Traduit de l’anglais (États – Unis) par Laurent Bury.
Je ne suis que peu convaincue par l’histoire de Bingo, le plus rapide des « coureur-dealers » de Nairobi. Mais l’histoire a sans doute moins d’importance que la peinture des milieux corrompus de l’Afrique, nous sommes ici au Kenya au milieu de la pègre locale, comme le fait remarquer un blogueur de Babelio, nous pourrions être « à Johannesburg, à Manille, à Rio, à Calcutta…. ».
La violence, rendue par une langue très crue, m’a souvent déroutée , elle est présente pendant tout le roman, la mort aussi, rapide ou lente, assurée pour tous ceux qui ne se soumettent pas à LA LOI du plus fort , du plus malin, du plus cruel, du plus riche, en sachant que le policier obèse, véreux, pervers est forcément le gagnant. Bingo est intelligent mais le cache à tout le monde car il sait qu’il ne peut que compter sur lui pour s’en sortir, il ne fait donc confiance à personne et tire les ficelles de sa vengeance pour monter les uns contre les autres, tous ceux qui avaient juré sa perte. Les coïncidences ont fait que j’ai regardé sur Netflix un film datant de 1994 : « Fresh » ou un jeune dealer organise sa vengeance comme une partie d’échec en montant les caïds de la drogue les uns contre les autres. C’est peu vraisemblable, mais ça fait tellement de bien de voir les méchants pris à leur propre piège de cruauté par un enfant intelligent. C’est un peu la même chose ici, avec une dimension supplémentaire l’intervention d’une femme américaine qui veut l’adopter et l’emmener en Amérique. Bingo peut-il lui faire confiance ?
Évidement, le plus dangereux reste le chef de la police, tomber entre ses pattes c’est l’horreur absolue garantie. À l’image de Bingo qui court tout le temps, ce roman brasse toute la misère du Kenya et on s’y perd sans cesse. L’enfant dealer ne comprend qu’une partie de la vérité et cela ne nous permet pas de bien savoir ce qui se passe exactement. Est ce que madame Steele est une arnaqueuse qui n’est venue à Nairobi que pour trouver les tableaux du seul ami de Bingo, Thomas Hunsa, sans les payer à leur juste valeur ? Tous les autres personnages ne sont que des petits, moyens ou gros voleurs n’hésitant pas à tuer ou torturer pour obtenir ce qu’ils désirent.
Bref un roman trop violent pour moi et très confus. Le seul aspect positif que je lui ai trouvé, c’est une peinture qui me semble juste de la présence des touristes dans ces pays de grande pauvreté. Ils sont au mieux absolument ridicules dans leur désir de recherche de l’authenticité, au pire de vieux pervers assouvissant à peu de frais leurs fantasmes divers mais le plus souvent ils sont les proies de voleurs comme Bingo , dix fois plus malins qu’eux.
Citations
On laboure les femmes
Cousine Sheila était chez moi. Sheila était jolie et avait environ un an de moins que moi. C’était une feignasse qui occupait de la place pour rien. Sheila passait le plus clair de son temps à traîner dans Kibera , à montrer ses jambes ou son cul et souvent à les donner pour rien, ou pour une bière ou une cigarette. Je l’avais déjà labouré deux fois. Ce soir -là ça a été la troisième.
La violence
À Kibera, un flingue gratuit, c ‘est plus utile qu’un bus rempli de capotes.
On en parle
chez Blogart (la comtesse) (Eeguab) qui n’est pas enthousiaste
Confidence pour confidence, et mon article paraîtra après-demain, je ne suis pas plus convaincu au bout du conte/compte. A bientôt.
j ai hâte de lire ton commentaire , je crois que j’ai décidé de ne plus accepter de livres contre une critique , je n’ai pas souvent de bonnes surprises.
Je ne suis pas très tentée par le thème et vu ce que tu en dis, je passe ..
J’aurais dit la même chose si j’avais lu un tel commentaire , on peut faire l’économie de tant de violence même si c’est important de savoir que ça existe
Je l’ai reçu aussi et tu me refroidit pas mal je dois dire ;)
sauf que je crois tu réussis mieux que moi à résister à la dureté du monde en littérature, à voir!
Ça me fait toujours un peu peur les livres qui m’entrainent aussi loin de mon univers (socio-culturel, s’entend, car dans le temps, je voyage généralement très bien…). Avec l’Afrique, je crains de ne pas avoir en main les références qu’il faut pour bien tout saisir.
Ceci dit, j’ai un roman africain qui m’attend depuis plusieurs mois et il est bien possible qu’il me plaise… mystère…
En ce moment tant e mauvaises nouvelles nous vient de ce continent .. c’est dur de trouver du plaisir à lire des romans qui traitent de la drogue et de l’extrême violence qui va avec