Édition Philippe Picquier . Traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu.
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard.
Du charme, de l’ennuie, et une petite dose de bizarrerie , tout cela soupoudré de l’étrangeté des mœurs japonais et vous avez l’essentiel de ce roman.
Je vous en dis plus ? Cela se passe dans une brocante tenue par Monsieur Nakano qui emploie deux étudiants Hitomi et Takeo. Ces deux personnages finiront par se rendre compte qu’ils s’aiment mais cela sera bien compliqué. Il y a aussi la sœur de Monsieur Nakano qui est artiste, toutes les maitresses de son frère et les clients les plus remarquables.
Le roman se divise en chapitres qui portent le nom d’un objet le plus souvent en vente dans la boutique (le bol), ou en rapport avec le récit (le presse-papier) . Ce n’est pas un magasin d’antiquité mais bien une brocante et les objets n’ont pas de grande valeur. La patron monsieur Nakano, est souvent mesquin et j’ai eu bien du mal à m’intéresser à ses réactions. Aucun des personnages n’est vraiment très attachant, le charme du roman vient sans doute( « sans doute » car j’y ai été peu sensible) de tous les petits gestes de la vie ordinaire ; tant dans les objets que dans les relations entre les individus.
J’étais très contente d’entrer dans l’univers de cette auteure, mais au deux tiers du livre, je m’y suis beaucoup ennuyée.
Citations
L’amour
Takeo est arrivé en apportant de nouveau avec lui une odeur de savonnettes. L’espace d’une seconde, j’ai pensé que j’aurais dû prendre une douche, mais l’instant d’après, je me suis félicitée d’avoir renoncé, car il aurait pu avoir l’impression que je l’attendais de pied ferme. C’est bien pour ça que c’est difficile, l’amour. Ou plutôt, ce qui est difficile en amour c’est de savoir d’abord discerner si on veut être amoureux ou non.
Le tabac
« En ce moment, mes poumons, c’est pas ça ! » C’est le tic de langage du patron depuis quelque temps. « Toi, Takeo, et vous aussi, ma petite Hitomi, je vous assure que c’est dans votre intérêt de ne pas fumer, dans la mesure du possible. Moi d’ailleurs, si je voulais, je pourrais m’arrêter n’importe quand. Seulement voilà, je préfére respecter la raison pour laquelle je ne m’arrête pas. Hé oui, c’est comme ça que les choses se passent quand on arrive à l’âge que j’ai. »
La tonalité du roman
Il y avait dans le monde une foule de gens que je ne détestais pas, parmi eux, quelques-uns faisaient partie de la catégorie de ceux que je n’étais pas loin d’aimer ; il y avait aussi le contraire ceux que je détestais presque. Mais alors, qu’elle était la proportion des gens que j’aimais vraiment ?
Le téléphone portable et les amours d’Hitomi
Le portable, objet haïssable. Qui a bien pu inventer cette chose incommode entre toute ? Quelque soit la perfection du message reçu, le téléphone portable est pour l’amour -aussi bien l’amour réussi que l’amour raté- la pire des calamités. Pour commencer, depuis quand est-ce que je suis amoureuse de Takeo pour de bon ? Et pourquoi je m’obstine à lui téléphoner ?
Le genre de livre à essayer en bibli (tu sais, je retrouve les raisons pour lesquelles j’ai abandonné un autre roman japonais)
Le charme des romans japonais, est souvent fait de cette discrétion légère, mais parfois je trouve que c’est ennuyeux
Pour une fois, j’ai lu ce roman japonais ! Je me souviens d’un ennui vague, comme presque à chaque fois que je tente de lire un titre venant de cette partie du monde. La culture japonaise est sûrement très riche, mais en livre, je n’y arrive pas. Trop de non dits, ou de codes, qui m’échappent.
Tu verras j’en ai lu un autre qui m’a bien plu. Mais c’est vrai que comme toi je m’ennuie souvent avec la littérature japonaise. Mais si tu veux lire un excellent roman japonais lis Treize marche de Kazuaki Takano
https://luocine.fr/?s=treize+marches&submit=Search
J’aime certains romans japonais comme Les miracles du bazar Namiya ou encore les romans d’Ito Ogawa ou d’autres… J’aime cet univers qui est si différent du nôtre.
C’est vrai que ce sont des univers très différents et parfois j’aime bien.
Les romans japonais peuvent être très bons, d’autres déroutants, comme la littérature française .. l’ennui c’est le pire, j’en ai abandonné quelques uns très vite à cause de ça.
je viens de finir n roman français que j’ai détesté , donc ce n’est pas la nationalité qui fait le plaisir de lecture. Ce qui fait l’originalité des romanciers japonais, c’est leur délicatesse et les allusions qu’il n’y a pas besoin d’expliquer à un Japonais mais qui enlève de la clarté pour moi. Et alors je m’ennuie …
J’en ai lu d’autres de l’auteur et celui-ci reste mon préféré. Si tu t’es ennuyée, je ne te les conseille donc pas.
j’ai cherché ce livre dans ton blog car j’aime que les avis se croisent et se contrarient. Hélas je ne l’ai pas trouvé mais j’ai vu d’autres romans d’elle (je croyais que c’était un homme!) mais en lisant tes billets je me suis dit que je n’allais pas trop apprécier.
Je n’y connais rien en romans japonais, je ne suis pas sûre d’être très tentée par celui-ci.
J’en ai lu qui m’ont beaucoup plu .Mais il faut se laisser aller à un autre rythme.
Je pense que ce genre de roman est propice à mon ennui aussi, d’autant que je ne suis pas particulièrement sensible à l’art de vivre japonais.
mais tu vois qu’il a plu à des blogueuses dont on aimes les avis.
On parle d’ennui. Il est vrai que j’ai, de loin préféré, « Manazuru » puis les « Années Douces ». Mais d’où peut provenir cet ennui reproché à la romancière?. Est-ce par ce qu’au fond, il ne se passe rien ou presque dans ses romans? Sans doute.
Pour ma part, j’y trouve une atmosphère, une sensualité toute en délicatesse, un dépaysement qui en font justement tout l’intérêt.
Ça fait un moment que j’ai lu ce roman, je me souviens ne pas avoir cru aux personnages.