http://ecx.images-amazon.com/images/I/31rClg%2BesqL._SL500_AA300_.jpg

1
Dans le cadre du Club de lecture. Où comment perdre le goût de la lecture… Ce livre est pédant ne raconte rien sinon l’assurance qu’à cet auteur d’être un véritable écrivain. Le livre est truffé de mots savants sans aucun intérêt. On devient peut-être écrivain quand on appelle « drupes » les « nectarines » ?

Le monde dans lequel il évolue est triste car il ne voit que les côtés tristes des situations. L’auteur ne se donne qu’une seule qualité, celle d’être un auteur. Évidemment sa famille ne comprend pas pourquoi il n’écrit pas comme Coehlo ou Marc Lévy, car il n’est entouré que de gens médiocres qui n’ont pas le bon goût de l’apprécier. J’ai demandé à ma bibliothécaire préférée pourquoi ce livre était au programme de notre club.

Sa réponse m’a laissée rêveuse :

Je n’ai lu aucune critique négative sur ce livre, qui a plutôt une bonne presse. Je voulais savoir comment vous réagiriez.

Je suis de plus en plus sûre que les critiques officiels dans la presse ne lisent pas les livres dont ils parlent. Celui-là, franchement il peut partir aux oubliettes !

Citations

Description du personnage avec au passage un petit mot savant

Malgré mes ridicules désormais confirmées, ma canitie galopante, mon teint jaunissant, le lent émoussement de mes dents, le ternissement de mon regard , l’assèchement de mes joues et le rabougrissement général de ma silhouette, je n’avais pas l’impression d’avoir tant changé que cela depuis mes vingt ans.

On en parle

Voilà quelqu’un qui a aimé : Bricabook

http://ecx.images-amazon.com/images/I/31%2BkXVEzZnL._SL500_AA300_.jpg

4
Dans le cadre du Club de lecture. Un livre qui va émouvoir toutes les lectrices et tous les lecteurs. Allons-nous abandonner le support papier pour le support électronique ? Au-delà de ce problème technique, Paul Fournel nous parle de notre époque avec un humour bienfaisant. Le monde des éditeurs et des auteurs est peint sans méchanceté mais avec un regard précis. La langue est belle et savoureuse, on se sent complice de son personnage principal qui ayant fait de son métier « la lecture » avoue ne jamais avoir eu le temps de lire.

C’est évidemment le livre que toutes le blogueuses doivent lire, car c’est le monde que nous fréquentons, même si nous n’avons pas le pouvoir d’éditer un manuscrit, nous avons celui, parfois , de faire le succès d’un livre un peu oublié par les critiques officielles.

J’espère que la réponse à sa question finale

 Lorsque j’aurai terminé la lecture du dernier mot de la dernière phrase du dernier livre, je tournerai la dernière page et je déciderai seul si la vie devant moi vaut encore la peine d’être lue.

Sera un grand OUI.

Citations

 Je n’ai pas non plus un grand goût pour la campagne

 J’ai horreur de la campagne. C’est pour cette raison que j’y vais tous les week-ends. Pour lire et faire mes infarctus en terrain hostile, dans un méchant silence noir.

L’éloge de l’artichaut et avec quel talent !

L’artichaut est un légume de solitude, difficile à manger en face de quelqu’un, divin lorsqu’ on est seul. Un légume méditatif, réservé aux bricoleurs et aux gourmets. D’abord du dur, du charnu, puis, peu à peu, du plus mou, du plus fin, du moins vert. Un subtil dégradé jusqu’au beige du foin qu’un dernier chapeau pointu de feuilles violettes dévoile. La vinaigrette qui renouvelle son goût au fil des changements de texture. Un parcours que l’on rythme à sa guise. Rien ne presse dans l’artichaut…

Comme quoi, tout le monde fait des fautes, même les écrivains !

J’éteins mon portable, dégaine le texte, essuie l’humidité de la première page et branche mon œil correcteur. Je suis décidé à faire le tri entre les « er », les « ez » et le « é », la nouvelle épidémie des participes et je lutterai jusqu’au soir.

