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 Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

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Un grand merci également à Sandrine qui m’avait déjà donné envie de lire ce roman-biographie, le style est absolument magnifique. L’auteur est totalement imprégné de l’œuvre de Ravel , et il veut que son écriture rende compte à la fois du caractère de Ravel, de son inspiration musicale, et de la violence de la guerre 14/18. Je vous conseille une expérience : lire la page 165, en écoutant le concerto pour la main gauche , les phrases plus belles les unes que les autres parlent si bien de la musique que j’ai eu du mal à maîtriser mon émotion.

Quelques notes claires dans les ténèbres, et c’est comme une énorme bulle remontée des profondeurs, gorgée de lumière, qui s’ouvrirait au visage. La souffrance s’éteint, l’angoisse disparaît, et la beauté familière, si mal connue et tout à coup dévoilée, donne son dernier baiser. C’est la vie qui reflue à celui qui la perd, juste avant la fin le meilleur de la chanson.

Je ne connaissais pas la vie de Ravel, et longtemps je ne pouvais citer de son œuvre que Le Boléro. Peu à peu , j’ai appris à aimer sa musique et j’aime beaucoup ce qu’il a écrit pour la voix. Cette biographie lui rend un hommage vibrant et discret, à l’image de ce qu’a été la vie de ce grand compositeur français. Une élégance et une discrétion qui allait de pair avec un engagement total dans ce qu’il croyait. Sa détermination à servir son pays, alors que, trois fois, il avait été réformé par la médecine militaire est admirable, mais ce qui m’a la plus touchée, c’est lorsqu’il refuse après la guerre la Légion d’Honneur. Lui qui avait vu tant d’hommes mourir au combat ne pouvait pas accepter la moindre récompense pour sa musique qu’il savait par ailleurs admirable.

Il faut lire ce livre, pour ressentir la genèse de la création musicale, la vie de ce compositeur hors du commun et pour comprendre la force du patriotisme en 1914, mais par dessus tout il faut le lire pour le style de Michel Bernard qui m’a réconciliée avec la littérature française, c’est un grand plaisir de lire de si belles phrases dans sa langue maternelle.

Citations

Le désir de servir sa patrie

 La guerre

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Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

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Encore un roman construit avec de multiples retour en arrière, avec de multiples interpellations directes au lecteur qui ont le don de m’agacer prodigieusement . J’ai détesté ce roman, j’ai eu l’impression d’ouvrir les poubelles de l’histoire. Ce mélange de la vérité avec la fiction à propos du communisme des années 50 m’a totalement écœurée. Je comprends la démarche de Gérard Guégan, il était communiste à cette époque et il connaît donc bien les arcanes du grand Parti des travailleurs, l’exclusion de Marty et de Tillon en 1952, il en connaît tout le déroulement. Il se sent porteur de cette histoire et veut la transmettre.

Mais voilà comme l’auteur le dit lui-même, le parti communiste n’intéresse plus personne et pour les jeunes, « il fait figure d’inoffensive amicale », alors en y mêlant la vie amoureuse d’Aragon avec un émissaire du Komintern, Mahé, il espère intéresser un plus large public : on parle moins en effet, de la rigueur morale et rétrograde des communistes mais elle était très forte et sans pitié là où les communistes avaient le pouvoir. Mahé et Aragon ont quelques jours pour s’aimer, pendant que le congrès du parti fait subir des outrages dégradants à deux hommes entièrement dévoués à la Cause.

Les deux personnages se sont aimés passionnément, en se cachant comme Aragon a dû le faire tant qu’il était au Parti, car l’homosexualité était une tare punie d’une mort honteuse en URSS et d’exclusion du Parti en France ! Ils sont tous plus ou moins abjects ces personnages qui auraient pu prendre le pouvoir chez nous. Marty dit « le boucher d’Albacete », qui a réprimé dans le sang les anarchistes espagnols, Duclos qui ne pense qu’à bien manger, Jeannette Vermeersch, qui ne pense qu’à sa vengeance personnelle et dont les positions sur la contraception sont au moins aussi réactionnaires que celles de l’église catholique. Tous, ils sont petits et lâches et sans doute le plus lâche de tous c’est Aragon, même si le romancier en a fait un personnage lucide.

