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 Traduit de l’américain par Fanchita GONZALLES BATTLE. 

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Depuis qu’un traducteur était intervenu sur mon blog pour que je signale qui avait traduit le livre dont je parlais, je le fais à chaque fois et un détail m’amuse. Quand le livre vient des USA , le traducteur met : traduit de l’anglais, c’est très rare. Le plus souvent traduit de l’anglais des USA, des USA entre parenthèses ou non, et, de plus en en plus, je lis traduit de l’américain. La Française que je suis voit avec un plaisir non dissimulée que cette grand langue internationale est en train de subir le même sort que le latin de l’antiquité !

Revenons à ce livre conseillé par Ys : c’est un roman inclassable, à moins que le genre « thriller psychologique » existe ! Tous les personnages sont des ratés, mais pas le raté ordinaire des romans américains, c’est moins chargé et plus subtil. On peut se retrouver dans ce prof de fac qui essaie de conquérir une notoriété en publiant une recherche hors du commun.

Évidemment, c’est choquant que ce soit sur les théories nazies , mais ça marche bien pour le roman. La description des étudiantes riches qui sont prêtes à tout plutôt que de bosser leur matière est assez drôle. L’enquêtrice du FBI qui va rater son enquête est intéressante, mais j’ai vraiment du mal à croire qu’aux USA il reste encore des traces de sexisme dans l’administration , les féministes américaines sont autrement mieux organisées que leur consœurs françaises !

Mais le plus intéressant, c’est la personnalité du braqueur, complètement cassé par le système répressif américain et au départ victime d’une injustice. L’écrivain a un un réel talent : la description du braquage se lit d’une traite et, pour moi, qui suis lectrice avant d’être cinéphile, mieux qu’au cinéma. J’ai trouvé aussi très intéressant d’être dans la démarche des deux protagonistes : le braqueur et le braqué.

Je me suis demandé ce qu’il manquait à ce roman pour que ce soit un coup de cœur . En écrivant ce billet, je me suis rendu-compte que beaucoup des personnages font partie des grands classiques de la littérature policière américaine :

  • Le prof de fac qui couche avec ses étudiantes. Et qui n’a pas grand chose à dire autrement.
  •  Les belles et riches héritières qui utilisent leurs charmes pour réussir.
  • L’homme victime d’une injustice qui est cassée par la prison.
  • La flic victime du sexisme de la part de ses collègues.

Mais il est vrai que le talent de Ian Levison transcende tous ses clichés pour écrire un très bon roman.

Citations

 L’étudiant américain de base

Le russe lui paraissait la langue la plus compliquée de la terre. Aucun des mots ne ressemblait à l’anglais.

 Les « bobos » américains

Les campagnards méfiants s’étaient mis a vendre aux hippies citadins des meubles et des objets artisanaux merdiques à un prix phénoménal et les hippies gonflés d’orgueil racontaient partout qu’ils s’étaient meublés en « authentique », un mot qui les faisait presque atteindre des orgasmes de pieux consumérisme.

On en parle

Ysppaden

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Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christiane et David ELLIS

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Quel bonheur ! Il fait partie des livres qui m’ont fait éclater de rire et aussi rager de ne pas lire l’anglais. Quand je vois le titre en français, j’ai des doutes sur la qualité de la traduction. (Mais les traducteurs n ‘y sont peut-être pour rien !). Allez peu importe, je ne boude pas mon plaisir et je recommande chaleureusement les chroniques de Bill Bryson à tous ceux et celles qui ont besoin de se détendre et de s’amuser.

Je pense que si son humour fonctionne si bien, c’est que Bill (quand vous aurez lu ses chroniques, vous saurez pourquoi je l’appelle Bill !) n’est jamais méchant et se moque aussi de lui même. Le ton se fait grave parfois sur les travers de ce grand pays qui craint beaucoup plus le tabac passif que les armes à feu, surtout quand les libertés sont gravement menacées par un soucis d’efficacité. La plupart des chroniques sont légères et amusantes même si nos cousins d’Amérique sont devenus un peu fous, ils restent des gens avec qui on aime bien vivre. Je cite quelques passages mais j’aurais bien, parfois, recopié la chronique entière.

Quel talent, je me précipite sur les autres livres de cet auteur !

Citations

Pour tous ceux et toutes celles qui ont tendance à confondre les prénoms

 Depuis longtemps les Américains se sont rendu compte qu’on pouvait mieux retenir un numéro en se fiant aux lettres plutôt qu’aux chiffres . Dans ma ville natale de Des Moines, par exemple, si vous voulez connaître l’heure – ou appeler l’horloge parlante comme vous le dites si joliment- le numéro officiel est 246 56 46, un numéro dont personne ne peut se souvenir, naturellement. Mais si vous composez BIG JOHN, vous obtenez le même résultat et tout le monde peut le mémoriser sauf, curieusement, ma mère, qui a toujours eu une mémoire assez approximative en ce qui concerne les prénoms et qui se retrouve généralement en train de demander l’heure à de parfaits inconnus réveillés en sursaut à des heures indues.

