Éditions aux forges du Vulcain, 424 pages, mai 2025

Traduit de l’anglais (États Unis) par Élisabeth L. Guillerm

 

Je maudis deux fois la jeune vendeuse de la FNAC de Dinard qui m’a fait acheter ce roman ! Deux fois car je cherchais un titre pour ma sœur, qui apprécie toujours de lire des aspects peu connus de la deuxième guerre mondiale, et qu’elle s’est beaucoup ennuyée à cette lecture, et une autre fois pour moi qui s’est encore plus ennuyée qu’elle.

J’ai au moins revisité le mythe de Cassandre, qui comme la mythologie nous l’apprend est affublée de ce curieux pouvoir de prédire la vérité mais que personne ne veut entendre et qui se rend malade à force d’annoncer des malheurs qui n’intéressent personne.

Mildred Groves a ce don et elle est embauchée dans une énorme base américaine en 1940 à Handford , où tout le monde contribue à mettre au point un mystérieux produit . Elle est envahie par ses visions et voudrait arrêter le processus inévitable qui mettrait fin à l’humanité. On n’apprend rien ou presque sur cette base et il faut désespérément se raccrocher aux divagations de Mildred pour avancer dans le roman.

J’essaie de vous raconter mais je n’y arrive pas tant ce roman m’est tombé des mains. Il faudrait sans doute que j’évoque les rapports hommes femmes et le mépris pour les compétences féminines, sans oublier la destruction, et pour longtemps, de la nature autour de la base .. mais tout ce qui me reste c’est une impression d’avoir raté mon cadeau avec un livre sans intérêt.

Extraits

Début .

 J’étais à la merci de l’homme assis derrière le bureau. Il fallait qu’ils voie mon avenir aussi clairement que moi. Il leva quatre doigts roses, son annulaire orné d’une grosse alliance dorée, et énuméra les les qualités de la femme active idéale :
– Chaste. Volontaire. Intelligente. Silencieuse.
 J’avalais ses mots et me forçaient à les intégrer dans ma chair et dans mon sang. Je croisai mes chevilles et joignis mes genoux, me transformant en femme parfaite.

Les hommes.

 Les hommes nous remarquaient lorsque nous les approchions trop. Il levait la tête de leurs assiettes comme des pumas sentant une biche. Quand ils se tournaient et m’observaient avec leurs sourires de prédateurs, je trébuchais maladroitement où hâtais le pas, me disant qu’aucun n’était aussi cruel qu’ils le paraissaient, que leurs mères, leurs sœurs, leurs femmes leur manquaient sûrement. Certains vivaient sur le camp avec leur épouse et leurs enfants, d’autres étaient des hommes de famille intègres, je le savais, des chrétiens qui allaient à l’église du complexe tous les dimanches. C’était de la fascination, pas de la convoitise. Et s’il y en avait un qui me convoitait, qu’est-ce que cela pouvait faire ? N’était-il pas possible que sous cette attitude rugueuse se cache un mari doux et attentionné qui n’attendait que d’être percé à jour ? Les hommes réagissaient à ma nervosité comme s’il s’agissait d’une blessure ensanglantée. Ils me suivaient des yeux, certains que je serais une proie facile.

 

 

3 Thoughts on “Cassandre – Sharma SHIELDS

  1. La libraire avait-elle lu ce livre avant de le recommander ou s’agissait-il d’une recommandation faite au vu du sujet ? On peut se le demander. C’est sûr que conseiller des lectures n’est pas toujours facile !

    • cette recommandation est en réalité plus intéressante que je ne le dis, car la jeune vendeuse était sincère, elle aime les romans avec du surnaturel et là elle pensait que mon goût pour l’histoire allait rejoindre son goût pour le fantastique. Elle ne savait pas grand chose sur la construction de la bombe atomique aux USA et elle a appris beaucoup de choses dans ce roman. Moi l’aspect lourdingue de la reprise du mythe de Cassandre m’a prodigieusement ennuyée.

  2. keisha on 18 août 2025 at 14:28 said:

    Les avis babelio sont assez divers… Tu avais lu la quatrième de couverture, je pense? Dommage pour toi et ta soeur.

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