Comme le dit l’auteur en introduction ce roman est : « l’histoire d’un temps et d’un parti, où le reniement de soi était souvent le prix à payer pour échapper à l’exclusion ». Tout ce que je peux dire c’est que ça ne sent pas bon le reniement…

Citation

L’importance du Parti en 1952

Le Parti n’est pas qu’un idéal, pas qu’une vérité immuable, pas que l’expression de la transcendance historique, le Parti est aussi une famille où la critique du père, qu’il s’appelle Staline ou Thorez, est assimilé à une trahison méritant l’exclusion, le bannissement, ou la balle dans la nuque si l’on a la malchance de vivre de l’autre côté du Rideau de fer.

Les différentes épurations

Autant dire que les héros vénérés ne seront bientôt plus que des traîtres, la présomption d’innocence n’ayant jamais existé au sein d’un parti dans lequel celui qui tient les rênes du pouvoir doit tuer tous les Brutus s’il veut continuer de régner sans partage.

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Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

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Finalement Keisha, le club de lecture a décidé que je lirai ce livre. Tu ne savais pas trop comment nous le recommander, comme toi, je l’ai lu en une nuit, enfin une partie de la nuit. Je pourrais recopier ton billet avec lequel je suis entièrement d’accord, mais ça ne se fait pas ! Je rajoute que, si je ne l’ai pas laissé tomber à la page 50, il y a deux raisons le club, bien sûr et le billet de Keisha. N’en concluez pas que vous pouvez économiser la lecture de ce roman, non, j’aimerais tellement avoir l’opinion de mes blogueuses préférées (excuse-moi Jérôme mais pour les blogs, le féminin l’emporte de façon trop nette sur le masculin quelles que soient les règles de grammaire !). J’ai trouvé une formule pour décrire ce livre : « du Gavalda avec un effort de concision extrême ». Et attention , je ne rejette pas du tout Anne Gavalda, je dois même avouer que, dans une période de déprime, elle m’a fait beaucoup de bien.

Arnaud Derek esquisse ses personnages et les anecdotes dans lesquelles il les met en scène, ça ressemble plus à un synopsis qu’à un roman véritable. Les rencontres sont improbables comme une plage au pôle Nord, mais ces gens un peu cassés et abimés par la vie vont se faire plus de bien que de mal. Si j’avais été tentée de l’abandonner , c’est que je déteste qu’on me prenne à partie dans un livre et que l’auteur m’annonce la suite .. mais là il s’agit du procédé de style sur lequel est construit tout le roman, j’ai donc fini par l’accepter.

Il y a un charme incontestable à ces esquisses de personnalités et d’histoires, on se surprend à remplir les vides que l’auteur n’a pas voulu écrire. Et on reconnaît de plus en plus notre société dans ce qu’elle a de plus acceptable. Oui, Keisha, ce court récit fait du bien et cet auteur a un style bien à lui qui me m’amènera, j’en suis sûre à lire ces autres romans.

Citations

Parce que je fais partie des amatrices de Rooboïs

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Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.

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Walaande, c’est le jour où une des épouses d’un polygame prend en charge les tâches de la maison et la nuit avec son mari. Le polygame musulman a le droit à quatre femmes, s’il est riche et peut leur payer le même train de vie à elles quatre. Djaïli Amadou Amal, connaît bien cette région du Nord Cameron et elle est Peule comme ses quatre héroïnes. Elle rassemblé ses souvenirs pour écrire son roman, une interview donnée à « Africulture » éclaire bien son propos.

Ce roman se lit très rapidement. Il décrit de façon très précise la condition de ces femmes réunies pour satisfaire les désirs d’un seul homme. Elles sont différentes mais ont en commun d’être très malheureuses. Comme il s’agit d’un roman, il y a une histoire qui se finit bien, trois des enfants vont s’émanciper de la tutelle de leur tyran de père. On y croit pas beaucoup, je pense que dans la réalité même si la jeunesse grâce aux modes de communications actuels, prend conscience que le monde peut évoluer , le poids des traditions très bien décrites par cette auteure doit être plus fort que leurs désirs d’émancipation, surtout avec la radicalisation de l’islam.

