20160718_100133Traduit de l’anglais par Mathilde Bach. Lu grâce au club de lecture de la médiathèque de Dinard, il a obtenu « un coup de cœur », ce sont des valeurs sûres ces coups de cœur de notre club !

4
Superbe roman qui tient en haleine le lecteur jusqu’au point final. Plusieurs histoires se croisent et interfèrent les unes dans les autres. On y retrouve cette sensation qu’un « froissement d’aile de papillon » dans un coin de la planète aura des répercussions dans le monde entier. Dans la périphérie de Las Vegas, la famille de Daniel vit au rythme des missions militaires d’un genre particulier. Il dirige des drones sur des terroristes qui menacent la planète. Une guerre propre ? Seulement est-ce qu’une guerre peut l’être ? Ce jour là , Daniel et Maria ne tueront pas seulement un terroriste sur la frontière afghane et pakistanaise, en appuyant sur un bouton, ils tueront aussi le grand amour d’un écrivain : Michael. Celui-ci, terrassé par cette mort qu’il ne comprend pas, essaie de se reconstruire auprès de Samantha (à qui le livre est dédié) Josh et leurs deux filles dans un agréable quartier de Londres. Mais là encore, la bavure des militaires américains aura des conséquences tragiques.

Le roman raconte la lente reconstruction d’un homme écrivain après un deuil tragique. Le fait qu’il soit écrivain est important, il a toujours écrit ses livres grâce à un un don particulier : il sait entrer dans la vie des gens et ceux-ci lui font confiance au point de ne rien lui cacher de leur sentiments les plus intimes. Grâce à ce don, il devient l’ami indispensable de ses voisins, celui qui est invité à toutes les fêtes et qui peut donc un jour pousser la porte de leur maison en leur absence afin de récupérer le tournevis dont il a un besoin urgent. Le roman peut commencer, nous progressons dans la maison des voisins de Michael, saisi peu à peu par un sentiment d’angoisse terrible.

Je m’arrête là, car le roman est construit sur un suspens que je n’ai pas le droit de divulgâcher sans me mettre à dos tous les amateurs du genre qui seront ravis, car c’est vraiment bien imaginé. J’ai personnellement été plus sensible aux réflexions sur l’écriture. Ce personnage d’écrivain reporter m’a beaucoup intéressée. Faire son métier en utilisant la vie d’autrui comporte toujours une part de voyeurisme qui est aussi un des thèmes de ce roman. Mais évidemment l’autre centre d’intérêt qui questionne aussi beaucoup notre époque ce sont les conséquences de la guerre de notre temps qui utilise des drones pour éviter de faire mourir au sol les soldats de la force dominante.

Citations

Une bonne description

Ces hommes qui travaillaient dans des bureaux, et que les costumes ne semblaient jamais quitter, même nus.

L’anglais international

Il n’arrivait pas à reconnaître son accent. Ses phrases commençaient en Europe puis elles migraient, comme des hirondelles, survolaient l’Afrique à mi-chemin du point final.

Les vertus de la mer

La côte n’avait jamais été son décor naturel. Et cependant il se réveilla avec la certitude que seul l’océan pouvait l’apaiser. La mer semblait assez immense pour réprimer les angoisses qui le déchiraient . Assez pure pour lui dessiller les yeux.

Les peurs américaines et la guerre des drones

Las Vegas fournissait à l’Amérique des versions du monde, afin que l’Amérique n’ait pas besoin de s’y aventurer. D’autres pays, d’autres lieux étaient ainsi simultanément rapprochés et tenus à distance. Exactement comme ils l’étaient sur ces écrans qu’il observait à Creech. N’était-ce pas ce qu’ils faisaient également là-bas, lui et Maria, avec leur tasse à café qui refroidissait sur l’étagère à côté ? Introduire dans l’Amérique une version de la guerre. Une version à la loupe mais à distance, un équivalent sécurisé, où ils n’étaient pas obligés d’aller eux-mêmes.

20160716_131754Traduit de l’anglais par Hélène Hinfray

3
Je conseille la lecture de ce court témoignage à tous les fans de « Downton Abbey ». La quatrième de couverture dit que ce récit inspira plusieurs scénaristes dont Julian Fellowes (créateur de Downton Abbey). Mais ne vous attendez pas à retrouver la série, contrairement au personnage de Daisy, Margaret Powel est une jeune fille qui a tout de suite eu une conscience aiguë des limites de sa condition. Elle ne fait pas partie de ceux ou celles qui, à l’image de Carson ou de Mme Hughes, s’identifient complètement à la famille qu’ils servent. Elle cherche par tous les moyens à sortir de sa condition d’aide cuisinière et pour cela change le plus souvent possible d’employés. Cela nous vaut une série de portraits des riches familles anglaises hautes en couleurs ! Entre celle où on l’oblige à repasser les lacets des chaussures, celles où on ne les nourrit pas assez, celles où on les fait trimer comme des bêtes de somme, tout cela donne une vision bien éloignée de notre chère famille Crawley. Une seule famille semble un peu corresponde à cet idéal, mais Margaret n’y reste pas longtemps car elle veut surtout se marier et ne plus être au service de.. Ce qui donne autant d’énergie à cette toute jeune fille c’est une éducation rude mais très joyeuse au bord de la mer à Hove près de Brighton. Elle y a acquis une vision très juste de la société. Bien sûr le style est très plat mais on ne s’attend pas à plus pour ce témoignage très vivant.
Pour le plaisir d’entendre sa voix voici un petit film où elle recommande de manger du poulet anglais :