Le petit commerce rural

Le boucher me prévient qu’il me donne de la poire uniquement parce que c’est moi. Il préférerait de loin me fourguer un de ses rôtis fourrés à l’emmenthal et au perlimpinpin , alignés comme des militaires dans sa banque froide avec des moustaches au persil. En parant mon morceau, il me donne toute les nouvelles du village qui tiennent même répétées deux fois, en cinq petites minutes. 

 Humour

 Par esprit de farce et de solidarité j’ai pris chez mon boulanger des petits pains aux céréales ronds et je vais présenter des steaks dedans à la façon des « biftecks à la mode de Hambourg » , comme on écrivait dans les premières traductions de polars américains chaque fois qu’un « hamburger » tombait sous la plume d’un traducteur.

On en parle

Page après pageEn lisant en écrivant et une critique sur Babelio de quelqu’un qui n’a pas de blog.

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51SDtLStvVL._SL500_AA300_.jpg

Traduit de l’hébreu par Jean-Luc Allouche

5
À lire de toute urgence ! Comment vivre en Israël quand on est Arabe ? Si l’on en juge par le talent et l’humour de Sayeb Kashua, écrivain de langue arabe qui écrit en hébreu, apparemment ce paradoxe est vivable mais au prix de multiples contorsions. Si vous avez déjà beaucoup lu sur ce tout petit pays qui, avec une surface à peine plus étendue que deux départements français, tient l’équilibre de la paix du monde entre ses mains, précipitez-vous sur ce roman !

Je suis certaine que vous apprendrez mille et un petits détails sur la vie au quotidien en Israël, et que cet écrivain saura faire évoluer vos idées. Et si vous ne savez rien sur ce pays (je doute qu’une telle personne existe !), alors vous découvrirez avec surprise que pour être avocat et plaidez des affaires pour les arabes vous devez avoir des diplômes israéliens, parler et écrire l’hébreux que vos clients connaissent mal.

Vous apprendrez qu’il y a autant de différences entre un Juif et un Arabe qu’entre un Arabe des territoires occupés , un « immigré de l’intérieur » et un habitant d’ « origine » de Jérusalem. Que, pour être avocat arabe et avoir une bonne clientèle, il faut rouler dans une grosse berline alors qu’un Juif peut se contenter d’une voiture quelconque car il n’a rien à prouver à sa communauté. Entre le malheur de l’enfant qui est rejeté parce que son père a été assassiné en tant que collabo, et la femme juive qui ne peut plus voir son fils qui a tenté (et presque réussi) à se suicider, tous les malheur de la terre sont rassemblés dans ce récit.

Et pourtant ce roman n’est pas triste, il est même parfois franchement drôle. Je vous conseille, messieurs, si vous souffrez de ce problème, la méthode de notre avocat pour lutter contre l’éjaculation précoce et réussir enfin à faire jouir votre compagne : se souvenir d’événements tristes. Lui, en revivant minute par minute l’enterrement de son grand-père a réussi à soutirer au moment de la mise en terre de son aïeul, des râles de jouissance de sa femme … à essayer ! !

L’intrigue du roman est bien construite mais m’a, personnellement, moins convaincue que l’ambiance du roman car une grand partie est fondée sur le ressort de la jalousie obsessionnelle d’un mari vis-à-vis de sa femme, je suis rarement intéressée par ce genre de comportements.

Sayed Kashua est, par ailleurs, connu pour avoir écrit une série télévisée : « travail d’Arabes » qui fait rire les Juifs et les Arabes en Israël. En lisant ce livre, on se prend à espérer, qu’un jour, les gens d’esprit domineront et qu’ils apprendront à se connaître et à s’apprécier. Réussiront-ils, là où, les religions, les idéologies, les politiques et les militaires ont échoué et sont responsables d’une haine si vive et de tant de morts ?

Citations

Le contrôle au facies … (social !)

Il savait désormais que les soldats, les gardes frontières, les vigiles et les policiers, issus pour la plupart des couches inférieures de la société israélienne, n’arrêteraient jamais un individu portant des vêtements manifestement plus chers qu’eux mêmes en portaient.

Les conversations dans les dîners de la classe aisée arabe israélienne (cela ressemble beaucoup à ce que je connais ailleurs !)

