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Peter Mullan est l’acteur principal de Tyrannosaur , Hitchcock d’or du festival. Son portait est intéressant. Malheureusement ce documentaire est aussi l’occasion de faire le point sur le cinéma écossais. Et alors là, on a le droit aux universitaires pompeux qui adorent s’écouter parler. Pour moi c’était insupportable.

En plus je trouve le portrait trop statique. J’ai plus appris sur Peter Mullan, l’an dernier lorsqu’il était l’invité d’honneur du festival et qu’il est venu parler de lui, lors de la projection de NEEDS, film auto biographique.

Bref, intérêt mitigé pour ce portrait.

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Le film un peu moins, ces enfants qu’on pousse à devenir champion du monde de danse irlandaise, c’est un peu triste. Ça m’a fait penser aux concours de Miss aux Etats-Unis. Les parents, les mères souvent se réalisent à travers le succès de leur enfant. C’est très jolie la danse irlandaise : on a l’impression de voir les danseurs et les danseuses voler sur le plancher. Mais les costumes des filles sont d’une laideur incroyable pire que ceux des patineuses artistiques.

Il était tard, j’avais envie de dormir et le sujet du film m’a déçu, je pensais voir de la danse collective, je n’ai vu que des petits prodiges à qui on apprend trop tôt le succès et la compétition.

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 Toujours dans l’espoir de pouvoir participer à l’attribution du tournesol d’or (voir Christoblog), je suis donc allée voir Habemus Papam qui fait partie de la liste… Le début m’a complètement bluffée parce que je ne me suis jamais autant sentie en distance par rapport au décorum de l’église catholique. Ces vieillards enrubannés à la voix chevrotante semblaient sortir du musée Grévin. De plus les cérémonies religieuses sont cinématographiques, il s’agit d’une mise en scène de la foi religieuse.

J’ai beaucoup aimé le moment de l’élection et la montée en puissance de l’angoisse du Pape à l’idée d’assumer ses responsabilités devant une foule qui attend tout de lui. J’ai beaucoup apprécié également que la religion soit respectée, ce n’est pas une caricature trop facile contre l’institution papale. Mais … après la superbe image du vent à la fenêtre , là où d’habitude le pape bénit la foule puis le plan assez long des rideaux rouges flottant au vent et la déception des fidèles sur la place, le film perd sa force.

Les acteurs sont excellents mais on ne croit pas à cette histoire, les différents cardinaux ne sont alors que des vieillards inutiles qui jouent au cartes, se dopent aux tranquillisants, pas un seul n’a le moindre intérêt philosophique. Ils ne vont se réveiller que pour un tournoi de volley où ils apparaissent comme retournés en enfance.

Je ne me suis pas ennuyée car les décors sont très beaux , je ne connais pas la vie au Vatican, c’était donc pour moi, comme un reportage. Mais à force de rester dans le plausible, le film ne raconte plus grand-chose. Piccoli joue remarquablement quelqu’un qui ne peut assumer le rôle qu’on vient de lui confier, les explications sont esquissées mais sans plus . La psychanalyse n’est pas non plus ridiculisée mais peu efficace. Tout est suggéré et quelque peu ennuyeux à mon goût.

Je conseille ce film pour son début et puis j’espère lire des avis plus positifs que le mien.

On en parle

Un article complet et plus élogieux que le mien dans

L’echo out of office et chez Guillome

Bande annonce

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Jamais plus je ne regarderai les familles nombreuses à la sortie de la messe de Saint-Lunaire ou de Saint-Enogat, sans penser à ce livre. J’ai toujours eu beaucoup de compassion pour les fratries de 6 ou 7 enfants, tous coiffés de la même façon, cheveux courts pour les garçons, carré retenu par un serre-tête écossais pour les filles (la variante avec la barrette est aussi acceptable). Je sais par expérience que la vie dans ces familles n’est pas aussi rose que les gilets ras du cou de la dite couleur le laisseraient croire…

Quand en plus, la mère en veut à la société, à sa famille, à son conjoint, à ses enfants, de ne pas mener la vie digne de son « rang », alors ce qui était une difficulté de vivre devient un enfer. Au-delà de cet enfer, provoqué par la personnalité des parents, l’auteur décrit parfaitement bien la difficulté des rapports entre enfants et parents dans ce genre de famille.

J’avais déjà beaucoup aimé Priez pour nous, qui est son premier cri de désespoir adressé à ses parents. Lionel Duroy est plus complet dans ce livre autobiographique. Comme il commence au début de la rencontre de ses parents en 1944 et termine dans les années 2000, nous voyons toute notre époque se dérouler, avec ses violences et ses évolutions.

