Édition L’olivier, 211 pages, février 1999.
Je crois que je vais laisser pour un temps, mon envie de comprendre la passion de mes amies lectrices pour cet auteur. J’en ai ai un peu assez de ce Paul dépressif, toujours plus ou moins gravement malade, du personnage de dentiste pervers, de la femme Anna qui mourra dans un accident violent, de la tonte des gazons. Mais, car il y a un mais, j’ai bien aimé le passage sur la création en littérature, en effet le narrateur explique qu’aucun roman n’arrive à faire ressentir ce qu’éprouve vraiment une personne qui est terrorisée par un danger quel qu’il soit. Ici, Paul, qui a perdu ses parents depuis longtemps, a raté son mariage, est devenu écrivain et décide de partir en voyage , il fera des rencontres qui le rendront encore plus malheureux comme ces deux hommes qu’il avait trouvé assez sympathiques en Floride et assassineront de façon la plus horrible possible un homme qui n’avait qu’un défaut : être noir. Il retrouve l’endroit où son père se rendait une fois par un an pendant un mois pour pêche, l’ami de son père l’attendait et aussi une demi-sœur : son père avait donc une autre vie visiblement plus heureuse que celle qu’il a menée en France auprès de Paul et sa mère.. Près de ce lac où son père a disparu , il y a un bois réputé très dangereux où beaucoup de gens sont morts sans que l’on ne retrouve leurs corps, évidemment Paul le traversera et il reviendra en paix avec lui-même et son père.
J’oublierai vite ce roman sauf sans doute le passage sur la création romanesque , et je me promets de bien écouter mes amies pour comprendre leur plaisir à lire cet auteur dont elle ne rate aucun roman
Extraits
Le début une fois, encore météorologique.
Il a neigé toute la nuit. Le jardin est si blanc que le monde a l’air neuf. Nous sommes le premier janvier, il fera bientôt jour. Je suis posté devant la fenêtre. Au-dessus des nuages, par une trouée, je distingue un avion. Il ne fait aucun bruit, et seules au bout des ailes, ses lumières clignotent. Il suit la route des oiseaux migrateurs, descend vers le sud, la chaleur du soleil. Je vis à la pointe du nord sur les terres du froid. Peu à peu j’apprends à endurer les rigueurs du climat et à différencier toutes sortes de neiges.
Un personnage positif, un maître d’œuvre avec lequel il a travaillé.
Da Rocha était l’un de ces êtres dont le hasard m’avait fait un temps, partager l’existence, et qui, par le seul souvenir, m’avait accompagné toute une vie. Des années plus tard, j’envoyais à cet homme un exemplaire de mon premier roman. Après l’avoir lu, il me retourna ce petit mot : « Tu as bâti tout seul ta première maison. Je suis certain que tu en construiras beaucoup d’autres, mais celle-là restera jamais dans mon cœur. » La fréquentation de Da Rocha, sa ténacité, son honnêteté professionnelle, son obstination à mener à terme un chantier dans les délais, m’ont appris davantage sur la manière de construire une histoire que tous les précis de littérature.
Écriture romanesque .
Tandis que je contemplai cet orage, je songeais qu’un jour, si j’écrivais un nouveau livre, j’essaierai de raconter ce moment, d’en rendre l’intensité et la beauté. A présent, je mesure la vanité d’une telle ambition. Les mots quels qu’ils soient, n’ont pas l’humidité féconde que charrie le souffle de la tempête chargée de la multitude des senteurs dérobées à la cime des arbres et au sol des sous-bois. Comment restituer le bonheur de se sentir à l’abri lorsque sous le vent, battent les branches et que geignent les troncs courbés par les rafales ? Et dire cette angoisse ancestrale qui s’abat alors sur la forêt et tous ceux qui l’habitent ? Les livres ne sont qu’un tout petit miroir du monde où se mirent les hommes et l’état de leur âme mais qui jamais n’englobe la stature des arbres, l’infini des marais l’immensité des mers. Si beau que soit le texte, si attentif le lecteur de Melville, il manquera toujours à ce dernier l’émotion fondatrice, l’indispensable synapse avec le réel, ce bref instant ou surgit la baleine et où vous comprenez qu’elle vient « vous » chercher. Une chose est de lire la peur, une autre affronter.
Mouais, je ne te sens pas vraiment enthousiaste, il faut savoir choisir aussi, j’ai trop à lire
oui je les ai lus pendant l’été mais sans vrai plaisir de lecture
Au moins, tu auras essayé et persévérer avant de renoncer !
oui et comme il y aura une séance du club qui lui sera consacré avec mes amies je vais peut-être changer d’avis.
Un auteur que je n’ai jamais lu… et que je vais donc continuer à dédaigner…
sauf si tu viens à notre club !
« Une vie française » est à mon avis son meilleur.
bon alors, c’est sûr je m’arrête là .
Je ne l’ai pas lu, celui-là mais je trouve que l’univers de Dubois a quelque chose de touchant et d’attendrissant… je comprends tes amies quoi :)
j’espère comprendre pourquoi elles aiment tant et je pense que tu aimerais la séance consacrée à cette lecture.
Après une seule lecture de cet auteur, je vais en rester là. Je pense qu’il n’est pas pour moi.
Pas trop pour moi non plus mais j’attends la réunion de notre club.
J’ai entendu aussi beaucoup de bien de cet écrivain mais sans jamais passer le cap de le lire. Je vois que ma bibli possède plusieurs de ses titres. C’est peut-être le moment de tenter l’expérience
oui il faut toujours se faire son idée soi-même moi j’en ai lu et je laisse tomber.
Ses personnages dépressifs sont parfois aussi assez drôles. Ça dépend peut-être du moment où on le lit et de la teinte de la dépression : vraiment noir ou noir-gris voire même noir-un peu bleu. Son dernier m’est tombé des mains (un type qui tire une balle dans le crâne de son père mort…)
On sent chez cet écrivain qu’il a tellement de comptes à régler avec son entourage que cela devient très pesant pour lui comme pour ses lecteurs.