Édition NRF Gallimard

 

Un roman où il ne se passe rien ou presque mais qui décrit bien l’ambiance au Cameroun en 1959 parmi les Français.

Le roman commence bien : à partir d’une photo d’une jolie femme à Douala en 1959, la narratrice veut comprendre qui est sa tante Madeleine qu’elle a connue mariée avec son oncle Guy et formant un couple qui s’entendait bien.

Sa cousine Sophie lui apportera quelques éléments de la vie de sa mère. Et à partir de rien ou presque, la narratrice imagine que cette femme a aimé un certain Yves Prigent mort dans un accident d’avion au Cameroun.

C’est un roman vide et les personnages n’ont aucune consistance, mais l’essentiel n’est pas là mais dans l’atmosphère qui régnait dans les ex-colonies à cette époque. Les Français vivaient entre eux, comme dans un petit village où tout se sait. Donc, même les longues promenades de Madeleine et d’Yves arriveront aux oreilles de son mari.

Un roman que j’oublierai vite malgré son charme désuet et les chansons de l’époque qui accompagnent le récit.

 

 

Extraits

 

Début .

En faisant la vaisselle, ma mère chantait souvent « la vie conjugale «  :
Les histoires sages
finissent souvent
par un beau mariage 
et beaucoup d’enfants. 
Guy Béart. On avait le disque à la maison, un 45 tours.

 

Souvenirs .

 L’original est une photographie carrée à bord dentelé qui tient dans le creux de la main ; une photo prise avec un appareil kodak. Les photos de l’époque m’ont toujours fait penser aux petits beurres Lefèvre- Utile. Est-ce à cause de leur format, ou de nos origines nantissement ? Les deux sans doute. Ou parce que grand-mère avait l’habitude de ranger les photos de famille dans une vieille boîte de biscuits LU, une ancienne boîte d’assortiment dont le couvercle représentait un genre de sirène Art-déco à cheveux roux entourée de guirlandes de fleurs.

Difficultés de communication entre mère et fille.

Elle n’a jamais su s’y prendre avec Madeleine, à cause de son mutisme et de son caractère bizarre (ce tempérament « renfermé », « Le Tellec »). Comme Comme la plupart des mères de cette époque, elle pense qu’on ne devrait pas aborder ce genre de sujet entre deux femmes dont l’une est le produit de l’autre. Ça ne se fait pas, c’est tout. C’est assez difficile comme ça. La vie est bien assez difficile. Déjà, elles sont sorties de la guerre.
(…)
 Oui on doit s’estimer heureuse, a pensé grand-mère en regardant sa fille. Heureuse de vivre ; il faut passer par les étapes ; c’est pareil pour tout le monde. Une fois que c’est commencé, on ne peut pas s’en extraire : on ne peut pas reculer ; on peut pas revenir en arrière, regarder toujours en arrière. Le mariage est « une loterie « . La vie est une loterie.

Le milieu européen à Douala.

 Le milieu européen de Douala gravitait autour du Délégué et de sa femme Jacqueline. L’administration du territoire en dépendait. Comme tous les milieux d’exilés où les gens vivent les uns sur les autres, c’était un lieu d’intrigues. Pour les questions pour les querelles d’avancement, rien de pire que la colonie. Les épouses des fonctionnaires se démenaient beaucoup pour obtenir des avantages, des postes, et des invitations aux fêtes qui égayaient les longues soirées. On se fréquentait, on dînait, les uns chez les autres on s’épiait. Pour le reste, c’était comme partout : il y avait des types bien qui avaient fait leur vie dans ce pays, et des brutes qui traitaient mal les ouvriers noirs, qui ne leur parlaient pas correctement, qui se croyaient supérieurs.

18 Thoughts on “Une façon d’aimer – Dominique BARBÉRIS

  1. L’atmosphère me fait penser au film L’île rouge, qui se passe à Madagascar, entre expatriés, militaires en l’occurrence.
    Mais si les personnages sont vides, je me passerai de ce roman, pourtant bien présent dans la presse (bien sûr, c’est Gallimard).

    • je peux te dire que ma sœur qui est aussi une grande lectrice à beaucoup aimé pour les phrases assassines de la mère et je suis bien d’accord avec elle aussi

  2. En dépit du sujet qui pourrait m’intéresser, je ne pense pas lire ce roman. Le côté « vide » ne m’attire guère.

  3. Je passe à mon tour ce roman … Noël a bien augmenté ma PAL ! Et les extraits semblent plutôt plats. En plus du vide, ça fait beaucoup !

  4. Il est dans ma PAL. J’avais apprécié un roman précédent de l’autrice, j’espère y trouver quand même mon compte.

  5. Je l’avais lu au moment de sa sortie, et je me souviens encore de cette femme expatriée.

  6. Melanie on 29 décembre 2023 at 17:57 said:

    J’ai découvert un pan de l’histoire du Cameroun (XXème siècle) en lisant le remarquable roman de Hemley Boum, « Les jours viennent et passent ». Je te le recommande chaudement. Je ne l’aurais jamais lu si quelqu’un de mon cercle de lecture ne me l’avait pas mis entre les mains. J’ai d’ailleurs traîné pour l’ouvrir et j’ai fait une belle découverte. Bonnes fêtes, Luocine !

  7. un « roman vide » avec des personnages inconsistants, difficile d’être tentée :) Surtout que ma PAL déborde…

  8. Un roman vide où il ne se passe rien, ce n’est pas pour moi. Pourtant, on en a parlé de ce titre lors de la rentrée !

  9. Lu a sa sortie, j’ai aimé l’atmosphère de ce roman.

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