J’avais lu, sur les commentaires à propos d’un de ses livres, que celui-ci plaisait à beaucoup de blogueurs et blogueuses. Comme je le comprends ! Il a tout pour plaire ce roman. D’abord l’art de raconter, à propos d’objets anodins tout ce qui les rattache à un pan de vie. Comme ces boucles d’oreilles qu’il a retrouvées et qui lui rappelle une partie de sa jeunesse. Une virée à Paris, ville où il se promène jeune adulte avec trois autres amis, un premier amour qui n’a pas duré très longtemps, et ce cadeau qui devait sceller une grande amitié. Les années 80 époque où
Les Free Time viennent d’être supplanté par les MCDonald’s. Tout le monde porte les United Colors de Benneton
Peu à peu, au fil des objets, sa vie se déroule à travers les pages de ce roman, construit sur la douleur d’un divorce mal vécu. Sa femme partant avec un dentiste, certaines phrases sur cette honorable profession sont très drôles même si elles sont caustiques. Mais le charme de la construction du roman ne s’arrête pas là, chaque personne qui s’arrête devant un objet le fait pour des raisons bien précises, et redonne une nouvelle vie à l’objet en question. Le livre est construit en boucle et ce qui devait n’être un débarras, est porteur de vie : les objets perdus, prennent un nouveau départ vers des objets trouvés. Et, grâce à l’acheteuse des boucles d’oreille, s’esquisse un départ possible vers une rencontre : l’auteur pourra-t-il ainsi sortir de la tristesse de son divorce ?
La multiplicité des points de vue sur les objets permet de rendre compte des différentes perception du même événement. L’histoire du cadre rouge est vraiment attachante, l’homme a détesté ce cadre dans lequel sa mère affichait des photos de lui enfant qui ne lui rappelaient que des mauvais souvenirs, mais son épouse avait été touchée par le geste de sa belle -mère lui confiant un moment de l’enfance de celui qu’elle aimait.
Jean-Philippe Blondel a ce talent particulier de garder en lui, et de nous faire revivre des moments de notre passé par une chanson, une marque de vêtements, un événement. Son minuscule inventaire, c’est certainement ce que beaucoup d’entre nous pourrions faire à propos d’objets que nous gardons et dont nous seuls connaissons l’histoire, mais évidemment nous n’avons pas tous ni toutes son talent pour les raconter.
Citations
La lecture adolescente
Je cherche des romans qui parleraient de moi -de nous, mais dans les librairies, je ne vois que des récits de quadragénaires qui s’épanchent sur leur divorce et sur leurs maîtresses.
On pense à une chanson de Bénabar
Marianne est institutrice, elle s’est dénudée pour un autre instituteur et ensemble ils forment un couple CAMIF parfait, ils ont un monospace acheté d’occasion et trois enfants ceinturés à l’arrière, ils vont en vacances en Vendée et ont fait poser dernièrement des pavés autobloquants dans la descente de leur garage.
Vision de la Bretagne
Chrisian Lapierre venait de Bretagne -de l’autre côté de la France, pas loin de cet océan que je n’avais vu qu’en carte postale,nous, on allait plutôt à la montagne, c’était moins cher, et même si on avait choisi la mer, on aurait viré plus au sud, en Bretagne, il pleut tout le temps et c’est une région triste à mourir.
Les petites anglaises
Je suis sorti pendant quelques temps avec une fille qui s’appelait Kathleen, assistante anglaise de son état, qui trouvait la France for-mi-da-ble, la culture for-mi-da-ble, la cuisine extra-for-mi-da-ble et les Français hyper-for-mi-da-ble. J’ai été content de l’accompagner sur le quai de la gare du Nord pour son retour dans son pays natal. Elle était en pleurs, mais moi, je trouvais ça formidable.
Au moins, j’ai pratiqué l’anglais oral.
4 coquillages ? Jamais lu cet auteur mais je note car je trouve que çaressemble assez à ce que fait Ernaux que j’aime beaucoup
Il n’a pas la force du minimaliste d’Annie Ernaux , il a une proximité avec son époque.
J’ai découvert Blondel avec ce titre, et j’avais été emballée aussi. Il a vraiment un charme particulier, à la fois sobre et sensible..
Comme je suis d’accord, j’aime beaucoup cet auteur comme un ami un peu triste.
J’ai rencontré l’auteur il n’y a pas longtemps et l’ai trouvé incroyablement sympathique. Je note ce titre.
Je te jalouse souvent d’habiter dans une plus grande ville que moi, j’aimerais rencontrer cet écrivain.
Tiens, je ne crois pas connaitre ce titre de l’auteur!
Comment ça Keisha, un livre que tu n’as pas lu , il est vrai que tu ne lis pas beaucoup! il est grand temps que tu lises plus d’un livre par mois!
Je ne connais que ses romans jeunesse mais j’aimerais beaucoup découvrir sa production « adulte » avec celui-ci !
j’ai été très touchée par ce roman, il sait écrire un quotidien qui me touche.
