Édition Le livre de poche. Traduit de l’espagnol par Isabelle Gugnon
Je dois ce roman à Violette , et, vingt pages plus tard, j’ai bien failli le laisser tomber. J’ai relu son billet et je me suis accrochée, je dois l’avouer ce roman a fini par me plaire, il est, pour moi, un excellent roman policier. C’est la preuve que la blogosphère fonctionne bien, elle peut me faire sortir de ma zone de confort. Qu’est ce que j’appelle un « excellent » policier ? Un roman où tous les fils finissent par se réunir et donner une logique au récit. Pour moi, peu importe que l’on devine ou pas la chute finale, ce que j’aime c’est de voir que tout rendre dans l’ordre à la fin. Et ici ce n’était pas gagné ! Car nous sommes dans le cerveau d’un homme malade qui souffre de ne pas se souvenir de ce qu’il a fait exactement. Si j’ai failli laisser tomber c’est que j’étais partie sur une autre intrigue, en effet, je pensais partir avec quelqu’un qui n’avait plus rien à perdre. C’est une question que je me pose parfois : qu’est ce que je changerai à ma vie si je connaissais l’heure de ma mort ? Est ce que comme Ted j’accepterai de commettre un meurtre d’une crapule finie qui a échappé à la justice ? Mais ce n’est pas du tout le sujet du roman. Il raconte la reconstitution de la mémoire de quelqu’un qui a commis un fait très grave. L’auteur très habilement nous fait passer par des moments très différents : on croit Ted, le personnage principal, parfois victime d’un complot où tout le monde se ligue contre lui et parfois très logiquement, on a peur qu’il ne soit une véritable crapule responsable de meurtres en série.
La quatrième de couverture parle d’analogie avec Shutter Island. Je suis d’accord, on retrouve cette même angoisse latente. Sauf qu’ici on sait très vite que le personnage principal est dans un hôpital psychiatrique.
Un moment de lecture très prenant et à mon tour, je recommande la lecture à tous les amateurs du genre (entre polar et thriller).
Citations
La folie et le terrain de basket
Regarde ce terrain de basket. Il y a deux côtés clairement différenciés et séparés par une ligne. C’est la même chose entre le monde réel et le monde de la folie. Soit tu as toute ta tête, soit tu es fou, c’est l’un ou l’autre fois tu joues dans une équipe ou dans l’autre, et si tu es enfermé ici, si tu as de la chance, si les médicaments fonctionnent et si les docteurs identifient ton problème et appliquent le bon traitement, tu pourras peut-être changer d’équipe, au moins un moment. Mais tu ne peux pas jouer dans les deux équipes à la fois, tu comprendsTu vois le rond au milieu du terrain ? C’est une zone intermédiaire. J’aime cette analogie, je n’y avais encore jamais pensé. Souvent je m’assois ici et je réfléchis à tout ça. Ce rond est la porte qui relie les deux mondes, l’endroit on n’est pas censé être, parce que, précisément, on ne peut pas jouer dans les deux équipes. Pourtant il y a des gens comme toi, moi ou Esposito, qui y restent pendant une période plus ou moins longue. Ils sont devant la porte. Bien entendu ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. Le rond est dangereux, ajouta-t-il après avoir marqué une pause. Les deux mondes y coexistent.
Le cerveau malade raconté par un autre malade
Ted ce que je viens de te dire est vrai, ton cerveau guérira et ouvrira cette porte le moment venu. Tu te souviendras de ton ami et des raisons pour lesquelles tu l’as frappé. Tous ces …. « cycles » dont tu m’as parlé sont une tentative de ton esprit pour fabriquer une illusion qui te protège, comme les toiles de fond des décors au théâtre. Quand l’illusion disparaîtra, tu verras ce qui se cache derrière. L’opossum t’y conduira quand tu seras prêt, mais attention, ça peut se révéler dangereux.
J’avoue que sortir des lectures habituelles me tente… Mais le pas serait trop grand pour l’instant avec un policier. Mais cela viendra.
Et tu es d’accord avec moi , on ne peut jamais tout lire.
Mouais, pas trop tentée… Trois coquillages, d’ailleurs.
Oui 3 coquillages car je crois que j’ai du mal à juger ce genre de romans.
J’avais détesté « Shutter Island » (le film) je n’ai d’ailleurs rien compris. Ce n’est pas très engageant pour le le roman du jour.
J’ai aimé le roman, la B D et le film.
j’ai ri en lisant le titre car ça fait un peu téléphone rose :-)
je ne note pas car ma PAL a besoin de repos mais merci de m’avoir donné le sourire ce matin
On ne peut jamais tout lire, Violeete m’avait tentée en comparant ce titre à «Shutter Island «
Je ne manque pas de polars en réserve, mais ça ne m’empêche pas d’en noter. Je pensais que celui-ci était dans le genre « polar humoristique » (pour lesquels je n’accroche pas souvent) mais je vois que non. Il pourrait me plaire.
Ce n’est pas du tout humoristique, c’est une plongée dans la maladie mentale.
Drôle de titre ! Le sujet ne m’attire pas du tout par contre, l’angoissant ce n’est pas mon truc.
Le personnage dans sa folie voit un « opossum rose » à chaque crise.
J’avais déjà repéré ce titre chez Violette, donc tu confirmes. Et oui, je suis étonnée de le trouver chez toi ! Mais effectivement, la blogo nous fait parfois sortir de notre zone de confort, et c’est bien !
Tout à fait d’accord avec toi. Je dois beaucoup à la blogosphère.
Je laisse ce roman aux amateurs du genre… et puis, tu as raison, il faut faire des choix !
Pas toujours facile de s’accrocher lorsque les premières pages sont décevantes
Pour être honnête les premières pages ne sont pas décevantes, j’étais partie dans une autre histoire. Peut-être que c’était voulu de la part de l’auteur, en relisant le billet de Violette je me suis remise à la lecture et j’ai apprécié ce roman.
Trois coquillages pour un polar, tu sors effectivement de tes lectures habituelles, et du coup, je vais noter ce polar. Si il t’a plu, il doit doit quand même être très accrocheur et l’angoisse, c’est mon truc ! ( enfin, un de mes trucs ^-^)
Oui il est intéressant, j’ai un peu oublié l’enquête mais j’ai gardé en mémoire la difficulté de sortir la maladie mentale.