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L’humanité s’est-elle arrêtée à Auschwitz ? Voilà la question que pose ce livre tout en essayant de faire revivre Jan Karski, héros de la résistance polonaise qui a tout fait pour prévenir les alliés de l’extermination des juifs dont il avait été le témoin. Pour lui, comme pour l’auteur Yannick Haenel, les alliés ont reçu l’information . Pour des raisons peu avouables, ils ont préféré laisser faire.L’auteur pense même, que le procès de Nuremberg, a permis aux alliés de se donner bonne conscience face à leur propre inaction.
Le livre est construit de façon un peu surprenante. Les deux premières parties sont une biographie dans la troisième, l’auteur prend la liberté de romancer la vie de Jan Karski. Je ne vois pas ce que cela ajoute à la force du propos. En recherchant un blog qui parlerait autrement de ce livre (voir le lien en bas de cet article), j’ai surtout trouvé des témoignages de la polémique entre l’auteur et Claude Lanzmann, réalisateur de Shoah.

 Citations

Propos du responsable du Bund en aout 1942

Les Alliés gagneront la guerre dans un an, dans deux peut-être, mais cela n’apportera rien aux Juifs parce qu’ils n’existeront plus.

 Vision de Jan Karski dans le ghetto de Varsovie

Au milieu de la rue, deux adolescents en uniforme des jeunesses hitlériennes. Leurs cheveux blonds brillent au soleil, note Karski. Visages ronds, joues roses, ils bavardent joyeusement. D’un coup, le plus jeune sort un revolver de sa poche. Ses yeux cherchent une cible. Il a, dit Jan Karski, la « concentration amusée d’un gamin à la foire ». Les yeux du garçon s’arrêtent sur un point qui échappe à Jan Karski. Il lève le bras, vise, on entend la détonation, suivie d’un verre brisé, et du cri d’un homme. Joie du garçon, l’autre le congratule. Puis ils continuent leur chemin.

 Propos que Yannick Haenel prête à Jan Karski

Le jour où j’ai entendu la phrase de Sartre ; « Tout anticommuniste est un chien » j’ai eu envie de vomir. Je me suis demandé si, pour Sartre, et pour la bonne conscience occidentale, les insurgés de Varsovie étaient des chiens ; si mes camarades exécutés dans le forêt de Katyn étaient eux aussi des chiens…

On en parle

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Traduit du danois par Monique Christiansen.

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3
Deuxième participation à Masse critique de Babelio. J’avais choisi ce livre à cause du titre, Pour qui sonne le glas et Le vieil homme et la mer ont marqué mon adolescence. J’ai donc pensé que ce roman me ferait découvrir un peu plus Hemingway. Ce roman d’aventure policière a pour cadre Cuba aujourd’hui : la fin de la dictature castriste n’est guère réjouissante.

En lisant je pensais à tous les touristes célèbres où non, qui aiment aller à Cuba, peuvent-ils ignorer l’autre côté du miroir qu’on tend aux étrangers pour qu’ils ne voient rien des difficultés de ce pays ? Leif Davidsen nous fait découvrir la réalité cubaine à travers les yeux d’un professeur d’espagnol danois. Celui-ci a rencontré en Floride un exilé cubain qui lui demande de remettre une lettre à sa fille qui a choisi, par amour, de vivre Cuba.

De là une aventure où se mêlent l’amour, la mort, la trahison, la CIA et … Hemingway. Je ne peux pas dire que ce roman m’a passionnée, je ne serai peut-être pas allée jusqu’au bout si je ne l’avais pas reçu grâce à Masse critique. Il y a pourtant tous les ingrédients qu’on attend dans ce genre de roman. Le héros mal dans sa peau, la description du climat et de la végétation, le choc des civilisations latines et nordiques, le problème de l’immigration clandestine et notre bonne conscience, l’horreur des tyrannies finissantes, les scènes d’amour avec des belles femmes cubaines, et des manuscrits d’Hemingway.

