Un roman qui ne vous apprendra pas grand chose ni sur la spoliation des biens juifs, ni sur la romancière qui met en scène sa propre famille. Elle est la petite fille de Jules Strauss qui fut un des plus grand collectionneur d’œuvres d’art parisien du début du XX° siècle.

Par pudeur sans doute, elle ne s’étend que très peu sur les souffrances de cette famille. Je pense que, comme moi, elle a entendu parfois « Ah, encore une histoire de juifs pendant la guerre » et qu’elle n’a pas voulu insister. Je comprends et c’est compliqué aujourd’hui d’écrire sur ce sujet mais il m’a manqué quelque chose dans cette quête . Une âme je crois, celle qu’on sent dans le regard de cet homme : Jules Strauss.

En revanche vous apprendrez beaucoup de choses sur la difficulté d’obtenir la restitution de biens spoliés (essentiellement aux familles juives) par les nazis et autres comparses pendant la guerre . – À ce propos , j’ai regardé le film « Rue Lauriston » avec Michel Blanc, c’est un film remarquable tous les acteurs sont excellents et on comprend tellement bien la façon dont on traitait le juifs et leurs biens ! et ici il s’agit de Français !- . C’est incroyable ce que Pauline Baer de Pérignon est amenée à faire pour récupérer un seul des dessins ayant appartenu à son grand père . On pourrait penser que cette seule photo pourrait faire la preuve que Jules Strauss avait bien une collection digne des musées et que tout le monde allait aider sa petite fille à retrouver une partie des biens, loin s’en faut !

Cet aspect du roman est passionnant , c’est d’ailleurs ce qui a plu à Aifelle . On peut en effet se douter que si la famille ne possède plus aucun tableau de cette superbe collection c’est que les grands parents de Pauline Baer de Pérignon ont été « contraints » de vendre. Et vous savez quoi ? Où dormait le dessin pour lequel, au bout de trois ans d’investigation, la preuve de la spoliation ne fera aucun doute ? Au Louvre dans les réserves. On peut se dire que la famille ne l’avait pas réclamé mais c’est faux sa grand-mère avait monté un dossier tout de suite après la guerre. En vain ! L’administration française n’a RIEN fait pour les aider, plus grave en réalité beaucoup de gens savaient que la provenance du dessin était douteuse mais rien n’était entrepris pour retrouver sa provenance alors que ce n’était pas très compliqué pour le Louvre de le faire ou au moins essayer !

On est loin de la belle figure de Rose Valland qui pendant la guerre a noté tous les biens volés aux juifs qui étaient entreposés au Musée du Jeu de Paume

Citation

Un fait que j’avais oublié

Avant même d’envahir la France, les Allemands ont établi la liste des collections d’art importantes, il connaissait Jules par ses deux ventes de 1902 et 1932. Tout grand collectionneur juif pendant la guerre figurait sur les listes de le ERR, l’Einsatzab Reichsleiter Rosenberg, l’organisation dirigée par l’idéologue du parti nazi Alfred Rosenberg, qui a été jugé et exécuté à Nuremberg. C’est lui qui a organisé les confiscation des œuvre d’art appartenant aux grandes collections juives dans les territoires occupés à partir de juillet 1940 à Paris environ vingt-deux mille objets ont été saisies pendant la guerre
L’ERR est installée au Jeu de Paume, où transitent les œuvres pillées avant d’être envoyées en Allemagne. Je découvre l’existence de Rose Valland, qui devient mon héroïne. Attachée de conservation au Jeu de Paume, prétendant ne pas comprendre un mot d’allemand, elle note tout des vols d’œuvre d’art. Elle consigne les nombreuses visites de Goering venu faire son choix, et les envoie en Allemagne. Rose Valland parvient ainsi à établir l’inventaire détaillé des œuvres transférées et leur déplacement de 1940 à 1944. Son action de résistance permet la récupération après guerre d’un nombre important d’œuvres spoliés. Devenu alors membre de la commission de récupération artistique, capitaine de la 1re Armée française, elle travaille avec les monuments Men à la récupération des œuvre et à la reconstitution de leur trajet

 

 

12 Thoughts on “La collection disparue – Pauline Baer de Perignon

  1. keisha on 18 février 2021 at 07:56 said:

    Déjà noté dans mes listes, tu n’as pas l’air enthousiaste? mais ça m’a l’air bien intéressant!

    • Non je ne suis pas enthousiaste, mais c’est très intéressant et tellement choquant. Je me souviendrai longtemps d’une remarque qu’on lui a faite : » mais votre grand père était peut être content de vendre ses tableaux » Quand on est juif pendant la guerre 39/45 et que l’on vit à Paris, c’est sûr que l’on devait être « content » de vendre ses biens ….

  2. Même remarque que Keisha ? ;-) ça pourrait m’intéresser, je verrais à la bibliothèque…

  3. sujet sensible qui m’intéresse je l’avais noté chez Aifelle donc seconde petite marque
    il y a un très bon film sur le sujet : la Femme au tableau je te le recommande si tu ne connais pas

  4. Elle ne parle pas beaucoup de Jules Strauss parce qu’on ne lui en a pas parlé et qu’elle ne sait quasiment rien … Silence familial. Mais j’ai beaucoup aimé cette quête du passé et cette recherche de justice.

  5. Pas trop tentée par le sujet. je passe !

  6. Malgré ta réserve, je trouve vraiment intéressant ce témoignage autour des biens spoliés, j’ai de nouveau appris beaucoup de choses en lisant ton billet

    • ma réserve ne concerne pas l’enquête qui est très bien racontée, et je conseille ce livre à tous ceux qui ont des doutes sur la spoliation des biens juifs.

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