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Dans une salle archipleine, avec des amis chaleureux et conquis, j’ai vu ce film dont je n’avais encore lu aucune critique. L’effet « Festival du film britannique » a joué à plein, dommage pour « les petits mouchoirs ». J’explique : après 20 films tous plus forts les uns que les autres – je dis forts, pas bons – j’ai beaucoup de mal à rentrer de nouveau dans les « gentils films français ». En lien, je mets une critique officielle très élogieuse, qui permet de relativiser mon jugement.

Je me suis terriblement ennuyée et seule je sortais au bout d’une demi-heure. Pourtant les acteurs sont excellents et les paysages magnifiques, la dune du Pilat est très photogénique. Je crois que ça vient aussi de la façon de filmer, le mot qui me vient à la bouche c’est « convenu », après l’accident du meilleur pote de la petite bande, il n’y a plus jamais de surprise, on s’attend à toutes les péripéties et même à toutes les répliques. J’ai pu entendre dans cette salle que l’homosexualité faisait encore bien rire, je pensais qu’on avait changé d’époque ! Je crois, quand même, que toutes les critiques se plaisent à souligner que le personnage de l’ostréiculture moralisateur est peu crédible et un peu « cliché ».

Franchement la scène de moral autour de la table est pour moi insupportable et tellement banal , j’allais encore écrire « convenue ». L’authenticité du monde rural, les valeurs éternelles de l’homme qui travaille de ses mains, opposée aux nouveaux riches de la ville, c’est du déjà vu et revu non ? Pour Patrice qui m’a entraînée voir ce film, la seule scène qu’il enlèverait ou raccourcirait, c’est celle de l’enterrement, alors que, moi, j’ai trouvé très crédibles les pleurs de Marion Cotillard, un peu long certes mais pas plus que le reste.

On en parle

De façon tellement plus positive.

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 Traduit de l’américain par Isabelle D. Philippe.

3
Avec quelle énergie j’ai demandé à lire ce livre, lors de notre première réunion du club de lecture. J’avais vraiment adoré le Livre d’Hanna. Quelle déception ! Il faut dire qu’il y a eu tellement de beaux et grands livres sur la guerre de Sécession. Un de plus, les pages sur l’esclavage sont insoutenables, mais trop convenues. Il reste que le sujet même du roman, comment un homme idéaliste et sincère réagit dans les tourmentes d’une guerre civile, est bien traité. Je suis toujours surprise de lire que la guerre de Sécession a fait plus de mort aux Etats-Unis que n’importe quel autre des guerres que les américains ont menées.Le docteur March aura bien du mal à garder son idéal et sa dignité dans un conflit où les coups les plus bas ont été permis. Cette lecture m’a donné également envie de relire le roman de Louisa May Alcott,les quatre filles du Docteur March qui reste un agréable souvenir de lecture de mon enfance.

Finalement je pense que c’est un livre très honnête, j’attendais beaucoup plus de cette auteure qui m’avait enchantée avec son précédent roman.

Citations

Le seul moyen de garder des esclaves honnêtes est de ne pas leur faire confiance

 

Guider le nègre sans excès de passion, tel est le défi chrétien. De cette manière, personne ne prend pour malice personnelle ce qui est simple exigence de gestion.

 

Qui peut-on qualifier de brave ? Celui qui ne connaît pas la peur ? S’il en est ainsi, la bravoure n’est que le terme poli pour désigner un esprit dénué de rationalité et d’imagination. Le brave, le vrai héros, tremble de peur, transpire, sent ses entrailles le trahir et, malgré cela, avance pour accomplir l’acte qu’il redoute.

On en parle

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 Traduit de l’espagnol par François Maspero.

4
Le mois de septembre, c’est le mois de mon anniversaire donc le mois où je reçois des livres souvent merveilleux. L’an dernier, ma sœur m’a offert « l’ombre du vent ». Étant donné ce que j’en avais lu sur les blogs, je me suis précipitée mais voilà, parfois je lis mal et trop vite et je me suis perdue dans les méandres de cette histoire. Cette année, j’avais plus de temps et j’ai absolument été captivée du début jusqu’à la dernière page. J’aurais voulu que le plaisir dure encore… Je me demandais pourquoi il ne m’avait pas séduit tout de suite. C’est simple on ne peut pas le lire trop vite. L’intrigue est complexe les histoires très imbriquées les unes dans les autres. En prenant mon temps tout s’est éclairé, en plus c’est un tel hymne à la lecture au plaisir des livres que tous les lecteurs se retrouvent à un moment ou à un autre dans les personnages. Ma sœur avait raison ce livre ne pouvait que me plaire.