On voit aussi l’auteur prit dans des amours difficiles, il faut dire que, s’il sait critiquer les autres, il ne s’épargne pas non plus. Le moment où sa jeune compagne doit avorter seule et son manque de compréhension à ce moment là est d’une tristesse incommensurable. Toute ma jeunesse et ma vie d’adulte repassent devant mes yeux, et souvent un trait de caractère, une tristesse, un sourire, un souvenir me revient comme une fulgurance.

Etant donné le succès de cet auteur, il doit correspondre à plusieurs formes de sensibilité. J’ai beaucoup apprécié, également, la façon dont il décrit sa nécessité d’écrire, on le sent dans un état d’urgence et parfois même de survie. Il fait partie des enfants mal-aimés qui, sans l’écriture, auraient encore, tellement plus mal vécu. Il a le talent de savoir l’écrire, d’aller au-delà de sa souffrance personnelle et de s’adresser à chacun d’entre nous.

Citations

Ils ne s’autorisent que la méthode du docteur Kyusagu Ogino, qui consiste, pour la femme, à déterminer ses périodes de fécondité à l’aide d’un simple thermomètre, parce que cette technique a reçu l’onction de Rome.

 

Tant d’années après, je me dis que c’est ce soir-là qu’elle nous a fait le plus de mal, et par notre faute, parce qu’aucun d’entre nous trois, les garçons, n’a trouvé la force de la rappeler pour lui balancer en plaine figure ces mots que je me répète silencieusement, certaines nuits, aujourd’hui encore, et alors que notre mère est morte depuis longtemps : « maman, tu pourrais au moins nous remercier. On n’est pas des chiens. »

 

Comme si elle n’avait trouvé aucun moyen d’échapper à son personnage d’emmerdeuse – ni la force ni l’imagination-, et je me dis aujourd’hui qu’en cédant à ses caprices, à sa bêtise affichée (revendiquée, allais-je écrire), notre père a sans doute contribué à cet enfermement.

On en parle

Un nouveau blog (pour moi) le journal de Chrys

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Toujours dans l’espoir de pouvoir participer à l’attribution du tournesol d’or (voir Christoblog), je suis donc allée voir La guerre est déclarée qui fait partie de la liste… Très déçue par ce film, je n’y serai jamais allée sans le challenge auquel je participe, je savais que cela ne me plairait pas, je ne vois pas comment on peut faire un bon film avec un tel sujet.

La cinéaste évite les écueils du trop mélo et du combat gagné d’avance. L’enfant survivra à une tumeur du cerveau mais il s’en est fallu de très peu. Le malheur des parents est bien filmé et le monde médical ni mis sur un piédestal ni trop critiqué. Mais voilà faire un travail sérieux sur un tel sujet, cela ne fait pas un bon film… Pourquoi pas un bon reportage ? Je retiendrai quand même une blague que l’on peut dire à propos de bien des gens :

« Connaissez-vous la différence entre un chirurgien et Dieu ? Non ? Dieu ne se prend pas pour un chirurgien ! »

Bande annonce

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 Je sais que je vais peut-être choquer tous les gens qui ont adoré ce film, mais je me suis beaucoup ennuyée. Je me demande si je ne deviens pas trop difficile. Pour moi il y a un côté téléfilm ou série pour l’été de la télévision française qui m’insupporte. Les deux personnages de fils sont bien vus et les acteurs jouent très bien, les deux pères sont moins intéressants et le père patriarche et manipulateur manque pour le moins de nuances.

Tous les effets sont attendus aucune surprise dans un film trop lent trop prévisible et avec un personnage principal caricatural. L’amour de la vigne, du terroir, du bon vin tout cela est très photogénique mais aussi vu et revu. Bref, regardez la bande annonce elle dit tout sur le film comme d’habitude, et si elle vous plait allez-y et n’attendez pas plus que ça..

Bande annonce

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Traduit du danois par Hélène Hervieu et Alain Gnaedig.

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Voici la raison de mon silence sur mon blog, je suis restée plongée (jeu de mot trop facile !) dans ce roman pendant deux semaines. J’ai trouvé ce livre dans un lieu que j’aime la « droguerie marine » à Saint-Servan (à côté de Saint-Malo) ce livre était, pour le blog de la vareuse lié à la Droguerie, leur coup cœur de l’année 2010.

L’auteur revisite la fin du 19e et la moitié 20e siècle du point de vue de la communauté des gens de la mer de Marstal. Au début, lors des temps anciens de la voile (1848), c’est un peu lent pour moi, mais peu à peu, j’ai été captivée par ce roman et j’avoue avoir très envie d’aller visiter Marstal et sa région. La dureté de la vie sur un bateau est telle, que cela forge une mentalité particulière : sans la cohésion de tous et l’acceptation d’un chef incontesté, un bateau est menacé. Autrefois la survie en mer était très problématique tant les conditions étaient dures : l’humidité, le froid, les tempêtes, le risque de se perdre. Si, de plus, le capitaine ne savait pas se faire respecter de ses hommes, alors, tout l’équipage allait à une perte certaine.