 En général, les hommes parlaient d’immobilier ou d’argent : qui a acheté quoi et qui est plongé dans les dettes jusqu’ au cou… Les femmes, elles, des institutrices de leurs enfants et d’histoires d’autres parents d’élèves.

 Les subtilités des préjugés entre Arabes israéliens

 En revanche, ils n’avaient jamais envisagé d’inviter Samah et son époux, bien que tous deux ne fussent pas moins instruits que les autres invités et bien que leur statut social fût peut-être supérieur à celui des autres. Le fait d’être résidents de la ville orientale les éliminerait car ces rencontres regroupaient des immigrés de l’intérieur et il y a avait des choses – ainsi pensaient-ils- qu’ils ne pouvaient partager avec les autochtones, aussi riches et éclairés fussent-ils.

 Les mères arabes sont-elles différentes des mères juives ou de toute mère ?

 Le rêve de chaque mère arabe dans ce pays était que son enfant soit médecin ou avocat.

 Les difficultés de vie et les facultés d’adaptation des habitants

Car les épouses, mères, et sœurs de prisonniers qui s’adressaient à un avocat pour qu’il représente leurs êtres chers étaient nombreuses. La plupart des familles palestinienne de Cisjordanie préféraient envoyer une femme contacter un avocat de Jérusalem car leurs chances de franchir les barrages militaires sans permis de circuler étaient supérieurs à celles des hommes.

L’humour et réalité

« Il a juste volé à des Juifs », disaient certains de ses clients pour tenter de convaincre l’homme de loi qu’en fin de compte leur parent était innocent car les lois des Juifs étaient différentes, ce qui minimisait le vol. Pour eux, ce vol était une broutille, les Juifs ne sont-ils pas des gens prévoyant ? Ils ont des compagnies d’assurances, ils possèdent de l’argent et, dans une certaine mesure, voler un véhicule a un Juif était une sorte d’emprunt, voire de restitution a des propriétaires légitimes, et non un délit passible de condamnation.

 Les localités arabes en Israël

Décidément toutes les localités arabes se ressemblaient. Les municipalités soignaient l’entrée de l’agglomération, et, au diable le reste ! L’important était que le maire puisse se faire tirer le portrait devant l’entrée solennelle de sa cité et l’imprimer ensuite sur les tracts de sa campagne électorale.

On en parle

Je suis à la recherche d’un blog ayant parlé de ce livre ?

 

Une très bonne soirée avec ce film qui traite d’un sujet délicat : la sexualité des handicapés. Les trois jeunes acteurs sont extraordinaires, ils jouent des personnages qui comme tous les jeunes, et sans doute tous les humains, veulent connaître les plaisirs de la vie. Tous : du bon vin au plaisir sexuel. C’est compliqué, mais toute leur vie est compliquée. C’est risqué, mais le risque de la mort qui approche trop vite, surtout pour l’un d’entre eux, ils connaissent si bien !

C’est un film émouvant et drôle. L’infirmière baraquée et peu amène (au début) rajoute de l’inattendu dans leur voyage. Je pense que ceux qui connaissent bien les rivalités entre Flamands et Wallons et leur union sacrée contre les Hollandais doivent encore plus s’amuser que la Gallo que je suis (même si on s’obstine à me prendre pour une Bretonne !).

Rien n’est lourd dans ce film, ni le rire, ni les réalités physiques de ces trois corps souffrants. C’est peut-être le reproche que je ferai, on peut sans doute montrer un peu plus la réalité du désir physique de ces jeunes dans les limites de leur corps diminué, en gardant la même délicatesse.

Allez voir ce film de toute urgence il mérite les récompenses et le bien qu’on en dit dans le monde des blogs.

On en parle 

Chez Yspaddaden 

Bande annonce 

http://cdn-premiere.ladmedia.fr/var/premiere/storage/images/racine/film/la-dame-de-fer-2360947/34876024-14-fre-FR/La-Dame-de-fer_fichefilm_imagesfilm.jpg

3
Je ne suis pas allée voir ce film avec un grand enthousiasme, mais bonne surprise, j’ai passé un très bon moment. Plus que l’action politique de Madame Thatcher qui est davantage évoquée que racontée, j’ai été intéressée par la peinture de la sénilité.

