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Surtout ouvrez le lien à la fin de mon texte : quelqu’un a beaucoup aimé ce roman que je n’ai pas apprécié. Mes lectures sont guidées par le club de lecture de ma bibliothèque, en général, je vais de bonne surprise en bonnes surprise. Ce roman me tombe des mains, c’est pour cela que je trouve qu’il faut un autre avis que le mien. Je me suis accordé le droit que Daniel Pennac a donné à tous les lecteurs : ne pas finir un livre lorsqu’on s’ennuie.

Je l’ai survolé à partir de la page 100. Pourtant l’histoire promettait de m’intéresser. Trois jeunes sœurs orphelines résistent au conseil de famille et décident de se débrouiller pour gagner leur vie, plutôt que vivre avec la tante Rosie qui ne leur veut pas du bien.

Je n’arrive pas à m’intéresser aux personnages, ils apparaissent comme une caricature d’eux-mêmes. C’est visiblement le style de cet écrivain, il ne veut pas révéler la profondeur des personnages ni expliquer le pourquoi de ce qui leur arrive. À force de mettre de la distance par tout, je me suis sentie peu à peu étrangère, aux déboires et difficultés de ces trois jeunes femmes, et la fin, l’intérêt de la troisième pour un pervers assassin a fini de me décourager.

J’abandonne.

On en parle

Et en bien : sur la route de Jostein.

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Traduit de l’anglais américain par Éric Chédaille, cadeau des éditions Christian Bourgeois.

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Tenir un blog, toutes celles qui le font savent à quel point c’est un plaisir. Essentiellement, celui de pouvoir dire pourquoi on apprécie tel ou tel livre. Comme le monde des blogs est très vaste, nos avis se croisent et nous permettent d’affiner nos impressions. Il est un autre plaisir, celui de recevoir en cadeau un livre pour en faire la chronique. Les choses alors se compliquent ; a-t-on le droit de critiquer un cadeau ? Je dois d’abord dire merci aux éditions « Christian Bourgeois » de m’avoir envoyé ce roman. Et je précise bien que je suis lectrice, non pas critique littéraire. Toutes ces précautions prises, je dois dire que je n’ai qu’à moitié apprécié ce roman.

Deux thèmes se croisent, un amour pour un trop beau pilote qui s’avère être un homme à femmes, et une épidémie mystérieuse qui coupe peu à peu l’Amérique des autres pays et des bases de sa propre civilisation.

Si vous voulez connaître toutes les peurs des Américains ce roman vous éclairera

  • Peur d’être rejeté par le reste du monde.
  • Peur de ne pas être aimé.
  • Peur de ne plus avoir le confort du monde moderne.
  • Peur de la maladie.
  • Peur de la pollution.
  • Peur d’autrui…

Le thème du retour au monde primitif a été maintes fois traité, il n’y a rien d’original dans ce roman. Par contre, la découverte de la vraie personnalité de son bel amour aurait pu être un bon ressort si, dès le début, on ne devinait pas que ce bellâtre n’allait pas tenir ses promesses. D’abord, dans un roman américain d’aujourd’hui, écrit par une femme les hommes ne peuvent pas avoir un beau rôle, ici c’est presqu’une caricature : ils meurent, ils disparaissent, ils fuient !

Ce qui m’a le plus intéressée, c’est la transformation de l’adolescente révoltée stupide en une vraie personnalité. Ce n’était peut-être pas la peine d’imaginer une épidémie de peste pour ce résultat. Je n’ai pas trouvé de blogs parlant de ce livre mais quelques sites, ils vantent l’écriture de cette écrivaine, comme je ne l’ai pas lu en anglais c’est difficile de juger. J’ai trouvé que ce roman était très lent, plat, sans montée réelle vers l’angoisse de la mort et que ce défaut n’était pas contrebalancé par la peinture, critique ou positive du quotidien d’une famille américaine.