Mais, je n’ai à aucun moment été prise par un effet de suspens, il faut dire que je ne lis pas souvent de romans policiers, je ne suis donc pas la meilleure juge. J’ai été gênée par ce personnage à qui il arrive des aventures extraordinaires et qui semble tout accepter. Je n’ai pas trouvé ses réactions crédibles face à la mort ni en amour. À l’opposé, les pages consacrées à la fuite en mer sont très prenantes et on a l’impression que l’auteur sait mener un bateau même par mauvais temps

Citations

Sentiments cubains

Comment peut-on avoir des sentiments aussi violents ? Pour être en vie, il faut pouvoir éprouver la douleur comme la joie. Tout ne doit donc pas ressembler rien qu’à un jour où le temps est gris.

Bonne conscience

Je suis reparti, l’esprit étrangement élevé par cet évènement, par le fait que la réalité américaine ressemblait à ce que l’on voit à la télé, et j’ai pensé banalement que le monde était étrange. C’est le fait d’être né en un lieu du globe qui décide si l’on devra résoudre des problèmes existentiels au sens le plus pur du terme, ou ne faire face qu’à des défis normaux, que tout individu raisonnable peut résoudre dans une société moderne tournée vers le bien-être, comme l’aurait dit mon père…

Absence de volonté du personnage principal

Je ne me sentais pas spécialement parfait comme espion … pas spécialement à mon aise, en fait mais la route était tracée, et j’avais résolu de la suivre.

Cuba

La Havane était l’endroit le plus pauvre que j’ai vue de ma vie, et l’un des plus éhontés, où même les gardiens du musée national des perfections de la révolution mendient de la petite monnaie … les jeunes filles de couleur, nombreuses et ravissantes, qui semblaient s’offrir à tous les hommes, quel que soit leur âge ou leur physique. Circuler seul à La Havane, c’était comme aller et venir dans le plus grand bordel en plein air du monde.

Le Danemark

En surface tout avait paru normal, parce que c’était obligatoire dans la province danoise, mais nous étions une famille qui fonctionnait assez mal. C’est sans doute plus répandu qu’on ne le croit si l’on ne se borne pas à regarder un vernis flatteur.

On en parle

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3

Ce livre s’adresse à des lecteurs de sept/huit ans, c’est une belle histoire qui ne se termine pas bien ! La compétition dans la nature peut être terrible, ces deux arbres qui se détestent m’ont fait sourire. Je ne suis pas assez compétente pour savoir si un marronnier et un châtaignier peuvent se retrouver en concurrence dans une forêt, mais est-ce si important ? Les illustrations sont belles et font rêver.La langue est recherchée, et poétique, j’aime bien qu’un auteur s’adresse aux enfants de cette façon là. L’histoire est vue à travers les yeux d’un vieil hibou qui perd un peu la mémoire cela donne une note humoristique à cette fable. Je mets ce livre sur mon blog très vite car je l’ai reçu grâce à l’opération masse critique de Babelio et je rajouterai l’opinion d’un lecteur de 8 ans dès que possible.

Louis 8 ans

Chère Grand-mère,

Je n’ai pas du tout aimé ce livre, je vais t’expliquer pourquoi.
Il ne se passe rien, il n’y a aucune aventure. On a l’impression que l’histoire ne se finit pas. Bref, je me suis beaucoup ennuyé en lisant ce livre. Je préfère 50 milliards de fois Tobie Lolness qui se passe aussi dans des arbres.

Citations

Pour le plaisir du style

L’un était marronnier, l’autre châtaignier. tous deux se haïssaient à un tel point que ni le temps, ni les vissitudes des maladies végétales n’avaient pu les réconcilier.

On eût dit que, par facétie, le Dieu de la forêt avait voulu les unir pour toujours et à jamais … Avant même leur naissance, le vent fantaisiste, la pente inéluctable et les animaux agités avaient, en effet, scellés leurs destins en portant leurs graines respectives dans la même clairière.