En toile de fond, les violences de la guerre civile espagnole avec toutes ses horreurs ! Si le livre est souvent sombre et tragique, il est aussi plein d’humour, le personnage de Firmin et de son immense amour pour toutes les femmes est à la fois tendre et drôle. Les histoires d’amour sont très belles et passionnées (nous sommes en Espagne !) La tendresse des pères pour leur enfant est émouvante.

Bref un très beau roman qui suit les méandres complexes de la littérature, on y retrouve beaucoup de clins d’œil littéraires, ce qui ne rend pas le roman pédant pour autant.

Citations

L’un des pièges de l’enfance est qu’il n’est pas nécessaire de comprendre quelque chose pour le sentir. Et quand la raison devient incapable de saisir ce qui se passe autour d’elle, les blessures du cœur sont déjà trop profondes.

 

Ces gens qui voient le péché partout ont l’âme malade, et si tu veux vraiment savoir, les intestins aussi. La condition de base du bigot ibérique est la constipation chronique.

 

Elle a même appris à broder et on m’a dit qu’elle ne s’habille plus en Simone de Beauvoir

 

Le problème, c’est que l’homme, pour en revenir à Freud et utiliser une métaphore, fonctionne comme une ampoule électrique : il s’allume d’un coup et refroidit aussi vite. La femme, elle, s’est scientifiquement prouvé, s’échauffe comme une casserole. Peu à peu, à feu lent, comme la bonne fricassée. Mais quand elle est chaude, personne ne peut plus l’arrêter.

 

La femme, c’est Babel et Labyrinthe. Si vous la lissez réfléchir, vous êtes perdu. Souvenez-vous-en : cœur chaud, tête froide. L’a b c du séducteur.

 

La vie dans la rue est brève. Les gens vous regardent avec dégoût, même ceux qui vous font l’aumône, mais ce n’est rien comparé à la répugnance qu’on s’inspire à soi-même. C’est comme vivre attaché à un cadavre qui marche, qui a faim, qui pue et qui refuse de mourir.

On en parle

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J’ai beaucoup apprécié la critique que j’ai mise en lien. C’est un film que j’ai trouvé trop lent et trop triste. Et pourtant, j’ai aimé. Comme le cerveau de cette femme, atteinte d’un début d’Alzheimer, il y a de purs moments de bonheur, des moments où le réel lui semble très loin, à ces moments là le film devient un peu vide, comme sa vie sans doute.
Cette femme est à la recherche de la poésie et malheureusement pour elle, non seulement elle apprend brutalement le diagnostique qui l’entraînera vers la sénilité, mais elle doit faire face au sordide. Son petit fils est mêlé à une affaire de viol collectif, elle ne sait pas comment réagir mais se sent étrangère aux réactions de la génération des pères des autres garçons qui veulent avant tout protéger leurs fils. Elle n’a plus les mots ni les gestes. La solitude de sa souffrance et aussi celle de la mère qui a perdu sa fille est terrible. Le seul geste qu’elle sait faire c’est laver le corps d’un vieil homme mais là encore le sordide la rattrapera.

Personnellement, j’ai été très frappée par la scène où la mère de la jeune s’effondre devant l’hôpital et où tout le monde la regarde sans la soutenir physiquement. Ce pays où on ne se touche pas est glaçant ! Comme la jeune médecin qui, un peu ennuyée que cette vieille femme soit seule devant elle, lui envoie quand même sans sourciller le diagnostique d’Alzheimer… Visiblement, ce pays ne s’en sort pas trop bien, non plus, face au monde moderne !

On en parle

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C’est un peu gênant de ne pas être en harmonie quand un tel concert de louanges s’abat sur un film. J’ai trouvé des effets de longueurs pesants, la scène du dernier repas, où on comprend l’intention de la caméra avec une longueur d’avance est d’un pénible… La nature, le plaisir de la regarder sont bien rendus. Je ne trouve pas Lambert Wilson très crédible dans le rôle de frère Christian ; plus d’une fois, j’ai pensé qu’il allait faire quelques pas de danse sous sa soutane et qu’il allait se mettre à chanter du blues… Je n’aime pas les chants religieux actuels, les paroles françaises du style, « Jésus ouvre ma bouche… », me font un drôle d’effet, je préfère le grégorien je n’entends rien au latin, je peux donc me laisser porter par l’intention de la mélodie.

