Édition Liana Levi, traduit de l’anglais par Franchita Gonzales Battle.
Lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque de Dinard
Sur Luocine, c’est mon deuxième billet sur cet auteur dont j’apprécie l’humour et surtout la concision et la précision des récits. Après « Une canaille et demie » voici donc « Un voisin trop discret ». Après une série de romans américains qui mettent six cent pages à dessiner une intrigue et des caractères, voici un roman de deux cent dix huit pages que je ne suis pas prête d’oublier.
Un couple risque de perturber la vie de Jim, un chauffeur Uber, on devine assez vite, que la vie de ce soixantenaire a dû être un peu compliquée. En attendant, il va aider sa voisine qui vient d’emménager à côté de chez lui : Corina mariée à un soldat Grolsch. et mère d’un petit garçon de quatre ans Après la mort tragique(ô combien !) de son coéquipier, il fera équipe avec Kyle qui bien qu’homosexuel se mariera avec Madison pour l’aider à élever son enfant et ainsi s’assurer une couverture pour faire carrière dans l’armée. Les fils de cette histoire sont incroyablement bien tissés et au passage on découvre les ravages que peut faire une guerre dans la personnalité de ceux qui la font et à qui on donne le droit de tuer. La vie très artificielle dans la base militaire ponctuée par la visite de deux gradés en uniforme qui viennent annoncer la mort du mari soldat, la difficulté des femmes qui élèvent seule leur enfant, et comme je l’ai déjà souligné les conséquences de la guerre en Afghanistan, tout cela en peu de pages (mais tellement plus efficace qu’un énorme pavé) est percutant et si bien raconté !
L’intrigue autour de Jim est très bien conduite avec une fin originale mais cela je vous le laisse découvrir seul, évidement !
Citations
La voisine idéale
Il espérait qu’elle serait aussi calme que la femme qu’elle remplaçait, une étudiante timide de troisième cycle qui faisait de son mieux pour toujours éviter que leurs regards se croisent, l’idée que se fait Jim de la voisine idéale.
La vieillesse
La pire des choses quand on devient vieux ce n’est pas de se rapprocher de la mort, c’est de voir sa vie effacée lentement. on cesse d’abord d’être insouciant, ensuite d’être important, et finalement on devient invisible.
La guerre
C’est un petit drone caméra, un jouet d’enfant, un rectangle de moins de trente centimètres de long avec un rotor à chaque coin. Pas un vrai drone lanceurs de missile Helfire comme ceux que nous utilisons, pense-t-il. C’est un drone contrôlé à distance par les hadjis du village. Il vole juste au-dessus d’eux et repère les effets du mortier. Grolsch se débarrasse vite de son paquetage et sort son pistolet Glock. Quand il le pointe sur le trône, la minuscule machine s’envole vers la gauche, puis elle revient vite à droite. Ils me voient, pense-t-il. Ils me voient pointer mon arme. Ils voient nos gueules.
Un couple
Il venait d’une longue lignée de fermiers allemands du Middle-West qui était bon en sport et en travaux des champs, et elle d’une longue lignée de Portoricains vendeurs de drogue, strip-teaseuses et voleurs de voiture. Les opposés s’attirent, jusqu’au jour où ils cessent, sauf que maintenant il a un fils de quatre ans qui courent se cacher, effrayé, chaque fois qu’il rentre de mission.
Je pense avoir lu tous les romans de l’auteur, sauf ce dernier (à la bibli, mais emprunté), tu penses bien que tes 5 coquillages me font plaisir!
C’est un excellent roman. En si peu de pages il en dit tant.
J’ai beaucoup aimé aussi… je crois avoir tout lu de l’auteur, je suis plutôt fan !
Il fait l’unanimité sur la blogosphère.
Je suis fan aussi ; je vais réserver celui-ci à la bibli (même problème que Keisha !)
C’est un bon signe qu’il soit autant lu dans les bibliothèques.
Les livres de cet auteur sont succulents !
Moi j’aurais dit captivant mais l’idée est la même.
un auteur fétiche chez toi je trouve que l’on a un grand plaisir avec un auteur que l’on aime de le retrouver et chaque fois je croise les doigts pour ne pas être déçue
C’est vrai mais cet auteur a vraiment un style particulier qui tranche avec la littérature américaine habituelle, ne serait-ce que par sa concision.
Je n’ai lu que « Pour services rendus » et c’était très bien…. Alors pourquoi pas ?
Dans les commentaires on voit que cet auteurs à ses adeptes inconditionnels.
Jamais rien lu de cet auteur, il est noté dans ma LAL maintenant !
Et tu verras c’est un auteur extraordinaire.
C’est marrant, je viens tout juste de lire un billet sur ce roman chez Alex… Son billet me tentait bien et le tiens confirme ! C’est donc doublement noté !
Et les listes s’allongent …s’allongent …Est-ce que nous arriverons à tout lire ?
Bonsoir Luocine, j’ai beaucoup aimé ce roman de Levison comme tous les autres. Bonne soirée.
Merci de ce passage Dasola pour confirmer la qualité de cet auteur.