Cette plongée dans le monde Peul ,et dans une maison où quatre femmes se partagent le même homme, n’a rien du tourisme exotique. C’est vraiment horrible et j’espère qu’ils arriveront à sortir de cette tradition qui de façon évidente les empêche tous, hommes et femmes d’être heureux.

Citations

Vie d’une femme de polygame

Attendre ! S’il y a un mot qui peut résumer à lui seul sa vie, c’est attendre. Elle a passé sa vie à attendre. Attendre de grandir, attendre de se marier, attendre son tour pour voir son mari, attendre pour rétorquer, attendre qu’il change, attendre d’atteindre ses limites, attendre que ses filles grandissent, attendre pour partir, attendre pour vivre, attendre de mourir.

La peur de la quatrième épouse de 19 ans face à un mari de 50

Elle a peur d’être maladroite et de casser quelque chose. elle a peur d’ouvrir la bouche et de le froisser par une phrase pourtant simple. Elle a peur de lui, de tout, elle ne sait plus de quoi elle a si peur, mais elle a peur quand même.

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Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Michel Laporte.

Sans le club de lecture, je n’aurais certainement pas lu ce livre, pourtant essentiel à la bonne compréhension de notre époque. Il est vrai que n’importe quelle écoute attentive de l’actualité nous en apprend autant que ce bouleversant témoignage. L’autobiographie de Malala donne vie aux « informations  » et en cela, c’est une lecture indispensable. Je ne peux pas lui mettre de coquillages car on ne peut pas noter un tel écrit, il fait partie des lectures incontournables pour comprendre la nature et la force de l’obscurantisme islamiste. Cette jeune fille est aussi extraordinaire que ce que l’on sait d’elle, issue d’une famille aimante et tout simplement normale, secondée par un père attentif et fier des réussites scolaires de sa fille, elle ne veut se soumettre à aucun diktat des terroristes talibans qui s’installent dans le Swat, sa région.

Elle est à la fois une petite fille normale qui veut être la première à l’école et qui se dispute avec ses frères, et une voix indispensable pour libérer toutes les petites filles des fous musulmans qui veulent leur enlever le droit à l’instruction. Elle sera victime d’un attentat, un homme musulman, au nom de sa foi, a donc tiré à bout portant sur une fillette de 12 ans pour qu’elle se taise à tout jamais. Elle n’est pas morte et sa voix retentit dans le monde entier, mais les fous terrorises et musulmans sont de plus en plus nombreux et rares sont les femmes qui osent dire avec autant de clairvoyance qu’elles ne veulent pas vivre avec ces lois absurdes venues des temps anciens.

Elle n’a pas écrit son livre seule d’ailleurs le nom de Patricia McCormick apparaît sur la couverture, ce témoignage s’adresse à nous, les occidentaux, on sent bien que la journaliste l’amène à décrire ce qui nous touche particulièrement : l’innocence d’une vie de petite fille, la joie par l’instruction, et le choc provoqué par la barbarie des talibans.

Un livre qui fait le tour du monde et à faire lire à toutes les générations. Longue vie aux filles et femmes du Pakistan qui n’acceptent pas les diktats religieux et que les hommes éclairés comme le père de Malala soutiennent leur combat !

Citations

La femme au Pakistan

Quand un garçon naît au Pakistan, c’est l’occasion de grandes réjouissances. On tire des coups de feu en l’air. On dépose des cadeaux dans le berceau du bébé. Et on inscrit le prénom dans l’arbre généalogique de la famille. Mais quand c’est une fille, personne ne vient rendre visite aux parents, et les femmes éprouvent simplement de la sympathie pour la mère. 
Mon père n’accordait aucune attention à ces coutumes. J’ai vu mon prénom -écrit à l’encre brillante- juste là, au milieu des prénoms masculins de notre arbre généalogique. Le premier prénom féminin en trois cents ans.

