vingt un an, il semble si heureux qu’avec lui, on veut bien continuer notre chemin pour VIVRE le moins mal possible.

Citations

Vieillir

J’ai quatre vingt un ans, c’est vieux. Terriblement vieux. Cela m’horrifie quand j’y pense. Je ne me sens pas vieux et je me demande sans cesse comment c’est arrivé. J’ai toujours été le plus jeune partout – en classe, dans l’équipe de baseball du camp de vacances, au tennis – et voilà tout à coup que je suis le plus âgé, où que j’aille – au restaurant, dans les conférences professionnelles – je n’arrive pas à m’habituer.

Une maladie mortelle

Et à la lumière (ou à l’ombre) de cette idée, apprendre à vivre . À vivre maintenant. Voilà ce que m’a enseigné le cancer – qui vous montre la maladie incurable, avant de vous recracher, de vous renvoyer au monde, à votre vie, avec tous ses plaisirs et toutes ses douceurs que vous ressentez alors encore plus fort. Et vous savez que quelque chose a été donné et quelque chose a été repris.

Émettre des diagnostiques pour remplir des cases

Dans ma pratique de la psychothérapie depuis quarante ans auprès de patients moins gravement atteints, j’estime le diagnostique le plus souvent inapproprié, et j’en suis venu à la conclusion que les contorsions auxquelles nous, psychothérapeutes, devons nous livrer pour répondre aux exigences des compagnies d’assurances qui veulent des diagnostics précis, se font au détriment à la fois du thérapeute et du patient. Le processus de diagnostic n’est pas applicable à la personne dans sa complexité. Les catégories diagnostiques ont éte forgées de toutes pièces et sont arbitraires. Elles sont le produit d’un vote collectif et subissent invariablement, et dans des proportions considérables, des révisions tous les dix ans.

Une maison de retraite

Fairlawn Oaks est un endroit formidable . Une sacrée organisation. Si je devais le gérer, je ne changerai pas grand chose, je crois. Le problème vient de moi, je le reconnais. Fairlawn Oaks a tout pour plaire. Les repas sont de qualité, on peut y faire des tonnes d’activités fabuleuses. Le parcours de golf est un peu sage, mais pour mon âge il est parfait. Le problème chez moi , c’est ce sentiment d’ambivalence qui me paralyse à longueur de journée. Chaque fois que je commence une activité, mes pensées s’orientent vers une autre . Je ne fais aucun plan maintenant – du moins pas comme les autres le font – ça ne me correspond pas . Pourquoi faudrait il que j’aille à l’aquagym tous les après midi à quatre heures ? Ou au briefing sur l’actualité à dix heures tous les matins ? Pourquoi faudrait-il que je mette chaque fois la clef dans la poche qui est accrochée à ma porte ? Pourquoi faudrait il que je prenne mes repas à la même heure tous les jours ? Ce n’est pas moi le vrai moi, le vrai Rick Evans , aime ce qui est spontané.

La mort et la vie

Lorsque la passion décline avec le temps, alors on découvre le merveilleux ciel étoilé que le soleil a obscurci, ou caché. La disparition des passions parfois tyranniques de la jeunesse m’a personnellement permis d’apprécier davantage encore le ciel étoilé et le prodige que constitue le fait d’être en vie. J’ai plus de quatre vingts ans , et je vais vous dire une chose incroyable : je ne me suis jamais senti aussi bien ni plus en paix avec moi même. Oui , je sais que ma vie approche de sa fin, mais la fin est là depuis le début. Et la différence aujourd’hui est que je goûte les plaisirs que me procure ce savoir.

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 Traduit de l’américain par Sylvette GLEIZE

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Après les détours par « Mensonges sur un divan » et par « et Nietzsche a pleuré », j’ai lu avec un intense plaisir le livre que le blog de « dasola » recommandait : Le problème Spinoza. Je suis très contente d’avoir lu ses deux autres romans avant celui-ci, j’avais suivi le conseil d’une autre blogueuse , Dominique, me semble t-il, et je m’en très bien trouvée. Grâce une enquête sur deux personnages que tout oppose Irvin Yalom essaie d’imaginer ce que Spinoza a éprouvé après avoir été exclu de la communauté juive , et pourquoi Rosenberg le théoricien de l’antisémitisme nazi a absolument voulu s’emparer de la bibliothèques du petit musée consacré à Spinoza. Disant lui-même qu’il voulait ainsi régler le « problème Spinoza » (d’où le titre du roman).