 Les spots publicitaires

Dans une autre pub, on voit un gars au bowling-les hommes sont presque toujours au bowling dans les spots- se mettre à grimacer après avoir raté son coup et murmurer à son partenaire :
– encore ces sacrées hémorroïdes !
Comme par miracle , son copain a un tube de crème dans sa poche. Pas dans son sac de sport ni dans sa boite à gants de sa voiture, mais sur lui, dans sa poche de chemise, d’où il peut le sortir en moins de deux pour offrir sa tournée. Extraordinaire !

 Les présidents américains

Désormais le but est de rendre hommage d’un seul coup à tous les présidents des États-Unis , qu’ils aient été bons ou mauvais . Je trouve plutôt sympa de tirer de l’oubli les présidents les plus obscurs , en particulier des gens comme Grover Cleveland, qui, dit-on , avait l’habitude intéressante de se soulager par la fenêtre de son bureau ou Zachary Taylor, qui n’a jamais voté de sa vie, pas même pour lui.

L ‘absurde

Dans le même genre, j’ai lu que les fabricants d’ordinateurs envisageaient de réécrire certains messages tels que « frapper la touche de votre choix » parce que de nombreux utilisateurs les appellent pour signaler qu’il n’existe pas de touche « de votre choix » sur leur clavier.

 Les devises des états sont souvent inscrites sur les plaques d’immatriculation

Le New Hampshire possède la devise la plus dingue , quelque chose de très étrange et martial :  » vivre libre ou mourir » . Vous direz sans doute que je prends les choses trop à la lettre mais, franchement , je n’aime pas rouler en affirmant noir sur blanc souhaiter trépasser si on ne me laisse pas faire ce que je veux . Je préférerais quelque chose de plus vague et de moins définitif , du style  » vivre libre ou bouder », ou même « Vivre libre si ça ne vous dérange pas merci beaucoup »

 Les Américains et la marche à pied

L’autre jour. Une de nos amies s’est plainte de la difficulté à trouver une place de parking devant notre gymnase local. Elle s’y rend plusieurs fois par semaine pour utiliser leur steppeur . La salle de sports est à 6 minutes à pied de chez elle. Je lui ai demandé pourquoi elle n’y allait pas à pied justement , réduisant ainsi de six minutes son exercice sur le steppeur . Elle m’a regardé comme si j’étais un débile mental avant de m expliquer : « mais j’ai un programme informatisé . Mon steppeur enregistre la distance et la vitesse : ça me permet de modifier le niveau de difficulté. »
Effectivement , je dois admettre que la nature comporte de graves lacunes à cet égard.

La police américaine

Meilleure encore, à mon avis est l’histoire de ces shérifs adjoints de Milwaukee envoyés à l’aéroport de pour entraîner des chiens à la chasse aux explosifs. Les policiers ont caché un paquet de deux kilos et demi de vrais explosifs quelque part dans l’aéroport. Et puis – j’adore ce détail- ils ont oublié où. Inutile de vous dire que les chiens n’ont rien trouvé. Cela s’est passé il y a quatre mois et ils cherchent toujours. C’est la deuxième fois que les services du shérif de Milwaukee réussissent à perdre des explosifs dans un aéroport.

 L’humour sur le risque

Un jour il y a quelques années de cela, mon frère s’est arrêté pour acheter un billet de loterie (chance de gagner : 1 sur 12 millions) et a repris le volant sans attacher sa ceinture (chance d’avoir un accident grave dans l’année : 1 sur 40). Quand je lui ai fait remarquer l’absurdité de son comportement, il m’a regardé avant de me lancer
– Et quelles sont les chances , à ton avis, pour que je te dépose à huit kilomètres de chez toi ?
Depuis , je garde mes commentaires pour moi. C’est moins risqué.

La sécurité en avion

Dans toute l’histoire de la navigation aérienne , pas une seule vie humaine n’a été sauvée par une distribution de gilets de sauvetage. Ce qui me fascine tout particulièrement, c’est le petit sifflet qui équipe chaque gilet. Je me vois tout à fait en train de plonger vers l’océan à 2000 kilomètres à l’heure en me disant : heureusement, Dieu soit loué, j’ai mon petit sifflet !

 Fait divers

Au Texas , un voleur potentiel s’est masqué pour pouvoir braquer une épicerie. Mais il a oublié d’ôter le badge de sa poche de chemise, ce qui a permis à douze personnes de relever son nom, son prénom et l’identité de son employeur.

 Son père, un peu radin

Mon père a été la dernière personne du Middle West à installer un climatiseur.  » C’est contre nature » disait-il. De toute façon , tout ce qui coûtait plus de tente dollars lui semblait toujours  » contre nature ».

 Les ordinateurs

Et puis j’ai fini par comprendre qu’un ordinateur était une machine stupide capable de faire des choses incroyablement intelligentes tandis qu’un informaticien était un être incroyablement intelligent capable de choses incroyablement stupides , et que la rencontre des deux formait un couple parfait mais potentiellement dangereux.

