Emprunté à la médiathèque. Car j’avais beaucoup aimé Le grand Coeur, du même auteur.

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J’arrive un peu tard , et je pense que, beaucoup d’entre vous êtes convaincus de la qualité de ce livre. Mais trois raisons me poussent à mettre un article sur mon blog :

  1.  Il reste peut-être un marcheur ou une marcheuse qui n’a pas encore entendu parler de ce livre ou qui hésite à le lire, à moi de les convaincre !
  2. Je trouve injuste de ne pas parler d’un livre qui nous a plu (nous, les blogueurs et blogueuses), sous prétexte qu’on en dit du bien partout. Nous n’avons pas qu’une fonction de découvreur. Ça arrive, et c’est bien agréable de trouver des petits chefs-d’œuvre, qui, sans nous,seraient passés inaperçus mais j’aime aussi, quand je lis sur mes blogs favoris, qu’un livre fait l’unanimité.Avec cinq coquillages, je dis assez que j’ai adoré ce témoignage.
  3.  Enfin la dernière raison me concerne. SI je tiens ce blog c’est, entre autre, pour garder une trace de presque tous les livres que j’ai lus.

Comme l’auteur, je rêve de faire ce chemin ou un autre. La marche à pied me fait du bien et j’y puise un réconfort moral qu’aucun sport ne me peut me donner. Jean-Christophe Ruffin , décrit avec attention l’état dans lequel se trouve peu à peu le marcheur , un état de fatigue et de bien-être très particulier.

La marche permet de réfléchir , offre une vie en harmonie avec la nature et permet d’éclairer différemment les réalités du monde d’aujourd’hui. Le marcheur ne peut aller plus vite que ses pas et doit tout porter sur son dos. Il change, alors, ses priorités et ce qui était nécessaire devient très vite superflu (en particulier quand un objet pèse plus de quelques kilos). Le regard du marcheur sur les abords des villes m’a beaucoup intéressée . Si nos anciennes cités ont encore bien des charmes, les zones d’activité artisanales et commerciales qu’il faut traverser avant d’y arriver, sont uniformément tristes que l’on se rapproche de Dinan ,Vézelay ,ou d’ Aix en Provence. On oublie ces zones quand on est touriste et en voiture, on se dépêche de regarder ailleurs , mais le piéton traverse tout d’un même pas, il ne peut pas se raconter des histoires quand c’est moche, il en profite jusqu’au bout.

Le récit de cet écrivain est plein de remarques légères et drôles sur le petit peuple des « Jaquets » , ainsi appelle-ton les pèlerins de Saint Jacques. Un regard amusé sur l’inconfort des auberges destinées à recevoir ce petit monde qui ne veut surtout pas dépenser trop d’argent : le pèlerin est pauvre mais surtout radin. Les chemins sont parfois beaux à couper le souffle et ces instants de magie se suffisent à eux seuls. Il est une question à laquelle je ne répondrai pas, Pourquoi fait-on le chemin ? C’est un chapitre du livre et je ne connais toujours pas la réponse.

Je pense qu’on peut marcher partout et j’aurais tendance à croire qu’on est partout mieux que sur les chemins qui mènent à Compostelle, je signe par là que je n’ai pas encore été atteinte par le virus…

 Citations

Difficultés du marcheur

Sitôt levé, assommé par le manque de sommeil ; il me fallait marcher jusqu’à trouver un café ouvert. Le rituel du réchaud est par trop déprimant le matin et, dans ce pays pourvu de toutes les commodités, il n’y a pas vraiment de raison de vivre comme dans les espaces désert de hautes montagnes.
Le seul problème est la contradiction qui existe entre les lieux où le camping sauvage est possible et ceux où se rencontrent des cafés.

 L’égalité devant la marche

Celui ou celle pour qui la ville est impitoyable, avec sa concurrence terrible, ses modèles tyranniques qui condamnent le gros, le maigre, le vieux, le laid, le pauvre, le chômeur, découvre dans la condition de pèlerin une égalité qui laisse sa chance à chacun.

 Les régions vertes

Il faut toujours se méfier des régions vertes. Une végétation si drue, une verdure si éclatante ne peuvent avoir qu’une origine : la pluie.

 L’orgueil du pèlerin et le secret du chemin

Car il est assez trivial de dire (mais plus rare d’éprouver soi-même ) que l’extrême humilité est une des voies de l’orgueil . À mesure qu’il se diminue le pèlerin se sent plus fort et même presque invincible. La toute-puissance n’est jamais loin de la plus complète ascèse. C’est en réfléchissant à cela qu’on approche peu à peu le véritable secret du Chemin, même s’il faut du temps pour le découvrir.

 Les conduites humaine

Je connais des bistrots à Paris où ces messieurs par ailleurs autoritaires et habitués à commander viennent s’adonner à l’heure du déjeuner au plaisir masochiste de se faire rudoyer par un patron insolent et grossier. Les coups de fouet moraux qu’il leur assène pendant le repas semblent les revigorer et leur donnent une énergie nouvelle pour tourmenter à leurs propres subordonnés.

 Les bondieuseries

Il est une règle qui ne souffre pas d’exception : chaque fois qu’un projet artistique est soumis à l’arbitrage d’un grand nombre, la banalité et la laideur prévalent. La collégialité, en matière artistique, c’est l’eau tiède. On peut être certain que beaucoup de gens ont été consultés pour l’érection de la statue qui orne le Monte del Gozo car il est difficile de concevoir plus laid, plus prétentieux et plus décourageant. On pourrait considérer que c’est un chef-d’œuvre, à condition de le faire concourir dans un genre bien particulier : celui du kitsch catholique.

et voici la photo …… plus moche ce n’est pas possible ! ! ! !

 

J’aime cette formule

Pour le dire d’une formule qui n’est plaisante qu’en apparence : en partant pour Saint Jacques, je ne cherchais rien et je l’ai trouvé.

 On en parle

à sauts et à gambades (en livre lu) , le goût des livres et ….36 critiques chez Babelio

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