Irvin Yalom dans les annexes à la fin du livre, dit qu’il lui a été plus difficile d ‘imaginer les pensées de Spinoza dont on ne connaît que l’œuvre, et rien de sa vie personnelle , que celles de Rosenberg qui a beaucoup écrit et a rédigé ses mémoires en prison. Mais je dois dire qu’autant j’ai été convaincue par les chapitres consacrés à Spinoza, autant je suis restée septique sur las tentatives avortées de psychothérapie de Rosenberg. Comme ce qu’écrit Irvin Yalom sur Spinoza repose sur ses théories, d’abord c’est absolument passionnant et en plus, sa propre connaissance du monde juif rend les réactions de Spinoza crédibles. Victime d’un « herem » ce qui correspond à une excommunication Spinoza s’est retrouvé loin de sa communauté, mais il a préféré cela plutôt que de soumettre son esprit à des règles qui auraient empêché son libre arbitre de fonctionner.

L’autre partie du roman voit donc Rosenberg se constituer comme penseur de l’antisémitisme nazi et fidèle lieutenant d’Hitler , je dois dire que j’ai été beaucoup moins intéressée par les pages qui lui sont consacrées. Évidemment j’ai beaucoup lu sur le nazisme et je n’ai pas appris grand chose, et puis le personnage est si peu intéressant. Un des charme d’Irvin Yalom c’est de savoir mettre en scène grâce à ses talents de psychanalyste la structure mentale des personnages. Quand le personnage est un philosophe, Nietzsche, Spinoza, c’est passionnant. Quand le personnage historique a apporté quelque chose à l’humanité comme le docteur Josef Breuer cela donne beaucoup de charme au roman. Mais un haut dignitaire Nazi ! Ça a moins d’intérêt. On voit quand même à quel point autour d’un tyran c’est toujours le même style de panier de crabes, les dirigeants autour de leur cher « Führer » étaient prêts à toutes les bassesses pour un sourire du chef.

Je vais laisser Irvin Yalom pour ne pas me lasser, mais je lirai certainement ses autres romans.

Citations

 Pour tous ceux qui ne veulent pas exercer leur esprit critique et qui pensent que c’est vrai parce que c’est écrit dans Wikipédia, cette phrase de Spinoza

La force d’une conviction est sans rapport avec sa véracité.

Croire en Dieu n’exige pas le respect des rites : dites moi, croyez vous en un Dieu tout-puissant ?….En un Dieu parfait ? Qui se suffit à lui même ?… Alors vous en conviendrez , par définition un être parfait qui se suffit à lui même n’a pas besoins, ni d’insuffisances, ni de souhaits , ni de volontés.

Alors, poursuit Spinoza, je suggère qu’il n’y a pas de volonté de Dieu en ce qui concerne le comment, ni même le pourquoi le glorifier. Donc permettez moi d’aimer Dieu à ma façon.

Le plaisir d’appartenir à une communauté

Quand je dirige les prières , je me relis au passé, à mon père et à mon aïeul, et, j’ose le dire, je pense à mes ancêtre qui, depuis deux mille ans, ont répété ces mêmes phrases, psalmodié ces mêmes prières, chanté ces mêmes mélodies.

Dans ces moments-là, je perds tous sentiments de ma personne, de mon individualité, pour devenir une partie, de cette chaîne ininterrompue qu’est la communauté.

La mission de l’homme pour Spinoza

Comme vous le savez , à l’origine même de ma pensée est l’idée que c’est par la logique seule que nous pouvons comprendre la Nature, ou Dieu.

Il semble paradoxal de dire que les hommes sont plus utiles les uns aux autres quand ils suivent leur propre chemin. Mais il en va ainsi lorsqu’il s’agit d’hommes de raison . Un égoïsme éclairé mène à l’entraide mutuelle. Nous avons tous en commun cette capacité à raisonner , et le vrai paradis sur terre adviendra le jour où notre engagement à comprendre la Nature, ou Dieu, remplacera toutes les autres qu’elles soient religieuses, culturelles ou nationales. 

