Édition Seuil. Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard

La question qui me vient à l’esprit : c’est pourquoi aujourd’hui Catherine Clément, née en 1939, d’un père catholique et d’une mère juive, éprouve le besoin d’écrire ce livre-là.

En effet, tout ce qu’elle écrit à propos de la déportation et de l’extermination des juifs sont aujourd’hui bien connus. J’ai trouvé une réponse : en faisant correspondre l’histoire de l’extermination des juifs décidée par l’Allemagne, mise en oeuvre en France par les services de Pétain, avec le sort de ses grands parents. Cela permet de rendre plus palpable ce qu’a été pour cette population cette horrible période. Et, comme toujours dans ce genre de livres, on apprend des détails qui n’en furent pas pour certains juifs : l’Abwehr, c’est à dire le service de contre espionnage de l’était major de l’armée allemande, dirigé par Wilhem Canaris n’était pas Nazi. (Celui-ci organisera un dernier attentat contre Hitler ce qui lui vaudra d’être pendu avec deux cordes de piano puis pendu à un croc de boucher). La mère de Catherine Clément, a dû sa survie à un certain Samuel Shütz appartenant à l’Abwehr et qui la prévenait des rafles.

C’est le principal apport de ce livre. Sinon, comme moi je suppose, vous savez tout ce que cette écrivaine écrit à propos de la Shoah. Catherine Clément âgée de 84 ans veut qu’un de ses livres fasse le point sur l’histoire des siens à la lumière de tout ce que l’on sait aujourd’hui. C’est aussi un aspect intéressant de son livre : dans un texte assez court, elle arrive à concentrer presque tous les aspects de l’extermination des juifs en Europe.

 

Citations

Portrait d’une mère .

 Yvonne, mère de deux fils dont Yves était l’aîné, arborait en toutes circonstances une beauté imposante à l’œil pieux, qu’on appelait parfois bleu panique, tant elle savait se faire obéir.

Genre de rappels qu’il faut garder en mémoire.

Le 18 octobre 1940, une ordonnance allemande dite d’aryanisation plaça sous séquestre les biens des juifs absents ou arrêtés. Samuel Shütz n’avait rien exagéré. La boutique de fourrures de Georges Gornik fut cédée à un Aryen français pas trop malhonnête, avec l’assurance qu’à la fin de la guerre, sont bien lui serait rendu. Gabrielle Chanel fit de même avec la riche famille juive qui la finançait mais avait nullement l’intention de lui restituer quoi que ce soit.

10 Thoughts on “L’Allemand de ma mère – Camille CLÉMENT

  1. keisha on 29 juin 2023 at 09:06 said:

    Je ne te sens pas enthousiaste, peut être trop de récits de ce genre, nécessaires pourtant?

  2. je vais passer, je rejoins assez Keisha, tu les accumules, je trouve aussi.

  3. Je passe mon tour, pas trop tentée, et d’ailleurs tu n’as pas l’air très enthousiaste …

  4. Je peux comprendre ce sentiment de « déjà vu » (même si ce terme est très péjoratif et qu’on ne témoignera jamais assez sur cette période). Avec notre rendez-vous lié à l’Holocauste en janvier, je lis au moins deux livres par an sur cette période et c’est toujours avec beaucoup d’émotion.

    • je pense qu’au moment où j’ai lu ce livre témoignage je saturai un peu sur le sujet. Comme tous les livres sur la Shoa il apporte quelque chose en particulier que tous les allemands n’étaient pas des Nazis même à un hait niveau de responsabilité

  5. Je ne connais pas Catherine Clément, mais je n’ai pas envie de lire sur ce sujet ces temps -ci ;)

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