Couverture

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Nous avons été nombreux à adorer « Effroyables jardins » du même auteur. C’est le seul livre que j’ai lu de Michel Quint. Et comme beaucoup, j’avais été très touchée par ce récit. Ce roman choisi dans les nouveautés de ma bibliothèque m’a tentée. Je ne suis pas déçue par la lecture (à un détai près).

Il s’agit d’un enquête policière à Lille : il faut découvrir qui a tué un jeune espoir du LOSC (oui je sais maintenant que équipe de Lille s’appelle ainsi !), cela va nous entraîner dans les réseaux mafieux liés au foot. Et découvrir un personnage très atypique, marqué par une enfance sans père et un fort sentiment d’échec. Michel Quint a une langue bien à lui, il mêle dans un style particulier, les expressions du nord (les gens décarochent.. par exemple)au langage poétique. Il faut s’accrocher parfois, mais finalement, on est pris par sa façon de raconter.

Ce que j’ai vraiment apprécié , c’est la balade dans Lille je pense que tous les gens de cette région vont retrouver à la fois leurs racines et aussi les transformations d’une ville qui est passée de l’ère du labeur en usine à l’ère de la rénovation des friches industrielles en quartiers bobo centrés sur les loisirs.Pour les non-Lilloises comme moi, l’accumulation des noms de lieux est un peu lassante. La description de la corruption du milieu du foot et de tous ceux qui ont trop d’argent : soirées fines arrosées et des call-girls payées ou pas , rôle de la police… est très bien rendue.

Évidemment , avec les récentes affaires DSK et la police lilloise on commence à se faire une certaine idée des soirées dans le milieu politique. Mais là, pas touche ! Notre auteur ne veut surtout pas qu’on pense qu’il s’agit d’un livre qui dénonce des magouilles du PS ! AH ! L’intelligentsia ,elle ne peut être que de gauche n’est ce pas ? Alors au milieu de tout il invente un élu de la majorité présidentielle -son roman a dû être rédigé avant la victoire de Hollande- qui dans dans un café explique à des buveurs de bière (on boit beaucoup de bières, nord oblige !) que si les électeurs arrêtaient de voter socialiste , il y aurait moins de crimes !

C’est vraiment lourd , personne ne pensait que les socialistes étaient en cause et je trouve que ça gâche le roman. En plus je me demande d’où il sort un élu de droite à Lille ? Et surtout pourquoi ?

Cela n ’empêche que c’est un bon livre et que Michel Quint a bien du talent.

Citations

Portraits si vrais

J’entrais dans des boutiques bon genre , aux vendeuses fardées, inaccessibles sur leurs talons hauts,qui consentaient à travailler jusqu’à demain où elles épouseraient un milliardaire : leur destin imminent était écrit sur leurs lèvres boudeuse, dans leur regard dédaigneux , leur façon de fermer leur décolleté d’une main , que je n’accède pas au spectacle réservé de leurs foutus nichons à tomber sur le cul.

Balade dans Lille

Une fois franchies les quatre voies automobiles en prolongement du boulevard Vauban , on arrivait à l’Esplanade , les ponts sur la Deûle , l’écluse, cette belle promenade où les militaires de la citadelle proche, au-delà de la rivière canalisée , venaient croiser les demoiselles de famille aux siècles d’avant et bomber le torse pendant qu’elles baissaient les yeux , pauvres filles.

 Lille aujourd’hui

C’est curieux maintenant que le travail manque , les petits bourgeois , les nouveaux riches raffolent des lieux où. Le prolétariat urbain a usé sa vie. Comme s’ils avaient besoin d’un monument pour se souvenir aujourd’hui que le boulot est devenu souvent virtuel, rarement salissant que la classe ouvrière s’est éteinte. Les mains ne servent plus à rien , elles ne sont plus bonnes qu’au macramé, à l’art du bouquet, á cuisiner joli , singer les maîtres queux , et se fourrer les doigts dans le nez

On en parle

Liliba

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