Obscurantisme taliban-musulman

Par le biais de sa radio illégale, il (le chef des talibans) a incité les parents à refuser les vaccins contre la polio pour leurs enfants. Il affirmait que cette mesure de santé ne visait pas à leur bien, que c’était un stratagème des pays occidentaux pour nuire aux enfants musulmans.

Terrorisme

Le terrorisme c’est la peur tout autour de soi. C’est aller se coucher le soir sans savoir quelles horreurs le lendemain matin apportera. C’est se réfugier avec sa famille dans la pièce centrale parce qu’on a décidé d’un commun accord que c’est l’endroit le plus sûr où se tenir. C’est descendre sa propre rue sans savoir à qui on peut faire confiance. 

 Le terrorisme, c’est la crainte, quand votre père passe la porte pour sortir le matin, de ne pas le voir revenir le soir…..
Pendant la seule année 2008, les talibans ont fait exploser deux cents écoles. 

Son discours lorsqu’elle reçoit le Nobel

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Je dois la lecture de ce livre à Aifelle, qui en parle comme d’une « pépite ». J’ai été touchée, moi aussi, par la sensibilité de ce « Fifi », petit dernier d’une tribu de paysans chez qui le cœur à l’ouvrage remplace toutes les vertus dont celle du cœur. Fifi se console avec ses cochons, seuls êtres vivants qui lui donnent un peu de douceur depuis le départ de sa sœur Maryse, celle qui a donc finalement « passer la rivière ».

Pourquoi suis-je moins enthousiaste qu’Aifelle, je n’aime pas trop les invraisemblances, dans ce récit totalement intemporel, il est vrai, un jeune adulte est élevé sans aucun lien avec le monde extérieur, comment a-t-il échappé à l’école ? Comment ne sachant pas lire, arrive-t-il à apprendre uniquement en apprenant une lettre après l’autre, au bout de 24 séances, il sait donc lire ! ? (Tous les gens qui ont dû faire face à illettrisme savent que c’est totalement impossible) Comment l’enquête sur un incendie alors que celui-ci a trois départs, et cause la mort de trois personnes, ne provoque pas une enquête approfondie ? Une autre invraisemblance est encore plus criante, , mais la dévoiler reviendrait à raconter la longue et difficile enquête de François (Fifi) vers ses origines.

Si on passe au-delà de tout cela, ce court roman est poignant, ce jeune homme sensible est élevé dans un monde de dureté absolu, il veut comprendre qui il est, pourquoi sa famille se comporte de cette façon, et comment faire pour que ce soit différent. Il finira bien sûr par passer la rivière lui aussi, comme sa sœur Maryse seule personne à avoir donner un peu d’affection au petit gardien des cochons.

Citations

Jolie phrase triste

Je prenais mon balai et mon torchon pour effacer le temps qui passe et la poussière comme la neige tombée sur tout ce qu’avait connu Maryse.

Dureté

Chez nous, on ne pleure pas, ça mouille à l’intérieur, mais au dehors c’est sec.

L’absente

De notre mère pas de photo, juste la taloche quand je posais des questions au père et ses yeux qui regardaient vers nulle part, le grand silence qui se faisait alors.

La réalité et les livres

Peut-être que les livres ça ment, ça ne cesse de mentir, alors à quoi ça sert de lire pour espérer des choses qui n’arriveront jamais.

Désespoir et lueur d’espoir

S’il y avait une chose impossible, c’était bien celle-là. ça je le savais que tu ne sauves personne rapport à Oscar et à Jean-Paul et à tous les autres qu’on aime, qu’on ne peut pas empêcher de crever comme des mouches qu’on aplatit avec la main. Je ne savais même pas si on peut se sauver soi-même, mais j’étais prêt à parier que oui.

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Traduit de l’américain par Josée Kamoun.