Mais ce sont des détails, l’essentiel du film c’est de suivre au plus près la démarche des frères qui ont choisi de rester en Algérie alors qu’ils se savaient condamner à mort. Pour le coup, le film est bien fait : il lance le débat, beaucoup de gens comprennent leur position, moi pas, mais je puise mes arguments dans le film lui-même. Comme un dirigeant algérien, je pense que cela ne servait à rien qu’ils restent dans le contexte de guerre civile qu’ils ne pouvaient plus aider personne et que leur mort annoncée ne permettrait pas aux Algériens de refuser le terrorisme et la violence , bien au contraire. C’est tellement vrai ! ce film sera certainement beaucoup mieux reçu en France qu’en Algérie.

Si ces moines étaient restés en vie, ils pourraient aujourd’hui revenir dans ce village qu’ils avaient tant aimé, la guerre civile est terminée mais eux sont morts et leur souvenir pour l’instant n’existe qu’en France !

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 Traduit du finnois par Sébastien CAGNOLI.

4
Livre terrible et éprouvant, mais livre à lire certainement. On comprend pourquoi des jeunes filles de l’est se font prendre aux pièges terribles de la prostitution. Le destin de la vieille Aliide et de la jeune Sara se réunissent dans l’horreur, jusqu’au bout on se demande si celle qui a connu les purges staliniennes (mais qui a collaboré) va aider celle qui est tombée dans les griffes d’un souteneur. Sara ne sait pas comment expliquer sa situation à la vieille femme et elle a tellement peur que les mafieux tortionnaires la retrouvent. Sara comprend l’Estonien mais le parle mal ce qui rajoute à son angoisse : la vieille femme va-t-elle la comprendre ?

Aliide la peur ça la connaît, cela fait plus de 60 ans qu’elle vit avec  : est-il possible qu’un membre de sa famille qu’elle a contribué à envoyer en Sibérie vienne lui demander des comptes… c’est si loin tout ça ! Sara et Aliide sont liées par l’angoisse et la peur qui rôde à la porte même de la maison : rien dans ce livre n’est léger ! La construction du roman est étonnante, comme des cercles qui se resserrent, comme un serpent qui entoure sa proie en l’étouffant peu à peu, la vérité se fera jour. Sara pourra-t-elle revivre et éloigner d’elle l’horreur. À lire donc (si on est en forme et si on a le moral !)

Citations

Pour le studio de tatouage, Pacha se faisait la main sur des filles hors d’usage. Comme avec Katia… Il avait piqué sur les seins de Katia : une femme à forte poitrine qui taillait une pipe à un diable… il avait orné le bras de Katia d’une deuxième image du diable. Ce dernier avait une grosse bite velue.
« Aussi grosse que la mienne ! » avait rigolé Pacha.

Après cela, Katia disparu.

 

Zara ouvrit un flacon de poppers et renifla. Quand Pacha la prendrait pour se faire la main, elle saurait que son heure était venue.

 

Mais la terreur de la fille était tellement vive qu’Aliide la ressentit soudain en elle-même…Mais maintenant qu’il y avait dans sa cuisine une fille qui dégoulinait de peur par tous les pores sur sa toile cirée … . La peur s’installait là, en faisant comme chez soi. Comme si elle ne s’était jamais absentée. Comme si elle était juste allée se promener quelque part et que, le soir venu, elle rentrait à la maison.

 

Alors que cette fille, avec sa jeune crasse, était ancrée dans le présent, ses phrases rigides sortaient d’un monde de papiers jaunis et d’albums mités remplis de photos.

 

On en parle

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 Traduit de l’Anglais (Afrique du Sud) par Françoise ADELSTAIN.

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4
C’est la première fois que ma participation à « masse critique » de Babelio est un succès total. Je ne pense pas que j’aurais entendu parler de ce livre autrement et c’est injuste pour la qualité de ce récit. Ce roman est absolument passionnant surtout pour la peinture de l’Afrique du Sud dans les années 60. J’ai une petite réserve à propos du parcours initiatique du jeune Simon, je le trouve un peu trop naïf mais ça n’enlève rien à la force et donne un peu d’humour au roman.