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Ce n’est pas la couverture qui a guidé mon choix ! Il ne restait que ce livre à lire dans la sélection du mois de janvier au club de lecture, mais je ne l’ai pas regretté. C’est écrit par une auteure qui connaît bien cette période (le Ve siècle) et les légendes arthuriennes. L’histoire est pleine de rebondissements comme les adolescents doivent les aimer et les personnages ont une certaine consistance, on s’attache à eux et ont veut savoir ce qui va leur advenir. De plus, c’est une période qui m’a toujours intriguée : comment la civilisation gallo-romaine a-t-elle disparu ?
L’héroïne, Azilis, est une jeune fille d’une grande villa et vit comme une romaine mais le domaine de son père est menacé par les Francs qui dévastent tout et s’installent peu à peu dans la contrée. Fuyant un mariage qui lui répugne, elle accompagne son cousin dont elle amoureuse en Bretagne pour aider le roi des Bretons dans sa guerre contre les Saxons. Elle est protégée par son esclave, homme courageux et épris de sa maîtresse. Si on se laisse prendre à cette trame, somme toute ordinaire pour un roman d’aventures, c’est que le fond historique est bien documenté, les personnages sont complexes et peu à peu, on voit se dessiner les mythes de la légende du roi Arthur.Comment faire alors avec la magie des légendes celtes ? Je trouve que l’auteure s’en sort très bien . Sans nier le surnaturel, ni trop rationnaliser les enchanteurs et les fées elle permet au lecteur d’aujourd’hui de comprendre comment de tels personnage sont pu prendre toute leur place dans une société qui avait si peu de réponses face aux violences de l’époque.

Citation

La jeune fille la fixait d’un air implorant. Azilis comprit pourquoi elle l’avait suivie On la prenait pour un être aux pouvoirs extraordinaires parce qu’elle avait apporté Kaledvour à Arturus. Devenait magie la moindre déduction logique de sa part. Car qui ignorait que les jeunes gens se mariaient à l’automne, après la saison des combats et des moissons ?

On en parle

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Traduit de l’anglais par Jean Bourdier.

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Chaudement recommandé par notre bibliothécaire, ce roman bénéficiait pour moi d’un préjugé favorable. Le début m’a tout de suite enthousiasmé, le ton est absolument exceptionnel. Et puis je me suis un peu perdue dans les histoires familiales. Pour me retrouver j’ai fait un arbre généalogique, je conseille à celles et ceux qui veulent lire ce roman de faire de même. Avec un ton grinçant, et très humoristique, Kate Atkinson raconte très bien les réalités et les tragédies familiales , surtout lorsqu’elles sont vues à travers les yeux de Ruby encore petite fille.
La construction romanesque est un peu complexe, on va et on vient entre le présent et le passé, on s’y perd parfois mais quand on ferme le livre on a l’impression d’avoir gagné une famille complète. Même si, à l’image du 20e siècle la vie de la famille de Bunty et George est tragique, je crois que ce sont les moments de rire que l’on garde le plus en mémoire. La noce, le jour de la coupe du monde de football, en 1966 pendant le match Angleterre-Allemagne est un moment inoubliable.

Citations

Le début

Ça y est j’existe ! …. Ma fabrication commence au premier coup de minuit et s’achève au dernier, au moment où mon père se retire de ma mère, roule de côté et se retrouve subitement plongé dans un sommeil sans rêve grâce aux cinq pintes de bière John Smith qu’il a bues au Bol-de-Punch, avec ses amis Walter et Bernard Belling. Lorsque j’ai été arrachée au néant, ma mère faisait semblent de dormir – comme elle le fait souvent en ces circonstances. Mais mon père a la santé et il ne se laisse pas décourager pour autant.

 

L’amour maternel

– Je n’aime pas le porridge, se hasarde à dire Patricia.
– Pardon demande Bunty
Ce simple mot tombe comme un glaçon sur le linoléum de la cuisine. (Notre mère n’est vraiment pas du matin).
Du Tac au tac, Bunty siffle :
– Et bien moi je n’aime pas les les enfants ! Pas de veine, hein ?

