Édition Sonatine . Traduit de l’anglais par Julie Sybonie.

 

Ce roman d’anticipation décrit ce que les américains ont ressenti lors de l’épidémie de Covid gérée par Donald Trump . Il appelait le Covid, le virus-chinois et cela a engendré dans la population américaine un rejet vis à vis des Chinois ou des gens d’origine asiatique. Mais, au lieu de décrire cela avec précision, l’autrice part dans une fiction où les asiatiques sont accusés d’une crise économique sans précédent. Les habitants acceptent peu à peu les restrictions de leur liberté et ne se rendent pas compte qu’ils vivent dans une dictature. L’aspect le plus sordide de cette dictature, c’est le placement des enfants que l’on a retirés à leur familles jugées dissidentes. Tout est raconté du point de vue d’un enfant, Noah, que sa maman appelait Bird. Sa mère a brutalement disparu et son père n’en parle plus jamais. Noah deviendra l’ami d’une petite fille qui est justement une enfant déplacée et, peu à peu, il ouvre les yeux et décide de se mettre à la recherche de sa mère une poétesse qui est entrée en clandestinité.

Tout ce qui est décrit est une simple exagération fictionnelle de ce que les USA ont connu. Les camps pour asiatiques en tant de crise rappelle ce qui s’est passé, lors de la deuxième guerre mondiale pour les japonais sur le sol américain, les enfants déplacés rappelle les enfants des peuples indigènes au Canada et plus récemment les enfants de migrants mexicains que le gouvernement voulait séparer de leurs parents, enfin la méfiance vis à vis des asiatiques et en particulier des chinois, tout ce qui s’est passé au temps du covid. Et maintenant que les tensions s’exacerbent entre les USA et la Chine communiste, il est sans doute plus difficile d’être chinois aux USA.

Ce genre de roman, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé, autant j’aurais aimé un roman qui se passe aujourd’hui pour les minorités asiatiques autant en faire une science fiction me dérange, l’histoire pour les amateurs du genre doit être intéressante. Je ne sais pas pourquoi, les Américains adorent qu’on leur décrive des catastrophes pas encore arrivées, comme si ils n’en avaient pas assez avec celles qui existent vraiment !

 

Extraits

Début

 La lettre arrive un vendredi. L’enveloppe ouverte et refermée par un autocollant, bien sûr, comme toujours : « inspecté pour votre sécurité – PACT. »

 Un monde sans livres.

 Derrière cette table se dresse une bibliothèque vide. Bird n’y a jamais vu le moindre livre, mais elle est toujours là, fossile d’une époque révolue.
 Savez-vous leur avait expliqué leur professeur l’année précédente, que les livres en papier sont obsolètes dès l’instant où ils sortent de l’imprimerie ?

La disparition des livres.

 Oh non, dit-elle, on ne brûle pas les livres, chez nous. C’est l’Amérique, pas vrai ?
Elle le dévisage en haussant un sourcil. Sérieuse, ou ironique ? il n’arrive pas à le dire.
 On ne brûle pas nos livres, poursuit-elle. On les pilonne. Beaucoup plus civilisé, n’est-ce pas ? On en fait de la pulpe et on les recycle en papier toilette. Ça fait longtemps que ces livres ont servi à torcher les fesses de quelqu’un.

Le cœur du roman.

 Les économistes ne se mettraient jamais complètement d’accord sur les raisons de cette crise. Certains diraient que c’était malheureusement cyclique, que ces choses là revenaient périodiquement comme les cigales ou les épidémies. D’autres accuserait la spéculation, ou l’inflation, ou bien un manque de confiance des consommateurs … même si les raisons de ces raisons ne seraient jamais très claires. Avec le temps beaucoup ressortiraient de vieilles rivalités cherchant à qui faire porter le chapeau ; au bout de quelques années ils s’accorderaient pour désigner la Chine, ce perpétuel et menaçant péril jaune. Ils verraient sa main derrière chaque échec et fracture de la Crise.

Les enlèvements d’enfants .

Margaret écoutait. Et commençait à apprendre qu’il y avait rien de nouveau sous le soleil. Elle entendait parler des écoles dans lesquelles les enfants amérindiens étaient tondus et déshabillés, rebaptisée, rééduqués, puis renvoyés chez eux brisés et traumatisés ou jamais renvoyés du tout. Les enfants qui franchissaient les frontières dans les bras de leurs parents pour finir enfermés dans des entrepôts, seuls et terrorisés. De ceux qui allaient de famille d’accueil en famille d’accueil, ballottés comme des boules de flipper, au point que leurs propre parents perdaient parfois leur trace.
 

 

17 Thoughts on “Nos coeurs disparus – Celeste NG

  1. keisha on 11 décembre 2023 at 07:53 said:

    Je vais te faire confiance, même si ce genre me convient souvent, mais à feuilleter, pas d’étincelle, donc je lis autre chose.

  2. J’aime assez les dystopies, et je pense que ce roman me plairait… à emprunter en bibliothèque pour voir.

  3. De l’autrice, j’avais lu Tout ce qu’on ne s’est jamais dit, qui ne m’avait pas convaincu.

  4. je l’ai vu à pas mal d’endroits avec des critiques extra mais moi je n’ai pas marché du tout du tout
    voilà on est deux

    • Oui je crois qu’on n’est peu nombreuses à ne pas avoir aimé, on peut parfois se sentir un peu seuls pour certains romans, ce n’est pas si grave et j’aime sentir les divergences sur des romans à succès.

  5. Bon, si je dois lire cette autrice, je commencerais peut-être par un autre roman.

    • Si tu aimes les romans d’anticipation, il a toute sa place, déjà moi ce n’est pas trop mes lectures préférées et là, l’auteure a eu le don de l’agacer … mais ce n’est que mon ressenti.

  6. Je ne suis pas très portée sur les romans d’anticipation donc je commencerai ma découverte de l’autrice avec un autre titre. Ta conclusion m’a fait sourire :-)

  7. Je n’ai jamais eu vraiment envie de lire cette autrice. Je ne pense pas que j’accrocherais. Et j’ai vu quand même pas mal d’avis mitigés, voire franchement mauvais.

  8. Je n’ai pas vraiment accroché non plus à « Tout ce qu’on se n’est jamais dit », je vais en resté là pour cette autrice. Et le style a l’air vraiment plat …

    • pourtant ce roman connaît un succès certain. moi ce qui m’agace c’est ce goût pour les catastrophes qui n’existent pas encore. Je sais bien que cela a un but pédagogique (regardez bien braves lecteurs si vous ne faites pas attention voilà ce qui va arriver !) mais c’est sans doute ce qui m’énerve encore plus.

  9. Pingback: Celeste Ng, Nos cœurs disparus – Lettres exprès

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