Édition Buchet/Chastel
Une auteure qui a un joli style tout en simplicité et pourtant, quel travail sur ses phrases ! Elles sont toutes ciselées et semblent couler de source. On reconnaît Marie-Hélène Lafon, un peu comme on reconnait Annie Ernaux. C’est une qualité que j’apprécie beaucoup : une écriture qui se reconnaît en restant simple. J’avais beaucoup aimé L’annonce, et eu plus de réserves sur Joseph . Mais ce roman m’a beaucoup plu. Il commence par une tragédie racontée de façon saisissante, la mort d’un enfant ébouillanté accidentellement par une femme qui en perdra la raison. Ensuite le roman se morcelle en suivant différents personnages. Le fil conducteur c’est ce « fils » mort de façon tragique, son jumeau suivra un parcours marqué par la collaboration et les conquêtes féminines. Il ne saura pas qu’il a eu un fils qui au contraire s’illustre par son courage de résistant pendant la guerre 39/45 . La mère de ce fils est un personnage étrange qui est en toile de fond du roman et que l’on ne comprend pas très bien. Sa plus grande sagesse a été de confier cet enfant à sa sœur et son mari qui lui donneront amour et tendresse. Comme il faut bien une fin , si ce fils n’a pas retrouvé ses racines paternelles, dans un dernier chapitre les deux familles finiront par se rejoindre.
Je n’ai pas toujours apprécié ce morcellement que Kathel appelle l’art de l’ellipse, mais ma réserve vient surtout des personnages , comme celui de la mère, pas assez approfondis. Si j’aime cette auteure, c’est pour son style et les ambiances qui règnent dans ces romans plus, sans doute, que ses histoires qu’elle suggère plus qu’elle ne les raconte.
Citations
J’aime le style de cet auteur
Une fois, elle lui avait demandé son âge, le vrai, et lui avait dit qu’il ressemblait beaucoup, en plus jeune, à son frère dont elle était sans nouvelles depuis octobre 1940. Il avait pensé, sans le dire, que c’était peut-être un critère discutable pour choisir un amant dans une troupe de mâles tous plus ou moins affamés et affûtés par le sentiment de vivre à la proue d’eux- mêmes.
Cette femme, Sylvia, disait ça, vivre à la proue, être affûté ; elle parlait souvent avec des images qui ne se comprenaient pas tout à fait du premier coup mais se plantaient dans l’os et y restaient.
Le catéchisme 1934
Il aime l’école le mettre la grammaire, et les autres matières, il est d’accord pour tout. Il aurait voulu suivre aussi le catéchisme avec les enfants de son âge ; mais sa mère n’y tenait pas, elle a dit, il est baptisé et ça suffit ; Hélène et Léon n’ont pas insisté et il croit comprendre que la dame du catéchisme et le curé, qu’il connaît, comme tout le monde à Figeac, ne doivent pas être très à l’aise avec les fils de pères inconnus. Inconnu est un adjectif qualificatif, il en est certain, il peut compter là-dessus, sur la grammaire. À père inconnu, fils inconnu. Ce père et lui aurait en commun un adjectif de trois syllabes dont la première est un préfixe de sens négatif et les deux suivantes un participe passé.
Une auteure dont il ne faut pas rater les écrits, c’est sûr!
On peut toujours les rater car on les retrouvera à l’occasion.
Cette manière de raconter de Marie-Hélène Lafon, sans analyser, est assez à part dans le roman français contemporain, me semble-t-il. J’aime beaucoup ! (mais je n’ai lu que deux de ses romans)
Je suis tout à fait d’accord avec ton commentaire.
Une autrice que j’aime écouter et dont je n’ai lu aucun livre pour le moment. Joseph est sur ma PAL depuis un moment et j’entends beaucoup de bien de ce titre que tu chroniques aujourd’hui.
Une auteure à part et qui mérite son succès, même si on peut le trouver un peu répétitive .
Je vais l’emprunter à la bibiothèque dès que je pourrai.
Il a certainement sa place dans toutes les bibliothèques.
j’ai apprécié un ou deux livres d’elle mais je les trouve malgré tout assez répétitifs par leur ton
Oui c’est vrai mais on peut dire cela des livres d’Annie Ernaux sans que cela n’enlève rien au plaisir de lecture.
Tu sais qu’il y a quelques années, j’étais en vacances chez mon oncle… qui habite la commune de St Amandin, souvent citées dans les romans d’Hélène Lafon… Mon oncle l’a spécialement invitée à un apéro pour moi…
A part cela, je compte lire ce roman, comme la plupart des autres que j’ai lus et appréciés
Cela doit être un bien joli souvenir. C’est une auteure à part dans l’univers littéraire français.
Oui, je ne l’ai pas lu, celui-là. Mais cela se fera ;-)
Bien sûr ce n’est pas une auteure à lire dans l’urgence.
Cela fait longtemps que je souhaite découvrir cette auteure !
Ne t’inquiète pas, cela viendra en son temps.
Bonjour Luocine, j’aime aussi beaucoup son écriture et l’écouter parler est un bonheur. J’ai beaucoup aimé ce roman qui se lit assez vite. Bon dimanche.
Où l’as tu entendue ? J’aime bien son écriture, moi aussi.
Et toujours pas lue… je crois que j’écris le même commentaire à chaque fois que je lis un article sur un de ses livres…
Et peut-être qu’un jour on verra un de ses livres sur ton blog !
J’ai beaucoup aimé ce que j’ai lu cette cette autrice. Son écriture est originale. Elle a le don de l’observation et de la description.
Je n’ai pas encore lu celui-ci.
Je suis d’accord avec toi et en plus elle écrit dans un style agréable tout en simplicité
J’ai vu que vous lisiez mes chroniques et je suis allée du coup sur votre blog. Je ne suis pas déçue! Bravo. FLorence
J’aime beaucoup votre blog moi aussi.
je me fais figure d’intruse, je ne lis plus cette autrice parce que, même si j’apprécie son écriture, le contenu ne me touche souvent pas. Je dis cela, je n’ai pas lu ce livre…
Ce que j’aime dans la blogosphère c’est que tous les avis sont importants, le tien comme ceux de celles qui apprécient cet auteure.