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Traduit de l’américain par Pierre Furlan. Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard. Thème : le Far-West.

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Une nuit inoubliable passée en partie avec ce livre qui a eu un coup de cœur à notre club. Quatre lectrices ont défendu avec une telle passion ce roman que j’ai succombé à mon tour. Quel chef d’œuvre ! Cela fait longtemps que je n’ai pas éprouvé un plaisir aussi parfait. Je dis souvent que le suspens me dérange pour apprécier une histoire, je rajouterai maintenant, sauf quand l’auteur est beaucoup plus intelligent que moi. Car il s’agit bien de cela un combat d’intelligences, entre celle des personnages, celle des lecteurs mais par dessus tout celle de l’écrivain. Et le plus fort de tout, c’est qu’au fond de lui Thomas Savage ne croit qu’à la gentillesse et à l’humanité, il se méfie de l’intelligence surtout quand elle est destructrice.

Ce livre d’hommes sur fond de western, est un hymne à la douceur des gentils dans un monde si brutal que l’on n’imagine pas que la moindre fleur puisse y déployer ses pétales. Pourtant Rose et Georges que son frère Phil, appelle Gras-Double surmonteront ensemble les noirceurs de la violence. Ce livre ne se raconte pas, il faut faire confiance et se laisser porter vers un Far West qui n’a rien de romantique mais qui est si humain qu’on est beaucoup plus proche, sans doute, de ce qui s’est vraiment passé que dans n’importe quel film de John Wayne.

On a aussi, et avec quelle maîtrise, les décors natu­rels, les odeurs , les scènes d’animaux, les chevau­chées, les saloons, les personnes fortes, les humi­liés, mais rien de tout cela ne raconte complè­te­ment cette histoire, c’est un décor dans lequel se joue un drame si prenant qu’on ne peut le lire que d’une traite. Mais c’est surtout un livre qui permet de comprendre que sans l’intelligence du cœur, l’homme n’est qu’un misérable « tas de petits secrets » en contredisant Malraux et son admiration pour les grands hommes si courageux soient-ils, comme l’est Phil qui a gâché sa vie et celle des siens pour un secret que seul la lecture du roman pourra vous dévoiler.

Citations

Conseil d’un père à son fils

– Je te dirai, Peter, de ne jamais te soucier de ce que racontent les gens. Les gens ne peuvent pas savoir ce qu’il y a dans le cœur des autres.
– Je ne me soucierai jamais de ce que racontent les gens.
– Peter, s’il te plait, ne le dis pas tout à fait comme ça. La plupart des gens qui ne s’en soucient pas, oui, la plupart d’entre eux deviennent durs, insensibles. Il faut que tu sois bienveillant. Je crois que l’homme que tu es capable de devenir pourrait faire beaucoup de mal aux autres, parce que tu es si fort. Est-ce que tu comprends ce qu’est la bienveillance, Peter ?
– Je n’en suis pas sûr, père.
– Eh bien, être bienveillant, c’est essayer d’ôter les obstacles sur le chemin de ceux qui t’aiment ou qui ont besoin de toi.
– Ça je le comprends.

L’ivrogne du saloon

Un soûlot, dès qu’il vous met le grappin dessus, il vous bassine avec des âneries. Il fait semblant d’être ce qu’il n’est pas, il joue un personnage trop grand pour lui. Et vous aurez beau l’insulter ou lui balancer n’importe quoi pour le remettre à sa place, il continuera à jacasser.

Définition d’un aristocrate

Phil avait un esprit pénétrant, curieux – un esprit qu’il enrichissait et qui déroutait maquignons et voyageurs de commmerce. Car, pour ces gens, un homme qui s’habillait comme Phil, qui parlait comme Phil, qui avait les cheveux et les mains de Phil, devait être simplet et illettré. Or, ses habitudes et son aspect obligeaient ces étrangers à modifier leur conception de ce qu’est un aristocrate, à savoir quelqu’un qui peut se permettre d’être lui-même.

