Édition Gallaade . Traduit de l’anglais (Américain) par Anne Damour (j’adore ce nom !)
J’ai déjà un certain nombre de livres de cet auteur sur mon blog. J’avais été un peu déçue par sa biographie, mon préféré reste « Et Nietzsche a pleuré » suivi de près par « le problème Spinoza » et « Mensonge sur le divan » celui-ci ressemble beaucoup à « Créature d’un jour ». Comme pour ce dernier livre Irving Yalom part à la recherche des valeurs qui ont soutenu son travail thérapeutique et ces valeurs se retrouvent davantage chez les philosophes que chez les psychanalystes en particulier chez Épicure. Comme souvent, il commence son livre par une ciation il s’agit ici d’une maxime de François de La Rochefoucauld :
« Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face »
Tout son essai ne ne se prononce pas sur le soleil mais nous dit que pour la mort c’est quand même beaucoup mieux de savoir qu’elle fait partie de notre vie !
Il explique et nous raconte – ce qui rend, comme toujours, chez Irving Yalom ses récits si faciles à comprendre – combien la peur de la mort donne des conduites qui font terriblement souffrir ses patients. Mais au-delà des cas cliniques qu’il décrit avec une compassion qui me touche beaucoup, nous comprenons tellement mieux nos propres conduites ou celles de nos proches. C’est un livre qui aide à vivre alors que le thème central analyse les conduites pour oublier ou complètement effacer le fait que notre vie aura une fin. Ce n’est pas un livre triste, pourtant, Irving Yalom a été spécialiste des groupes de cancéreux en phase terminale, chez eux aussi il a trouvé des leçons de vie. Je recommande cette lecture, elle tombait particulièrement bien pour moi qui pour la première fois de ma vie devait affronter un réel problème de santé. Comme j’aurais aimé rencontré un Irving Yalom sur mon chemin !
Citations
J’aurais pu prononce cette phrase aux enterrement de gens que j’ai tant aimés.
Deux mois plus tard lorsque sa mère mourut et qu’elle prononça une courte allocution au cours des funérailles. Une des phrases favorites de sa mère lui revint à l’esprit : » Cherchez-la parmi ses amis« .Ces mots avaient un pouvoir évocateur : Barbara savait que la bienveillance de sa mère, sa tendresse, son amour de la vie vivrait en elle, sa fille unique. Tandis qu’elle prononçait son discours et parcourait l’assemblée du regard, elle ressentait physiquement les qualités de sa mère qui avaient irradié vers ses amis, qui à leur tour les transmettraient à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants.
L’empathie
L’empathie est l’outil le plus puissant dont nous disposions pour entrer en relation avec autrui. C’est le ciment des relations humaines, qui nous permet de sentir profondément en nous ce qu’un autre éprouve.
Nulle part la solitude devant la mort et le besoin d’une relation ne sont décrits avec plus de force et de réalisme que dans le chef-d’œuvre d’Ingmar Berman « Cris et chuchotements. »
La transmission
Avec l’âge, j’attache de plus en plus d’importance à la transmission. En tant que pater familias, je m’empare de l’addition lorsque nous dînons au restaurant en famille. Mes quatre enfants me remercient toujours aimablement (après avoir offert une faible résistance), et je ne manque jamais de leur dire : »Remerciez votre grand-père Ben Yalom. Je ne suis qu’un réceptacle qui transmet sa générosité. Il s’emparait à chaque fois de l’addition à ma place ». (Et, soit dit en passant, je n’offrais qu’une faible résistance.)
Le besoin de personnalité supérieure
Je crois que notre besoin de guide expérimenté est révélateur de notre vulnérabilité et de notre recherche d’un être suprême ou supérieur. Nombreux sont ceux, moi y compris, qui non seulement révèrent leur mentor mais leur attribuent plus qu’ils ne méritent. Il y a deux ans, à un service à la mémoire d’un professeur de psychiatrie, j’écoutais l’éloge funèbre prononcé par un de mes anciens étudiants, que j’appellerai James, aujourd’hui directeur réputé de la chaire de psychiatrie dans une université de la côte Est. Je connaissais bien les deux hommes, je fus frappé de voir que dans son discours, James attribuait beaucoup de ses propres idées originales à son ancien professeur.