Bousculer les dogmes

Je crois que les prophètes sont des hommes doués d’une imagination exceptionnelle , mais pas forcément d’un grand raisonnement.

Je crois que plus on en saura, et moins il y aura de choses connues de Dieu seul. Autrement dit, plus grande est l’ignorance, et plus on attribue de choses à Dieu.

Pourquoi Spinoza a été banni de sa communauté

Les rituels de notre communauté n’ont rien à voir avec la loi divine , rien à voir avec le bonheur, la vertu, l’amour , et tout en revanche avec la paix civile et le maintien de l’autorité rabbinique.

La Torah comporte deux types de lois : il y a une loi morale, et il y a les lois qui visent à garder à Israël son unité en tant que théocratie indépendante. Malheureusement les Pharisiens, dans leur ignorance, n’ont pas compris cette distinction et ont pensé que l’observation des lois de l’Etat se confondait avec celle de la morale , quand ces lois n’étaient en fait destinées qu’au maintien du bien public au sein de la communauté. Elles n’avaient pas pour but d’instruire les juifs, mais de les maintenir sous contrôle. Il y a une différence fondamentale dans l’objectif de chacun de ces deux types de lois : l’observation d’un cérémonial vise uniquement à la paix civile , quand l’observation de la loi divine ou morale conduit à la félicité.

On en parle

Dasola bien sûr  et le blog de Tilly que je ne connaissais pas et Seannelle que j’avais oublié.

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Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Clément BAUDE.

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En pleine période Irvin Yalom, j’ai donc continué par « Et Nietzsche a pleuré » avant de me plonger dans « le problème Spinoza »conseillé par  canalblog que je ne remercierai jamais assez de m’avoir fait découvrir cet auteur. Je suis un peu ennuyée pour juger de la qualité intellectuelle du débat : la philosophie de Nietzsche comme jalon vers la psychanalyse. Je n’ai jamais apprécié cet écrivain et je me suis mortellement ennuyée à la lecture de « ainsi parlait Zarasthoustra ». Je perds certainement beaucoup à ne pas bien connaître ce philosophe , par contre je connais mieux Freud et les débuts de la psychanalyse ce qui m’a permis de savourer le roman.

Que serait-ce alors si je connaissais bien Nietzsche ! Le roman met en scène des personnages qui ont existé , Josef Breuer , le tout jeune Freud , Lou Salomé et Nietzsche, Irving Yalom invente le « comment la cure psychanalytique est née » à travers une idée de génie du Docteur Breuer , tout est vrai dans ce roman sauf la rencontre du Docteur Breuer et de Nietzsche Irvin Yalom possède un vrai talent de conteur et il sait créer du suspens digne d’un bon auteur de roman policier avec un sujet aussi sérieux que la psychanalyse. Bien sûr ce n’est qu’une fiction mais on est bien dans cette histoire ,entre autre car l’auteur sait faire revivre Vienne et ses habitants.

L’arrière plan du récit, rajoute beaucoup à l’intérêt de l’intrigue : les pâtisseries, les cafés , les luttes entre universitaires, la société compassée de la capitale de l’empire Austro-hongrois entièrement tournée vers les conventions, traversée par un antisémitisme virulent et qui semble prête à combattre et à accueillir les théories de Freud.

Le personnage de Breuer est complexe et très attirant. Il nous permet de réfléchir au rôle du médecin, de la vieillesse et de l’amour ! Le subterfuge qui amène les deux personnages à comprendre la nature d’une thérapie analytique est bien imaginé. J’ai toujours aimé qu’on me raconte des histoires , car cela m’a permis de mieux comprendre que dans un livre théorique , de quoi est fait le lien entre le thérapeute et son patient.

J’ai vraiment aimé ce roman avec la réserve du début, il ne m’a pas donné envie de relire Nietzsche et que je sais que perds une bonne partie de l’intérêt du roman.

