Éditions Les Escales, 194 pages, septembre 2025.
Traduit de l’espagnol par Isabelle Gugnon
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.
Le sujet s’annonçait passionnant : a-t-on le droit de s’emparer de la vie d’autrui pour écrire un roman ? Mais hélas la réalisation est bien loin de m’avoir intéressée. L’auteure narratrice situe, en grande partie, son récit dans un train de nuit entre Londres et Edimbourg, nuit pendant laquelle elle partage son compartiment avec un écrivain et son ami. On apprend que le dernier roman de Terry, l’écrivain, « Rocco » a pris comme sujet un personnage réel Hans et que, celui-ci a disparu après la publication de ce livre en découvrant que ce roman dévoilait sa vie personnelle. Un critique littéraire a dénoncé avec violence ce qu’il considère comme un abus de la part de l’écrivain et qui a mis en danger la vie de Hans. Voici grosso modo le sujet. Mais ce qui aurait pu être intéressant est noyé dans un récit très compliqué, une mise en abîme de la fiction et de la réalité, j’ai eu un mal fou à m’intéresser aux différents personnages , et j’ai été agacée par toutes les références littéraires qui me semblaient être là comme une garantie du sérieux du propos.
Je me dis que c’est un premier roman , que l’écrivaine est très jeune et qu’elle veut donner des gages de sérieux. J’espère pour elle qu’elle quittera au plus vite, ces habits d’étudiante sérieuse et appliquée pour aller vers des récits qui la concerneront un peu plus. Bref une vraie déception, j’espère que le club m’apportera de meilleures lectures cette année.
Extraits.
Début (prétentieux ?).
Le système de numération chinois distingue deux centres de zéros qui sont en réalité deux sortes de néants : l’un est le néant absolu, celui qui, je suppose, donne forme aux confins de l’Univers, là où aucune particule n’a jamais existé ; l’autre est représenté par le caractère « ling » et désigne la marque de ce qui est resté en arrière, en suspension, comme l’humidité dans l’atmosphère après un orage. Une absence définie par la trace de ce qui était et a été.Pendant ce séjour statique tout était « ling » ; un creux qui avait contenu quelque chose. Or ceci n’est pas le récit d’une période d’immobilité mais l’histoire d’une longue nuit.
Les références littéraires complètement inutiles.
Jules Renard disait que la vie est courte mais que l’ennui l’allonge. Et les après-midi dominicaux qui s’étirent devant ceux qui redoutent l’arrivée du lundi s’ancrent dans l’imaginaire lié à l’ennui le plus tenace.
Mais pourquoi ce genre de détails sans aucun intérêt ?
Bou portait un grand pull d’un noir défraîchi ; et bien qu’il l’ait rentré dans son pantalon, je devinai son t-shirt en coton blanc sous la laine. J’imaginais un col en V , de ceux qu’on achète par lot de trois et qui sont un peu démodés par rapport aux cols ronds.
Problème de traduction ? C’est quoi un sommeil déconcertant ? ? ?
À cette heure tous les habitants devaient dormir d’un sommeil paisible ou déconcertant, le bruit lointain du train lointain s’incorporant aux aventures oniriques de certains, à la manière dont les sons ambiants s’immiscent dans nos rêves.

