Édition Verticales
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard
Drôle de titre pour un texte qui parle si peu d’amour . D’ailleurs une des dernières phrase le dit si bien :
Elle est sa compagne, il est son compagnon
voilà tout est dit : c’est la vie de Jeanne et Jacques que l’auteur commence en 1971 jusqu’à nos jours et leurs décès. Il ne s’y passe pas grand chose mais c’est ce que l’auteur a voulu nous raconter , une vie où il ne se passe pas grand chose.
Est ce que cela fait un roman ? À vous d’en juger. Pour moi l’aspect positif c’est de faire revivre une époque et une société, une sorte de témoignage, mais qui n’en est pas un puisque l’auteur a imaginé ces personnages.
Jeanne a été amoureuse une fois dans sa vie, d’un champion de basket même si elle l’a suivi et lui a écrit une lettre d’amour anonyme, il ne se passera rien, et elle se contentera de Jacques un brave gars pas très doué. Ensuite la vie s’enchaîne banale à souhait, et l’horloge en cuivre de la belle mère qui égrène le temps pourra être léguée à sa descendance.
J’oublierai très vite ce roman, et même son atmosphère, je suis agacée qu’on veuille décrire la banalité. Pour moi, aucune vie n’est banale, le regard de l’écrivain peut l’être, mais jamais le ressenti de l’être humain qui est en train de la vivre.
Extraits
Début .
La première fois que Jeanne voit Pietro, c’est au gymnase où sa mère fait le ménage.Quand c’est le jour de nettoyer les gradins, la mère embarque sa fille, on n’aura pas trop de quatre bras. Jeanne y gagne vingt francs, ça fait un petit complément à sa paye de l’hôtel. Et puis ça l’occupe.
La bière l’urine et les étoiles .
Le quatrième demi l’envoie aux chiottes. Comme c’est occupé et que ça presse, il sort se camper devant le mur latéral du bureau de poste. Trois générations de clients ont fait pareil. Le mur a encaissé des milliers de litres d’urine sans se plaindre. Une main à la braguette et la tête en l’air, Jacques cherche à localiser les étoiles apprises pendant les pêches de nuit. Il n’avait qu’à suivre l’index de son grand-père qui glissait sur le ciel comme sur une carte en égrenant les noms. La seule étoile que tu ne verras jamais c’est la bonne étoile, ponctuait l’ancien, qui endetté par une épidémie avait dû vendre ses bêtes et brader sa ferme.
La présentation chez la belle famille.
Le premier dimanche qu’elle passe chez ses parents est de Pâques. Depuis le temps que son crétin de fils l’heure parle d’elle, Gérard lui a dit : ramène la donc par ici. Les présentations on été bien faites au bal du 14, mais avec la musique il n’y avait pas moyen de discuter.Vers onze heures Maryvonne sur le service de table en porcelaine. Jacques se fiche d’elle.– On ne reçoit pas Giscard non plus.
Les expressions que Jacques prend toujours au pied de la lettre.
Niveau souplesse il a les gènes de son père persifle la mère. Et niveau caractère de cochon ceux de sa mère pinctue le père. Même si on a jamais vu que les cochon aient mauvais caractère
Le style du livre .
Après qu’un troisièmes accident cardiaque a été le bon, Jeanne est Jacques récupère Bill en même temps que la maison. Quelque part ils ont de la chance dans leur malheur. La mère de Jeanne dit souvent qu’à toute chose malheur est bon, mais elle peut dire le contraire la minute d’après, puis passer à un sujet sans rapport comme les tickets de rationnement d’après-guerre où Christophe Dechavanne. Pourtant à la maison de retraite elle n’est pas celle qui déraille le plus.