La vie dans les familles juives

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Un livre que l’on m’a offert en pensant à mes exploits de navigatrice débutante. Roman passionnant, sur une navigation très particulière. Clara a beaucoup aimé, elle partage avec moi le goût des récits qui se passent en Bretagne sur l’eau ou sur terre. Le roman a commencé par m’agacer à cause du style de l’auteur, volontiers poétisant. Et puis, lorsque ces trois personnages prennent la mer pour fuir vers l’Angleterre en partant de Saint-Malo, mon attention a été immédiatement captée. En partie parce que, comme les trois personnages, j’ai débuté la voile, dans la baie de Saint-Malo et je connais toutes les difficultés dont parle Sylvain Coher, je voulais savoir comment trois néophytes pouvaient passer dans le chenal entre le grand Jardin et l’île Cézembre sans encombre.

Sylvain Coher a été lui-même moniteur de voile, il connaît bien la côte bretonne et ses multiples pièges, cela lui permet d’avoir à la fois le regard d’un expert et se souvenir de tous les étonnements des débutants. Il m’a beaucoup amusée lorsque l’un des fugitifs imagine que les bouées annonçant les dangers devaient être une façon d’amarrer un bateau qui voulait s’arrêter en pleine mer….

La tension monte dans ce roman, car évidemment la navigation est beaucoup moins simple qu’ils ne l’imaginaient, et même si les cours d’optimiste de l’ado malouine les aident bien au début, découvrir la voile au milieu du rail de la Manche entre les cargos et la houle qui s’est levée s’avère une périlleuse entreprise révélatrice des qualités et de la force de résistance de chacun. Le personnage principal, c’est la mer, celle qui attire et qui fait peur, qui rend malade certains et fascinent les autres. Avec un vocabulaire précis et des images que j’ai de plus en plus appréciées, l’auteur rend bien ce qui peut se passer sur un bateau au large mené par des débutants.

L’accostage auprès du phare des Scilly est un moment de tension extrême, le phare Bishop est aussi appelé ou phare des naufragés et ce n’est pas pour rien !

La tension vient aussi du passé que fuit les deux garçons. Il est peu à peu dévoilé et le lecteur comprend ce qui les unit. Cette histoire là, est moins bien rendue que la difficulté de la navigation avec toute sa palette de réactions : Lucky découvrira sa vocation, il ressentira l’appel de la mer et sera marin, le « petit » le plus jeune n’a, sur ce petit voilier, éprouvé que la peur et a été tout de suite victime d’un mal de mer qui ne lui a laissé aucun répit, il aurait préféré être dans les bras de la fille qui n’était pas la sienne. Un roman à lire pour la description de la navigation, il faut tenir bon, j’ai dû passer les cinquante premières pages pour être conquise . C’est aussi un livre à offrir à tous ceux et celles qui naviguent au large des côtes bretonnes.

Citations

Phrases poétiques qui m’ont agacée au début

Il s’étira et se laissa caresser une bonne heure par la main experte d’un soleil pourtant déjà rendu bas dans le ciel

 
La pluie l’appuyait au sol dans les longues flaques du parking désert

L’eldorado anglais

D’après Lucky, les Anglais allaient droit au but ; là-bas, l’école comptait bien moins que l’esprit d’entreprendre, les bénéfices nets et les costumes bien taillés. En Angleterre, les hommes se refaisaient à neuf en rien de temps. le monde s’ouvrait à eux, pour peu qu’ils aient des tripes.

Le personnage de la fille ado

La mer,c’est là où on s’emmerde le plus après le bahut, bien sûr

le quart de nuit

 Impression de débutant que j’ai eu !