Citations

La charité

Vous découvrirez que personne n’a jamais, jamais , agi entièrement pour les autres. Tout acte est dirigé vers soi , tout service ne sert que soi, tout amour n’aime que soi.

Mais vous connaissez comme moi ces guérisseurs bigots, qui projettent leur propre faiblesse sur les autres et ne s’intéressent à eux que pour accroître leur propre force . Vous connaissez comme moi la charité chrétienne

 L ‘habitude tue le désir

On se lasse toujours du même plat… Tu sais Joseph, pour chaque belle femme sur terre , il y a aussi un pauvre type qui en a marre de se la farcir.

L’ énergie et l’envie de vivre

Si quelque chose m’attire ce n’est pas le danger. Non, plutôt la fuite, non pas devant le danger mais devant le confort. Peut-être ai-je trop longtemps vécu dans le confort !

– Peut-être est-ce dangereux , Joseph. Dangereux et mortel.
– Oui, le confort est en effet dangereux. » Breuer se répéta plusieurs fois cette phrase. « Le confort est dangereux. Le confort est dangereux.
– Car rien ne peut arrêter le temps, et c’est bien notre plus grand malheur. Il nous faut apprendre à vivre malgré tout. »

 Le mariage

Le mariage et la possession et la jalousie qui l’accompagnent ne font qu’emprisonner l’esprit. Jamais je ne me laisserai dominer par eux.

On en parle

Page après page

 

Édition Gallaade . Traduit de l’anglais (Américain) par Anne Damour (j’adore ce nom !)

 

J’ai déjà un certain nombre de livres de cet auteur sur mon blog. J’avais été un peu déçue par sa biographie, mon préféré reste « Et Nietzsche a pleuré » suivi de près par « le problème Spinoza » et « Mensonge sur le divan » celui-ci ressemble beaucoup à « Créature d’un jour ». Comme pour ce dernier livre Irving Yalom part à la recherche des valeurs qui ont soutenu son travail thérapeutique et ces valeurs se retrouvent davantage chez les philosophes que chez les psychanalystes en particulier chez Épicure. Comme souvent, il commence son livre par une ciation il s’agit ici d’une maxime de François de La Rochefoucauld  :

« Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face »

Tout son essai ne ne se prononce pas sur le soleil mais nous dit que pour la mort c’est quand même beaucoup mieux de savoir qu’elle fait partie de notre vie !

Il explique et nous raconte – ce qui rend, comme toujours, chez Irving Yalom ses récits si faciles à comprendre – combien la peur de la mort donne des conduites qui font terriblement souffrir ses patients. Mais au-delà des cas cliniques qu’il décrit avec une compassion qui me touche beaucoup, nous comprenons tellement mieux nos propres conduites ou celles de nos proches. C’est un livre qui aide à vivre alors que le thème central analyse les conduites pour oublier ou complètement effacer le fait que notre vie aura une fin. Ce n’est pas un livre triste, pourtant, Irving Yalom a été spécialiste des groupes de cancéreux en phase terminale, chez eux aussi il a trouvé des leçons de vie. Je recommande cette lecture, elle tombait particulièrement bien pour moi qui pour la première fois de ma vie devait affronter un réel problème de santé. Comme j’aurais aimé rencontré un Irving Yalom sur mon chemin !

 

 

Citations

 

J’aurais pu prononce cette phrase aux enterrement de gens que j’ai tant aimés.

Deux mois plus tard lorsque sa mère mourut et qu’elle prononça une courte allocution au cours des funérailles. Une des phrases favorites de sa mère lui revint à l’esprit :  » Cherchez-la parmi ses amis« .
 Ces mots avaient un pouvoir évocateur : Barbara savait que la bienveillance de sa mère, sa tendresse, son amour de la vie vivrait en elle, sa fille unique. Tandis qu’elle prononçait son discours et parcourait l’assemblée du regard, elle ressentait physiquement les qualités de sa mère qui avaient irradié vers ses amis, qui à leur tour les transmettraient à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants.

L’empathie

L’empathie est l’outil le plus puissant dont nous disposions pour entrer en relation avec autrui. C’est le ciment des relations humaines, qui nous permet de sentir profondément en nous ce qu’un autre éprouve.

