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Ce livre très dense de 630 pages a retenu toute mon attention. Comme je l’ai emprunté à la bibliothèque j’ai dû me dépêcher un peu et je le regrette car c’est un livre qu’on ne peut pas avaler d’une traite. Il s’est passé un phénomène bizarre avec ce roman si je m’obligeais à le lire vite il me lassait mais dès que je le reprenais je le trouvais passionnant.

Deux destins d’homme se croisent, l’un jeune qui vit une grave dépression et un vieil homme peintre et ancien parachutiste ayant fait trois guerres : la libération, l’Indochine et l’Algérie. Les récits et les réflexions sur les guerres sont passionnants et bouleversants.

Le monde contemporain en particulier la banlieue lyonnaise est aussi pour l’auteur en état de guerre je trouve cela plus discutable mais je ne vis pas en banlieue. J’ai trouvé sa peinture du monde d’aujourd’hui beaucoup moins bien réussi que les passages sur les conflits du passé. Les personnalités des anciens parachutistes sont minutieusement disséquée, on a l’impression de mieux comprendre ce qui amène les hommes à savoir se battre.

Les guerres coloniales sont une pure horreur et la défaite semblait inscrite dans la nature même du conflit. Mais c’est plus facile de le dire auojurd’hui qu’à l’époque. Jamais un livre n’aura aussi bien fait ressortir l’horreur de la guerre et je me demande ce que pense les militaires français de ce livre. Pour le style j’ai été un peu déçue, les répétitions sont insupportables et les relâchements vers la langue orale sans aucune justification un peu étrange.

Je pense que ce roman aurait supporté quelques coupures qui aurait allégé la lecture.

Citations

Les guerres d’aujourd’hui

 Les morts occidentaux étaient morts par accident, on sait qui c’était et on s’en souviendra ; les autres ne comptent pas. Il fallut le cinéma pour me l’apprendre : la destruction des corps a la machine s’accompagne d’un effacement des âmes dont on ne s’aperçoit pas. Lorsque le meurtre est sans trace le meurtre lui même disparaît ; et les fantômes s’accumulent, que l’on est incapable de reconnaître.

Un mot que je ne connaissais pas, j’aimerais le retenir.

On lentibardane sous les platanes

Tuer de loin (1945)

Le pilote qui a fait ça n’a rien vu. Il a visé le char dans une mire géométrique, il a appuyé sur une touche rouge de son manche et il n’a même pas vu l’impact , il filait déjà . Grâce aux machines on peut passer plein de types dans les voitures au chalumeau. Sans l’industrie nous n’aurions pas pu tuer tant de gens, nous ne l’aurions pas supporté.

L’humour juif

– dites-moi, Koloyannis, demanda enfin le colonel, vous êtes juif ?
– je voyais bien que cela vous tracassait. Bien sûr, colonel ; je me prénomme Salomon. Vous pensez bien que par les temps qui courent, on ne s’encombre pas d’un prénom pareil sans de solides raisons familiales.

 Je crois que c’est vrai

Il est toujours mon ami, car nous avons fait l’école buissonnière ensemble. Ne pas aller a l’école ensemble crée bien plus de lien que d’y être allés

La violence et la guerre

Tout le monde veut la guerre pour simplifier. Les nœuds ou l’on vit, on veut finalement les trancher par l’usage de la force. Avoir un ennemi est le bien le plus précieux, il nous donne un point d’appui. Le modèle de résolution de tous les problèmes est la torgnole que l’on retourne au gamin, ou le coup de pied que l’on flanque au chien. Voilà qui soulage, À celui qui dérange, chacun rêve par la force de faire entendre raison par la force. Il ne comprend que ça.

 Vision de la France aujourd’hui

La France est une façon de mourir ; la vie en France est un long dimanche qui finit mal.

Le repas du dimanche

On prend place devant l’assiette que l’on nous a désignée. Tout le monde s’assoit devant une assiette, tout le monde a la sienne ; tout le monde s’assoit avec un soupir d’aise d’aise mais ce soupir ce peut être aussi un peu de lassitude , de résignation , on ne sait jamais avec les soupirs. Personne ne manque, mais peut-être voudrait-on être ailleurs ; personne ne veut venir mais l’on serait mortifié si l’on redoute d’être exclu ; être la est un ennui mais ne pas y être serait une souffrance. Alors on soupire et on mange.