Le retour sur terre

Le ponton flottant accompagnait encore un peu leur pas. Mais tout au bout, le bitume leur offrit une terrible sensation de pesanteur et d’immobilité .Chaque fois qu’ils posaient le talon sur le sol, c’était comme si on leur mettait le pied à l’étrier. La bourrade faisait fléchir les genoux et pesait lourdement sur les épaules. Ils étaient simultanément trop raides et trop mous, leurs premiers pas ressemblaient à ceux des poulains dans les prés

Quelques mots au hasard

le vit de mulet

Les moques 

Le vent les dépalait

Capeyer 

La boucaille 

Capeler

Les dalots du cockpit

Netflix a changé complètement ma « consommation » de séries, grâce à cet abonnement, je peux à la fois revoir d’anciennes séries et en découvrir de nouvelles, plus besoin d’attendre leur parution en DVD, bien sûr, toutes ne sont pas toujours sur ce support mais j’ai eu d’excellentes surprises :

  • On peut essayer une série et la laisser tomber après un ou deux épisodes, la gratuité (le prix de l’abonnement est raisonnable) permet cela, j’ai acheté, trop cher, des séries en DVD qui m’ont beaucoup déçue.
  • Le premier aspect très agréable, c’est l’absence total de publicité accompagnant la diffusion.
  • La disparition du clip qui expliquait pendant 8 minutes comme c’est mal de copier les DVD que vous veniez d’acheter, au passage je signale que seuls les gens qui copiaient illégalement les DVD ne voyaient pas ce message !
  • On peut choisir la langue et parfois, choisir des sous-titres anglais.
  •  Netflix propose des documentaires très intéressants, j’ai vu un reportage sur l’épouse du Shah d’Iran, réalisé par une ancienne opposante au régime en exil en Suède absolument remarquable. .
  • Quelques reproches : d’anciennes séries que j’ai beaucoup aimées ne sont pas sur Netflix, « The Wire » qui, pour moi, est la meilleure série que j’ai vue, n’y est pas, ni « In treatment » ni « Mad Men » ni « Six feet under », d’autres mettre du temps à arriver, Downton Abbey est toujours à la saison 3.
  • Le système de recherche est compliqué, si vous n’avez pas le titre exact vous ne trouverez rien.
  • Je pensais trouver de vieux films mais non , leur choix de films est limité et surtout américain
  • Et surtout le principal reproche (qui est peut être un compliment), c’est qu’on devient vite si passionnée qu’on oublie un peu le reste

Ma nouvelle idée pour me déculpabiliser : je trouve que les séries sont un excellent moyen de connaître un pays étranger parfois mieux qu’un documentaire . Si le Danemark vous est inconnu « Rita » vous le rendra plus familier.

Je vais les présenter en les classant mais je dois dire que les cinq premières sont vraiment presque à égalité pour moi :

1. « Orange is the new Black »

Suivre les péripéties de ces filles en prison est absolument génial. Aucune personnalité n’est simpliste et on sent que ce récit a été construit à partir d’histoires vraies. On plonge dans l’univers carcéral américain et on apprend beaucoup de choses sur les USA.

2. Rita

Plus que l’intrigue, et le personnage de Rita, c’est la plongée dans le système éducatif danois qui m’a absolument passionnée, finalement les bonnes séries sont une très bonne façon d’apprendre à connaître un pays. J’ai apprécié cette femme et les gens qui l’entourent , le réalisateur sait faire aimer son pays et le rendre beaucoup plus vivant et drôle que l’idée que j’en avais.

3. Call the Midwife

Série anglais d’où se dégage une très grande humanité, on est bien avec ces femmes et je trouve les actrices extraordinaires. J’aime beaucoup la (trop) grande actrice Miranda Hart , l’Angleterre de l’après guerre est très bien raconté, il n’y a ni suspens ni vraiment d’intrigue et pourtant c’est très agréable à suivre.

4. Bloodline

Tous le talent des auteurs de Damages pour créer une série parfaitement faite et dont le suspens est vraiment très prenant. On fouille le passé d’une famille américaine et les cadavres bien dissimulés rejaillissent en détruisant tout sur leur passage. un excellent article dans un blog que je lis régulièrement Le Monde des séries.

5 The Fall

Une très bonne série britannique .

Des séries que j’ai regardées sans déplaisir : Live unexpected

Une série facile à regarder si on n’est pas trop difficile sur la réalité des problèmes posés.

The paradise

Ce qui m’a amusée c’est la transcription dans une série de « Au bonheur des dames »

Enquêtes codées

Je crois que j’ai un faible pour ces petites séries anglaises où les femmes sont courageuses et si intelligentes.