J’ai beaucoup aimé le personnage d’Albert qui croit en l’unité et dans la solidarité et qui veut appliquer ce qu’il a appris de mieux sur les bateaux à l’organisation de la communauté. J’ai aimé aussi la tragique condition des femmes qui pleurent leur père, leur mari et leurs fils… Je comprends celle qui fera tout ce qu’elle peut pour que la mer n’attire plus les garçons. L’auteur a su donner vie à une région et à un pays, c’est je crois le premier auteur danois que je lis, je suis contente d’avoir commencé par ce livre car il rend compte du fondement de leur civilisation basée avant tout sur l’amour de la mer et de la navigation.

Les rapports entres les hommes sont finement analysés, la difficulté du sentiment amoureux également. Les hommes et les femmes vivaient vraiment dans deux mondes complètement séparés, pour les uns la dureté qui commençait dès l’école (mais était tellement pire à bord des navires), et pour les autres la survie du quotidien dans l’angoisse de l’attente.

Citations

N’est-ce pas là le secret des hommes à la guerre, qu’ils pissent et chient dans leur froc comme des enfants apeurés ? Nous avions tous, un jour ou l’autre, eu peur de mourir en mer, mais personne n’avait fait dans son froc parce que la tempête arrachait les mâts et le gréement ou parce qu’une simple vague brisait le bastingage et balayait le pont.
C’était ça la différence. La mer respectait notre virilité. Pas les canons.

 

Personne ne respecte le faible qui implore

 

Le destin qui nous attendait, c’étaient les coups et la mort par noyade, et pourtant on avait qu’un désir : prendre la mer.

 

Il voudrait être grand tout de suite. Il a l’intuition que l’enfance est un état qui n’est pas naturel et qu’à l’intérieur de lui-même se cache un être beaucoup plus grand qu’il empêche d’exister et qui surgira de autre côté de horizon.

 

Albert croyait au progrès. Il croyait aussi au sentiment d’honneur chez les marins. C’était sur lui que se fondait l’unité ? Sur un bateau, le manquement d’un seul pouvait être lourd de conséquence pour tous. Un marin s’en rendait vite compte. Le prêtre appelait ça les valeurs morales. Albert appelait ça l’honneur. À l’église, on était responsable devant Dieu. Sur un bateau, on était responsable devant tous les autres. C’est pourquoi le bateau était un meilleur lieu d’apprentissage que l’église.

 

Lors de son dernier voyage à bord de Résolution, James Cook avait fouetté onze de ses dix-sept matelots, il avait en tout distribué deux cent seize coups. Lorsque vint le moment où il eut besoin de leur soutien, ils lui tournèrent le dos, un dos couvert de cicatrices.

 

Il ne faut pas chercher vos racines dans votre propre enfance. C’est votre enfant qui vous lie à la terre. Votre chez vous, c’était l’endroit où se trouve votre enfant.

On en parle

blog de La Vareuse

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 Désolée pour mes amis les livres , mais pendant cinq jours je vais m’enfermer avec délice dans les salles obscures de Dinard. Heureusement , la météo annonce la fin de l’été , mais même le soleil ne m’empêcherait pas d’aller voir mes 4 à 5 films quotidiens… J’essaierai d’en rendre compte chaque soir sur mon blog si je ne suis pas épuisée. La postion assise, ça fatigue !

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Premier film du festival et très bon cru. Que tous les lecteurs et toutes lectrices de roman policiers se précipitent, ils et elles vont retrouver tout ce qui charme leur nuit. Un flic alcolo et désabusé, une enquête avec des méchants et des pourris. Un agent du FBI noir, intelligent et intègre qui finira par apprécier notre flic pas très conventionnel C’est peut être un peu banal mais c’est bien filmé, drôle et très humain. Ceux qui ont la chance de bien parler anglais vont se régaler avec les différents accents, anglais, irlandais, gallois et américain.

Succès assuré, large public. Et des scènes vraiment drôles.

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Deuxième film et encore un bon moment. Une histoire d’amour sur fond de musique rock de qualité. Le festival d’Edimbourg, que personnellement je préfère découvrir au cinéma que dans la réalité, drogue, alcool, bruit, foule, boue, au cinéma ça passe dans la réalité je ne crois pas. J’ai beaucoup aimé l’idée de départ : deux chanteurs qui se détestent et qui ont un esprit très caustiques sont réunis par des menottes, mais je n’ai pas trouvé que cela ait donné de très bons gags. C’est pourquoi je n’ai mis que 3 coquillages.

Si et seulement si vous détestez le rock évitez ce film, pour tous les autres allez-y c’est un film sympathique.