Le mariage pendant la coupe du monde de football

 – Cette saleté de Coupe du Monde ! dit-elle en se tournant vers Ted, l’écume aux lèvres. Tu n’as pas honte ? Est-ce que ton mariage n’est pas plus important que la coupe du Monde.
Ted ne peut s’en empêcher. Il a jusqu’ici passé l’essentiel de sa vie à mentir comme un arracheur de dents, mais, en cette occasion publique et capitale, nous le voyons avec horreur plonger, comme un parachutiste sans parachute, vers le roc dur et tranchant de la vérité.
– Pour sûr que non, dit-il. C’est la finale
Avec un bruit terrible la main de Sandra s’abat sur sa joue.

On en parle

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Traduit du danois par Suzanne Juul et Bernard Saint-Bonnet.
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Je le savais, je l’avais écrit je lirai d’autres Racontars (Le naufrage de la Vesle Mari et autres racontars -Jorn RIEL). Parfois, en découvrant un auteur, on se demande pourquoi on ne le connaissait pas. D’autant plus que, lorsque je parle de Jorn Riel, on me répond souvent « Ah, oui j’ai bien ri à ses racontars ». Alors voilà quand le « Vertigo » (mot pour déprime au Groenland) vous prend, je vous conseille un recueil de racontars.Le bonheur c’est parfois communicatif :

« Fjordur leva les yeux et souris. De la glace vierge et des chiens joyeux. Que demander de plus à la vie ? »

La lecture comme antidépresseur, c’est moins compliqué que la méthode de Lodvig. Pour aider Petersen à lutter contre les idées noires, il l’abandonne seul sur la banquise. Au lieu de mourir de faim et de froid, Petersen deviendra un bon chasseur et le Vertigo sera vaincu…

C’est difficile de rendre compte des histoires de Jorn Riel, quand un écrivain a le don de raconter il faut simplement se laisser porter par les histoires. Celle du cercueil, façon groenlandaise, qui se balade jusqu’à New-York, dans un iceberg détaché de la banquise un soir de tempête est à mourir de rire. Quand au titre, on le doit au « curé Polleson, tout de noir et de décence vêtu ». Il imagine lutter contre la consommation d’alcool de la population en brisant à coups de hache leurs alambics. La riposte fut à la hauteur de l’offense : l’alcool au Groenland, c’est sacré !

Citations

Hansen regarda en l’air. D’abord il vit le toit qui se levait lourdement, sans empressement. Ensuite, le tout fut doublé par le missionnaire Polleson qui, tel une fusée au Nouvel An, fonça vers le ciel, les pans noirs de sa redingote battant comme des ailes ….

 

« Il a enfoncé sa hache dans la dynamite gelée » lui expliqua Hansen.
« Putain » Valfred regarda le lieutenant d’un air interrogatif. « Pourquoi ? »
« J’avais mis les caisses sur la table et marque EAU-DE-VIE sur la couvercles. Je trouvais que ça faisait mieux comme ça. »