On en parle

Dasola à qui je dois ce livre et que je remercie du fond du cœur et Keisha comme Dominique me l’a suggéré.

 

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Traduit de l’Allemand par Liselotte BODO et Jacqueline CHAMBON

4
Encore une fois, un cadeau de la « souris jaune ». Un livre qu’on n’oublie pas tant il est original. Écrit dans les années 60, ce roman raconte à sa façon la peur de la destruction de la vie sur terre à cause de la folie guerrière des hommes.Le plus classique dans le genre, c’est la reconstruction d’une civilisation à partir de ce qui reste comme humanité. J’avais bien aimé à l’époque « Malevil » de Robert Merle , et plus récemment « La route » de Cormac McCarthy. Ce genre de romans ont des points communs : que reste -t-il après un désastre total et comment l’humanité se reconstruira-t-elle ?

Le point de vue de Marlen Haushoffer est complètement différent. Une femme est séparée du reste du monde, qui semble complètement détruit, par un mur transparent. Nous allons pendant deux ans suivre son quotidien et sa survie. Les questions de l’humanité se posent dans le roman : l’échec, la futilité du monde moderne et le rapport de l’homme à la nature sont les deux idées forces qui cheminent peu à peu en elle. Elle survit non pas à la manière d’un Robinson, en inventant des solutions extraordinaires, mais en s’attelant petit à petit aux soins que réclament les animaux qui dépendent d’elle.

Elle est parfois tenter de se laisser aller à l’inaction et donc à la mort, mais l’instinct de vie et aussi son chien qui ne peut vivre sans elle , la ramènent dans son petit monde . C’est un livre prenant alors qu’il ne s’y passe pas grand chose. C’est un hymne à la beauté de la nature et à la force de la femme.

Mais , il y a un aspect du récit qui m’a gênée, pourquoi ne cherche-t-elle jamais à franchir le mur. En creusant.. en essayant par dessus , en essayant de le casser.. Au moins essayer , ou nous dire pourquoi elle n’essaie pas. On peut supposer qu’elle a fait finalement un tunnel, comme elle le suggère à la fin (pour que ses animaux puissent survivre sans elle !) puisque son texte est arrivé jusqu’à nous.

Tout en étant d’un courage extrême pour accomplir les besognes quotidiennes, elle est totalement résignée à son sort et évidemment je n’ai pas trop aimé cet aspect là du roman.

Citations

La distribution du travail homme femme

En tout cas il était physiquement plus fort que moi, et je serai tombée sous sa dépendance . Qui sait, il serait peut-être aujourd’hui paresseusement allongé dans la cabane après m’avoir envoyée travailler. La possibilité de se décharger du travail doit être la grande tentation de tous les hommes.

La futilité du monde moderne

Parfois me revient à l’esprit l’importance jadis de ne pas arriver cinq minutes en retard . La plupart des gens que je connaissais faisaient de leur montre une sorte de divinité et même moi je trouvais cela tout à fait raisonnable.

 Sens du roman

 Je ne cherchais plus un sens capable de me rendre la vie plus supportable. Une telle exigence me paraissait démesurée . Les hommes avaient joué leurs propres jeux qui s’étaient presque toujours mal terminés. De quoi aurais-je pu me plaindre ; j’étais l’une des leurs , je les comprenais trop bien . Mieux valait ne plus penser aux hommes . Le grand jeu du soleil, de la lune et des étoiles, lui, semblait avoir réussi ; il est vrai qu’il n’avait pas été inventé par les hommes. Cependant il n’avait pas fini d ‘être joué et pouvait bien porté en lui le germe de son échec.

On en parle

« la souris jaune » bien sûr !

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3
Livre trouvé sur le blog de « la souris jaune » le commentaire enthousiaste m’ a fait acheter ce roman aussitôt. C’est un bon livre pour adolescente et le suspens est bien mené. On ne s’ennuie pas.

Evi est une jeune américaine dont la mère est trop belle, elle se se fait remarquer par tout où elle passe et empêche sa fille de prendre conscience de ses propres capacités de séduction. Elles seront en rivalité pour un beau jeune homme qui dévastera le cœur d’Evi. Cet amour douloureux la fera passer définitivement du côté des adultes.

J’ ai bien aimé l’ambiance de l’ immédiate après-guerre , on retrouve un peu ma série préférée « Mad-Men » mais du côté de ceux qui ne réussissent pas. Comme le héros Don Draper , le beau père d’Evi, Joe a ramené de la guerre un lourd secret qui fait à la fois sa richesse et son malheur. Je ne raconte pas plus , pour ne pas émousser le suspens.

Je ne sais pas si c’est vrai mais j’ai été très étonnée qu’on puisse en 1951 chasser des gens des hôtels de Floride car ils étaient juifs. Le racisme aux États-Unis me surprendra toujours. Si vous avez des adolescentes autour de vous retenez ce livre il plaira certainement. Pour les adultes, la volonté de l’auteur de terminer son livre sur un « happy-end » moralisateur lui fait perdre beaucoup de force.