Nulle part la solitude devant la mort et le besoin d’une relation ne sont décrits avec plus de force et de réalisme que dans le chef-d’œuvre d’Ingmar Berman « Cris et chuchotements. »

La transmission

Avec l’âge, j’attache de plus en plus d’importance à la transmission. En tant que pater familias, je m’empare de l’addition lorsque nous dînons au restaurant en famille. Mes quatre enfants me remercient toujours aimablement (après avoir offert une faible résistance), et je ne manque jamais de leur dire : »Remerciez votre grand-père Ben Yalom. Je ne suis qu’un réceptacle qui transmet sa générosité. Il s’emparait à chaque fois de l’addition à ma place ». (Et, soit dit en passant, je n’offrais qu’une faible résistance.)

Le besoin de personnalité supérieure

Je crois que notre besoin de guide expérimenté est révélateur de notre vulnérabilité et de notre recherche d’un être suprême ou supérieur. Nombreux sont ceux, moi y compris, qui non seulement révèrent leur mentor mais leur attribuent plus qu’ils ne méritent. Il y a deux ans, à un service à la mémoire d’un professeur de psychiatrie, j’écoutais l’éloge funèbre prononcé par un de mes anciens étudiants, que j’appellerai James, aujourd’hui directeur réputé de la chaire de psychiatrie dans une université de la côte Est. Je connaissais bien les deux hommes, je fus frappé de voir que dans son discours, James attribuait beaucoup de ses propres idées originales à son ancien professeur.

Je partage cette conviction

J’ai la conviction que la vie (y compris la vie humaine) est apparue à la suite d’événements aléatoires ; que nous sommes des êtres finis ; et que, envers et contre tout espoir, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour nous protéger, évaluer notre comportement, donner à notre vie un cadre qui ait du sens. Nous n’avons pas de destin tracé d’avance, et chacun de nous doit décider comment vivre une vie aussi remplie, heureuse et signifiante que possible.

Encore une fois, je me sens proche de lui

Si deux de mes règles fondamentales en tant que thérapeute sont la tolérance et une totale acceptation, j’ai pourtant mes propres préjugés. Ma bête noire concerne tout ce qui relève de la croyance dans le bizarre : la thérapie de l’aura ; les gourous ; les guérisseurs ; les prophètes ; les prétendues guérisons de divers nutritionniste : l’aromathérapie, l’homéopathie ; et les idées farfelues sur des choses telles que le voyage astral, le pouvoir guérisseur des cristaux, les miracles religieux, les anges, le gens shui ; le spiritisme (télépathie), la voyance, la lévitation, la psychokinése, les esprits frappeurs, la thérapie des vies passées, sans citer les ovnis et les extraterrestres qui ont inspiré les anciennes civilisations, laissé des empreintes dans des champs de blé, et construit des pyramides égyptiennes.

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Traduit (et bien traduit très bien même) de l’anglais (États-Unis) par Clément Baude 

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Livre que je dois à mes amies blogueuses : je l’ai acheté après avoir lu une critique qui a éveillé mon intérêt chez Dasola  » Le problème Spinoza ». Dans les commentaires, Dominique recommandait « Mensonges sur le Divan » pour découvrir l’œuvre de Irvin D.Yalom. Alors un énorme merci à toutes les deux et, je vais me précipiter sur les autres livres de cet auteur. Je dois préciser que je suis une aficionados de la série « in treatment » et dans ce roman, j’ai retrouvé tant d’aspects qui me plaisent.

J’ai toujours des scrupules à dévoiler l’intrigue d’un roman car je crains alors d’en dire trop et que vous n’ayez plus envie de le lire. J’essaie quand même : à travers différentes cures de psychothérapie vous verrez à l’œuvre, la sincérité, l’amour et la fin de l’amour, la passion du jeu, le deuil, une arnaque absolument géniale, la vengeance… Vous découvrirez les motifs profonds des comportements humains , les rivalités entre psychothérapeutes et les différentes écoles analytiques, comportementales et autres beaucoup plus fantaisistes.