Citations

L’importance du dimanche dans sa famille

Enfin, on ne peut pas dire non plus que l’église jouait un grand rôle dans la vie de mes parents. Je crois qu’ils n’avaient pas vraiment de temps à consacrer à ça ; ou plus exactement ils n’en avaient pas envie. D’ailleurs on était plusieurs dans la famille à ne pas être baptisés. N’empêche qu’on devait tous aller au catéchisme le dimanche. Pas parce que nos parents étaient croyants, mais parce que pendant ce temps-là on n’était pas dans leurs jambes. Le Dimanche après-midi, c’était le moment où il faisait l’amour.

L’école

Mais ce qui était formidable à l’école, c’est qu’on devait apprendre. À mon avis, il n’y a rien de plus important que de savoir lire et écrire et compter. C’est de ces trois choses-là qu’on a besoin si on veut travailler et gagner sa vie. Nous, on nous forçait à apprendre , et je pense que les enfants il faut les forcer. Je ne crois pas aux théories comme quoi « s’ils n’en ont pas envie ça ne leur apportera rien ». Bien sûr que ça leur apportera quelque chose . Nous, notre maîtresse venait nous donner une bonne gifle quand elle nous voyait bayer aux corneilles. Et croyez-moi, quand on sortait de l’école on sortait avec quelque chose.

L’intérêt des patrons pour leurs domestiques

En fait pendant toute ma vie en condition j’ai constaté que les patrons se souciaient toujours énormément de notre bien-être moral. Ils se fichaient pas mal de notre bien-être physique. Pourvu qu’on soit capable de bosser, ça leur était bien égal qu’on ait mal au dos, au ventre ou ailleurs ? Mais tout ce qui avait à voir avec notre moralité, ils trouvaient que ça les regardait. C’est ce qu’ils appelaient « prendre soin des domestiques » s’intéresser à ceux d’en bas. Ça ne les dérangeaient pas qu’on fasse de grosses journées, qu’on manque de liberté et qu’on soit mal payé ; du moment qu’on travaillait bien et qu’on savait que c’était le Bon Dieu qui avait tout organisé pour que nous on soit en bas à trimer et qu’eux ils vivent dans le confort et le luxe, ça leur convenait parfaitement.

20160625_130844

4Noukette qui participe au » prix des meilleurs romans des lecteurs de points » a placé celui-ci en très bonne place pour remporter le prix, il n’en fallait pas plus pour éveiller ma curiosité. Comme elle, je trouve beaucoup de qualités à ce roman. Comme je n’ai pas lu les autres, je ne peux pas lui attribuer une place, en revanche, je lui attribue volontiers 4 coquillages. Pourquoi pas 5 ? Car il manque un peu de tensions dans les intrigues et sans m’ennuyer, je laissais parfois mon esprit vagabonder entre les poutrelles de Manhattan. Ce roman raconte la construction et la destruction des tours jumelles et prend pour personnage principal un Indien Mohawk qui fait partie des célèbres Ironworkers, c’est à dire de ceux qui ont construit les buildings de New-York et Chicago

f10efb4061ffe22a0f025ac02aa4d005

Plusieurs histoires s’entremêlent et permettent de vivre avec ces hommes très courageux de 1886 à 2012 …. Il permet de tordre aussi le cou à une légende tenace : oui les indiens Mohawks sont sujets au vertige comme tout le monde. Ceux pour qui ce malaise était trop fort n’ont pas fait ce travail là , voilà tout. La raison pour laquelle beaucoup d’entre eux l’ont fait, au péril de de leur vie parfois, c’est que dans l’Amérique de cette époque là peu de métiers aussi bien payés s’offraient aux Indiens. En plus, sur un chantier, quand quelqu’un fait bien son travail et est reconnu pour ses qualités, le racisme disparaît pour un temps, surtout si le métier est particulièrement difficile. Le roman débute en septembre 2001, avec la recherche forcenée des rares survivants qui pouvaient être encore sauvés des ruines fumantes des tours jumelles. Peu à peu on comprendra pourquoi il était presque impossible de survivre à cette catastrophe qui coûtera la vie à plus de 2000 personnes. Mais avant cela, pour bien comprendre les relations entre les personnages il faudra remonter dans le temps et comprendre ce qui s’est passé à Quebec en avril 1907. Ce jour là une autre catastrophe , un pont qui s’effondre et tue 76 personnes dont 36 Mohawks, là c’est l’entêtement de l’ingénieur qui n’était pas venu sur place, malgré les craintes des ouvriers qui sera responsable de cette tragédie.
Pont_de_Quebec_1907Les Ironworkers sont fiers de leur savoir faire, ils ont participé à tous les grands chantiers de l’Amérique, là où il fallait des ouvriers n’ayant pas peur d’escalader les constructions métalliques quelle que soit leur hauteur. La destruction de ces tours a été ressentie comme une injure faite au travail de leurs ancêtres.