Citations

J’avais vu aux informations ce qu’on avait découvert à la fin de la guerre.

Mais je n’y avais jamais réfléchi jusqu’ici. Les magazines et les films montraient tout le contraire ? La guerre était finie, on s ‘amusait, on buvait du Coca , on fumait des Camel et on économisait pour achète une nouvelle Chevrolet.

On en parle

Chez « la souris jaune » évidemment, et dans « ma bibliothèque virtuelle ».

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2
Un titre très long et qui en dit beaucoup sur un tout petit roman d’une centaine de pages. Une fable philosophique( ?) au sujet d’une femme chinoise qui aurait aimé avoir 10 enfants plutôt qu’un comme la Chine l’impose à tous ses citoyens. J’ai pris ce livre à la bibliothèque, et j’ai passé une soirée en sa compagnie en me demandant pourquoi l’auteur l’avait écrit.

On peut le prendre comme une aimable réflexion sur le trésor que représente le devenir d’un enfant, on peut y lire aussi la violence faite aux Chinois depuis la révolution communiste et son tissus d’horreurs et enfin l’adaptation sans nuance de ce grand pays à la modernité. Mais non, il faut y voir une illustration de la pensée de Confucius , c’est sans doute pour cela qu’à mes oreilles ce livre sonnait aussi faux : j’ai toujours été peu convaincue par les proverbes chinois qui me font rire plus que réfléchir. Bref un très petit livre qui ne pas convaincue sauf quelques moments comme la description de l’usine de jouets.

Citations

Les enfants trop doués

A l’époque, monsieur, j’ignorais que les élus ne réussissent que l’extraordinaire et loupent l’ordinaire. Le don, c’est inéquitable, autant pour ceux qui le reçoivent que pour ceux qui en manquent.

 Une idée qui m’a plu

C’est l’imagination qui singularise, l’imagination qui arrache a la banalité, à la répétition, à l’uniformité.

Proverbe chinois

L’expérience est une bougie qui n’éclaire que celui qui la tient.

Et une phrase qui pourrait être un proverbe

La vérité, c’est juste le mensonge qui vous plaît le plus.

On en parle

Quelqu’un qui a beaucoup aimé le cottage de Myrtille.

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4
Je termine ce roman, et je me sens de retour après un long voyage dans l’histoire de France. Trois noms qui me sont, grâce à Jean -Christophe Rufin, devenus familiers, Jacques Cœur, Charles VII et Agnès Sorel, et qui m’ont permis de revivre la fin de la guerre de cent ans et le renouveau de la monarchie française. C’est un roman passionnant , pourtant je n’apprécie guère d’habitude les romans historiques.

La description du génie de Jacques Cœur qui a su, dans une période si troublée, comprendre que la liberté du commerce pouvait donner la richesse à son pays tout en créant son enrichissement personnel, a retenu toute mon attention surtout lors de son ascension. Soutenu par la description de la création du réseau commercial « Jacques Cœur », le roman historique se déroule au gré de ce que l’auteur connaît de la réalité du royaume de France de l’époque, et de ce qu’il imagine, comme l’histoire d’amour entre la trop belle et si fragile Agnès Sorel et le grand argentier du roi.

Je ne savais de Charles VII que l’épisode de Jeanne d’Arc , la personnalité que lui crée Jean-Christophe Rufin me semble vraisemblable . Ces rois qui ont fait la France sont souvent aussi repoussants de cruauté et de félonie que captivants par leur volonté de construire un royaume puissant. La difficulté de ce genre de roman, c’est de faire la part entre la réalité de l’époque choisie et la personnalité actuelle de l’écrivain.

J’ai bien aimé que l’auteur écrive dans sa postface :

Je ne sais ce qu’il [Jacques Cœur] penserait d’un tel portrait et sans doute me ressemble plus qu’à lui.

C’est ce que j’éprouvais quand il faisait de Jacques Cœur un homme sans religion ouvert à la philosophie grecque. J’avais l’impression d’être avec un philosophe des lumières ou avec un homme d’aujourd’hui. Je n’ai qu’une envie aujourd’hui aller voir le palais de Jacques cœur à Bourges , et je recommande ce roman à tous ceux et toutes celles qui aiment l’histoire et les romans.. il me semble qu’il s’agit d’un très large public !

Citations

 Une phrase à méditer

Il est des fidélités qui conduisent à la trahison

 Les ennemis de l’homme d’action :

Il devint le premier des nombreux ennemis que je me créai tout au long de ma vie, du simple fait d’avoir révélé leur faiblesse.

 Comment voir positivement des traits de caractère que l’on jugeait auparavant négatifs

On ne me jugea plus rêveur mais réfléchi, timide mais réservé, indécis mais calculateur.

Le pouvoir et la force

Ainsi il existait le pouvoir et la force, et les deux choses n’étaient pas toujours confondues.
Si la force procédait du corps , le pouvoir, lui, était œuvre de l’esprit.