Je pensais être choquée par la façon dont on allait montrer cette très vieille femme qui perd la tête. Bien au contraire, j’ai été très touchée par la façon dont on présente Margareth Thatcher qui doit faire face à la diminution de ses facultés mentales et surtout à la perte de son compagnon qui l’a tant aimée.

Elle est touchante dans son deuil et dans sa façon de vouloir faire avec ce qui lui reste d’intelligence. Ce film pose de façon très délicate : qu’est ce que l’intelligence ? Est-ce qu’elle perd la tête car elle ne veut pas quitter son mari qui est mort depuis des mois ? Finalement, au moment de sa mort annoncée, ce qui est important pour elle, c’est l’amour affectueux de ses enfants et de son mari.

Evidemment, il reste qu’elle a été un premier ministre, ô combien contestée ! Là je trouve le film plus faible, car ses souvenirs apparaissent comme des flashs de souvenirs et si vous ne savez pas ce qui s’est passé de 1979 à 1990 vous ne trouverez pas dans ce film une réelle information. Par contre son combat pour faire place à une femme d’origine modeste parmi les hommes du parti conservateur est très bien montré.

Un petit clin d’œil à mon festival préféré à Dinard, c’est assez amusant de voir des images d’actualité qui ont servi aussi à Ken Loach et à ce film qui essaie de montrer ce qui a tant choqué et finalement formé la pensée politique de Madame Thatcher. Il me reste à joindre ma voix au concert de louanges à propos du jeu de cette extraordinaire actrice : Meryl Streep.

On en parle

Les coups de coeur de Géraldine.

http://ecx.images-amazon.com/images/I/515n2givYsL._SL500_AA300_.jpg

Traduit de l’italien par Danièle VALIN. 

3
L’auteur fait revivre Naples de l’immédiate après guerre, à travers la vie d’un enfant puis d’un adolescent orphelin. L’auteur raconte, d’un ton un peu détaché, les pires atrocités d’un quotidien rude ou la violence et la misère vont de paire. Un personnage bienveillant, don Gaetano, veille sur l’enfant et saura lui donner le sens des valeurs et lui sauver la vie. Ce n’est pas une histoire réaliste à laquelle on peut totalement croire, mais l’auteur a un talent rare pour décrire une ambiance et des personnages.

Ce petit roman est comme une philosophie de la vie, on se laisse prendre par cette douce ambiance, il ne veut pas rendre la vie plus rose ni plus belle qu’elle n’est , il n’insiste pas sur les côtés noirs , pour moi c’est ce qui m’a beaucoup plu dans ce livre. Ce que j’ai préféré, c est l’ambiance du quartier et des gens de la rue. Je ne connais pas l’Italie du Sud et ce livre m’a offert un voyage et c’est bien comme ça que j’imaginais Naples.

Citations

 L’antisémitisme particulier des habitants de Naples

Chez nous, les gens ne savaient même pas que les juifs, un peuple de l’antiquité, existaient. Mais quand il s’agit de gagner de l’argent, alors tout le monde savait qui était juif. Si on mettait à prix la tête des Phéniciens, on était capable de les trouver chez nous, même de seconde main.

Jolies phrases

Les désirs des enfants donnent des ordres à l’avenir.

L’avenir est un serviteur lent, mais fidèle.

 Gaetano lit dans les pensées ce qu’il y voit le fait parfois réfléchir

Ce n’est pas bien de savoir ce qui se passe dans la tête des gens. Tant de mauvaises intentions vont et viennent sans aboutir ensuite. Si je dis ce qu’une personne pense d’une autre, c’est la guerre civile.

 Les personnages de la cour de l’immeuble

Elle n’entend rien, il faut qu’elle s’achète un appareil pour les oreilles.
– Acoustique, lui dis je, pour dire quelque chose et ne pas le laisser parler tout seul.
– Oui un appareil artistique
Elle a une voix de clairon à réveiller les âmes du purgatoire

Passage plein d’humour

… Ces chrétiens saints et mastics…
– Mastics ?
– eh ! ceux qui étaient mastiqués par les lions.
– Les martyrs ?
– C’ est ça . Je dis que c’est bien pour des chrétiens saint et marinés.
– les voilà en marinade maintenant ! Mais enfin, ce sont des martyrs !