Ce roman est intéressant par sa partie technique et son côté extrêmement bien documenté, mais il est vrai qu’aujourd’hui tous ces documents sont accessibles sur Internet , encore faut-il avoir le talent de les rassembler et de leur donner vie autour de personnages attachants. Pendant quelques jours, j’étais sur les poutrelles des buildings Manhattan ou dans les décombres des tours. J’ai appris à quel point les sauveteurs ont pris des risques pour leur vie et ont respirer des vapeurs très toxiques comme d’ailleurs tous ceux qui étaient près des tours quand elles se sont effondrées. J’aime bien ce sentiment que me procure parfois la lecture de n’être pas complètement avec les gens qui m’entourent mais dans un monde fait de passions, de peurs, de découvertes techniques et de civilisations différentes.

PS lire le très bon billet de Delphine-Olympe ne serait-ce que pour les photos

Citations

Pour mettre fin à une idée reçue

Il n’a ni peur ni vertige, ou du moins le vertige il l’a comme les autre, mais il parvient à le surmonter, à faire semblant d’être à l’aise pour impressionner les copains. C’est ce que ses oncles disaient : respecter sa peur, dialoguer avec elle, peu à peu l’amadouer, apprendre à la connaître pour l’apprivoiser. Serrer les fesses, faire comme s’il était normal de poser un pied devant l’autre sur trente centimètres de métal au dessus du vide. Tous n’y parvenaient pas, loin de là, mais ceux qui le peuvent semblent avoir un don unique.

Un des plaisirs de ce métier

Tu vois fiston, c’est un autre avantage d’être connecteur : sur un chantier, tu es au- dessus des autres, au-dessus du monde, dans les nuages, avec les dieux et les oiseaux.

L’ honneur d’être mort le 11 septembre

 Si c’est un morceau d’un corps de civil, on évacue ça dans un sac plastique, comme à la poubelle ! trois minutes et ça repart. Je veux parler à l’enfoiré qui a demandé dans la radio si c’était un sac ou un drapeau. Les civils ont droit au même respect que tout le monde ici . Tous ces gens sont morts en héros, uniformes ou pas.

20160526_105726(1)Traduit de l’anglais ( États Unis) par Éric Chédaille.

3Après avoir lu « La Montagne en Sucre » je n’ai pas hésité à me lancer dans ce second roman que Dominique et Keisha m’avaient conseillé. Hélas, ce roman centré sur les amitiés entre universitaires américains ne m’a pas vraiment intéressée. Le roman suit la destinée de deux couples spécialistes de littérature anglaise, ils se prennent d’amitié, l’un a beaucoup d’argent et fait profiter de son confort un couple d’amis moins fortunés. Le personnage principal dans lequel on peut reconnaître Wallace Stegner est l’universitaire moins riche mais doué pour l’écriture de romans à succès et qui , pour cette raison, est visiblement appelé à faire une belle carrière alors que son ami aura plus de mal à s’imposer car il aime surtout écrire de la poésie. Nous sommes donc dans le milieu d’enseignants au comportement et à la réussite divers, on voit combien il est important, aux Etats-Unis, de publier des articles ou des livres pour réussir en tant qu’universitaire. Les deux carrières de ces amis évolueront donc à des rythmes très différents. La vie et un accident que je ne peux pas raconter sans dévoiler l’intrigue, mettra leur amitié à rude épreuve. J’ai eu du mal à supporter les critiques sur le couple juif qui est, comme par hasard, arriviste et intéressé. Un moment Stegner se demande (à travers son personnage principal) s’il n’est pas victime de l’antisémitisme ambiant. Je peux lui répondre qu’il ne trouve aucune qualité à ses collègues juifs et que ça n’est pas très agréable car on peut penser que des professeurs capables de petitesses, il y en a de toutes couleurs et de toutes confessions ! Comme beaucoup d’Américains, ils sont passionnés par la nature, je pense que c’est un aspect du roman qui a beaucoup plu à Dominique . Quant à moi, je dois un peu me forcer pour lire les descriptions surtout quand je les trouve gratuites. Je dirai que c’est un roman à lire pour ceux qui sont intéressés par le monde universitaire américain d’avant guerre, et que Stegner est d’une honnêteté totale dans l’analyse des sentiments mais, hélas, on ne retrouve pas du tout le souffle épique de « Montagne en sucre « .

