Un livre que l’on m’a offert en pensant à mes exploits de navigatrice débutante. Roman passionnant, sur une navigation très particulière. Clara a beaucoup aimé, elle partage avec moi le goût des récits qui se passent en Bretagne sur l’eau ou sur terre. Le roman a commencé par m’agacer à cause du style de l’auteur, volontiers poétisant. Et puis, lorsque ces trois personnages prennent la mer pour fuir vers l’Angleterre en partant de Saint-Malo, mon attention a été immédiatement captée. En partie parce que, comme les trois personnages, j’ai débuté la voile, dans la baie de Saint-Malo et je connais toutes les difficultés dont parle Sylvain Coher, je voulais savoir comment trois néophytes pouvaient passer dans le chenal entre le grand Jardin et l’île Cézembre sans encombre.
Sylvain Coher a été lui-même moniteur de voile, il connaît bien la côte bretonne et ses multiples pièges, cela lui permet d’avoir à la fois le regard d’un expert et se souvenir de tous les étonnements des débutants. Il m’a beaucoup amusée lorsque l’un des fugitifs imagine que les bouées annonçant les dangers devaient être une façon d’amarrer un bateau qui voulait s’arrêter en pleine mer….
La tension monte dans ce roman, car évidemment la navigation est beaucoup moins simple qu’ils ne l’imaginaient, et même si les cours d’optimiste de l’ado malouine les aident bien au début, découvrir la voile au milieu du rail de la Manche entre les cargos et la houle qui s’est levée s’avère une périlleuse entreprise révélatrice des qualités et de la force de résistance de chacun. Le personnage principal, c’est la mer, celle qui attire et qui fait peur, qui rend malade certains et fascinent les autres. Avec un vocabulaire précis et des images que j’ai de plus en plus appréciées, l’auteur rend bien ce qui peut se passer sur un bateau au large mené par des débutants.
L’accostage auprès du phare des Scilly est un moment de tension extrême, le phare Bishop est aussi appelé ou phare des naufragés et ce n’est pas pour rien !
La tension vient aussi du passé que fuit les deux garçons. Il est peu à peu dévoilé et le lecteur comprend ce qui les unit. Cette histoire là, est moins bien rendue que la difficulté de la navigation avec toute sa palette de réactions : Lucky découvrira sa vocation, il ressentira l’appel de la mer et sera marin, le « petit » le plus jeune n’a, sur ce petit voilier, éprouvé que la peur et a été tout de suite victime d’un mal de mer qui ne lui a laissé aucun répit, il aurait préféré être dans les bras de la fille qui n’était pas la sienne. Un roman à lire pour la description de la navigation, il faut tenir bon, j’ai dû passer les cinquante premières pages pour être conquise . C’est aussi un livre à offrir à tous ceux et celles qui naviguent au large des côtes bretonnes.
Citations
Phrases poétiques qui m’ont agacée au début
Il s’étira et se laissa caresser une bonne heure par la main experte d’un soleil pourtant déjà rendu bas dans le ciel
La pluie l’appuyait au sol dans les longues flaques du parking désert
L’eldorado anglais
D’après Lucky, les Anglais allaient droit au but ; là-bas, l’école comptait bien moins que l’esprit d’entreprendre, les bénéfices nets et les costumes bien taillés. En Angleterre, les hommes se refaisaient à neuf en rien de temps. le monde s’ouvrait à eux, pour peu qu’ils aient des tripes.
Le personnage de la fille ado
La mer,c’est là où on s’emmerde le plus après le bahut, bien sûr
le quart de nuit
Dogwatch, c’est ce quart de nuit où le corps flanche et réclame le sommeil. Il gagne à l’usure, libère un flot d’endorphines suffisant pour assommer un cheval. Le froid paralyse les muscles, les pensées décousues deviennent des rêves et débordent la réalité pour paître un peu plus loin. Le seul bruit audible est celui de la mer, il recouvre tous les autres. La cinquième ou la sixième vague vous réveille presque aussi vite que les précédentes vous avaient endormi.
Impression de débutant que j’ai eu !
Ils allaient toujours, encore vers la mer. Il s’agissait simplement de faire passer derrière ce qui venait par devant.
Le retour sur terre
Le ponton flottant accompagnait encore un peu leur pas. Mais tout au bout, le bitume leur offrit une terrible sensation de pesanteur et d’immobilité .Chaque fois qu’ils posaient le talon sur le sol, c’était comme si on leur mettait le pied à l’étrier. La bourrade faisait fléchir les genoux et pesait lourdement sur les épaules. Ils étaient simultanément trop raides et trop mous, leurs premiers pas ressemblaient à ceux des poulains dans les prés
Quelques mots au hasard
le vit de mulet
Les moques
Le vent les dépalait
Capeyer
La boucaille
Capeler
Les dalots du cockpit
Je ne sais pas si j’aurais le courage de passer les 50 premières pages. Comme en plus la navigation n’est pas un sujet qui me passionne, je crois qu’il est préférable de faire l’impasse.
Ce roman est aussi la description d’une tension entre trois personnages très bien rendue, la mer est un personnage important et contribue à cette tension
J’ai remarqué ce roman chez Clara, mais il ne faudrait pas qu’il s’attarde trop sur les problèmes de navigation, c’est un aspect qui ne me passionnera pas !
La mer participe à l’intérêt de ce roman.
j’ai tout aimé ! les problèmes de navigation rajoutent de la tension au récit
j’ai surtout aimé la façon dont la navigation révèle le caractère des personnages.
J’ai un jour tenté l’apprentissage de la voile, et même pas en mer, sur le fleuve, en caravelle. C’est compliqué, demande un feeling et j’ai beaucoup d’admiration pour les grands navigateurs. Au fond j’ai peur de la mer, je crois, elle me fascine pourtant.
c’est plus compliqué de naviguer à la voile sur une rivière qu’en mer, car il faut changer de direction tout le temps. Les grands navigateurs me fascinent aussi.
les citations ne m’attirent pas vraiment…
c’est un roman triste mais avec une belle tension surtout due à la mer
Je découvre ton billet, j’ajoute le l ien. Un bon roman pour moi, m^me si les termes marins me sont un peu passés au dessus
Merci keisha