On en parle

Et l’auteur du blog a fait des recherches sur Erri de Luca De page en page

 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/414xNcbbDIL._SL500_AA300_.jpg

Traduit de l’anglais(Américain) par Stéphane ROQUES.

1
Voilà le responsable du silence assez long de Luocine. Non pas que j’ai été passionnée, mais je voulais absolument finir ce roman. C’est la première fois, je crois, que j’écris à propos d’un livre que je ne peux pas terminer. Je veux me venger, ce roman m’a littéralement plombé le moral, comme le titre l’indique c’est triste, « super triste » en effet, et lorsque j’ai lu la critique de quelqu’un qui a aimé : « lecture sans frontière » je me suis réjouie d’avoir abandonné à la page 181 sur cette phrase inoubliable

« …cette jolie Vietnamienne Catho qui s’est fait poser des agrafes à l’estomac. On s’est torchées au Maj Tai… »

À ce moment là, j’ai pensé : « torche-toi toute seule, j’en ai ras le bol ». Et voilà, je n’ai plus été capable de lire une seule ligne écrite par Gary Shteyngart. Pourtant le sujet est intéressant, un roman de sciences fiction qui pousse un peu plus loin l’absurdité de nos conduites. La transparence de nos vies privées, nos téléphones portables qui nous accompagnent partout, le culte de la jeunesse et du corps parfait, la peur de mourir, l’économie qui passe aux mains des Chinois. La pauvreté réelle des USA. Il en ressort une déambulation dans l’esprit de Lenny Abramov, entre brumes et imprécisions, qui devient vite une espèce de mélasse marécageuse. Je me demande également, ce que vaut la traduction, le style est de façon volontaire, vulgaire et répétitif.

Bref je n’ai pas du tout aimé j’ai quitté sans aucun remords « les salopettes susse la moi » ! ! J’espère bien être contredite, mais je sais que je n’ouvrirai plus ce roman, il réussit trop bien son but me rendre complètement triste.

Citations

Exemple du style …. à savourer

Euni-Gaude a Langue de Pute
Cher Poney d’amour
Quoi de neuf ma pétasse chaudasse ?

Critique de la pauvreté des slogans politiques

Ensemble nous irons quelque part !

La peur de la vieillesse

Peut-être que je détestais tous les vieux de mon quartier, et leur souhaitais de disparaître fissa pour mieux me consacrer à mon combat contre la mortalité.

On en parle

En bien : Lectures sans frontières

http://cdn-premiere.ladmedia.fr/var/premiere/storage/images/racine/film/la-taupe-2365590/34926506-14-fre-FR/La-Taupe_fichefilm_imagesfilm.jpg

C’est bizarre, à propos de ce film, tout le monde dit que le précédent film du réalisateur, Morse, était une vraie réussite, et que, le roman de John Le Carré est excellent.

Certes, et le film ? Philosophie Magazine lui consacre trois pages, pour expliquer les intentions du réalisateur. On sent qu’ils ont apprécié l’intelligence du film d’espionnage et l’article est intéressant. C’est vrai, ils ont raison, on est loin de James Bond !

Mais qui peut prendre OO7 au sérieux ? C’est seulement du cinéma ! Avec « La taupe », on est dans de belles images, dans une ambiance très lourde et dans une histoire très compliquée. Mais pour moi, peut être pas tout à fait assez dans du cinéma, justement ! Et finalement la solution m’a déçue, car elle était trop simple par rapport à l’effort de compréhension de l’intrigue que j’ai dû faire pendant tout le film.
A l’image des espions de cette époque, le spectateur doit, pour comprendre, être attentif au moindre détail. J’ai bien compris que l’essentiel n’était pas l’histoire mais l’ambiance qui est d’ailleurs très bien rendue et qui fait le succès d’estime de ce film. On doit aussi souligner les qualités de la musique. En sortant de la salle un spectateur nous a dit ne jamais manquer un film mis en musique par Alberto Iglésias, m’apprenant alors que c’est ce musicien qui fait aussi la musique des films d’Almodovar, une référence absolue pour moi en matière de musique de films.