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Un ami m’a confié son livre paru en 2013, avec ces mots : « Je voudrais que la lecture de ce témoignage dure le temps d’une consultation ». Que se cache-t-il derrière ce désir de brièveté ? Une grande modestie, et, un paradoxe pour ce médecin qui avoue lui-même s’être mortellement ennuyé au lycée pendant les cours de français. Ni Flaubert , ni Balzac, n’ont su séduire ce futur amateur des sciences médicales. Alors pourquoi commettre un livre ? Sans doute un trop plein de souffrance humaine qu’il a voulu nous faire partager. Lui qui soigne les corps en prenant grand soin de soulager chacune des souffrances, comment ne pas être révolté par les sociétés humaines qui les massacrent à plaisir ? Deux patients roumains sont venus un soir lui confier leur parcours pour arriver jusqu’en France et vivre une vie « normale ». Nous voici, donc, plongés sous le régime de Ceaușescu , triste dictateur communiste, que nous avons peut être oublié mais qui a ravagé son pays et torturé de mille et une façon ses habitants.

Les deux patients sont originaires des Carpates de « Poiana » petite ville à côté de Brasov, régions qui semblent aujourd’hui entièrement tournées vers le tourisme. A l’époque , un des chantier fou du Conducator voulait faire de ce lieu un endroit réservé à un membre de sa famille, on a donc expulsé tous les paysans de cet endroit (beaucoup trop beau pour eux !). La famille paysanne roumaine est arrivée, comme tant d’autres, dans la sinistre banlieue de Bucarest et a été livrée au bon vouloir d’une milice si folle et si imprévisible que les parents ont compris que leur vie était menacée ; cette menace est devenue plus précise le jour où le chef de la milice les a fait recompter le nombre de poires sur leur arbre en leur prouvant qu’ils se trompaient, et que donc, ils voulaient dissimuler leur production pour faire des profits . Ces pauvres paysans ont donc décidé d’organiser l’exil de leur fils avec son épouse enceinte. Ils étaient, à l’époque, persuadés ne jamais les revoir. Ce témoignage nous replonge dans l’horreur communiste, avec des gens ordinaires, qui voulaient simplement vivre puis finalement, survivre.

Chaque époque invente son lot de souffrances, comme toujours face à ce témoignage on se demande : pourquoi ? L’idéologie ? la soif de pouvoir ? la folie d’un homme ? Peu importe les réponses, Xavier Guézénnec a voulu donner la parole à ces deux anciens paysans, ces gens qu’on entend si rarement et qui laissent si peu de traces dans l’Histoire. La sensibilité avec laquelle il a su rendre compte de leur récit, montre bien que si la littérature était éloignée de lui quand il avait seize ans, c’est, sans doute, plus la responsabilité de l’enseignement que celle des grands auteurs.

Citations

Lettre que les parents doivent lire à l’usine après le départ de leurs enfants en espérant, ainsi, ne pas être inquiétés par la milice

« Camarades,

Nous sommes les camarades X, et nous avons le devoir de vous annoncer la honte qui frappe notre famille. Notre fils et sa femme ont renié leur patrie et leur famille en fuyant à l’étranger. Ces traîtres sont une infamie pour notre grande République Socialiste de Roumanie. C’est un crime que de succomber aux sirènes des exploiteurs capitalistes pour des travailleurs de la classe ouvrière et prolétarienne. Ils ont trahi et renié la classe ouvrière et prolétarienne. Nous avons guidé ces enfants sur les pas de notre illustre Conducator, le Génie des Carpates, le Danube de la Pensée, le guide sublime que le monde nous envie ; à notre tour nous les renions et nous les chassons de notre mémoire. Camarades ouvriers, nous vous souhaitons de ne jamais connaitre la même infamie ! Nous sommes coupables de ne pas avoir su enseigner la Vérité Socialiste et nous ne sommes plus dignes d’être appelés camarades. avec votre aide nous essaierons de nous corriger et d’effacer la honte qui nous frappe. »