
Éditions Pocket 394 pages, avril 2025
Traduit de l’anglais par Maryline Beury
Voilà un autre livre que je vais pouvoir enlever de ma liste, il y était depuis que j’avais lu le billet de ClaudiaLucia. C’est un roman que l’on peut mettre dans la catégorie « feel good », et il vaut la peine d’être lu, juste pour se faire du bien. Tout le temps de la lecture j’ai eu le sourire. J’étais si bien avec cette Janice, femme de ménage, qui va de maison en maison et qui s’intéresse aux histoires de chacun. Ce qui la caractérise c’est sa capacité d’écoute, et donc elle se donne à elle même le titre de « collectionneuse de secrets ».
Avec elle, nous entrons chez des habitants de Cambridge, un chanteur d’opéra, une femme dont le mari vient de se suicider, et chez Mme OuaisOuaisOuais et de son mari, qui seront à l’origine de la trame narrative du bonheur de Janice, car ils lui demandent d’aller faire le ménage chez la mère de Mrs NonNonPasMaintenant. Ces deux personnes odieuses ont un chien qui aura beaucoup d’importance en particulier pour Adam le fils de Fiona. Et puis il y a la vie personnelle de Janice qui vit avec un Mike égoïste qui dépense tout l’argent qu’elle gagne en faisant son ménage. Janice a son propre secret qui lui plombe la vie et explique pourquoi elle a autant subi dans sa vie. C’est le thème principal de ce livre : la culpabilité. Janice rate sa vie personnelle alors qu’elle aide tous celles et tous ceux qu’elle rencontre s’ils le méritent parce qu’elle porte depuis l’enfance, le poids d’une culpabilité énorme, alors qu’elle oublie que lorsqu’elle était enfant personne ne l’a aidée. Évidemment, cela se termine bien, et comme nous sommes dans un roman anglais, il y a une enquête, des espions, des femmes indignes et beaucoup de thé arrosé de quelques boissons plus fortes. Les histoires se mêlent dans ce récit, ce n’est pas une « grand » roman, mais c’est tellement agréable d’être avec des gens ordinaires qui savent construire une vie qui est loin d’être insignifiante .
Ce roman m’a aidé à oublier les violences de l’actualité et cela m’a fait du bien, mais évidemment, ce n’est pas non plus un roman indispensable, juste un petit plaisir.
Extraits.
Prologue.
Tout le monde a une histoire à raconter.Mais que faire si l’on n’en a pas. Si vous êtes J’anime, vous collectionnez celle des autres.
Début du roman.
Le lundi possède un déroulement bien particulier : le rire d’abord ; puis la tristesse en fin de journée – tels des serre-livres dépareillés qui encadrent le premier jour de la semaine. Elle a établi cet ordre à dessein, la perspective de rire l’aidant à sortir du lit et lui donnant des forces pour ce qui l’attend ensuite.
La maison que Janice n’aime pas. Pas plus que la propriétaire.
La grande maison moderne devant elle, est bâtie en forme de V inversé lequel est constitué de blocs de béton encastrés. Elle s’étend avec arrogance sur un terrain qui faisait autrefois partie de l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur des plus modernes. La maison lui fait penser à un grand homme -jambes écartées- qui prendrait beaucoup plus de place qu’il n’est nécessaire ou poli de le faire.
Portrait bien troussé.
Cette femme a un nom mais, pour Janice elle sera toujours Mme OuaisOuaisOuais. C’est ce qu’elle dit au téléphone, quand elle parle à ses amis ou lorsqu’elle discute de sa sagesse avec le représentant de ses bonnes œuvres du mois. Elle suppose que son employeuse essaie simplement de dire « Oui » ou peut-être même « Ouais » mais un seul de ces mots là ne suffit jamais à Mme « OuaisOuaisOuais ».
Les personnages aimés par Janice.
–J’aime que les gens normaux fassent des choses inattendues, qu’ils soient courageux, drôles gentils. Je sais bien que ces gens ont des défauts, bien sûr. C’est la vie.Elle commence à faire les cent pas dans la cuisine, essayant d’articuler, de saisir la chose qu’elle s’efforce de dire.– Mais c’est réconfortant de trouver de la bonté et de la joie dans leurs histoires. Les gens ordinaires qui essaient juste de vivre normalement et de faire de leur mieux. Vous, vous parlez de prendre une personne qui serait complètement égoïste, un vrai méchant et vous dites : »Oui mais attendez, elle a des qualités aussi. ».– Ça marche dans les deux sens ne soyez pas naïve, Janis. Les gens « méchants », ou appelez-les comme vous voudrez ne sont jamais entièrement mauvais.

De temps à autre, un roman qui fait oublier le monde alentour, ce n’est pas si mal… pour moi, ce sont les (bons) polars, mais ce n’est pas ton cas !