On en parle

 Dasola, plus cinéphile que moi

Bande annonce

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41Ibo3KyzKL._SL500_AA300_.jpg

http://www.babelio.com/images/ico_critique.jpg

4
J’ai hâte que ma mathématicienne préférée lise le seul roman où un écrivain se donne la peine de raconter un raisonnement par récurrence. Elle qui se plaint souvent que les mathématiques ne soient pas un bon thème de discussions dans les soirées, elle verra que c’est possible. En tout cas les mathématiques sont à l’honneur dans ce livre et ça fait un bon roman.

J’ai beaucoup apprécié la description des différents types d’intelligences, et en tant que littéraire adoré que ce soit la fréquentation des grands auteurs qui finissent par aider le personnage principal à prendre confiance en lui et à passer l’horrible barre fatidique « de la sup étoile à Louis Legrand ». Le système élitiste des « prépa- parisiennes » est parfaitement décrit ; je ne sais pas pourquoi la France s’enorgueillit de ce système mais ce qui est sûr c’est que rien ne le fait jamais changer.

Ce que confirme ce petit roman, c’est que, sous couvert d’égalité, les dés sont complètement pipés. A Louis-Le-Grand il y a, par exemple, et je pense dans d’autres grands lycée parisiens aussi, des premières et des terminales où on fait si vite le programme officiel , qu’on a le temps d’assimiler également celui de la première année de prépa.

On découvre aussi que les parents prof en prépa ont des enfants qui réussissent en prépa, comme c’est bizarre ! Qu’avoir un QI de 200 est la seule façon d’accéder à ses classes si on vient de l’extérieur. Alors Laurent venant d’un honnête lycée de la banlieue chic de Paris, finira par ruser pour parvenir à ses fins et pourquoi pas ? On découvre également que les littéraires jouent dans une autre cour, ce sont en général des filles. Elles ne pourront pas intégrer Polytechnique, alors si elles sont jolies, fortunées et intelligentes elles viennent en Khâgne pour trouver leur futur Polytechnicien.

L’auteur ne dénonce pas ce système, il se contente de le décrire à travers un personnage qui s’adapte très bien et finit par tirer son épingle du jeu. C’est justement à travers cette objectivité parfois froide, voire glacial que le lecteur prend conscience que notre élite sort d’un moule peu recommandable.

Citations

Réussir en prépa

Au début du mois d’avril, il se demande toujours comment gravir des places au classement général quand on ne possède pour soi aucun piolet magique.

La beauté des raisonnements mathématiques

C’est ce que Gratien apprécie dans la pensée mathématique, cette faculté qu’elle a d’être déroulée à grande vitesse et dans toute sa clarté, comme une étoile filante. les chiffres, les calculs et les démonstrations entraînent son stylo , entraînent sa pensée… C’est cela la beauté des raisonnements mathématiques selon Gratien Bar : cette spirale qui se construit en s’accélérant et en se clarifiant à l’infini.

L’art de la conversation chez les littéraires

Pour cela, quand bien même un DS causerait du souci, sourire toujours galamment à Mélanie’s, parler d’Arcade Fire, d’Heidegger et de Boby Lapointe dans la même soirée, et surtout, surtout, ne jamais s’écarter d’un pouce des préceptes de Galatée.

Bizutage et réaction des élèves

Il faut savoir tout de même que dans un lycée du quartier l’an dernier un taupin est mort le jour de la « grande barbarie ». Comment ? Pas compliqué : du premier étage on lui a balancé sur la tête une éponge gorgée d’eau lourde comme du plomb ; il est mort sur le coup d’un traumatisme crânien. Pif, un concurrent en moins.

La réussite

Laurent finit l’année en se disant qu’il est tout compte fait à la fois Vautrin et Rastignac, ce qui est la seule véritable clé du succès : il a désormais le chemin ouvert vers la réussite, il entre en classe de spé étoile au lycée Louis-Le-Grand.