La jalousie du talent

Talent, réussite, succès font de vous un ennemi de l’espèce humaine qui, à mesure qu’elle vous admire plus, se reconnaît moins en vous et préfère vous tenir à distance. Seuls les escrocs , par l’origine triviale de leur fortune, l’acquièrent sans se couper de leurs semblables et même en s’attirant leur sympathie.

 Meneur d’hommes

Sans jamais avoir cherché à diviser pour régner , j’ai toujours pensé que l’union des contraires était le secret de toute entreprise réussie.

Différence de mentalité entre Florence et la France

Je compris rapidement qu’il n’existait pas dans cette cite libre la différence que nous connaissons entre noble et bourgeois.
A Florence , la richesse ne connaît ne pudeur ni interdit. La seule précaution que prennent ceux qui en font étalage est de veiller à ce qu’elle revête les apparences de l’art. La beauté est le moyen qu’emploient les puissants pour partager leur richesse avec le peuple.

 La réussite de Jacques cœur n’est -elle pas un hymne au libéralisme ?

L’entreprise que j’avais créée s’était à ce point développée parce qu’elle était vivante et que nul ne la contrôlait . Liberté était donnée à tous les membres de ce gigantesque corps d’agir à leur guise . En se jetant sur les morceaux qu’ils pouvaient saisir ,en plaçant mes biens sous séquestre, en démembrant chaque pièce de drap contenue dans nos magasins , Dauvet et les chiens qui couraient à sa suite ne faisaient que fouiller les entrailles d’une bête morte . Tout ce qu’ils saisissaient cessait d’être libre et donc de vivre. La valeur de ces choses devenues inertes , sitôt évaluées , se mettait à décroître , car elles ne valaient vraiment que dans le mouvement incessant et libre de l’échange.

On en parle

Tigrou 41454

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 Traduit de l’américain par Sylvette GLEIZE

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Après les détours par « Mensonges sur un divan » et par « et Nietzsche a pleuré », j’ai lu avec un intense plaisir le livre que le blog de « dasola » recommandait : Le problème Spinoza. Je suis très contente d’avoir lu ses deux autres romans avant celui-ci, j’avais suivi le conseil d’une autre blogueuse , Dominique, me semble t-il, et je m’en très bien trouvée. Grâce une enquête sur deux personnages que tout oppose Irvin Yalom essaie d’imaginer ce que Spinoza a éprouvé après avoir été exclu de la communauté juive , et pourquoi Rosenberg le théoricien de l’antisémitisme nazi a absolument voulu s’emparer de la bibliothèques du petit musée consacré à Spinoza. Disant lui-même qu’il voulait ainsi régler le « problème Spinoza » (d’où le titre du roman).

Irvin Yalom dans les annexes à la fin du livre, dit qu’il lui a été plus difficile d ‘imaginer les pensées de Spinoza dont on ne connaît que l’œuvre, et rien de sa vie personnelle , que celles de Rosenberg qui a beaucoup écrit et a rédigé ses mémoires en prison. Mais je dois dire qu’autant j’ai été convaincue par les chapitres consacrés à Spinoza, autant je suis restée septique sur las tentatives avortées de psychothérapie de Rosenberg. Comme ce qu’écrit Irvin Yalom sur Spinoza repose sur ses théories, d’abord c’est absolument passionnant et en plus, sa propre connaissance du monde juif rend les réactions de Spinoza crédibles. Victime d’un « herem » ce qui correspond à une excommunication Spinoza s’est retrouvé loin de sa communauté, mais il a préféré cela plutôt que de soumettre son esprit à des règles qui auraient empêché son libre arbitre de fonctionner.

L’autre partie du roman voit donc Rosenberg se constituer comme penseur de l’antisémitisme nazi et fidèle lieutenant d’Hitler , je dois dire que j’ai été beaucoup moins intéressée par les pages qui lui sont consacrées. Évidemment j’ai beaucoup lu sur le nazisme et je n’ai pas appris grand chose, et puis le personnage est si peu intéressant. Un des charme d’Irvin Yalom c’est de savoir mettre en scène grâce à ses talents de psychanalyste la structure mentale des personnages. Quand le personnage est un philosophe, Nietzsche, Spinoza, c’est passionnant. Quand le personnage historique a apporté quelque chose à l’humanité comme le docteur Josef Breuer cela donne beaucoup de charme au roman. Mais un haut dignitaire Nazi ! Ça a moins d’intérêt. On voit quand même à quel point autour d’un tyran c’est toujours le même style de panier de crabes, les dirigeants autour de leur cher « Führer » étaient prêts à toutes les bassesses pour un sourire du chef.

Je vais laisser Irvin Yalom pour ne pas me lasser, mais je lirai certainement ses autres romans.

Citations

 Pour tous ceux qui ne veulent pas exercer leur esprit critique et qui pensent que c’est vrai parce que c’est écrit dans Wikipédia, cette phrase de Spinoza

La force d’une conviction est sans rapport avec sa véracité.