Tout cela raconté avec un humour à la Woodie Allen, très juif New-yorkais en tout cas. Si vous, ou un de vos proches, a eu besoin d’une psychothérapie pour se reconstruire , je pense que vous y retrouverez des moments que vous avez vécus. J’imagine que les praticiens doivent s’amuser de ce genre de romans écrit par l’un des leurs. La raison principale pour laquelle j’aime ce genre d’histoires, c’est qu’elles donnent confiance dans l’être humain. On peut tous trouver en soi des raisons d’avoir confiance dans la vie, même si, comme les personnages de cette histoire on se laisse égarer par l’appât du gain , la soif de vengeance ou autres motifs peu avouables.

J’oubliais un détail, l’intrigue est très bien construite sur la 4° de couverture, je lis : « un éblouissant thriller psychanalytique », éblouissant, je suis d’accord, thriller un peu moins mais ce qui est certain c’est que le suspens est tenu jusqu’à la dernière ligne et même après. J’espère que je n’ai pas trop dévoilé l’intrigue et que je vous ai donné envie de vous y plonger.

Citations

Les limites du psychothérapeute et la force de l ‘amour , et un brin d ‘humour

Laura , qui sortait a peine du lycée , avait simplement dit a Justin qu’il devait quitter sa femme , et il lui avait obéi. Alors que lui, Ernest Lash, un thérapeute doué , extrêmement doué même, s’était escrimé pendant cinq inutiles années a convaincre le même Justin de quitter sa femme – en vain.

Le plaisir du joueur

Pour qu’un jeu ait quelque intérêt , la mise se doit être importante , car il faut que la défaite fasse un peu mal.

Les codes sociaux aux US

Fin observateur des différences sociales, Marshal savait bien que, lorsqu’ils mangent, les gens aisés repoussent toujours a plus tard , délibérément, la première bouchée de nourriture ; en réalité , plus la richesse est ancienne , plus le délai est long .

Un des ressorts des comportements humains

Macondo a utilisé l’appât le plus puissant, celui du privilège d’en être. Je passe mon temps a traiter des patients plein aux as. Nous sommes proches, nous partageons des moments d’intimité, et je leur suis indispensable. Pourtant je sais exactement quelle est ma place, si je les avais croisés dans un autre contexte, ils ne m accorderaient pas une minute.

On en parle

Le blog de Syannelle

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Ugresik Dubravka (Baba Yaga a pondu un œuf 15 aout 2022)

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Vingtras (Marie) (Blizzard 20 décembre 2021)

Vitkine (Benoît) (Les Loups 24 avril 2023) (L’enclave 20 mai 2023)

Von Canal (Anne) (Ni terre ni mer 18 novembre 2019)

Vuillard (Eric) (14 juillet 17 octobre 2016) (La guerre des pauvres 7 octobre 2019)

W

Waberi (A ; Abdourahman) (Pourquoi tu danses quand tu marches 20 juin 2020)

Wagamese (Richard) (Les étoiles s’éteignent à l’aube 9 avril 2018) (Starlight 31 août 2020)

Waresquiel (de) (Emmanuel) (Voyage autour de mon enfance 24 avril 2022)

Werbowski (Tecia) (Le mur entre nous 14 juin 2021)

Westover (Tara) (Une éducation 21 juin 2021)

Winslow (Don) (Du feu sous la cendre 19 octobre 2020)

Wodin (Natascha) (Elle venait de Marioupol 09 novembre 2023)

Wood (Benjamin) (le complexe d’Eden Bellwether 27 juin 2022)

Woolf (Virginia) (Mrs Dalloway 14 janvier 2021)

Wright (Stephen) ( Méditations en vert 3 mai 2021)

X

Y

Yalom (Irvin) (Mensonges sur le Divan 12 juin 2012) (Et Nietzsche a pleuré 6 juillet 2012) (Le Problème Spinoza 28 juillet 2012) (Créatures d’un Jour 14 septembre 2015) (Comment je suis devenu moi-même 8 août 2018) (Le jardin d’Épicure 8 octobre 2021)

Z

Zabius (Vincent) ( Le Monde de Sophie 28 décembre 2022)

Zeh (Julie) (Nouvel An 25 mai 2020)

Zenatti (Valérie) (Jacob Jacob 4 février 2019)

