Édition Stock, Janvier 2017, 322 pages
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard
Le thème du mois de Mai de mon club était : « l’aristocratie ». Ce livre y avait donc toute sa place. Le début du roman m’a réjoui car l’auteur sait manier l’autodérision avec beaucoup de brio. Mais au bout d’un moment je me suis beaucoup ennuyée, dommage !
L’histoire raconte la destinée de François de Rupignac rejeton d’une famille de la vieille noblesse française. On se dit que Louis-Henri de La Rochefoucault n’a pas eu à chercher trop loin ses modèles pour raconter une famille « de la haute » . Le début est vraiment drôle, la grand-mère indigne tellement décalée, bien avant qu’Alzheimer fasse son effet, est un personnage qu’on imagine très bien. L’auteur s’amuse de tous les codes de l’aristocratie qui écrasent quelque peu ce jeune homme bien-né. Il décide avec son ami de lycée de créer « le club des vieux garçons » qui se réunira au Jockey club . (Je croyais que cette institution avait disparu mais non, la noblesse peut donc s’y retrouver, sans les femmes ! .
Je crois que c’est à ce moment là que j’ai commencé à m’ennuyer, c’est terrible car c’est le sujet même du roman. Mais je n’ai absolument pas compris ce que ce club apportait au roman, la galerie de portraits de sa famille m’aurait suffit.
J’avais oublié que j’avais tant aimé « Châteaux de sable » du même auteur, son humour m’avait alors ravie.
Extraits
Humour.
Une étudiante oubliée du siècle passé, Simone de Beauvoir, avait commis en 1958 une dissertation intitulée « Mémoires du jeune fille rangée ». Le niveau en était piètre. Au risque de lui défriser le chignon, j’ose affirmer, moi, François de Rupignac, qu’il est plusieurs urgent de lire mes « Mémoires d’un vieux garçon pas si rangé que ça ».
J’ai ri.
Tous les mercredis j’allais goûter chez mes grands-parents dans leur belle appartement sis dans le VII arrondissement, ce quartier silencieux qu’on dirait que ces habitants mettent des patins pour sortir dans la rue.
La grand mère scrogneugneu .
Elle avait l’art du caquetage scogneugneu et des réponses lapidaires, comme ce jour où, alors que je l’interrogeais sur le dîner auquel elle s’était rendue cette semaine là, elle m’avait lâché dans une grimace « Pouah ! Tout était froid sauf le champagne. »
La grand mère, toujours elle.
Les vacances d’été n’ont pas été de tout repos : ma grand’mère a dû être hospitalisée et opérée d’urgence. Jusque-là elle se croyait immunisée par son sang bleu, qui faisait office selon elle de vaccin absolu et d’élixir de longue vie.« Les toubibs ne respectent plus rien. Et là de quoi ai-je l’air, sur ce siège à roulettes ? Quand je pense que nous allions en carrosse doré, autrefois. Une chaise à porteurs passe encore. Un rocking-chair de repos, oui. Mais cette espèce de chariot, non, ça fait très manant, on dirait que tu rentres du supermarché avec un sac de patates… »
Allez hop, on oublie l’aristocratie (ça tombe, je n’y pensais pas trop !).
Et ton sourire me fait du bien , allez hop !
Dommage. Tu avis le livre de Laure Murat, sinon, sur ce thème, non?
(ou proust? OK je sors)
Oui j’ai beaucoup aimé le roman de Laure Murat et je partage ta passion pour Proust.
Je ne suis guère attirée par ce milieu…
Quand on lit Laure Murat on peut comprendre pourquoi !
Je pensais moi aussi au livre de Laure Murat. Je vais laisser tomber celui du jour qui ne me tentait déjà pas beaucoup.
il a de l’humour , il faut le reconnaître mais cela ne m’a fait adhérer au roman pour autant .
Je suis en pleine lecture d’un roman sur l’aristocratie anglaise et son crépuscule, plus réussi que celui-ci. J’aurais eu ma dose de nobles/nantis pour quelques temps!
quel est le titre du roman que tu lis ?
Je note plutôt Châteaux de sable, dans ce cas.
J’avais beaucoup ri, là beaucoup moins.
L’aristocratie n’est déjà pas un sujet qui me passionne… alors, deux coquillages et je passe mon tour !
Je comprends mais il y a aussi l’humour.
les extraits ne m’attirent pas vraiment mais l’autre titre dont tu parles m’intrigue.
Cet auteur a un bon sens de l’humour et d’autodérision.