Le récit démarre dans un lycée de la capitale de « l’état libre d’Orange », le héros se retrouve confronté à un élève avec qui il a partagé ses années de primaire, Fanie. Un tournoi de tennis est organisé entre leur lycée plutôt classique et un lycée professionnel fréquenté par des afrikaners que les lycéens anglais méprisent en les appelant « les Clefs-à-molette ». Chaque rappel de ce qui s’est passé entre Fanie et Simon, est l’occasion pour le héros de se replonger dans son enfance. Nous voyons alors se dérouler la vie dans une petite ville de province afrikaner, c’est à peu près l’horreur. Racisme, intolérance, stupidité et étroitesse d’esprit tout cela béni par une religion obscurantiste sont au rendez-vous. Les adultes sont d’une lâcheté et d’une bêtise incroyables. On a parfois du mal à croire que tout cela se passe dans les années 60, on se dirait au début du 20° siècle. Le racisme n’est pas tant envers les noirs qui sont à peu près absents du livre, c’est entre les afrikaners et les anglais et entre les différentes religions.

Une personnalité noire sera l’objet d’un souvenir : une femme, Mary qui, pendant 8 ans, a lavé les cheveux dans un salon de coiffure et est mariée avec le jardinier de la famille de Simon. Un blanc prend sa place et elle est chassée sans aucun état d’âme : c’est la loi ! Il faut dix ans dans le même emploi pour qu’un noir puisse rester dans une ville blanche. Mary retournera dans une tribu à des centaines de kilomètres qu’elle ne connaît pas, laissant derrière elle un mari totalement désemparé. L’humour vient de la personnalité de la mère de Simon qui est un peu moins conventionnelle que les autres habitants du bourg. Le récit de l’instituteur sadique est terrible, mais hélas plausible (et cela pas seulement en Afrique du Sud).

Le jeune Simon se forme peu à peu à la sexualité des adultes dans un pays entièrement sous la domination de la religion, c’est vite de l’ordre du péché, même si c’est un prêtre qui l’initie à la masturbation « réciproque ». Steve, l’ami de Simon et Fanie, a le malheur de ne pas être de leur communauté, donc il sera jugé et condamné et mourra en prison parce que la femme du pasteur est sure qu’il est pédophile (ce qui n’est pas prouvé) alors que le prêtre lui semble très bien être accepté par la communauté et peut continuer à initier les jeunes garçons. Bref un monde étroit et pervers où l’originalité est considérée comme une offense aux « bonnes » mœurs.

J’ai été sensible à l’écriture de Michiel Heynes, (comment ne pas l’être ! et bravo à la traductrice), c’est un grand écrivain : il est nous entraîne dans un monde que je ne connaissais pas, nous fait sourire parfois et nous fait découvrir bien des ressorts cachés de l’âme humaine.

Citations

Le rugby étant le plus important, en réalité l’unique, dénominateur commun de la culture blanche en Afrique du Sud.

Nous en avions donc conclu que le père de Fanie était un homme sobre, et Louis van Niekerk avait déclaré d’un ton péremptoire : « C’est pour ça qu’il est fils unique. »

 

Son père l’avait retiré de l’école pendant un an parce qu’il avait découvert une référence à la théorie de l’évolution dans notre manuel de sciences naturelles.

 

Elle figurait comme dans notre livre d’histoire au titre de foyer d’une petite tribu indigène « amicale » -ce qui signifiait que les autochtones n’avaient opposé aucune résistance à l’occupation de leur terre par les Voortrekkers* (boers)

 

Je révérais tant l’autorité que je respectais même un de ses représentants aussi perverti que Mr De Wet ; je n’ai jamais perdu l’espoir absurde de plaire à cet homme dont le bonheur consistait à faire mail aux autres.

 

Klasie allait prouver que les Boers avaient en réalité gagné la guerre, en démontrant de façon décisive que les historiens anglais avaient falsifié tous les récits des combats, étant donné le fait bien connu que, ayant inventé l’écriture, les Anglais peuvent habiller la vérité à leur image.

On en parle

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 Traduit de l’anglais par Anne RANINOVITCH.

4
Problème de traduction : je ne trouve pas que le titre français traduise bien le titre anglais : Never Let Me Go. J’espère que cela ne reflète pas le travail de la traductrice ! Toutes les critiques autour de ce roman se trouvent confrontées à la même difficulté : comment partager le plaisir de la lecture sans dévoiler l’intrigue qui est étonnante et fait pour une grande part l’intérêt de ce roman. Donc je ne dévoilerai rien. Au-delà de l’aspect science fiction, qui je l’espère ne sera jamais réalité, l’analyse des souvenirs et des sentiments venus de l’enfance est d’une finesse absolument remarquable. N’oublions pas que Kazuo Ishiguro a écrit «  Les Vestiges du jour », on retrouve la même précision dans l’analyse des sentiments et de la société britannique.