La balade du dimanche

Rien n’est moins intéressant qu’une promenade du dimanche tous ensemble. On n’avance pas ; les pas s’écoulent comme des grains paresseux du temps ; on fait semblant d’avancer.

La forêt en Indochine

On se prend les pieds dans les racines qui poussent dès la moitié du tronc, les troncs se couvrent de poils qui durcissent en épines, les épines couvrent la bordure des feuilles, les feuilles deviennent tout autre chose que des feuilles, trop cirées , trop molles , trop grandes, trop gonflées, trop cornues, c’est selon ; le trop est leur seule règle. La chaleur dissout l’entendement. Des insectes zizillent en permanence , en essaims qui suivent toute source de sang chaud , ou cliquettent sur les feuilles , ou rampent , déguisés en branches. Une diversité phénoménale de vers imprègnent le sol, grouillent, et il bouge.

On en parle

Le blog de Brestéphan (est ce un hasard que pour ce livre j’ai surtout lu des articles écrits pas des hommes !).

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 Traduit de l’anglais par Laurent Bury.

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Livre reçu par Babelio, je me suis donc engagée à en faire une critique. Elle va être rapide. Si vous voulez vous éviter une heure de lecture désagréable, je vous résume l’ouvrage. Les gens de nature stupide sont également répartis dans toutes les catégories sociales et empêchent l’intelligence de faire progresser l’humanité.

Quelqu’un de stupide étant une personne qui fait du mal à l’autre sans se faire du bien à soi. Aucun humour dans le texte ( inutile de penser à Flaubert) , vous avez même un croquis avec les abscisses et les coordonnées pour savoir situer la nature du geste de celui qui vous frappe à la tête !

La seule question valable : pourquoi Babelio s’amuse à faire de telle promotion ?

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Encore une comédie réussie ! Le monde de la radio où on doit sortir une bonne blague toutes les minutes est, à mon avis (pour peu que je puisse en juger, moi l’aficionado de France Culture !) bien croqué.

Grâce à ce genre film , la langue d’aujourd’hui arrive jusqu’à moi. Je dois tout le temps faire un effort de compréhension mais c’est drôle et très enlevé. Les personnages ne manquent pas d’humanité et si je trouve cela moins bien fait que « Good Morning England » auquel ce film fait penser, il est beaucoup plus humain. Ce n’est pas mon monde, ce n’est presque pas mon époque, c’est un plongeon dans les média et le 21e siècle, que ces gens sachent si bien se moquer d’eux mêmes est rassurant.

Franchement encore un moyen de se détendre. La salle riait beaucoup et moi j’ai souvent éclaté de rire comme les jeune de 18 ans devant moi.

La critique qui m’a donné envie d ‘y aller

Les coups de coeur de Géraldine

La bande annonce

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Il pleuvait depuis deux jours, et j’avais besoin de me remonter le moral. Et souvent, j’aime bien les films réalisés d’après des pièces à succès il reste toujours quelque chose du théâtre et en général on rit bien. (Un bon exemple de cela c’est « le dîner de cons »).

Et bien encore une fois ça a marché. Si comme moi vous avez envie ou besoin d’un léger remontant allez voir ce film. Ne vous attendez pas à un chef d’œuvre mais à une comédie plaisante , même Patrick Bruel est supportable …je blague, je crois que l’hystérie autour du personnage est un peu passée de mode non ? Je déteste qu’on me raconte les films drôles, alors ne comptez pas sur moi, je dirai simplement que j’ai absolument « Aaaadoré » la scène du livreur de pizza et éclaté de rire.

Bande annonce

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Traduit de l’anglais des États-Unis par Hanna PASCAL

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C’est un bel objet que l’on a entre les mains quand on ouvre ce livre. Le lecteur ne résiste pas au plaisir de laisser errer son regard dans les marges illustrées par des dessins au style botaniste scientifique. Et ce plaisir dure les 379 pages du roman. L’histoire est à l’image de l’esprit d’un enfant surdoué de 12 ans à la fois naïve, insolente et un peu brouillonne.