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Je n’avais pas le choix, il ne restait que celui-là dans la liste des 15 livres de février. Je pensais le parcourir rapidement et non … C’est très intéressant, de plus François Clémenceau écrit dans une langue simple et précise. Chaque chapitre est l’occasion de traiter un des aspects de la civilisation américaine : la ville de Washington, l’obésité, la civilisation de la grosse voiture, la pollution, la peine de mort, l’immigration, les Indiens, l’ouragan Katrina, la femme, la religion, la guerre et Obama. Sa réflexion s’appuie sur des reportages et de multiples rencontres de personnalités d’opinions différentes. J’ai beaucoup apprécié la place qu’il donne aux gens qu’il interviewe. Ce n’est pas lui le sujet du livre mais ce sont les Américains.Sa réflexion s’appuie sur son expérience et un travail d’enquêteur qui semble très sérieux.Il ne s’est pas contenté des images de la télé : ses pages sur l’ouragan Katrina sont très émouvantes. Il est allé dans une petite ville Biloxi, il fait alors, remarquer qu’on n’a parlé que de la Nouvelle-Orléans et oublié l’ensemble de la côte qui a pourtant été totalement dévastée.
Il est allé voir, également, la pièce où l’on met à mort les condamnés, il a interrogé des partisans de la peine capitale et des opposants.Il décrit très bien les paradoxes de la pudeur excessive à nos yeux des américains qui interdisent aux petites filles les maillots de bain sans soutien-gorge sur les plages et en même temps la nudité entre gens du même sexe dans les vestiaires sportifs «  ainsi, dans le vestiaire des hommes de ma salle de sport, des garçonnets ouvrent de grands yeux sur la virilité triomphante ou désolante des quinquagénaires qui ne se donnent pas la peine de porter une serviette autour des hanches pour se raser ou se brosser les dents ». Sans parler des bars de strip-tease ni des Hooters que je vous laisse découvrir.La lutte contre l’obésité a commencé, mais elle semble bien difficile à mener car les firmes et les mauvaises habitudes alimentaires concernent surtout les enfants : « la tendance est à l’amélioration : davantage de légumes verts, moins de pomme de terre, des portions moins abondantes, des ingrédients plus digestes. Mais cela ne concerne que les menus adultes ; les enfants continuent à se voir offrir un cheeseburger de plus de 300 calories ; leurs pizzas étaient servies avec des frites. À cela s’ajoutait le traditionnel cheese-cake ou la glace et le soda servi en gobelet de 50 centilitres servi à volonté à la carafe. Bref, un seul repas approchait la quantité de calories recommandée par les pédiatres pour trois jours. »On espère que la victoire d’Obama pourra faire mentir ces chiffres « si l’on naît Noir aux Etats-Unis, on a une chance sur d’eux d’aller jusqu’au bac et une sur neuf de se retrouver en prison avant l’âge de trente ans ». Je pense que tous ceux qui ont vécu aux Etats-Unis ou qui s’y intéresse apprécieront ce livre : l’auteur semble sincère et honnête.

Le blog de l’auteur

link.

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Je suis rarement aussi sévère dans mes jugements. Vous pourrez trouver un lien vers deux sites où ce roman a été apprécié. C’est simple, je déteste tout. Et surtout ce qui fait, sans doute, le charme de ce livre pour ceux et celles qui aiment, la présence de l’écrivain qui explique aux lectrices ou aux lecteurs la création de ses personnages. C’est insupportable, comme cette manie d’annoncer que l’histoire continue et que le pire vous attend au chapitre suivant. Et tout ça pour quoi ? Une histoire d’amour où un homme trompe une femme et lui fait croire qu’il veut un enfant. Alors qu’il est marié et que sa femme attend un enfant. C’est sordide, mais tellement peu intéressant qu’il faut toutes les contorsions de l’écrivaine pour un faire un roman. J’ai lu les critiques de Cuneipage et Cathulu mais je ne suis toujours pas convaincue.

Citation

Mais l’histoire me pousse en avant, elle voudrait se précipiter et ne plus entendre parler de mes gloses et de mes digressions ; elle, ce qu’elle aimerait, c’est prendre toute la place, s’étendre de tous les côtés, elle voit bien que je suis inquiète à l’idée de ce qui reste à raconter mais elle s’en balance, elle s’en fout des mauvais romans comme des bons, elle est comme le temps lui-même , comme l’année qui commence et qui ne dispose que d’un nombre finis de jours, tu vas y aller. Raconte !

On en parle

link et link.