Zeniter (Alice) (L’art de perdre 23 avril 2018)

Zilberman (Ruth) (209 rue Saint Maur 22 avril 2021)

Zweig (Stefan) (Les joueurs d’Échecs 28 juillet 2018)(Marie-Antoinette 23 novembre 2023)

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Pendant ma lecture d’Irving Yalom  » et Nietzsche a pleuré » , j’étais un peu gênée de ne pas bien connaître la pensée de ce philosophe tant loué par certains, si décrié par d’autres. Je l’ai dit dans ma chronique, j’ai toujours été rebutée par son style que je trouve grandiloquent et déclamatoire. Je suis tombée à la bibliothèque sur ce petit fascicule et je le recommande chaudement à tous ceux et toutes celles qui comme moi n’ont pas réussi à lire ce philosophe et puis aussi a ceux et celles qui l’ont oublié. En soixante pages dans une langue claire et accessible par tous , même pour les non-philosophes comme moi , il résume la pensée de Nietzsche. Et surprise, je suis complètement sous le charme.

Comment ne pas s’intéresser à quelqu’un qui a écrit :

Non ! Non. Ce n’est pas la pensée qui est triste, mais notre refus de vivre qui est triste. Non, ce n’est pas la pensée qui est trop haute pour nous, c’est nous qui sommes tombés trop bas pour penser. Arrêtons de nous plaindre et de considérer la vie comme une maladie.

Je n’avais pas imaginé, à quel point ce philosophe met l’amour de la vie au premier plan. C’est une pensée qui rend libre et heureux. Toutes ses idées qui me faisaient peur : le sur-homme , le rejet des faibles, je les avais visiblement mal comprises. Il prône la liberté de pensée et l’anti-conformisme ce qui m’intéresse au plus haut point. Je ne relirai pas Nietzsche, toujours à cause de son style, mais je comprends maintenant l’importance et l’intérêt de ce philosophe. Merci aux blogueuses qui m’ont aidée a changer d’avis. Et je me promets de relire le roman d’Irving Yalom.

Citations

(attention ce ne sont pas des phrases de Nietzsche mais de Bertarnd Vergély qui cherche à nous le faire comprendre)

Résumé du gai savoir

Soyons heureux, soyons dans le bonheur, soyons heureux d’être heureux en laissant le bonheur nous envahir. Laissons nous vivre, laissons-nous penser par le bonheur, alors, pour la première fois, nous connaîtrons une pensée. Une vraie pensée. Car il n’existe comme pensée que des pensées heureuses. 

 La honte et l’amour

La honte est créatrice de fausse morale, et, par la même de fausse vie. Car une chose est d’être vertueux par amour , une autre est de l’être par honte, Nietzsche n’a pas voulu d’une vertu provenant de la honte. Il a rêvé d’une vertu provenant de l’amour, l’amour étant, en définitive, la vertu même.

Optimisme et tragique

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’optimisme annihile les forces humaines, alors que le tragique les stimule. Nietzsche a voulu que les hommes puissent retrouver leur force. Un tragique joyeux, qui dit : rien n’est donné une fois pour toutes. Donc tout est possible si on le veut.

La critique de l’état et de tout groupe social

Le fort est, chez Nietzsche, une individualité supérieure qui ne cherche pas à dominer les autres, ce qui serait un signe de faiblesse. Au contraire, le fort, fondamentalement, recherche la solitude de l’esprit, la distance, le quant-à-soi. Souvent, en effet, ce qu’on appelle la société n’est qu’un rassemblement fondé sur la faiblesse . On a peur de penser par soi-même . On suit ce que les autres pensent. On se rassemble avec eux et l’ont dit du mal de ceux qui n’entrent pas dans le moule du conformisme collectif.

La vie est tragique

Pour heureuse qu’elle soit, toute solution est tragique car elle met fin a quelque chose. Le bonheur qu’apporte une solution est inséparable du tragique de cette même solution. On ne le comprend pas toujours. On voudrait qu’il y ait des solutions qui n’achèvent rien. Résultat : en refusant le tragique lié a toute solution, on se coupe du bonheur apporté par la solution elle même.