Le jeune Tecumseh Sansonnet dit T.S est un jeune prodige qui passe son temps à dessiner des cartes, les objets, les expressions de visage des adultes. Sa famille est quelque peu originale, son père tient un ranch et parle peu , sa mère est une botaniste de talent et ne vit apparemment que pour les coléoptères. Sa sœur Gracie se dit,elle même, la seule personne normale de la famille. La mort accidentelle de Layon le petit frère a rendu la famille encore plus bizarre. T.S Spivet part à travers les USA et ce long trajet dans un train de marchandise lui permettra de mieux comprendre ses origines, de s’imposer au monde des adultes scientifiques et au bout de ce voyage initiatique de retrouver l’amour des siens.

Bien sûr, l’histoire est un peu touffue, bien sûr ; la dernière phrase est trop « happy-end » («  Alors, j’ai poussé la porte, et je me suis avancé dans la lumière ») et puis, c’est toujours un peu agaçant que l’on prenne pour sujet un enfant surdoué, comme si l’enfance n’était pas par elle même, suffisante pour soutenir une histoire. Mais toutes ces critiques ne rendent pas justice au plaisir de lecture car le livre fourmille de bons moments et les illustrations sont de purs instants de bonheur. Une chose est sure, avec ce premier roman, Reif Larsen s’affirme comme un « étonnant voyageur » et un grand écrivain.

Citations

Le caractère de sa mère

Le Dr Clair était le genre de mère à vouloir vous apprendre le tableau de Mendeleïev à treize ans en vous faisant manger votre bouillie, mais pas à s’inquiéter , en cette ère de terrorisme mondial et d’enlèvements d’enfants, de savoir qui vous téléphonait.

Du temps de sa glorieuse ancêtre qui voulait étudier les sciences au grand scandale des hommes de son temps

Il y a toujours une façon de contourner les règles institutionnelles , crois-moi, dit M. Engletorpe. Je suis devenu expert en la matière. »
Le lendemain soir, il revint avec une lettre, signée d’un médecin, certifiant qu’Emma était atteinte d’une étrange maladie nommée. « Osteopélénie » ou « maladie des os sournois » qui lui interdisait de se livrer à la prière ainsi qu’à toute forme d’exercice physique. 

L’enfant du Montana découvre les États-Unis modernes

Sous mes yeux se déployait la géographie serpentine du monde civilise : un labyrinthe de six échangeurs repartis sur trois niveaux , d’une belle et fascinante complexité et néanmoins très fonctionnel, de construction admirable , et un flot constant de voitures tournant les unes au-dessus des autres sans que leurs conducteurs paraissent conscients de la grandiose alliance de béton et de physique théorique qui les soutenait dans leur circonvolution.

Le monde d’aujourd’hui

Chacun de ces objets avait été fabriqué dans une usine, sans doute en Chine , puis importé aux États-Unis dans un cargo piloté par un Russe renfrogné, puis acheté et jeté par un habitant de Chicago, et gisait a présent par terre , voletant dans la brise légère ( à l’exception des pneus qui ne voletaient pas).

Le regard sur le monde des adultes

J’ai alors compris que les adultes, à la différence des enfants, étaient capables de s’accrocher à certains sentiments négatifs, même quand l’événement qui les avait suscités était passé depuis longtemps, même quand les cartes postales avaient été envoyées, les excuses présentées, et que tout le monde avait tourné la page. Les adultes étaient des entasseurs pathologiques de vieille émotions inutiles.

Et une phrase qui sonne bien

La médiocrité est la moisissure de l’esprit.

On en parle

Blog de Zazie

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C’est déjà tellement difficile de rendre compte du conflit israélo-palestinien, aller en plus imaginer un échange de bébé à la maternité, fallait oser le faire. Ce n’est pas si mal traité, on sent très bien la tragédie des deux familles et surtout celle des jeunes qui ont 18 ans , puisque la vérité éclate au grand jour quand le jeune Joseph veut partir faire son service militaire.

Malgré la critique plus qu’élogieuse de Géraldine, je ne peux pas dire que j’ai été convaincue par ce film. Dans une histoire aussi tragique , qui commence assez bien , on est pris peu à peu par les bons sentiments des uns et des autres. Même le possible candidat au terrorisme se laisse émouvoir quand il entend son vrai frère qui a été élevé chez les juifs chanter avec son père, ils reprennent à l’unisson la chanson et la paix est signée entre les deux familles.