Ce que je peux rajouter, c’est qu’une fois terminée la lecture, j’ai pris un très grand plaisir à relire ce livre avec toutes les clés de compréhension. J’ai été sidérée de voir à quel point j’avais négligé les indices très clairement donnés dès les premières pages, un peu comme les enfants réunis dans ce lieu de Hailsham , j’avais tous les éléments pour comprendre , mais le voulais-je vraiment ? C’est une prouesse d’écrivain que de nous mener au même rythme que ces héros et nous forcer peu à peu à accepter la réalité qui nous fait peur.

 

Citations

Madame avait peur de nous. Mais elle avait peur comme d’autres avaient peur des araignées. Nous n’avions pas été préparées à cela. Nous n’avions jamais eu l’idée de nous demander ce que nous éprouverions si on nous voyait ainsi, si les araignées, c’était nous.

 

En tant qu’élèves de Hailsham, nous étions tous très spéciaux, et notre mauvais comportement était d’autant plus décevant.

 

Je pense que j’avais perçu qu’au-delà de cette ligne il y avait quelque chose de plus dur et de plus sombre, et que je ne le voulais pas. Ni pour moi, ni pour aucun d’autres.

On en parle

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3
Cet écrivain sait particulièrement bien décrire les maux de notre époque. Le malaise de Sarah qui ne se sent pas bien dans le monde compétitif où l’on conduit ses études d’économie, permet de décrire tous les travers des entreprises où il faut être toujours et tout le temps, le meilleur et si possible écraser les faibles. Le séminaire de formation est petit morceau de bravoure et, j’en ai bien peur, proche de vérité. Mais ,il est vrai que l’on sait déjà tout ça.
Dans le genre, je préfère l’arrogance d’un Benacquista.

Ce que j’ai vraiment bien aimé,c’est la peinture les problèmes dans lesquels se bat Sarah, brillante étudiante de Dauphine, ses origines modestes la rendaient mal à l’aise avec les étudiantes et étudiants très bourgeois de son université. Son mariage ne la protègera pas du malaise grandissant, souligné par la maladie mentale de son frère Nathan qui lui ne veut ni ne peut s’adapter au monde. Elle part au Japon pour comprendre ce frère tant aimé et finalement, elle se découvrira elle-même.

J’ai été moins séduite par la partie japonaise du roman, on sent l’auteur visiteur du pays mais il n’a pas évidemment toutes les clés du mal de vivre japonais. On reste un peu dans le cliché et la poésie des paysages japonais ne m’ont pas touchée. Beaucoup de lecteurs sont plus enthousiastes que moi, je reconnais à cet auteur un véritable talent pour témoigner d’un certain mal de vivre on se laisse prendre par la lecture et les souffrances de Sarah.

Citations

« Ressemble à une vieille refaite plutôt qu’à une vieille tout court (…) , ajoute le pathétique à l’irréversible »

 

Le jardinage qu’il tenait pour une activité fasciste (garder ce qui est fort, couper ce qui est faible et empêcher le fort d’être plus fort)

 

Parfois je me dis que je suis devenue la cliente idéale pour une secte, quiconque me promettrait le repos, la paix intérieure me verrait rappliquer et lui baiser les mains de gratitude.

 

Personne n’a envie de mourir. Tout le monde veut vivre. Seulement, à certaines périodes de notre vie, ça devient juste impossible.

 

Je l’ai épousé parce qu’il m’aimait et qu’auprès de lui je me sentais en sécurité. Auprès de lui j’avais moins peur.

On en parle

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J’ai complètement détesté ce film. Je me suis terriblement ennuyée, en plus je confondais la réalité et les rêves. Je sais que c’est fait exprès, mais ça ne permet pas de se raccrocher au film. Je n’ai pas vu la poésie que d’autres ont vue.

Vraiment « la palme d’or à Cannes » est pour le moins étonnante ! Le résultat que je trouve intéressant, c’est de permettre de passer en salle un film qui n’aurait aucun succès autrement. Le spectateur se pose, alors, plein de questions : Est-ce ce genre de films que les autres cinéastes ont envie de faire ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce si attirant pour eux, les plans qui durent plus de 6 minutes sur la forêt ou les naseaux d’un buffle ?

Une critique plus positive

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