 

Citations

Les descriptions de la nature que je dois me forcer à lire

Traversant les feuillus qui poussent au pied de la hauteur, traversant le cordon de cèdres, où des sources rendent le sol spongieux, je marche d’un pas alerte et mes yeux se repaissent. J’avise dans la boue des empreintes de raton laveur, un adulte et deux petits, je vois des herbes mûrissantes ployées par l’humidité comme des arceaux de croquet, de fausses oronges, en cette saison encore plates voire concaves et contenant de l’eau, et des forêts miniatures de pied-de-loup et de lycopodes. Il y a, sous les jupes des épicéas, des cavernes mordorées, abris tout indiqués pour les mulots et les lièvres.

Vanités

Quoique j’aie été occupé, peut-être surmené, toute ma vie durant, il me semble aujourd’hui que j’ai accompli bien peu de choses importantes, que mes livres n’ont jamais été à la hauteur de ce que j’avais en tête, et que les gratifications -revenu confortable, célébrité, prix littéraires et titres honorifiques-n’ont été que du clinquant et rien dont un homme doive se contenter.

20160612_111430

Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Isabelle Caron. Lu dans le cadre du meilleur des coups de coeur de l’année 2015/2016 au club de lecture de la médiathèque de Dinard

3
J’ai eu beaucoup de mal à lire ce livre qui utilise un procédé étonnant et, comme tous les procédés, très artificiels. Le personnage principal est souvent en grand danger de mort, en si grand danger que la mort l’emporte … le roman pourrait alors s’arrêter. Ce serait méconnaître le pouvoir de l’écrivain qui reprend là où l’histoire s’est mal engagée pour la survie d’Ursula . Ce bébé meurt au chapitre un, à la naissance car le médecin n’a pas pu arriver à temps, à cause de la neige. Kate Atkinson reprend : le médecin arrive et Ursula respire…. Puis, elle périra noyée mais en reprenant le récit là où le danger était si grand que la fin logique était la noyade, elle sera sauvée par un peintre qui peignait une marine de cette si belle côte avec deux enfants jouant sur le rivage.

Bref, de récit en récit, on arrive à connaître parfaitement la Grande Bretagne de 1910 à 1946. Ce roman ne donne pas toutes les clés ni des relations des personnages entre eux, ni du pourquoi de leur présence dans des lieux si chargés historiquement : le lecteur est promené du Blitz dans les caves de Londres, au nid d’aigle aux côtés d’Eva Braun et Hitler. Au début, je me perdais à cause de ce procédé qui crée de multiples retours en arrière et puis je m’y suis habituée. J’ai pensé que c’était comme si l’écrivain vous proposait de refaire votre vie autrement à chaque fois que la souffrance vous a totalement submergé. Ursula prend peu à peu conscience qu’elle possède un pouvoir à la fois de prémonition et aussi celui d’empêcher la catastrophe en déviant les forces du destin, il faut pour cela effectuer un retour en arrière. Comme je lisais simultanément « La Variante Chilienne » je trouve que cette citation convient parfaitement à « Une Vie Après l’Autre »

Les « si » sont des carrefours invisibles dont l’importance se manifeste trop tard.

Pour être plus claire, je prends un exemple : Bridget la nourrice et aide cuisinière de la famille, toute heureuse de la fin de la guerre 14/18 veut aller avec son amoureux fêter le retour des soldats à la gare de Londres. Dans la première version du roman, elle y attrape le virus de la grippe espagnole, elle en mourra mais le transmettra au plus jeune frère d’Ursula. Celle-ci met toutes ses forces pour revenir au moment de la prise de décision d’aller à Londres pour empêcher ce projet dont elle seule connaît les funestes conséquences. Cela nous vaut trois récit différents car Bridget veut absolument mettre son projet à exécution, Ursula finira par la précipiter du haut de l’escalier de la maison. Les conséquences sont doubles, Bridget n’ira pas à Londres, personne dans la famille n’aura la grippe espagnole. Mais on ferra soigner la petite fille pour trouble mentaux, elle rencontrera un psychiatre qui sera bienveillant et qui l’accompagnera une grand partie de son enfance. Je crains qu’en disant cela, vous soyez comme moi dérouté par ce procédé, ce serait alors vous priver d’un roman qui décrit si bien l’Angleterre de cette époque. Je n’ai jamais rien lu d’aussi précis à propos de l’horreur des bombardements sur Londres pendant la guerre. Et puis, il y a cet humour si britannique qui fait tellement de bien.

Un livre surprenant donc mais qui plaira aux amoureux de notre chère Grande Bretagne qui vient de choisir de quitter l’Europe !