Je n’ai vraiment pas pu y croire. Mais j’ai trouvé très honnête la façon dont on a montré la vie en Israël et en Cisjordanie. La réalisatrice a voulu y rajouter un drame émouvant , ce n’est vraiment pas la peine. La situation se suffit à elle même. Et personnellement j’ai trouvé cela un peu « trop », mais je le répète pour comprendre la situation des Palestiniens ce n’est pas si mal.

Bande annonce

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Depuis « Où on va papa » on sait que Jean-Louis Fournier peut nous faire sourire des plus terribles des tragédies de la vie. Il écrit ce livre après la mort de celle qu’il a aimée pendant quarante ans. Il réussi son pari : faire revivre une femme qu’on aurait envie de mieux connaître et sans doute, parvient-il à un peu moins souffrir en la rendant si présente. Il réussit cela à sa façon en nous faisant sourire et rire parfois aux éclats .

Je vous recommande pour les soirées de morosité le formulaire de satisfaction du crématorium du cimetière du Père-Lachaise

J’ai reçu un questionnaire du crématorium du Père-Lachaise, ils veulent savoir si j’ai été satisfait des prestations. Je dois mettre des croix dans les petites cases , de « insatisfaisant » à « très bien » . on demande aussi mes observations et mes suggestions. Tout est passé en revue, l’accueil, la courtoisie, le choix des textes, le choix des musiques. Il y a aussi un service traiteur. À la rubrique « suggestion » , je vais proposer un barbecue géant.

Et une petite citation une phrase que je crois très vraie

Un bon souvenir, c’est comme une bonne bouteille , il ne faut pas le boire seul.

 Un brin d’humour

 J’invite des veuves à déjeuner à la maison. Monsieur Picard est la providence du veuf, je dégèle des petits plats pour réchauffer les veuves. On parle de nos conjoints qui n’avaient que des qualités parce que, c’est bien connu, ce sont les meilleurs qui partent en premier. On est quelque fois gênés d’être encore là.

On en parle

Moi clara et les mots, par exemple mais je pense qu’il y a beaucoup de beaux billets sur ce merveilleux petits livre.

 

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Dans le cadre du club de lecture. Un petit moment de plaisir, ça fait tellement du bien après les livres tristes que j’ai lus dernièrement ! Bien sur ce n’est pas de la grande littérature mais c’est bien raconté et finalement ce livre résonne en moi beaucoup plus profondément que je ne l’imaginais pendant la lecture.

Je crois que toutes les filles et femmes qui ont eu une amie de cœur retrouveront quelque chose d’elles dans ce roman. L’amie dont on ne peut se passer, celle qui nous permet de grandir, de supporter la crise d’adolescence, celle qui voit nos premiers émois amoureux mais qui doit être repoussée pour que finalement les deux deviennent adultes.

C’est tout cela qui est raconté dans l’ambiance des années 80. J’ai tout compris et je dirai tout vécu comme elles et j’ai dans la tête les mêmes chansons. C’est aussi un roman avec une histoire poignante et délicatement racontée. Une histoire de femmes écrite avec une belle sensibilité féminine !

Je doute que cela intéresse beaucoup les hommes qui y verront, peut-être, un roman un peu mièvre.

Citations

Le moment où on sent que l’amitié devient pesante

Nos coups de fil quotidiens s’espaçaient, sonnaient creux .Nous prenions rendez-vous. Je ne crois pas que nous l’avions jamais fait avant cela. Nous ne riions plus des mêmes choses. Pourtant nos vies ne parvenaient pas à se dénouer. Le fil était lâche, nous encombrait.

Le père que nous avons toutes rêvé d’avoir

C’était un accord familial :
 » Quels que soient l’heure, le moment ou l’endroit , si vous avez besoin , vous m appelez , je viendrais vous chercher »

On en parle

Kroll a aimé. Je vous avais dit que ça ne plairait pas aux hommes : Pylien a détesté !

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Dans le cadre du Club de lecture. Où comment perdre le goût de la lecture… Ce livre est pédant ne raconte rien sinon l’assurance qu’à cet auteur d’être un véritable écrivain. Le livre est truffé de mots savants sans aucun intérêt. On devient peut-être écrivain quand on appelle « drupes » les « nectarines » ?