C’est le principal reproche que je ferai : « En un monde parfait » décrit la vie de tous les jours à travers une passion puis d’une rupture amoureuse, autour de ces personnages rôde une terrible épidémie, mais on n’a jamais peur, tout finit par se solutionner. Il y a bien quelques morts, surtout des hommes, sans pour autant de montée dans l’angoisse. J’espère que d’autres lectrices vont me contredire. Bonne chance à ce roman !

Citations

D’une demoiselle d’honneur elle possédait les jambes galbées, la taille de guêpe, les cheveux blonds retombant sur les épaules… Elle avait porté du satin vert et de la mousseline jaune et quelque chose de rose et d’empesé…

 

Certains des cyclistes arboraient le désormais familier drapeau américain frappé d’un gros X noir.

 

À présent, tout le monde haïssait, semblait-il les Etats-Unis. Ce pays qui avait, durant des dizaines d’années, saccagé l’environnement avec ses grosses voitures et ses interventions armées, voulait maintenant étendre son épidémie au reste de la planète.

Traduit de l’anglais par Brice Matthieussent.

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Jim Harrison a un véritable talent : celui de nous entraîner dans un ailleurs fait de grands espaces, d’une nature superbe, grandiose, majestueuse et parfois dangereuse. Je dois avouer que je n’ai lu que la première des trois nouvelles. Cela ne veut absolument rien dire pour la qualité des autres, simplement, j’ai du mal à lire des nouvelles du même auteur à la suite, ce sont trois univers différents qui demandent à chaque fois un effort pour entrer dans le monde mental des personnages. Elles sont liées par un cadre somptueux mais ça ne suffit pas. Ce livre étant au programme de lecture de notre club, je ne peux pas le garder trop longtemps, je reviendrai donc, vers ce recueil à un autre moment.

La première nouvelle « La fille du fermier » est très belle, toute l’Amérique est présente dans ce récit : le retour à la nature de parents qui ne pensent pas beaucoup au bien-être de leur enfant. La personnalité d’un vieil homme qui arrivera à capter l’affection de la petite fille, les adolescents qui s’ennuient dans cette « belle » nature, et la violence d’un sale pervers. Jai été captivée par le cheminement de Sarah qui passe du désir légitime de vengeance qui risque de la détruire encore plus, à une « re »construction plus riche de sa personnalité.

La fin est quand même très romanesque on a dû mal à croire à son amour… Mais, pourquoi pas ? Plus long qu’une nouvelle, c’est un petit roman qui se termine bien. (Trop bien ?)

Citations

 Son père parlait peu, et sa mère, tout occupée à trouver ce qu’elle allait répondre, n’écoutait pas.

 

N’ayant jamais appris à s’apitoyer sur les autres, elle n’éprouvait aucune pitié sur elle-même.

 

Elle sombra dans la dépression et Franck la conduisit chez un médecin d’Helena, à cent soixante kilomètres de chez eux, lequel lui prescrivit du Valium, très populaire chez les épouses de fermiers.

On en parle

Fata Morgana

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Je ne suis qu’à la fin de la saison 2, mais dès le premier épisode de la saison un (« le pilote ») comme tout le monde, je suis complètement tombée sous le charme de cette série. Don Draper (joué par John Hamm) est un publicitaire des années 50/60 à New-York, autant dire, que s’il n’est pas le roi du monde, il les côtoie tous les jours. Il est hanté par un lourd secret qui se dévoile au cours des épisodes.

Cette série est aussi passionnante pour ses intrigues que pour la reconstruction de l’époque. Le moindre détail nous fait sourire et encore, nous ne sommes pas américains ! Je ne suis pas prête d’oublier la petite fille qui arrive auprès de sa maman avec un sac transparent sur la tête : les enfants jouaient aux cosmonautes, elle se fait gronder, sa mère suppose qu’elle a dû, en utilisant la housse du pressing, ne pas faire attention aux vêtements. Je me souviens très bien que la peur qu’un enfant ne s’étouffe avec des sacs en plastique est venue petit à petit. Je raconte ce court passage car il est significatif de ce qu’on éprouve en regardant la série, soit « Ah ! Oui, je me souviens bien » ou «  Ah ! Ce n’est pas possible ».

