Édition Calman Levy
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.
Pour une fois, on peut résumer rapidement le sujet. Une musicienne ne supporte plus Paris et l’ambiance de son quartier où vivent de nombreux artistes, et part vivre dans le Finistère proche de la mer.
Je reconnais une qualité à ce roman qui a d’ailleurs reçu le prix Renaudot, c’est dire si je ne suis pas dans l’air du temps avec mes deux malheureux coquillages, qu’elle aurait pu ramasser sur les plages qu’elle découvre à côté de sa location. Cette écrivaine est très honnête et après un coup de cœur pour la maison qu’elle a louée sans même la voir, elle ne nous chante pas le refrain trop connu de la vie idyllique en Bretagne authentique. Elle aura froid dans une maison mal construite, elle n’arrivera pas à changer sa bouteille de gaz, faire ses courses s’avérera très compliqué voire impossible sans voiture, ses propriétaires sont mesquins et malhonnêtes, et puis … il pleut beaucoup, tout le temps en vérité, et le taux d’humidité monte à 98 pour cent .
L’autrice se plaît à nous d’écrire par le menu la psychologie des différents personnages qui ont traversé sa vie. Je ne sais pas si c’est le milieu dans lequel elle vit mais la plupart d’entre eux font face à des histoires horribles. Le suicide y est monnaie courante. Sa meilleure amie a même enterré son propre frère pour cacher sa mort à ses parents !
Alors tout ce petit monde n’a qu’une solution : la drogue.
Quand on sait les ravages que fait le trafic de drogue en France c’est terrible de lire que des gens qui vivent bien loin des quartiers où les dealers font la loi permettent à ces gens de vivre et de terroriser des populations qui, elles n’ont pas les moyens de se droguer au chaud entre amis dans des appartements historiques où les seuls problèmes de voisinage sont des gens qui, parfois, font la fête trop tard le soir .
bref mon jugement moral me fait rejeter ce roman, et visiblement cela ne l’empêchera d’être encensé par la critique.
Extraits
Début.
La plupart des gens sont seuls, ou se sentent seuls, ou ont peur de l’être. Peut-être est-ce pour ça que certains se comportent de manière vraiment merdique. Mais je ne me demande plus jamais pourquoi les gens font ce qu’ils font.
Après un mois de pluie, je me demande si elle pensera encore cela la réponse est non).
À la sortie de la petite gare, en sentant la moiteur dans l’air et en voyant les palmiers sur le terre-plein du parking, elle a eu l’impression de débarquer dans un autre coin que le Finistère, différent de ce qu’elle avait imaginé, pas tropical mais presque avec cette averse malgré le soleil, quelque chose d’étrangement chaud, humide, enveloppant, et elle a su qu’elle allait être bien ici.
La banalisation de la drogue ( dans des quartiers éloignés de ce qui en rend d’autres si violents).
Quelle idiote d’avoir acheté un gramme avant de partir. Pour quoi faire, elle songe en remportant son téléphone qui n’a pas fini de charger. Quel intérêt d’avoir seulement un gramme ici alors qu’après ça donne envie de continuer à taper pendant des jours. Tout cela pour quoi, parce que celle du dealer de Mathieu le week-end dernier était meilleure que celle de la fois d’avant qui avait un goût de kérosène ?