Citations

L’éducation sexuelle toute britannique

Sylvie n’avait pas la moindre idée d’où venaient les bébés, elle n’avait guère été plus avancée pendant sa nuit de noce. Sa mère, Lottie, avait fait des allusions, mais craint de donner des précisions anatomiques.Les relations conjugales entre Hommes et femmes semblaient mystérieusement impliquer des alouettes prenant leur essor au point du jour.

 

Des contacts physiques contraires à la bonne éducation britannique

Le bébé emmailloté comme une momie pharaonique fut enfin remis à Sylvie.Elle caressa doucement sa joue de pêche et dit « Bonjour, ma petite » et le Dr Fellowes se détourna afin de ne pas être témoin de démonstrations d’affection aussi sirupeuse.

Les sentiments pour une belle mère

Adelaïde menaçait de mourir depuis plusieurs années, mais « n’avait jamais tenu sa promesse » disait Sylvie.

Les bienfaits de l’Europe

Ursula était vierge en s’embarquant pour l’Europe, mais ne l’était plus à son retour. Elle pouvait en remercier l’Italie. (« Ma foi, si on ne peut pas prendre un amant en Italie, on se demande bien où s’est possible », disait Millie).

Le sens du roman

Et si nous avions la chance de recommencer encore et encore jusqu’à ce que nous finissions par ne plus nous tromper ? Ce ne serait pas merveilleux ?

20160612_111710Traduit de l’italien par Bernard Comment.

4
J’ai ce livre depuis un certain temps, il est de tous mes déplacements avec toujours cette envie de le lire que je dois à un blog dont j’ai oublié de noter le nom. Pour une fois la quatrième de couverture dit assez bien ce que raconte ce roman : « une prise de conscience d’un homme confronté à la dictature ». Le Docteur Pereira, journaliste, vit à Lisbonne en 1938, il est chargé de la page culturelle du « Lisboa », hebdomadaire qui préfère, et de loin, raconter l’arrivée des yachts de luxe et des réunion mondaines, qu’informer ses lecteurs sur les assassinats en pleine rue de pauvres gens comme ce vendeur de pastèques. Docteur Pereira est un peu trop gras, un peu diabétique et surtout très malheureux depuis la mort de sa femme. Il se confie au portrait de celle qui a, sans doute, été le seul vrai rayon de soleil dans une vie plutôt triste. Cet homme sans espoir, et sans illusion voudrait pouvoir manger ses omelettes au fromage et boire ses citronnades tranquillement.

Mais voilà, autour de lui rien n’est exactement à sa place. Lisbonne n’est plus la même ville : le boucher juif voit sa devanture brisée sans qu’il puisse se plaindre à une police très certainement complice, sa concierge l’espionne pour le compte de la milice, et une nouvelle d’Anatole France qu’il traduit pour la page culturelle de son journal lui voudra de très vives remontrances de son directeur. La lente montée chez cet homme du malaise qui peu à peu s’empare de lui alors qu’il met toutes ses force à fuir la réalité est très bien racontée. Un presque rien, la rencontre avec un jeune couple de résistants à l’oppression, va être le petit grain de sable qui va enrayer sa belle construction intérieure, ses protections vont peu à peu se fissurer et un jour il ne pourra plus fuir. Je ne peux évidemment pas vous dévoiler cette fin mais c’est superbe.

Ce roman que j’ai commencé plusieurs fois est finalement un texte qui me restera en mémoire, je crois à ce personnage et il m’a émue à cause ou plutôt grâce à ses faiblesses si humaines. Le style est un peu agaçant puisque le livre est présenté comme un témoignage, toutes les phrases où Pereira prend la parole commence par ces mots repris dans le titre « Pereira prétend… ». C’est voulu bien sûr, et cela donne encore plus l’idée d’un personnage peu sûr de lui, il a fallu pourtant que je me force pour accepter cet effet.

PS grâce aux commentaires je sais que je dois ce livre à Éva 

Citations

La résurrection (portrait du personnage principal)

Et Pereira était catholique, ou du moins se sentait-il catholique à ce moment-là, un bon catholique, quoiqu’il eût une chose à laquelle il ne pouvait pas croire : à la résurrection de la chair. À l’âme oui, certainement, car il était sûr d’avoir une âme ; mais la chair, toute cette viande qui entourait son âme, ah non, ça n’allait pas ressusciter, et pourquoi aurait-il fallu que cela ressuscite ? se demandait Pereira . Toute cette graisse qui l’accompagnait quotidiennement, et la sueur, et l’essoufflement à monter l’escalier , pourquoi tout cela devrait-il ressusciter ?

L’envie de fuir

Il fallait se renseigner dans les cafés pour être informé, écouter les bavardages , c’était l’unique moyen d’être au courant … mais Perreira n’avait pas envie de demander quoi que ce soit à personne, il voulait simplement s’en aller aux thermes, jouir de quelques jours de tranquillité, parler à son ami le professeur Silva et ne pas penser au mal dans le monde.

