Traduit du danois par Suzanne Juul et Bernard Saint Bonnet.
Je ne connaissais pas cet auteur et les « fans » du club de lecture m’ont dit que c’est un peu dommage de commencer par celui-ci qui est le dernier d’une longue série (Un curé d’enfer et autres racontars – Jorn RIEL). Je lirai sûrement les autres, car j’ai envie d’en savoir plus sur ce monde du Groenland.
Jorn Riel est un conteur extraordinaire et je suis partie avec lui dans le monde si rude du grand nord. Celui qui définit ainsi un racontar : « Ce sont des histoires vraies qui pourraient passer pour des mensonges, à moins que ce ne soit l’inverse » a un véritable talent pour faire vivre des personnages hauts en couleur. C’est complètement déjanté, tragique et drôle à la fois. On passe très vite de vie à trépas, du rire aux larmes, dans un cadre hors norme, beau, mais tellement froid et inhospitalier. On comprend que l’auteur préfère vivre en Malaisie !
Citations
La propreté
Nous devons accueillir nos invités propres et fringants … Bien entendu, en tant que chef de station, je commence et me réserve cette marmite d’eau chaude. Puis Museau se lavera avec la même eau, et en dernier Lasselille, qui, étant le plus jeune, n’a matériellement pas eu le temps ni le loisir de devenir aussi sale que nous autres.
Faire l’amour
Il retirait une certaine fierté du fait qu’il pouvait encore la faire roucouler comme une tourterelle en pleine parade quand il rugissait et commandait aux esprits dévoués du domaine.
Voyager léger
Valfred voyageait léger. Quatre bidons d’eau-de-vie de myrtilles, dix neuf boites de sardine à l’huile, son 89 et un sac de voyage avec quelques vêtements de rechange.
Portrait
Un type adorable et modeste, avec une soif réconfortante.
Les paysages
Le Fjord des glaces se trouve dans l’inextricable entrelacs de fjords et de baies qui se frayent un chemin depuis la mer jusque profondément à l’intérieur du pays. Les montagnes vers le nord sont hautes et sombres, les plaines vers le sud ouvertes et alanguies au soleil et à la lumière, et dans l’est les collines ont la rondeur rêvée pour que le soleil puisse s’y ébattre une heure ou deux avant de s’éteindre pour la nuit.