Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard
Voici mon deuxième auteur de ma famille affective. C’est encore d’un deuil dont il s’agit, celui de son frère. Ils sont quatre garçons, dans la famille, Daniel a partagé pendant onze ans sa chambre avec son frère de quatre ans son aîné. C’était le préféré de la famille, et comme il le lui avouera plus tard ce n’est pas toujours facile de porter ce titre sur ses épaules. Lui, Daniel, c’est celui qui rate l’école dans une famille ou être reçu à une grande école , si possible polytechnique était la règle, ce n’était pas facile non plus. Mais Daniel avait Bernard qui d’une simple phrase savait le rassurer. Quand l’enfant rentre très triste avec de très mauvaises notes, et qu’il hurle de colère le plus fort qu’il le peut : « je suis con, je suis con » d’une voix douce son frère lui répond
– Mais non, si tu étais con, je le saurais !
Citations
Manger ou dîner ?
L’heure tournant, je me lavais :– Bon, ce n’est pas tout ça mais il faut qu’on y aille, on va manger chez les R.Ma tante me regarda comme si elle avait avalé son dictionnaire.-Mais non, voyons, vous allez « dîner », chez les R.Mon frère tempera doucement.-Oui, et tu connais Daniel, il en profitera certainement pour manger quelque chose. Toute notre vie je me suis alimenté à son humour.
Vocation ?
Il était ingénieur en aéronautique, spécialiste des vibrations. Il aurait préféré les eaux et forêts, les arbres, les animaux. Il aurait fait un bon éthologue. Des concours d’entrée en décidèrent autrement. Ainsi va la vie dans certaines familles qui ont accès aux grandes écoles, recalé à ce concours ci, reçu à celui-là, tu aurais aimé t’occuper d’oiseau, tu t’occupes d’avion. La préférence ? Qu’est-ce que ce caprice, au regard du rang à tenir ?
Humour
La probabilité jouait un grand rôle dans sa vie, le pire étant sûr -question de probabilités-, il n’y avait aucune raison de dramatiser. Nous échangions beaucoup de blagues autour de la probabilité. La veille de mon permis de conduire il me conseilla de convaincre l’inspecteur qu’il valait beaucoup mieux traverser les carrefour à cent quatre-vingt à l’heure qu’à vingt– Neuf fois moins de chances de percuter un autre véhicule, Monsieur l’Inspecteur.
Le couple
C’est donc l’histoire d’un couple, me disais-je, où le mari ne m’aura jamais dit de mal de sa femme qui ne m’en n’aura jamais dit du bien.
Très belle suggestion de lecture et très beaux extraits également. Merci!
J’ai beaucoup aimé le portrait de ce frère.
Voilà un roman qui m’a l’air à la fois touchant et drôle. Et de jolis extraits en prime!
C’est vrai et on oublie pas ce portrait, le frère de Pennac devait être un homme de grande qualité.
Je n’en ferai pas une priorité, mais s’il croise ma route, je le lirai.
Le personnage décrit par Pennac est très attachant.
Toujours un bonheur de lire Pennac !
Un grand « OUI »
Bonsoir Luocine, je pense que je le préférerais à « Le cas Malaussène » qui m’avait relativement déçue, j’en attendais trop. Là, Mon frère, c’est autobiographique, Pennac est à l’aise dans ce registre. Bonne après-midi.
J’ai beaucoup aimé ce portrait tout en finesse.
J’aime bien cet auteur et je ne connais pas celui-là – je note.
lire, relire Pennac fait partie de mes résolutions des mois à venir, tu enfonces le clou! Il le faut!!!
Un Daniel Pennac ne se refuse pas. C’est comme un bon vin.
C’est bien vrai.
Belle sélection d’extraits. J’ai aimé ce récit, lu récemment, et j’ajouterai ce billet en lien.
je lirai avec plaisir ton article.
J’ai apprécié ce récit, l’émotion y est palpable et Pennac n’a pas oublié de rendre hommage à l »humour de ce grand frère.
Je n’ai pas encore lu ce récit, j’aime beaucoup Pennac et son humanisme.
Moi aussi,tu aimeras ce roman quand il te tombera sous la main.