On en parle

Un jugement ramassé qui reflète bien le roman chez Cuneipage et En lisant et en écrivant.

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51mXd%2BEtXLL._SL500_AA300_.jpg

FAUVE D’OR – PRIX DU MEILLEUR ALBUM 2012

5
J’arrive après le concert de louanges que ce roman graphique a suscité. Toutes sont méritées, je trouve que rien ne saurait mieux rendre la situation à Jérusalem, c’est vraiment un casse-tête inimaginable. La sécurité règne, mais à quel prix ! Le lecteur est plongé dans le quotidien des habitants au rythme de l’auteur qui accompagne sa femme médecin pour un organisme international. Le personnage principal passe sont temps à chercher des lieux à dessiner et à trouver des squares agréables pour ses enfants, mais peu à peu il est plongé dans la tragédie de la guerre.

Détail important : il n’est pas croyant et regarde avec détachement et souvent ironie les rigorismes religieux. Cela lui donne un pouvoir d’étonnement qui rend son livre attachant et décalé par rapport à tous ceux qui « savent ». Son dessin est simple, un peu trop pour moi au début. Et puis je me suis habituée et j’ai été très sensible à l’émotion qui se dégage des moments pathétiques. Justement dans son dessin il n’y a pas de « pathos », et c’est parfois plus dur à supporter qu’une image très chargée.

La façon dont les colonies et les colons chassent aujourd’hui encore les palestiniens de leur maison est à peu près insupportable. La visite d’Hébron avec d’abord un guide sensible à la cause palestinienne puis un guide favorable aux colons, fait peur. Comment tout cela va-t-il se finir ? Chaque religion rajoute une intolérance et au nom de Dieu ou Jésus est prêt à tout même à provoquer la troisième guerre mondiale. Certains attendent de trouver une génisse entièrement rousse pour construire le 3° temple :

«  Avec en bonus le retour du messie ;
Bon il faudra au passage fort probablement détruire ou déplacer le dôme du rocher, ce qui aurait comme possible conséquence d’amorcer la 3° guerre mondiale. Mais qu’à cela ne tienne, c’est écrit dans la Bible alors il n’y a pas à hésiter !
C’est du moins ce que croient dur comme fer certains juifs impatients d’assister au jugement dernier »

Que la 3° guerre mondiale dépende de la couleur d’une génisse de trois ans, voilà qui peut prêter à sourire ou faire frémir c’est selon ! Si vous ne l’avez pas encore lu, précipitez vous, offrez le, empruntez le, bref à lire de toute urgence !

Citations

Description d’un mariage juif orthodoxe

Quelle curieuse soirée
Pas une fille
Un vrai festival de bandes dessinées.

Interrogation par rapport aux lieux saints (il y en a beaucoup..)

– Ça serait pas le tombeau du Christ ?
– Mais le Christ s il est ressuscité. Pourquoi il aurait un tombeau ?
– Euh…moi j’imaginais ça dans une grotte
– Ah oui c’est vrai…
– Peut-être que c’est vide

Après avoir vu des prêtres de différents obédiences chrétiennes en être venus aux mains

J’te jure quand on voit le spectacle qu’offre la religion dans le coin, ca donne pas trop envie d’être croyant. Merci mon Dieu de m avoir fait athée.

Une découverte : les Samaritains existent encore

Les Samaritains sont considérés par l’état d’Israël comme juifs (mais pas par les ultra-orthodoxes). Ils ont également des cartes d’identité Palestiniennes ainsi que des passeports Jordaniens. Ils sont en quelque sorte à la croisée des chemins.

Les joies de l’intolérance alimentaire

Bon ça sera un cornet à la fraise et un au chocolat SVP
– Ça sera pas possible
– Ah vous n’en avez plus
– Si j’en ai, mais il y a de la levure dans le cornet
– Et alors
– C’est pas permis de manger de la levure pendant Pessah
– Mais c’est pas encore Pessah ca commence ce Week-end seulement
– Oui mais bon par sécurité on commence avant on ne sait jamais
– Mais je suis pas juif
– Ha ha je sais…

On en parle

Sur la route de Jostein

Interview de l’auteur