Croire en Dieu n’exige pas le respect des rites : dites moi, croyez vous en un Dieu tout-puissant ?….En un Dieu parfait ? Qui se suffit à lui même ?… Alors vous en conviendrez , par définition un être parfait qui se suffit à lui même n’a pas besoins, ni d’insuffisances, ni de souhaits , ni de volontés.

Alors, poursuit Spinoza, je suggère qu’il n’y a pas de volonté de Dieu en ce qui concerne le comment, ni même le pourquoi le glorifier. Donc permettez moi d’aimer Dieu à ma façon.

Le plaisir d’appartenir à une communauté

Quand je dirige les prières , je me relis au passé, à mon père et à mon aïeul, et, j’ose le dire, je pense à mes ancêtre qui, depuis deux mille ans, ont répété ces mêmes phrases, psalmodié ces mêmes prières, chanté ces mêmes mélodies.

Dans ces moments-là, je perds tous sentiments de ma personne, de mon individualité, pour devenir une partie, de cette chaîne ininterrompue qu’est la communauté.

La mission de l’homme pour Spinoza

Comme vous le savez , à l’origine même de ma pensée est l’idée que c’est par la logique seule que nous pouvons comprendre la Nature, ou Dieu.

Il semble paradoxal de dire que les hommes sont plus utiles les uns aux autres quand ils suivent leur propre chemin. Mais il en va ainsi lorsqu’il s’agit d’hommes de raison . Un égoïsme éclairé mène à l’entraide mutuelle. Nous avons tous en commun cette capacité à raisonner , et le vrai paradis sur terre adviendra le jour où notre engagement à comprendre la Nature, ou Dieu, remplacera toutes les autres qu’elles soient religieuses, culturelles ou nationales. 

Bousculer les dogmes

Je crois que les prophètes sont des hommes doués d’une imagination exceptionnelle , mais pas forcément d’un grand raisonnement.

Je crois que plus on en saura, et moins il y aura de choses connues de Dieu seul. Autrement dit, plus grande est l’ignorance, et plus on attribue de choses à Dieu.

Pourquoi Spinoza a été banni de sa communauté

Les rituels de notre communauté n’ont rien à voir avec la loi divine , rien à voir avec le bonheur, la vertu, l’amour , et tout en revanche avec la paix civile et le maintien de l’autorité rabbinique.

La Torah comporte deux types de lois : il y a une loi morale, et il y a les lois qui visent à garder à Israël son unité en tant que théocratie indépendante. Malheureusement les Pharisiens, dans leur ignorance, n’ont pas compris cette distinction et ont pensé que l’observation des lois de l’Etat se confondait avec celle de la morale , quand ces lois n’étaient en fait destinées qu’au maintien du bien public au sein de la communauté. Elles n’avaient pas pour but d’instruire les juifs, mais de les maintenir sous contrôle. Il y a une différence fondamentale dans l’objectif de chacun de ces deux types de lois : l’observation d’un cérémonial vise uniquement à la paix civile , quand l’observation de la loi divine ou morale conduit à la félicité.

On en parle

Dasola bien sûr  et le blog de Tilly que je ne connaissais pas et Seannelle que j’avais oublié.

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Traduit du polonais par Véronique Patte

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Quel choc ! Je dois cette lecture à Dominique qui a chroniqué Mes voyages avec Hérodotes que je vais me dépêcher de lire au plus vite. Ma dernière réflexion en refermant le livre de Ryszard Kapusinski a été :« c’est tellement bien, je pense que tout le monde le connaît sauf moi » ! Si vous faites partie de ceux qui ont, encore, la chance de ne pas l’avoir lu , réjouissez-vous, un grand plaisir vous attend, caché dans les pages d’Ébène. Le reporter raconte son aventure africaine, il va à la rencontre des habitants , ne fuit aucun conflit ni aucune histoire douloureuse et comme les actualités télévisées vous le raconte à longueur d’années ce continent n ‘en manquent pas. A la lecture de ce livre on se rend compte qu’on ne connaît qu’une faible partie de massacres africains que beaucoup se passent dans le silence loin des caméras du monde.

On se promène donc au Ghana, au Liberia, en Éthiopie , en Érythrée , en Somalie, au Rwanda… Partout la misère, la guerre, la destruction, et la nature implacable. J’ai déjà lu beaucoup de livres sur l’Afrique, l’originalité de cet auteur , c’est de partir d’expériences concrètes qu’il sait merveilleusement raconter. Les description de la nature et de la chaleur sont inoubliables, je crois qu’aucun film ne permet de mieux comprendre à quel point la chaleur peut accabler l’homme et rendre toute activité superflue. Par moment, j’ai cru relire les romans d’aventure qui ont charmé mon enfance. Le combat à mort contre le cobra est un de ces instants où la lecture devient magique, on part ailleurs bien loin du monde facile et policé de mon petit coin de France. Cela n’empêche pas l’auteur de cerner au plus près les problèmes politiques actuels et passés de cet incroyable continent, bien au contraire, toutes les images « folkloriques » de l’Afrique nous permettent de mieux comprendre le quotidien des habitants. Et lorsqu’il raconte toujours avec la même précision son attaque par la malaria, on se dit que les gens atteints de cette maladie et mal soignés ne peuvent guère faire autre chose que survivre.