Le monde dans lequel il évolue est triste car il ne voit que les côtés tristes des situations. L’auteur ne se donne qu’une seule qualité, celle d’être un auteur. Évidemment sa famille ne comprend pas pourquoi il n’écrit pas comme Coehlo ou Marc Lévy, car il n’est entouré que de gens médiocres qui n’ont pas le bon goût de l’apprécier. J’ai demandé à ma bibliothécaire préférée pourquoi ce livre était au programme de notre club.

Sa réponse m’a laissée rêveuse :

Je n’ai lu aucune critique négative sur ce livre, qui a plutôt une bonne presse. Je voulais savoir comment vous réagiriez.

Je suis de plus en plus sûre que les critiques officiels dans la presse ne lisent pas les livres dont ils parlent. Celui-là, franchement il peut partir aux oubliettes !

Citations

Description du personnage avec au passage un petit mot savant

Malgré mes ridicules désormais confirmées, ma canitie galopante, mon teint jaunissant, le lent émoussement de mes dents, le ternissement de mon regard , l’assèchement de mes joues et le rabougrissement général de ma silhouette, je n’avais pas l’impression d’avoir tant changé que cela depuis mes vingt ans.

On en parle

Voilà quelqu’un qui a aimé : Bricabook

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Dans le cadre du Club de lecture. Un livre qui va émouvoir toutes les lectrices et tous les lecteurs. Allons-nous abandonner le support papier pour le support électronique ? Au-delà de ce problème technique, Paul Fournel nous parle de notre époque avec un humour bienfaisant. Le monde des éditeurs et des auteurs est peint sans méchanceté mais avec un regard précis. La langue est belle et savoureuse, on se sent complice de son personnage principal qui ayant fait de son métier « la lecture » avoue ne jamais avoir eu le temps de lire.

C’est évidemment le livre que toutes le blogueuses doivent lire, car c’est le monde que nous fréquentons, même si nous n’avons pas le pouvoir d’éditer un manuscrit, nous avons celui, parfois , de faire le succès d’un livre un peu oublié par les critiques officielles.

J’espère que la réponse à sa question finale

 Lorsque j’aurai terminé la lecture du dernier mot de la dernière phrase du dernier livre, je tournerai la dernière page et je déciderai seul si la vie devant moi vaut encore la peine d’être lue.

Sera un grand OUI.

Citations

 Je n’ai pas non plus un grand goût pour la campagne

 J’ai horreur de la campagne. C’est pour cette raison que j’y vais tous les week-ends. Pour lire et faire mes infarctus en terrain hostile, dans un méchant silence noir.

L’éloge de l’artichaut et avec quel talent !

L’artichaut est un légume de solitude, difficile à manger en face de quelqu’un, divin lorsqu’ on est seul. Un légume méditatif, réservé aux bricoleurs et aux gourmets. D’abord du dur, du charnu, puis, peu à peu, du plus mou, du plus fin, du moins vert. Un subtil dégradé jusqu’au beige du foin qu’un dernier chapeau pointu de feuilles violettes dévoile. La vinaigrette qui renouvelle son goût au fil des changements de texture. Un parcours que l’on rythme à sa guise. Rien ne presse dans l’artichaut…

Comme quoi, tout le monde fait des fautes, même les écrivains !

J’éteins mon portable, dégaine le texte, essuie l’humidité de la première page et branche mon œil correcteur. Je suis décidé à faire le tri entre les « er », les « ez » et le « é », la nouvelle épidémie des participes et je lutterai jusqu’au soir.

Le petit commerce rural

Le boucher me prévient qu’il me donne de la poire uniquement parce que c’est moi. Il préférerait de loin me fourguer un de ses rôtis fourrés à l’emmenthal et au perlimpinpin , alignés comme des militaires dans sa banque froide avec des moustaches au persil. En parant mon morceau, il me donne toute les nouvelles du village qui tiennent même répétées deux fois, en cinq petites minutes. 

 Humour

 Par esprit de farce et de solidarité j’ai pris chez mon boulanger des petits pains aux céréales ronds et je vais présenter des steaks dedans à la façon des « biftecks à la mode de Hambourg » , comme on écrivait dans les premières traductions de polars américains chaque fois qu’un « hamburger » tombait sous la plume d’un traducteur.

On en parle

Page après pageEn lisant en écrivant et une critique sur Babelio de quelqu’un qui n’a pas de blog.