SONY DSC5
Je savais que je lirai cette BD , mes tentateurs habituels m’avaient convaincue , en particulier Jérôme. Je me réfugie vers les BD quand, parfois, les romans m’agacent ou se répètent , et que l’actualité me fait peur . La BD est souvent consolatrice et celle-ci, bien que très triste, a parfaitement joué ce rôle. Les personnages sont émouvants, le dessin très beau et l’histoire elliptique est chargée du sens que chaque lecteur et lectrice voudra bien y mettre. On peut sourire, par exemple en apprenant que si le personnage féminin s’appelle Épilie c’est parce que son père était enrhumé le jour où il a déclaré son prénom à la mairie. On part à l’aventure comme dans toute BD parce que « même si on est bien » le bonheur est peut-être ailleurs

20160522_184944

On s’instruit aussi et Gaston explique très bien le phénomène des marées. On est séduit par la tendresse et la naïveté affectueuse du petit Abélard et on compte sur Gaston pour l’aider, l’instruire et le protéger .

20160522_192318

Mais dans aucune autre BD , on ne trouve des messages de sagesse qu’on a tant envie de garder pour soi en les partageant avec tout le monde !

20160522_221848 20160522_221921 20160522_221837 (1)

 

20160603_1631165
Depuis La Fractale des Raviolis, je sais que je lirai ce roman soutenue dans cette volonté par Jérôme, Noukette et Keisha. Il était dans mes bagages depuis longtemps, et je suis ravie de l’avoir lu et relu puisque j’avais du temps. Je fais partie du club des lecteurs qui adorent les histoires, Pierre Raufast me permet de retrouver mes plaisirs d’enfance , du temps où des adultes me racontaient « Le Livre de la Jungle » ou « Les lettres de mon Moulin » . Je peux comprendre que l’on n’adhère pas à cet auteur car il semble si peu sérieux aujourd’hui de lire des histoires inventées qui s’enchaînent avec une logique implacable. L’imaginaire n’est pas à la mode sauf pour les enfants, ou en bandes dessinées. Je pense qu’un jour un dessinateur s’emparera de cet univers si particulier. En attendant, pour toutes celles et tous ceux qui veulent rêver, sourire et se laisser emporter par des fictions si bien construites qu’on est prêt à croire sur parole cet auteur qui expliquent avec le plus grand sérieux des histoires nous emportent loin, bien loin de tous nos soucis du quotidien , lisez cette « Variante Chilienne ».

J’ai adoré le moment où les deux compères quelque peu éméchés ont essayé divers techniques pour éteindre les vers luisants, je vous dirais bien comment c’est possible mais vous perdriez tout le sel de cette histoire. Je vous mets quand même sur la piste : claquer des mains ne suffit pas ! On ne peut pas raconter ce livre, car l’art d’un conteur est subtile et vient autant de l’histoire elle-même que de la façon de la raconter. Mais quand même, sachez pour les esprits sérieux, que vous apprendrez comment cueillir des noix grâce aux hélicoptères, le pourquoi du ratage du prix Nobel de littérature pour Jorge luis Borges, vous vivrez dans un village où il a plu pendant 10 ans sans discontinuer : entre réalité et fiction, mensonge et vérité, Pierre Raufast signe un second roman qui m’a sans doute encore plus ravi que le premier parce que finalement je trouve qu’il aide à vivre quand on a l’âme en peine (la preuve : je lui mettrai bien 6 coquillages !).

Citations

Humour (irrésistible pour moi !)

Difficile à croire, mais cet endroit avait été le bordel de campagne des paysans du coin avant la guerre. Il fut maquillé sous l’Occupation afin d’éviter que les soldats allemands ne souillent le patrimoine national.

Je connais des gens comme-ça, mais ils le disent moins bien

L’été je mets ma peau en jachère, je la laisse se reposer. Au bout d’une semaine, ma barbe a poussé. Alors, je suis content. Au bout d’un mois, de grosses boucles blanches se forment. Là je suis tout à fait heureux. Mes talents de philosophe décuplent. Je suis le Samson de la barbe blanche. À la rentrée des classes, je me rase. Je redeviens le professeur fatigué qui tourne la meule du savoir.

Les énumérations que j’adore

Avec passion, il découvrit la science du mélange des terres, argile, marne et silice : le malaxage, le pourrissage, l’estampage, le modelage, le calibrage, le montage, le tournage, le tournassage, le moulage, le coulage, l’ansage, le séchage et la cuisson, qu’il appelait par déformation « le cuissage ».

J’adore cette phrase

Les « si » sont des carrefours invisibles dont l’importance se manifeste trop tard.

La perte des histoires non-racontées

Quel gâchis ! Un cimetière, c’est comme une bibliothèque remplie de vieux livres dont on aurait perdu la clef.