Tu décris-là tout le Blondel que j’aime. Et pourtant, je n’ai pas encore lu ce roman qui est l’un de ses premiers et qui attend dans ma bibliothèque… Parfois, il vaut mieux ne pas chercher à comprendre.
Je pense que tu devrais également aimer son premier roman « Accès direct à la plage » qui présente une construction très proche à celui-ci.
J’ai vu que tu as programmé un billet sur « Les Étoiles s’éteignent à l’aube ». Je l’ai lu le mois dernier et j’attends de savoir ce que tu as pensé. Personnellement, j’ai été bouleversé.
J’ai adoré ce roman comme toi je suis très émue par cet auteur. Je dévoile rien de mon prochain billet et je vais de ce pas voir si tu as fait un billet sur ma prochaine lecture.
Il fait parti de ces auteurs français que je confonds sans arrêt les uns avec les autres …. Les Dubois, Fournel … je vais tenter de me fixer un titre pour stopper cette ronde infernale …. Et la littérature inventaire me touche toujours beaucoup, très sensible au « halos » des objets que je suis.
Cet auteur est connu pour ces romans ado, toujours très justes. Et ce roman m’a beaucoup séduite. À toi de juger.
Tiens, je ne connaissais pas non plus (comme Dame Keisha) ce titre de l’auteur. Je viens de regarder et je constate qu’il date de 2005, mais d’autres titres de ces années-là sont davantage connus (« Accès direct à la plage », « Juke box », « This is not a love song »). Bref, j’ai déjà lu l’auteur et ça n’a pas marché à tous les coups (mais quand ça marche, ça marche vraiment bien). Tu rends très bien compte de ce roman, en tout cas.
Merci pour le compliment. Quand jai envie de partager j’essaie de donner envie , si c’est réussi tant mieux . Ce livre le mérite.
J’ai essayé à deux reprises de lire et auteur et… je n’ai pas aimé. Alors, depuis, je passe à côté de ses livres sans même leur jeter un regard.
Merci d’avoir jeté un regard sur mon billet, j’en suis très honorée !!
auteur totalement inconnu de moi, pas son nom mais je n’ai jamais rien lu, j’ai un peu de mal avec les romans français actuels que je trouve souvent très très insipide du coup je ne les regarde même plus en librairie peut être que je passe à coté de bonne chose
Je comprends très bien ton sentiment , mais je te livre une de mes réflexions. Je trouve que la littérature Nord-américaine bénéficie en France d’une aura souvent injustifiée. Evidemment pour le lecteur français il y a une sorte d’exotisme qui lui rend cette lecture plus agréable mais est-ce pour autant de meilleures œuvres? Et sinon en littérature étrangère, il y a toujours cette découverte d’un ailleurs qui est pour nous un intérêt supplémentaire. Je trouve par exemple que le goût des polars venant du nord de l’Europe relève de ce goût là plus que d’un intérêt pour la littérature. Pour cet auteur il est pour moi comme un ami qui ne va pas très bien , pour les mêmes raisons que moi : mal-aimé, séparation, métier moins excitant que prévu, vie de province un peu terne. Il me le raconte mieux que je n’ai su le faire et il me fait du bien. Je pense que si les américains lisaient ce livre (mais il ne sera pas traduit) ils comprendraient beaucoup mieux la France qu’ils ne le font actuellement en lisant Sartre et Simone de Beauvoir.
il me tente même si je ne suis pas d’accord avec sa vision de la bretagne !
Hum! Depuis quelques temps je pourrai bien être d’accord avec lui …. Mais aujourd’hui c’était merveilleux soleil de printemps. Ce livre est vraiment très agréable à lire.
J’ai lu juste un autre roman de lui, G229, sur sa salle de classe. J’avais passé un excellent moment et j’en garde le souvenir d’un livre « qui fait du bien »… Alors celui-ci, pourquoi pas ?
Je suis d’accord, il me fait du bien à moi aussi et pourtant il écrit dans une tonalité triste que j’accepte facilement.
Celui-là m’a beaucoup plu. J’aime le Blondel qui révèlent les choses par petites touches.
Tout comme moi. Je ne comprends pas pourquoi ce roman n’est pas réédité en poche.
tu en parles bien, moi aussi j’ai découvert cet auteur il y a peu et je l’apprécie beaucoup : réaliste, juste, vrai.
merci du compliment, oui j’aime cet auteur , dans les goûts tout ne s’explique pas, j’aime sa tristesse légère.
… J’adore cet auteur, surtout pour ses récits ‘jeunesse’ (G229, Brise-Glace, Rebond…), je le trouve d’une grande sensibilité et d’une très belle justesse. Et je ne connaissais pas celui-là ! Merci Luocine !!
Je n’ai trouvé ce roman que d’occasion, j’avais eu cette idée de lecture sur les blogs. Je l’ai beaucoup apprécié. Comme toi j’aime bien cet auteur.
J’ai aimé deux de ses titres adultes. On fait le même métier (pas écrivain évidemment) ,et j’ai l’impression qu’on en a une conception très proche.
On éprouve souvent cette proximité avec lui sans pour autant tomber dans la facilité.