Édition bayard Graphic’, 217 pages, janvier 2024

 

Lorsque j’ai fait paraître mon billet sur « La race des Orphelins » Sacha et Kathel ont dit dans leurs commentaires qu’ils avaient bien aimé cette BD. Mais sans faire d’article, (en tout cas je ne l’ai pas trouvé) . Je viens, moi aussi, vous conseiller cette BD, et curieusement elle m’a fait aussi être moins sévère pour le roman d’Oscar Lalo : si cette BD est agréable à lire, c’est d’abord que c’est un témoignage, il n’y a donc pas le mélange vérité historique et fiction, et puis surtout la mère de l’auteure dessinatrice a été aimée, et quelqu’un a pris soin d’elle et de son adoption dans un milieu aimant et équilibré. L’auteur de « la race des Orphelins » a décrit le cas général, la réaction de la Norvège qui va rejeter ces enfants comme des traces tangibles du nazisme et a refusé de les considérer comme victimes, ils ont été placés dans des orphelinats qui les ont maltraités. Alors, évidemment, chercher à retrouver le point de vue d’un de ces enfants rejetés par toute une société est beaucoup plus difficile et il doit y avoir que peu de témoignages.

Ici, la mère de la l’auteure peut retrouver la famille biologique de sa mère qui l’accueillera et lui expliquera toute l’histoire : c’était difficile pour une jeune fille de 20 ans d’éviter les soldats allemands pendant la guerre. Ils étaient pratiquement plus nombreux que les hommes norvégiens et surtout, cela la mère de l’auteure ne le savait pas, les soldats allemands avaient comme mission secrète d’avoir des relations sexuelles avec des Norvégiennes de type aryen pour avoir des enfants, les Nazis avaient créé un « Lebensborn » en Norvège où la mère de l’auteure est née.

La rencontre, aujourd’hui, avec le père biologique, l’ex-soldat allemand, est beaucoup moins intéressante, sa seule explication est de dire qu’il était très jeune à l’époque. Il sera cependant très ému et en pleurs quand il apprendra le suicide de la femme (grand-mère de l’auteure) qu’il a sans doute aimée. Mais sera incapable d’en dire plus.

J’ai tout aimé dans cette BD, la recherche sur la naissance de cette femme, le traitement des émotions de sa mère, et le dessin rajoute beaucoup aux émotions.

Un exemple

14 Thoughts on “Lebensborn – Isabelle MAROGER

  1. Merci, je vais essayer de trouver cette BD. Sur le sujet, il faut lire le livre de Cohen Scali : Max. C’est un sujet terrifiant mais vraiment romanesque qui fait d’excellents scénarios.

  2. keisha on 23 septembre 2024 at 08:03 said:

    Vraiment, la Norvège, on en découvre tous les jours…
    (quant aux Lebensborn, OK, je me souviens d’un poche des années 70…)

  3. J’ai lu, quand j’étais ado, le récit de Christian Bernadac consacré à ce sujet (ma mère avait toute la collection). L’ignominie de l’entreprise nazie était sans limite…

  4. J’ai beaucoup aimé cette BD aussi (et pas écrit de billet, tu as raison). Récemment, il y a eu aussi une pièce de théâtre à ce sujet https://www.culture-tops.fr/critique-evenement/theatre/les-petits-chevaux-une-histoire-denfants-des-lebensborn
    Je viens aussi de trouver un podcast qu’il faut que j’écoute https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/nee-dans-un-lebensborn-5934514

  5. j’ai noté cette BD pour Pauline qui est en troisième, cela te semble possible ?

  6. La rencontre avec la famille norvégienne est très émouvante, c’est vrai. La rencontre avec le père est bien différente, mais réaliste, m’a-t-il semblé. Le plus étonnant pour moi a été que des éléments des maternités Lebensborn aient été conservés et utilisés pendant des années après la guerre…

    • c’est vrai j’ai oublié de souligner cet aspect mais cela ne m’a pas tellement étonnée , je suis de la génération d’immédiate après guerre et ma grand mère qui avait connu les deux guerres mondiales n’aurait certainement pas jeté le moindre objet pouvant encore servir à quelque chose !
      tu avais fait un billet sur cette BD ?

  7. Je vais vérifier si cette BD est à la bibliothèque. Comme Keisha j’ai lu un livre dans les années 70, qui m’avait marquée. A l’époque ces sujets là étaient encore occultés.

    • Ces enfants n’ont pas été considérés comme victimes mais comme « le fruit » des Nazis et le plus souvent violemment rejetés. Ce n’est pas le cas de la mère de l’auteure.

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