L’amour maternel

Je l’aime mais je ne sais pas comment l’aimer. Je voudrais que mon amour l’aide pour quelque chose mais on dirait qu’il n’a besoin de rien.

26 Thoughts on “Le pouvoir du chien – Thomas SAVAGE

  1. A fond de ton avis et pour les mêmes raisons. J’en ai dit un petit mot il y a des années ainsi que de Rue du Pacifique. Bonne journée.

  2. 5 coquillages! Là, faut agir, et vite! ^_^

    • Je voudrais que tous mes blogueurs et blogueuses amis le lisent. Même s’il y aura forcément des nuances dans les jugements, je suis certaine que chacun en retirera quelque chose. (Et j’aimerai savoir quoi!)

  3. Oh la la un tel enthousiasme ! Ca se note sans réfléchir et sans tarder !

  4. je crois n’avoir jamais lu cet auteur alors je note avec un petit signe pour ne pas oublier

    • En suivant l’avis d’Eguab , je lirai un autre roman de cet auteur et s’il est aussi fort que celui-là, je le mettrai sur Luocine, et peut-être que ça fera une piqure de rappel pour tous ceux et toutes celles qui n’auront pas encore lu « le pouvoir du chien ».

  5. Tu frappes fort là ! Il y en a plusieurs à la bibliothèque, à suivre …

    • Et j’ai hâte de lire tes billets, mais pour l’instant je n’ai lu que ce roman . Je ne peux donc rien dire sur les autres mais Eguab semble dire que d’autres titres valent la peine …

  6. Ce n’est pas la première fois que j’en entends dire du bien et tu as raison d’insister :) ! Je le note pas … mais je vais le mettre dans le « panier » (virtuel) de mon compte à la bibliothèque (c’est pratique, on garde les idées lectures en mémoire).

    • Je trouve que tu as trouvé une bonne solution pour ne pas oublier des bonnes suggestions de lecture. Je ne fais plus de listes car je ne les ai jamais sur moi au bon moment. Un panier virtuel en médiathèque , en voilà une bonne idée! Et j’ai hâte de lire ta critique de ce roman .

      • Lourse on 19 mars 2016 at 12:44 said:

        Sur le cite de ta médiathèque aussi tu peux te faire ton panier virtuel, Luocine !

        • Zut alors, je n’avais pas encore vu cette fonction, que je vais immédiatement explorer, merci lourse la vie à Dinard sans cette médiathèque ne serait vraiment pas aussi « fun » on peut dire aussi « agréable » !

  7. Je note, j’aime bien les westerns en film mais je ne pense pas en avoir déjà lu

    • Disons que c’est ambiance Western , ça se déroule en 1925, le modernisme a fait son apparition, les automobiles vo t bientôt détrôner les chevaux. Mais c’est bien ce genre de rapports dont il s’agit.

  8. coup de coeur du club de lecture, coup de coeur de Luocine, je note tout de suite !

    • On n’a pas de mal à vanter un roman original, bien écrit et qui transporte dans d’autres contrées. J’espère le retrouver dans d’autres blogs.

  9. ça s’appelle un coup de cœur, ça! Je retiens ce titre… qui n’est pas difficile à retenir d’ailleurs! ;)

    • Voilà, c’est un coup de coeur avec tout ce que cela veut dire : ma part de subjectivité, mon envie de partager , et ma crainte que vous soyez déçus , et puis la petite voix qui me dit mais non, il est trop bien, ils vont tous l’aimer, ce roman.

  10. Forcément, je le note. Surtout qu’avec les western, je suis plutôt bon client.

    • Jai beaucoup pensé à certaines de tes remarques en le lisant , en particulier une façon tres précise de s’exprimer et l’absence de pathos dans le drame. C’est une écriture sèche et nerveuse, le lyrisme vient des paysages.

  11. Bonsoir Luocine, je ne sais pas si je le lirai mais en tout cas tu donnes envie. Bonne soirée.

    • Je pense qu’il te plairait car il y a une correspondance entre le cinema classique américain et ce roman, une façon de prendre le contre pied des standards des valeurs prônées par un certain type de films.

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