Je partage cette conviction
J’ai la conviction que la vie (y compris la vie humaine) est apparue à la suite d’événements aléatoires ; que nous sommes des êtres finis ; et que, envers et contre tout espoir, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour nous protéger, évaluer notre comportement, donner à notre vie un cadre qui ait du sens. Nous n’avons pas de destin tracé d’avance, et chacun de nous doit décider comment vivre une vie aussi remplie, heureuse et signifiante que possible.
Encore une fois, je me sens proche de lui
Si deux de mes règles fondamentales en tant que thérapeute sont la tolérance et une totale acceptation, j’ai pourtant mes propres préjugés. Ma bête noire concerne tout ce qui relève de la croyance dans le bizarre : la thérapie de l’aura ; les gourous ; les guérisseurs ; les prophètes ; les prétendues guérisons de divers nutritionniste : l’aromathérapie, l’homéopathie ; et les idées farfelues sur des choses telles que le voyage astral, le pouvoir guérisseur des cristaux, les miracles religieux, les anges, le gens shui ; le spiritisme (télépathie), la voyance, la lévitation, la psychokinése, les esprits frappeurs, la thérapie des vies passées, sans citer les ovnis et les extraterrestres qui ont inspiré les anciennes civilisations, laissé des empreintes dans des champs de blé, et construit des pyramides égyptiennes.
Un auteur que tu aimes, il va falloir que je tente, quand même!
un conseil commence par « et Nietzsche a pleuré »
J’ai aimé (sans plus) Et Nietzsche a pleuré, j’espère aimer autant que toi Mensonges sur le divan qui est dans ma PAL.
Pour moi cet auteur m’a permis de comprendre Nietzsche et je lui en suis reconnaissante.
J’ai aimé ce que j’ai lu de lui jusqu’à présent (y compris sa biographie qui permet de mieux saisir ses autres livres). Je ne connais pas celui-ci, je note. Et j’espère que tu vas mieux, c’est sûr que des thérapeutes comme lui on aimerait en rencontrer plus souvent dans la vraie vie.
Oui merci je vais mieux, et je retrouve mes joies dinardaises. Ce livre est dans la veine de ces autres livres, j’aime passer du temps avec Irvin Yalom.
J’aime beaucoup le titre et le sous titre, mais je pense m’en tenir là pour ce titre en tout cas … J’ai apprécié tes citations, comme souvent qui permettent ici de découvrir un peu une « philosophie de vie » qui semble très apaisante et généreuse.
Il raconte très bien le travail thérapeutique , lire Irving Yalom c’est comme passer un bon moment avec quelqu’un de bien qui veut partager son savoir.
ça m’a l’air un peu abstrait… mais je te fais confiance et j’aimerais découvrir l’auteur.
Parfois ses idées me dépassent quand je le lis je comprends tout mais ensuite je ne peux pas les reformuler.
j’ai beaucoup aimé ce livre, mon très long passé de soignante s’est rappelé à moi en le lisant et aujourd’hui c’est un livre qui me parle directement
il vient de sortir un livre certes un peu difficile puisqu’il est écrit à quatre mains avec sa femme qui est en phase terminale mais je l’ai acheté et compte bien le lire
Pour moi aussi c’est un auteur qui me parle, non pas que j’ai été soignante, mais je me suis sortie de grosses épreuves de la vie grâce à une thérapie menée par une psychiatre psychothérapeute lumineuse. Aujourd’hui la mort, la mienne et celle des gens que j’aime se fait plus présente et racontée par Irving Yalom c’est encore une forme bienveillante de la VIE.
J’ai juste lu et beaucoup aimé « Et Nietzsche a pleuré »et « le problème Spinoza. Il m’en reste pas mal à lire !
Celui-ci fait partie d’un autre aspect de son inspiration : le récit des soins qu’il a effectués auprès de ses patients. J’aime beaucoup car cela fait ressortir sa profonde humanité.
Je dois toujours lire « le pb spinoza », alors cet opus attendra son tour !!!
J’adore cet auteur. Je sais qu’il a écrit un dernier(?) livre avec sa femme et je le lirai aussi.