On est loin des clichés d’une population bon enfant qui ne veut rien faire, dans la fournaise implacable , touché par la maladie, les hommes ne peuvent que survivre et surtout meurent très vite. Quand en plus la folie guerrière des armes s’en mêlent c’est l’hécatombe assurée. Je n’ai jamais eu envie de visiter l’Afrique et ce livre dit mieux que tout ce que j’ai toujours pensé que le touriste passe forcément à côté des réalités de ce continent.

Citations

La notion du temps

L’européen se sent au service du temps, il dépend de lui, il en est le sujet. Pour exister et fonctionner, il doit observer ses lois immuables et inaltérables, ses principes et ses règles rigides. Entre l’homme et le temps existe un conflit insoluble qui se termine toujours par la défaite de l’homme : le temps détruit l’homme.
Pour les Africains les temps est une catégorie beaucoup plus lâche, ouverte, élastique, subjective… Le temps est le résultat de notre action, et il disparaît quand nous n’entreprenons pas ou abandonnons une action. Le temps est un être passif, et surtout dépendant de l’homme.
… Si nous allons à la campagne où doit se tenir une réunion, et qu’il n’y a personne sur les lieux de la réunion, la question « quand aura lieu la réunion ? » est insensée. Car la réponse est connue d’avance : « Quand les gens se seront réunis. »

 Un des malheurs de la décolonisation

L’adoption du système insensé des salaires des Européens engendre dans les nouveaux États africains une lutte pour le pouvoir d’une violence et d’une cruauté inouïes. Instantanément une nouvelle classe gouvernante apparaît , une bourgeoisie bureaucratique qui ne crée rien ,ne produit rien , se contentant de gérer une société et de profiter de ses privilèges.

 Génie africain de la construction

Faites de bric et de broc, ces architectures monstrueuses en papier mâché sont infiniment plus créatives, imaginatives, inventives et fantaisistes que les quartiers de Manhattan ou de la Défense à Paris. La ville entière tient sans une brique , sans une poutre métallique, sans un mètre carré de verre !

 Le progrès

Les conflits ethniques ancestraux existent toujours, mais ils entraînent aujourd’hui un nombre de victimes bien plus important. La civilisation moderne n’a rien apporté ici, ni l’électricité, ni le téléphone, ni la télévision. La seule chose qu’elle ait introduite, ce sont les armes automatiques.

Les rites culinaires qui font envie

Les Tutsis se nourrissent du lait des vaches et de leur sang (le sang recueilli des carotides incisées avec une pique, et versé dans des récipients lavés avec de l’urine de vache).

 La religion

C’est un terrain très difficile, m’avoue le missionnaire Johan. Ces hommes nous demandent combien nous avons de dieux dans notre religion et si nous en avons un spécial pour les vaches. Nous expliquons que Dieu est un. Cette réponse les déçoit. « Notre religion est meilleure , disent-ils , nous avons un dieu spécial qui protègent les vaches. ». Les vaches sont ce qu’il y a de plus important ! 

Les famines au Soudan

Les hommes ne sont pas affamés parce qu’il y a pénuries de vivres. En fait , le monde croule sous la nourriture. Mais entre ceux qui veulent manger et les magasins remplis se dresse un obstacle majeur : le jeu politique. Karthoum limite l’aide internationale destinée aux affamés. De nombreux avions arrivant à destination sont raflés par des chefs de bandes locales. Celui qui a une arme a des vivres. Celui qui a des vivres a le pouvoir. Nous sommes en présence d’hommes peu préoccupés de la transcendance ou de l’essence de l’âme, du sens de la vie et de la nature de l’existence. Nous sommes dans un monde où l’homme rampe pour tenter de racler dans la boue quelques grains de blés pour survivre jusqu’au lendemain. 

Le temps et les trajets

Si on tombe sur un bitume de bonne qualité, le trajet peut être parcouru en une heure. Si on a affaire à une route abandonnée et impraticable, il faudra un jour de voyage, voire deux ou même trois pendant la saison des pluies . C’est pourquoi en Afrique , on ne dit pas :  » c’est à combien de kilomètres ? » Mais plutôt :  » il faut combien de temps ? » En regardant machinalement le ciel.

On en parle

Chez Nymphette

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Pendant ma lecture d’Irving Yalom  » et Nietzsche a pleuré » , j’étais un peu gênée de ne pas bien connaître la pensée de ce philosophe tant loué par certains, si décrié par d’autres. Je l’ai dit dans ma chronique, j’ai toujours été rebutée par son style que je trouve grandiloquent et déclamatoire. Je suis tombée à la bibliothèque sur ce petit fascicule et je le recommande chaudement à tous ceux et toutes celles qui comme moi n’ont pas réussi à lire ce philosophe et puis aussi a ceux et celles qui l’ont oublié. En soixante pages dans une langue claire et accessible par tous , même pour les non-philosophes comme moi , il résume la pensée de Nietzsche. Et surprise, je suis complètement sous le charme.