20160520_160055Lu dans le cadre du club de lecture de la média­thèque de Dinard. Il a obtenu un coup de cœur. Traduit de l’italien par Elsa Damien.

4
Le cœur de ce roman bat au rythme d’une ville italienne emblématique : Naples. Elena Ferrante nous plonge dans un quartier populaire et nous vivons l’amitié de deux petites filles : Elena et Lila. Évidemment (nous sommes en Italie du Sud), tout le monde est plus ou moins sous la domination des malfrats. Ils sont une des composantes du récit et de la vie des Napolitains, ils font partie des personnalités du quartier au même titre que tous les artisans nécessaires à la vie quotidienne. Une famille de cordonniers : celle de Lila, un menuisier, un épicier, un employé de la mairie : la famille de la narratrice : Elena.

Loin du regard folklorique ou tragique de la misère de l’Italie d’après guerre, nous sommes avec ceux qui s’arrangent pour vivre et se débrouillent pour s’en sortir. Le roman se situe dans les années 50 et on sent que l’économie redémarre, on voit l’arrivée des voitures de la télévision, des loisirs à travers des moments passés à la plage. L’aisance ne supprime en rien l’organisation traditionnelle de la société de l’Italie du Sud et le poids des traditions, en particulier pour les mœurs entre filles et garçons. L’auteure explique très bien la façon très compliquée dont les jeunes, dans ses années là, ont essayé de sortir des codes parentaux tout en s’y conformant, car cela peut être si grave de ne pas le faire.

Les deux petites filles sont soudées par une amitié faite d’admiration et de domination. Lila est la révoltée « la méchante » dit Elena qui sait, elle, se faire aimer de son entourage. Mais Lila est d’une intelligence redoutable. C’est le second aspect passionnant : l’analyse d’une amitié : Elena sent tout ce qu’elle doit à son amie. C’est Elena qui fait des études et se dirigera plus tard vers l’écriture, mais son développement intellectuel doit tout ou presque à l’intelligence et la pertinence de Lila, alors que celle-ci refuse d’aller au lycée, pour se marier à 16 ans. Elle va délaisser l’instruction et la culture et cela met le doute dans la tête d’Elena qui sait que son amie est capable de réussir, bien mieux qu’elle même. Cet aspect de leur relation est très troublant, on se demande, alors, si Lila n’est pas davantage dans le vrai que son amie. Puisque réussir par la voie scolaire signifie se couper définitivement de tous les liens sociaux dans lesquels les jeunes filles ont vécu jusqu’à présent.

Mais finalement on arrive au dernier aspect de ce roman, celui qui est si bien traité par Annie Ernaux : les études amènent Elena à sortir de cette société et de son propre monde, c’est évidemment très douloureux. En plus, pour elle, il s’agit d’un abandon de sa langue maternelle car le dialecte italien de Naples n’a rien à voir avec l’italien du lycée. C’est un voyage sans retour et cela ressemble à un exil qu’elle hésitera à faire. Lila qui a décidé de faire changer les rapports dans son quartier est-elle dans le vrai ? Une histoire de chaussures nous prouvera que sa tâche est loin d’être gagnée d’avance.

La construction du roman ne dit presque rien de la vie d’adulte de ses deux petites filles devenues femmes et j’avoue que cela m’a manqué. Je comprends bien le choix de l’écrivaine, qui laisse une porte ouverte mais j’aime bien qu’on m’en dise un peu plus.

Citations

Dureté de la vie des enfants à Naples dans les années 50

Je ne suis pas nostalgique de notre enfance : elle était pleine de violence. Il nous arrivait toutes sortes d’histoires, chez nous et à l’extérieur, jour après jour : mais je ne crois pas avoir jamais pensé que la vie qui nous était échue fût particulièrement mauvaise. C’était la vie, un point c’est tout : et nous grandissions avec l’obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile.

Trait de caractère de sa mère

Ma mère voyait toujours le mal, où, à mon grand agacement, on découvrait tôt ou tard que le mal, en effet, se trouvait, et son regard tordu semblait fait tout exprès pour deviner les mouvements secrets du quartier.

La relation entre Elena et Lila et les succès scolaires

– C’est quoi, pour toi, « une ville sans amour » ?
– Une population qui ne connaît pas le bonheur.
– Donne-moi un exemple.

Je songeai aux discussions que j’avais eues avec Lila et Pasquale pendant tout le mois de septembre et senti tout à coup que cela avait été une véritable école, plus vraie que celle où j’allais tous les jours.

– L’Italie pendant le fascisme, l’Allemagne pendant le nazisme, nous tous, les êtres humains, dans le monde d’aujourd’hui.