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Voici le livre responsable du long silence de Luocine. Deux semaines sans rajouter un livre sur mon blog ! Sans aucune hésitation, je mets Alias Caracalla dans mes préférences. Ce n’est pourtant pas un roman. C’est parfaitement écrit, cet essai nous permet de suivre, jour après jour, les efforts de Jean Moulin pour unifier la résistance. C’est peu de dire que tous les coups sont permis. J’ai lu ce livre en me documentant sur l’internet pour mieux comprendre ce qui s’était passé dans ces années là. Et comme dans le site que j’indique, j’ai perdu un ami lorsque disparaît Jean Moulin.En filigrane du récit on voit l’évolution de Jean Cordier, son engagement derrière Maurras son évolution face aux trahisons de sa famille politique, et sa prise de conscience des ravages de l’antisémitisme. Ce passage est souvent cité,tant il est sobre et en même temps très beau.J’ai passé trois semaines intenses loin du monde présent, mais j’ai mieux compris les conséquences sur la politique de notre pays. La page est aujourd’hui tournée mais pour comprendre l’opposition de Mitterrand au Général de Gaulle, je pense qu’il faut lire ce livre. Il n’en parle pas : Mitterrand n’est pas encore dans la résistance quand le livre s’achève mais l’opposition de de Gaulle aux partis traditionnels est très bien décrite. Les hommes des partis de la IIIe république ont dû ressentir tout son mépris face à leur inaction et à leurs divisions.J’ai été également très sensible à l’effort de mémoire que fait cet homme de 90 ans aujourd’hui pour se souvenir exactement de ce qui s’est passé. Pendant ces trois années sans aucun doute les plus importantes de sa vie. On le sent taraudé par un souci de vérité à l’heure près. À travers son regard, la résistance semble bien fragile et le fait d’hommes autant isolés que déterminés à combattre.

Citations

Le secret de notre zèle tient dans la promesse de notre engagement au combat dès que nous serions prêts. Cet objectif nous fouette. Partout et toujours, nous sommes volontaires pour les mêmes taches rebutantes ? Notre seul objectif, depuis notre arrivée en Grande-Bretagne, est la vengeance.

 

Je suis le témoin de cette négociation difficile. Cela me permet de franchir une étape décisive dans mon évolution politique. Elle me révèle combien mes camarades et moi sommes privilégiés d’être pris depuis deux ans par la France libre et à quel point la situation des résistants métropolitains est misérable en comparaison….. Une évidence me saute aux yeux : la gauche que j’ai tant combattu, incarne seule l’espoir de changer leur condition.

 

J’ai envie de l’embrasser pour le remercier de tout : son présent, son retour, l’homme qu’il est Mais *Rex n’est pas quelqu’un que l’on embrasse. En dépit de son sourire et de sa gentillesse, son regard creuse un abîme entre nous.

 

En approchant du café, je vois venir à moi, serrés l’un contre l’autre, un vieillard accompagné d’un jeune enfant. Leur pardessus est orné de l’étoile jaune. … Je finis par comprendre que si cette vision matinale m’est tellement insupportable c’est parce qu’elle fait de moi un bourreau : elle trahit l’humanisme, la fraternité entre les hommes que je me vante de pratiquer dans le christianisme. Comment ai-je pu devenir antisémite ? … Dans cette brasserie inconnue, j’ai l’impression de m’être à jamais débarrassé du fardeau de mon éducation.

On en parle

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Si une certaine presse vit et vit bien des succès des stars, c’est qu’elles font vendre. Ce livre peut, donc plaire aux fans du cinéma américains. Chaque photo est l’occasion de raconter, la vie d’un acteur ou actrice célèbre, d’un film connu dans le monde entier, d’une série vue et revue à la télévision d’un enregistrement d’une chanson que tout le monde peut reprendre en chœur. Dans ces conditions, c’est difficile de rendre en photo le pourquoi du succès d’un lieu, par exemple : pendant les quatre saisons –le dernier épisode datant du 21 mars 2005-, le hard rocker et sa tendre famille ont vécu dans un très beau manoir de Beverly Hills. Les fans continuent de s’y rendre, comme s’il s’agissait de célébrer un grand moment de la télévision.En regardant la photo du portail en bois et du mur rose caché par deux palmiers, je me suis dit que je n’irai sûrement pas faire comme-si… Pas plus que je n’irai à Viper-Room voir l’endroit où l’acteur River Phoenix est mort d’une overdose d’héroïne et de cocaïne, le 31 octobre 1993. Alors, peut-être à Bihan (est-ce le breton qui a inspiré le nom de cette boutique ?) pour voir la boutique la plus chère du monde et l’allure d’une chemise à 15 000$ !Quand j’ai fermé le livre, j’ai lu que Sylvie Robic avait eu un coup de foudre pour Los Angeles, je ne peux pas dire qu’elle a su me le faire partager, mais comme je le disais au début, si j’adore le cinéma et les séries, je n’ai rien d’une fan.