Comment ne pas s’intéresser à quelqu’un qui a écrit :

Non ! Non. Ce n’est pas la pensée qui est triste, mais notre refus de vivre qui est triste. Non, ce n’est pas la pensée qui est trop haute pour nous, c’est nous qui sommes tombés trop bas pour penser. Arrêtons de nous plaindre et de considérer la vie comme une maladie.

Je n’avais pas imaginé, à quel point ce philosophe met l’amour de la vie au premier plan. C’est une pensée qui rend libre et heureux. Toutes ses idées qui me faisaient peur : le sur-homme , le rejet des faibles, je les avais visiblement mal comprises. Il prône la liberté de pensée et l’anti-conformisme ce qui m’intéresse au plus haut point. Je ne relirai pas Nietzsche, toujours à cause de son style, mais je comprends maintenant l’importance et l’intérêt de ce philosophe. Merci aux blogueuses qui m’ont aidée a changer d’avis. Et je me promets de relire le roman d’Irving Yalom.

Citations

(attention ce ne sont pas des phrases de Nietzsche mais de Bertarnd Vergély qui cherche à nous le faire comprendre)

Résumé du gai savoir

Soyons heureux, soyons dans le bonheur, soyons heureux d’être heureux en laissant le bonheur nous envahir. Laissons nous vivre, laissons-nous penser par le bonheur, alors, pour la première fois, nous connaîtrons une pensée. Une vraie pensée. Car il n’existe comme pensée que des pensées heureuses. 

 La honte et l’amour

La honte est créatrice de fausse morale, et, par la même de fausse vie. Car une chose est d’être vertueux par amour , une autre est de l’être par honte, Nietzsche n’a pas voulu d’une vertu provenant de la honte. Il a rêvé d’une vertu provenant de l’amour, l’amour étant, en définitive, la vertu même.

Optimisme et tragique

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’optimisme annihile les forces humaines, alors que le tragique les stimule. Nietzsche a voulu que les hommes puissent retrouver leur force. Un tragique joyeux, qui dit : rien n’est donné une fois pour toutes. Donc tout est possible si on le veut.

La critique de l’état et de tout groupe social

Le fort est, chez Nietzsche, une individualité supérieure qui ne cherche pas à dominer les autres, ce qui serait un signe de faiblesse. Au contraire, le fort, fondamentalement, recherche la solitude de l’esprit, la distance, le quant-à-soi. Souvent, en effet, ce qu’on appelle la société n’est qu’un rassemblement fondé sur la faiblesse . On a peur de penser par soi-même . On suit ce que les autres pensent. On se rassemble avec eux et l’ont dit du mal de ceux qui n’entrent pas dans le moule du conformisme collectif.

La vie est tragique

Pour heureuse qu’elle soit, toute solution est tragique car elle met fin a quelque chose. Le bonheur qu’apporte une solution est inséparable du tragique de cette même solution. On ne le comprend pas toujours. On voudrait qu’il y ait des solutions qui n’achèvent rien. Résultat : en refusant le tragique lié a toute solution, on se coupe du bonheur apporté par la solution elle même.

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3Roman très agréable à lire. Une tragique histoire d’amour contrariée et une autre qui commence. Je suis moins enthousiaste que d’autres blogueuses car si le récit est bien mené , l’histoire entre les deux personnages principaux est un peu « gentillette » ou du moins convenue, on n’est jamais dans la surprise de leurs sentiments réciproques.

On peut y voir alors le talent de l’auteur qui tisse peu à peu son histoire entre deux personnages, moi, ça m’a un peu déçue. Il s’agit d’un roman par lettres, et j’aime bien le genre. Il permet de découvrir peu à peu les personnages. Mais c’est un peu étrange de choisir ce genre littéraire, car à notre époque peu de gens s’écrivent, le roman par mails va bientôt prendre le relaie, je suppose !

Effectivement, il y a bien quelques mails mais qui sont ressentis comme des lettres , ils n’ont pas ce côté immédiat des mails d’aujourd’hui. Une jeune femme part à la recherche de renseignements sur sa mère morte quand elle avait 3 ans à partir d’une photo.

Grâce à celui qui a reconnu son père sur la photo, elle va peu à peu comprendre la tragédie qui a été la cause de la disparition de sa mère. J ‘ai bien aimé bien le temps que prend l’auteur pour scruter les photos et leur faire dire leur vérité. Bref, un bon moment de lecture sans prétention.

Citations

Un personnage sur une photo

 Derrières elle se tient Daria, premier million de trois générations ; les mains jointes, imposantes, mais intimidées par l’œil mécanique.

Les secrets de famille

Oui, il est insupportable de ne pas savoir ; ce silence familial est un poison qui contamine tout ce qu’il touche, nos rêves, nos peurs, nos vies d’adultes. Et il finit par nous replier autour de de nos questions trente ou quarante ans après. 

On en parle

Chez Mimipinson de façon beaucoup plus enthousiaste que moi.