Se croire au-dessus des conventions

Ainsi Stefano avait continué à travailler sans défendre l’honneur de sa future épouse, Lila avait continué sa vie de fiancée sans avoir recours ni au tranchet ni à rien d’autre, et les Solara avaient continué à faire courir les rumeurs obscènes… Ils déployaient gentillesse et politesse avec tout le monde, comme s’ils étaient John et Jacqueline Kennedy dans un quartier de pouilleux… Lila voulait quitter le quartier tout en restant dans le quartier ? Elle voulait nous faire sortir de nous-mêmes, arracher notre vieille peau et nous en imposer une nouvelle, adaptée à celle qu’elle était en train d’inventer elle-même ?

20160512_101050Traduit de l’anglais par France Camus-Pichon.

3
Lecture que je dois à Krol, je me demande si comme moi elle a été gênée par le prénom de la cinquième femme de Michael Beard : « Patrice » est pour moi un prénom de garçon, à chaque fois je m’efforçais de penser « Patricia » sans quoi je n’arrivais pas à lui donner des traits féminins. Comme notre personnage est un scientifique tourné ver l’avenir de la planète, j’ai associé son roman à une revue qui explore le futur « Usbek et Rica« , dont je parlerai peut-être un jour. En attendant, voici donc le roman racontant la vie de Michael Beard physicien couronné par un prix Nobel que les mauvaises langues jugent très immérité . Peu importe, c’est un membre influent de la Royale Académie de sa Majesté Elizabeth d’Angleterre. Il ronronne un peu et passe son temps à répéter la même conférence dans des lieux divers et devant des publics variés. Il a une autre occupation lire les articles de physique pour voir à quel moment et en quels termes son nom sera cité. Bref sur le plan professionnel, ce n’est plus vraiment ça, il est de plus fortement agacé par la jeune génération à catogan qui ne respecte pas assez les glorieux aînés.

Et sur le plan personnel ? Là c’est carrément la Bérézina ! Sa cinquième femme, la fameuse Patrice, le trompe avec un vulgaire maçon . Bien sûr, lui ne se prive jamais de conquêtes féminines. Mais avec cette histoire de maçon sa descente aux enfers commence. Il n’a plus que deux préoccupations dans la vie, oublier Patrice et essayer de décider de commencer un début d’un éventuel régime ! Évidemment, il rate les deux . Il partira pourtant au pôle nord puis dans le désert du Mexique. Mais continuera avec la même constance à rater sa vie. Quelque soit ses rencontres et ses différentes femmes, il les trompe toujours et il grossit toujours autant. Il ne fait pas que cela, il est d’une mauvaise foi incroyable et se donne bonne conscience quelques soient ses actions qui peuvent aller jusqu’à tuer quelqu’un, sans le vouloir certes , et ensuite faire endosser cette mort par un autre. Évidemment, il est également malhonnête dans sa recherche scientifique. Bref un sale bonhomme avec qui je suis restée trop longtemps.

J’ai peiné à la lecture de ce roman pourtant agrémenté de passages drôles pimentés par un humour très britannique. On y retrouve aussi beaucoup de problèmes qui agitent notre planète. Mais voilà le roman annonce assez vite qu’il est impossible que ce personnage s’en sorte bien, du coup on attend sa chute et on trouve qu’elle tarde à venir. Et comme son cerveau est embrumé par l’alcool ou l’importance de la nourriture , j’ai eu plus d’une fois la tentation de lire en diagonal pour aller plus vite que lui. D’avance je savais qu’il allait redemander un whisky, se resservir du plat principal, coucher avec la serveuse, pomper dans des recherches d’un autre savant et se les approprier et que tout cela allait très mal se finir. Bref, j’ai étouffé parce que je me suis sentie enfermé dans ce personnage qui a fini par m’énerver.

Citations

Mauvais goût pour un anglais et ce maçon est l’amant de sa femme…

le maçon, celui-là même qui avavit rejointoyé leurs murs, aménagé leur cuisine, refait le carrelage de leur salle de bain, ce type épais qui, un jour, devant une tasse de thé, avait montré à Michael une photo de sa maison simili-Tudor rénovée et tudorisée par ses soins, avec un bateau posé sur sa remorque sous un réverbère de style victorien au milieu de l’allée bétonnée, et un emplacement où ériger une cabine téléphonique rouge à usage décoratif.

Flegme et classe britannique

Vous pouvez me parler sans me regarder, avait-il envie de dire, surveillant le flot de véhicules devant eux pour tenter de prédire à quel moment il allait devoir attraper le volant. Pourtant, même Beard avait du mal à critiquer un homme qui le transportait gratuitement – son hôte, en fait. Plutôt mourir ou mener une morne vie de tétraplégique qu’être impoli.

L’obsession de la nourriture , par exemple : les chips

Sa technique était de poser la lamelle de pomme de terre au milieu de sa langue et, après avoir profité quelques secondes de la sensation, de l’écraser contre son palais. Selon lui, la surface irrégulière de la chips causait de minuscules ulcérations de la chair, dans lesquelles se déversaient le sel et les additifs, doux mélange de plaisir et de douleur à nul autre pareil.