Les rapports des hommes et des femmes dans la société sont surprenants finement analysés et très américains. Il y a des points communs avec la société française mais pas complètement. Par contre, l’analyse du couple est universelle et atemporelle. Les rapports dans le monde du travail, l’arrivée de Kennedy au pouvoir, le début de la contestation étudiante, les ressorts de la publicité, tout est là, et je garde le meilleur pour la fin : les costumes et les décors, je peux me repasser en boucle certains épisodes uniquement pour regarder dans les détails les objets et les vêtements.

Je ne suis pas très originale en vous disant que cette série est excellente, voici son palmarès : treize Emmy et quatre  Golden Globes. C’est la première série télévisée câblée à remporter trois années consécutives l’Emmy pour les trois premières saisons en 2008, 2009, 2010. Évidemment, il faut la regarder en anglais avec pour moi les sous-titres en français. Je vais avoir du mal à attendre pour m’offrir la saison trois !

On en parle

Les deux blogs que je consulte régulièrement au sujet des séries : Tête de série et Le Monde des séries.

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 Film très agréable à regarder. Une belle histoire d’amour qui finit bien. Beaucoup de tendresse entre les personnages. Et un jeune premier beau comme un Dieu. C’est plus léger que les films en compétition, je suis moins enthousiaste , comme je le disais au début c’est agréable, on passe un bon moment.

Ce n’est pas du tout mon genre de musique, je n’aime pas du tout les histoires de sexe liées à la drogue et je suis allée voir ce film uniquement parce qu’il était en compétition. Je pense que pour les raisons que j’ai énoncées au début on peut détester ce film, mais …… je suis tombée sous le charme. J’ai été bouleversée par l’histoire de cet enfant atteint de polio qui n’a jamais su ni pu grandir. Pour la première fois j’ai compris que la violence qu’il exprime sur scène est sa seule façon de survivre et j’ai donc compris que la violence du Rock peut avoir du sens. Je trouve que le travail du cinéaste est absolument remarquable, car il permet de comprendre sans jamais être explicatif. Bref ! j’ai adoré ce film et pourtant je n’irai jamais écouter un concert de musique Rock.

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Excellent film surtout à cause du personnage d’Aidan complètement paumé et qui parle tout le temps en déformant les mots. Une partie de l’humour vient de ce qu’ils prononcent mal les mots et cela m’a, un peu, échappé (mon anglais n’est pas courant !) J’ai beaucoup aimé l’humanité qui se dégage de ce film, même si j’ai eu du mal à comprendre le personnage de Tom. On ne sait pas pourquoi il est aussi mal dans sa vie au point de vouloir vivre comme un SDF.

sketor.jpgC’est le fantastique anglais. C’est un peu long et bizarre mais très bien filmé. Je me suis un peu perdue dans cette histoire pourtant pleine d’humanité. Je dois avouer que je me suis un peu endormie. Nous avons rencontré les acteurs dans Dinard , ils étaient très sympathiques.

Excellent film, comme les anglais savent si bien les faire. Venant d’ un milieu populaire un jeune garçon s’initie à la danse et à la musique « Soul » et à l’amour. Les personnages sont crédibles et l’histoire bien racontée. Un bon moment de cinéma.

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Film extraordinaire tout en finesse sur les rapports entre des amis autour d’un couple vieillissant et qui s’aiment encore. C’est tellement peu filmé des gens qui s’aiment ! Nous avons eu la chance d’entendre une actrice qui un rôle très important nous expliquer comment Mike Leigh concevait son travail, c’était vraiment très intéressant. Le traducteur, qui a, également, mis les sous-titres a fait une remarque très intéressante. Il était étonné que des gens si gentils n’aident finalement pas tant que ça les autres, et qu’un certain mal de vivre se dégage de ce film , au-delà d’une première impression de bonheur total. Le personnage de l’amie excitée et encombrante est très touchant.